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COT

ue l

herhaceum

dont on trouve la figure dans Prof–

per A lpin.

2°.

Il ne cro1t point dans une coque,

comme le vrai

coton

qui efi renfermé dans une ef–

pece de noix de la

g~oífeur de~

r:orres,

laque~

le efr

placée au haut de la uge,

&

qlll s ouvran t en c

mq ou

fix endroirs quand elle efr mure ,.laiífe voir le

cot.on.

qu'elle comient. 3

°.

Le vé_ritable

cot.~n

porte a

ve~

lui fa femenee. 4°. Le vra1

coton

ne d1ffere de cehu

de Siléfie en ce qu'il e!l: auffi long qu'un cheveu

&

auffi fort qu'un

fil.

Le

coton

de Siléfte , au contraire , efi le produit

d,un arbriíreau,

&

vient dans des fommités foutenues

furunelongu e rige :ces fommités fontde la longueu r

du p etit

doi~t,

rondes, & environnées de deux fol –

licules pointues a-peu-pres comme un épi,

avec

cette

différence que l'épi fupérieur de ce calice efr prefque

droit , au lieu que l'inférieur efr renverfé. Le

coton.

fort du milieu en filets extremement courts ; il eft

porté fur nne femence plus petite que la graine de

pavot ; il couvre exaB:ement les étamines

&

les ca–

lices '

&

toutes ces partíes réunies

reífembl~nt

a

une

fouris blanche . Ce

cot.oneft

auffi fin que la fo1e, blanc

comme la neige , velouté

&

fort court ; fon peu de

longueur efr caufe qu'on ne peut le filer, maís il efr

excellent pour faire des ouates. Il efr beaucoup plus

fouple

&

plus léger que le

coton

&

meme que la foie,

fur-.rout quand on a foin de le bien battre

&

de le car–

der; de plus,

if

produit abondamment,

&

il a l'avan–

tage de n'avoir pas befoin de culture; il efr commun,

fur-tout' dans les lieux marécageux , mais il dégénere

au bout de cinq o u ftx ans. Ce

cot.pn

ne craint point

l'eau; il reprend fa couleur quand on a eu foin de le

faire tres-bien fécher ; fa fubfiance s'améliore

&

fe

raffermit ' ce qui le rend fort propre a faire des

co–

tons.

J'ai cru d'abord qu'on pouvoit l'employer a la

fabriqu e des chapeaux;

&

plufieurs chapeliers m'ont

aífuré que la chofe étoit fort poffible. Nous entrerons

dans un plus g rand détail de la culture decette plante

a

l'art.icle

CoTONNlER' oü nous expoferons et¡lcore

{es qualités m édicinales.

J

e ne fais ft c'efi de cette

produB:ion naturelle que Tannerus a voulu parler ,

quand il dit que le

coton.

croit auffi dans la Boheme.

Quoi qu'il en foit, comme il fe détache aifémer:t

d~s

arbres, qn'on ne peut paífe r deífous quand 11 fa1t

du vent, fans en etre tout cou

vert,

&

meme que le

vent l'emporte an loina caufe de fa l

égéret

é naturel–

le, il ya lieu de croire que la pluie _de

cot.on

qui tomba

en Pologne , l'an 1571 , dont Pauhn de Spengenberg

a parlé, n'avoit point d'autre caufe. Tout le monde

fait que le

gramen

tomcn~oJ,um,

dont on

.t~onva

une

fois une fi grande

quann~e

dans une.

pra1r~e

des

e~virons de Halle , prodmt une pare1lle lame, ma1s

beaucoup plus longue,

&

qu'on trouve un duvet

femblable fur le peuplier

&

autres arbres. Enfin je

laiífe a d'autres

a

décider

fi

l' efula rara judica'

qui

produit la foie blanche,

&

qui croit en Moravie,

fuivant M. Hertodts, a quelque rapport avec la

plante en queftion.

e+)

§

COTONNIER, (

Comm.)

Le

cotonnier

efr une

d es plantes les plus utiles que la náture nous pré–

fente dans l'une

&

1'autre Indes ,

&

que l'indufrrie

humaine trav aille avec le plus Q.'art. Il efr d'ailleurs

tr ' s-facile

a

cultiver ,

&

il exige le moins de Negres

dans une habitation.

n

vient· de graine;

&

tout terrein convient a ce

végétal d ' s qu'il eft une fois hors de terre. Quand il

eft parvenu

a

la hauteur de huit pieds , on lui caífe le

fommet

&

il s'arrondit : on coupe auffi la branche

qui a porté fon fruit

a

maturité ' afio _q u'il renaiífe

des principaux troncs, de nouveaux reJe ttons , fans

quoi l'arbriifeau périt en peu de tem . C'eft pour la

meme raifon qu'on coupe le tronc tous !es trois ans

au raz de terre, afin q-ne les not eaux Jets porrent

un coton plus beau

&

plus abondant. On choiiit pour

Tome 11.

