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cou

nous manquent,

&

plus de faits raífembiés

&

d'ób–

fervations faites, que nous n'en avons, pour pou–

voir hazarder une explication fatisfaifante de la for –

platíon de ces

couches,

&

de l'introdufrio n

de

tous

.les corps étrangers qui s'y trouvenr.

11

efi plus aifé

d'imaginer une hypothefe , que de fouiller par-tout

dans

le

fein de la terre, pour ramaífer plus de faits

&

d'ohfervations. On peut voir cependant ces hypo–

thefes examinées

&

difcutées dans les mémoires déja

CÍtés, fur la

jlruélure intérieure de La terre:

il

ne refte

rien

a

defirer fur l'hifioire critique de toutes ces

hypothefes, depuis Arifiote jufqu'a

M.

·de Buffon;

c'eft

a

ceux qui les aiment

a

choífir. N e pourroit-on

pas dire en peu de mots que le créateur, ayant j.ugé

cette firuél:ure

&

la difpofirion de ces

C(ntches

nécef–

faires pour ce globe

&

fes habitans' l'a formé a-peu–

pres de cette maniere des les commen.cemens ; oa

qu'un monde précédent ayant été détruit

pa

r quel–

qu'accident, cet Etre puiífant

&

fage aura

rérab.li

fur

ces ruines le globe que nous habitons ? C'efi pour

cela que nous trouverions dans -notre terre aétuelle

les dépouilles de la mer ,

&

tant de corps hétéroge–

nes, reftes du regne animal o u végétal du précédent

monde. Des l'époque prirnitive du rétabliífemenr de

notre glohe qui feroit une vraie création, puifqu.e ce

feroit

un

nouvel ordre

de

chofes, un nouvel arram.–

gernent , une nouveiie vie donnée

a

une autre

fuite de créatures : des-lors

a

feroit arrivé

a

notre

globe des accidens

&

des changemens confidé–

rables, des révolutions qui auroient encore dérangé

ces

couches ,

quien auroient formé de nouvelles,

&

qui

y

auroient introduitdes corps étrangers, de lamer

ou

de la furface de la terre aauelle. Ainfi il y auroit

dans notre globe des chofes qui viendroient des débris

. du

monde antécédent ; d'autres y feroient depuis le

rétabliífement de cette terre , dont

1'

Hijloire fainte

nous a conferve la mémoire ; je veux dire depuis la

création dont parle Moife. Enfio, il y en a

qui

font un

effet de tous les accidens arrivés

a

ce globe depuis

cette époque ; le déluge de Noé, les changemens

dans le lit des m€rs , des inondations particulieres ,

les changernens dans le cours d€s rivieres

&

des

torrens , les atterriífernens confidérables, les trern–

blernens de terre '

&c.

11

n'eíl: point de phénornene

fur

les

couches

de ootre globe, fur leur firuél:ure

&

fur les corps qui s'y trouvent ' qui ne puiífe etre

expliqué par une des caufes dont nons venons de

faire mention. Cornme ce fyfreme d'un monde an–

térieur n'a pas demandé de grands efforts d'imagina–

tion, je déclare que j'y fuis moins attaché, qu'au

plus petit fait bien certain ' qui ferviroit a le ren–

.verfer , rnais qui m'infiruiroit.

Le chevalier de Linné attribue aux eaux deb rner

la forrnation de toutes ces

couches,

celle des matie–

res mixtes

&

modifiées qui les cornpofent,

&

l'ori–

cine des corps étrangers marins qu'elles

~ootiennent.

Il

n'efr perfonne, dir-il, qui

n'ai~

pu s'appercevoir

que la mer efi la mere de notre globe. La

couche

la

plus profonde , felon ce cél.ebre natur.aliíl:e ,

eí_l

d~

pÍerres de fables ,

OU

de gra1 , Oll de pterres

a

argm–

fer; celle qui eft poiée de1Ius

~íl:

fchiíl:eufe , c<?mpo–

fée d'uoe terre endurcie des vegetaux.

La

tro1íierne

eft de marbres, cornpofés de la chaux des animaux,

endurcie; c'efr-la otil'on trouve <;a

&

la

le~

corps

marins pétrifiés. La quatrieme efi encore fchffieufe.

La

couche

fu_périeure efi de roche , pierre hétéro–

gene' melée de diverfes fortes de_ pie;res .combinées

&

confondues enfernble . Je ne me rat pomt que cet

arrangernent n'ait généralement lieu en Suede ; mais

fi

on le compare avec la relation

du

puits profond

creufé

a

Amfterdam, avec les puits de Modene dont

parle Ramazzini , avec la difpofitio n des

couches

dont

MM.