COT

cela un tems de pluie , afinque les racines donnen t

plus de pouífes.

L'arbre donne du coton au bout de íix mois. Il

y

a dcux_ récoltes, une d'été & une d'hiver: la premie–

re, qm efr la plus abondante

&

la plus belle , fe fait

en feptembre

&

oétobre ; l'autre , qui fe fait com–

munément en mars , eft encore moins avantageufe

par rapport aux pluies qui faliífent le coton,

&

au~

vents qui fatiguent l'arbre.

P?ur bien cueillir le coton, un Negre ne do1t fe

ferv1r que de trois doigts ;

&

pour ce travail, le Ne-–

gre n'a befoin que d'un papier, dans lequel il met le

cot?~

qu'on expofe enfuite au fo leil pendant deux ou

tro1s Jours ; apres quoi on le meten magaft n, prenant

garde .que les rats ne l'endommagent, car ils en font

fort.fnands. On fe fert enfuite de moulins

a

une, deux,

qu~tre pa~es

pour l'éplucher

&

pour en í éparer la

grame, ptus on les emballe: ces balles font fort utiles

fur rner quand on eft obligé de fe battre; les coups

de moufquets

&

de canons perdent leur force con·

tr'eHes.

Le

cotonnier herbacé

fe fe me dans un champ Iabou–

ré ,

&

il efi bon

a

couper environ quatre mois apr '

S

dans les pays chauds. On le moiífonne comme tes

bleds. M. Miller dit que c'efr au printems qu'on le

feme: c'eíl en juin a Malte, fuivant le

Joumal acono–

mi'lue,

ott on ajoute qu'on a foin d'arrofer la graine

avec de l'eau

&

de la cendre pour l'empecher d'etre

rongée des vers.

Les autres efpeces peuvent etre élevées de femen–

ce dans nos climats, pourvu qu'on les fe me de tres–

bonne heure au printems ; que les laiífant fe fortifier

dans une ferre chaude' on les accoutume peu

a

peu

au grand air pendant les chaleurs,

&

qu'on les tentre

avant l'hiver.

M. Miller dit que les

cotonniers

qu 'i l a femés

au premier príntems en Angleterre,

&

tenus tonjours

dans la ferre chaude ont fleuri au mois de Juillet;

leurs graines ont parfaitement rnf1ri avant la fin de

feptembre,

&

les coques étoient auffi belles que

celles des memes efpeces dans leur chmat naturel. IL

ajoute que l'efpece qu'il a cultivée por te q uatre ou

cinq fruits fur chaque branche, quand elles ont la li–

berté de s'étendre; enforte que chaque pied peut

donner au moins une trentaine de fruits. Il faut

a

cette plante une terre

lége~e

&

feche ; il fuffit que la

pluie la mouille pendant quelques jours apres qu'on

l'a coupée

&

que le fruit a été cueilli. Un tems fec

dans le refie de la faifon, fait que le coton qni en–

toure la graine efi plus beau

&

plus abondant.

Voici l'expérience que j'ai moi- meme faite en

Suiífe fur le

cotonnier

&

fa cu lture.

Quoiqu'on appelle le

cotonnier herhacé

une plante

annuelle, il fe conferve dans

' e {erre chaude, com–

me M. Miller l'a auffi éprou

' . Mais j'ai fait fur ce

végétal une 'autre expérience : apres que les jeunes

plants font tranfplantés, on les place fous une con–

che vitrée, aífez haute pour les couvrir,

&

on leur

donne de l'air pendant les grandes chaleu rs en les

arrofant fuffifamment; il faut ouvrir les couches

dans les tems de pluie, ft l'on néglige cette précau–

tion. Mais avec ces foins, on les verra fl eurir des le

commencement d'avril,

&

enfuite former le fruit

qui peut etre m l'tr en feptembre;

&

c'efi par curioGté

&

pour voir cette efpece de pomme ou groífe noix,

qui éclate lorfqu'elle eft bien ml'Ire, ne pouvant plus

contenir le coton, qu'on en cultive chez les fl eu–

riftes.

J'ai crn que peut-etre on pourroit naturalifer

cette plante dans les lie ux les plus chauds de notre

pays, puifqu'on

y

trouve quelques plantes fponta–

nées qui le fon t dans la zone torride ;

mais

les varia–

tions trop fu bites

&

trop fr ' quentes de l'air, les vents

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