Bertrand ,

~wedernborg

,

L~hman

&

Morand, font

la defcdption , ave

e

ce

que l'on

a

cou

ob(ervé dans les travaux des mines

m

"talliques erJ

Allemagne, en France, en Efpagne,

&

ailleurs

avec les excavations faitesa Wieliczka

&

a

Bochnia

~

pour en tirer le fel gemme , avec les- conpu res

pro~

for;des

~

prefque perpendiculaires, on abruptes-,

qm fe VOient dans des vallées entre les hautes mon–

tagnes ; on comprendra que cette difpofition n'efi:

P?Ínt auffi uniforme que le fuppofe

le cél bre

Lmné. On fe convainc1;a meme que l"0n ne fauroit

admettre aucun e regle d'Uiúformité dans .cette ftrati–

fication. Combien de fois ne trouve-t-on pas fons.

une

couche

de terre , un lit de pierre arénacée qui

porte fur un lit d'argiHe ou de mame? Celui-ci'fera

fuivi

d~une

couche

de pi-erre

calca~re

ou

de marbre ::.

quelquefois cette pierre calcaire foJ:rne la crol'zte

extérieure , Otl l'on trouve des coquillages

pétrmés-~

D'autres fois ces corps ma rins repofent

a

la

Í«.rfa e

dans. un lit de fable , ou dans une

couche

de marne ;

on les trouve meme quelquefois enfév

is

&

pétri–

fi és dans la

couche

fupérieu·re d?une roche melée. En

un mot, par-tout j'ai obfervé une firatification, dans

les montagnes de la Suiffe,

le-

Jura

&

les Alpes,

fur

les

A

pef.lnins, fur les Crapacs, fur les. montagp

de

la Siléíie , de la Saxe

&

de la Boheme ; mais

}e

n'ai

Íl-t

appercevoir nulle part ces bandes uniformes

&

étendues,

ni

_ces

couches

a.rrangées felon des regles

coníl:ant"es, que tant de voyageurs

&

de favans ont

fuppofées

&

décrites.

Tr

es-fouvent ,.

a

la

furfacet

m

eme'

j'ai

obfervé

7

a

tlf.le

aífez grancle pr-ofondeur

~

un melange de terres' de pierres alkalines'

de

gyp•

feufes , de vitrefc.ibles

&

d'argilleufes confondue.>

avec des refies de végétaux ou d'animanx; imaoes

d'un bG>Uleverfernent confidérable ;

&

quelquef~i.>

j'ai vn les vefiiges de ce bouleve:r:fement ;, fous une

ou deux

couches,

qui paroiífoient régulieres-

&

en...

rieres.

Le

de:fir d'expliquer cette. ftr uét ure

&

l'ori

gine de ces

couches

a enfanté les hypothefes ;

&

l'hy-.

pothefe adoptée ,_ on n'a recueilli o

u

vu que les faits

&

les phénornenes qui s'y adaptoient.

Si l'on avoit bien confid 'ré que nous connoiíTons

a

peine la premiere croüte de notre terre '

&

que les

mines les plus profondes

~

encore tres-rares fur notre

globe ' ne vont pas

a

la huii-millierne partie de

íon

diametre, on auroit compris que nous érions biell

éloignés de pouvoir compofer Ies élémens- d'une

géographie fouterraine,

&

encore plus cf'expliquer

1~

formation de ces

cou.ches.

Les efforts que M.

Buache a tentés pour eífayer de décrire la charpente

de notre globe ,

&

la liaifon des chaines de rnonta–

gnes

&

de leurs

couches,

ne font pas cependant inn–

tiles, pourvu que l'on ne s'imagine pas d'en favoir

aífez pour établir une explication.

lHém.

de t•Acad•

de Paris,

175

2.

On pourroit propofer·, fans contre–

dit,

&ien des doutes o

u

des exceptions contre les

conclufi-ons trop générales de

M·.

Guettard , qu'il

a expofées dans fa

Carte minéralogique

,

fur la frruc–

ture

&

la fituation des terreiñs qui traverfent la

France

&

f'Angleterre.

Mém .

de t'Acad.

.

de Paris

1746.

Rien de plus utile que .de raífembler ainú des

faits

~&

des obfervations; mais

il

faudroit ne pas

tirer trop tot des conféquences_gérlérales,

&

jarnais

nebatir d'hypothefes. Deux mill.e ans d'obfervarions

ne

fuffiront peut- etre pas pour mettre les hornmes

en état d'expliquer ce qu'ils prétendent déja aujour–

q'hui de :fi bien favoir. On peut voir dans

J'Hijloirc

du. chrzrbon de terre

&

de

fes

mines,

par M. Morand

~

plufieurs defcriptions aífez détaillés des diverfes

cou–

chts

terreftres

:>

obfervées en différens pays, dans les

excavations entreprifes pour tirer ce minéral.

Que

pouvons·-nous conclure de ces différens tableaux

?

Qu'il

y

a une grande

var~éré

dans ces

cou~hes,

_dans

leur poíition , leur rnauere ,

leur firanficauon ;

qu'elles ne paroiífeat pas toutes avoir la

m

eme

ori~

~ine :~ni

la

l)__leme

date;

que quelques-unes

femhl~n.t