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CLE

'bean-pere Mégefron

&

tou~

fe_s amis

~ui':'ir~nt

cet

exernple de modératio?· L anctenne dtfc1phne

~ur

rétablie dans toure fa v1gueur. Perfonne ne fur dif–

penfé de fe trouver

aux

repas publics,

&

la milice

~partiare

tombée dans le reHkhement redevinr auíú

redoutable aux ennemis que dans les tems de fa pre–

miere fplendeur. Les Athéens hurniliés par des dé–

faltes multipli

1

es, fe dépouillerent de leur fiert

1

in.

fultante ,

&

,abaiíferent

a

d mander la paix

a

Cléo–

mene.

Il

ne leur irnpofa d'autre condition que d'erre

d ' ciaré le eh f de leur ligue. Ces peuples charrnés

de fa mod

1

ration , furent flatt

's

de;: le voir marcher

a

leur

rete.

Aratus dépouillé d'un titre qu'il avoit porté avec

gloire ,. ne put fouffrir d' "tre fupplanté par ce jeune

rival.

ll

intéreífe les Mac

1

donien dans fa caufe ,

&

leur ouvre les barrieres de la Grece. Une guerre nou–

velle fe rallume:

CLéom.me

en foutinttoutle poids a vee

des orces donr l'mégalicé ne fervit qu'a rnieux d ' ve–

loppe r

la fup

1

norité de

~es

talens. Ses

pr~miers fu~c '

s

enannon<;Oienrde plus

ecl~tans, lorf~u

1l

f~t tr~h1

par

un de fes principaux oí:ficlers, que

1

o_r d

~nttgone,

roí de Macédoine, avo1t corrompu. S1x mllle Spar–

tiates périrent pres de Sillafie, dans des embuches

'ott le traitre Damotei ' s les avoit conduíts.

Cliomene

qui n'étoit qu'a plaindre , rentra dans Sparte qui fut

aífez ingrate pour lui reprocher fon metlheur.

Il

ne

put

fe

r~fo_udr.e ~

io_u_ffrir

1

s_

outrag~s

d'un peuple

<iont il etott le b1enfa1teur ;

11

fe retira en Egypte ,

aupres de Pwlon;ée Evergete, dom_ t>aJI?-i_rié lui fai–

foit efpérer un dedommagement di! íes d1lgrace:¡. La

mort inopinée de ce monarque l'expofa

a

la

cen–

fure d\me jeune cour plongée dans le luxe

&

la mol–

leífe.

Cléomene

qui avoit l'auflérité d'un Spartiate;

·étoit

trop fier pour

di

Imuler: il exhala fes mépris

contre les courtifans e:ffe!rninés qui le regardo1ent

comme un lion féroce qHÍ venoit s'introduire parmi

un troupeau d'agneaux doux

&

docile .

Il

fe

vengea

<le

leurs dedain , par les farcafmes les plus amers.

11

en fut puni par la prifon. C'étbit le plus grand ou–

trage qu'on pftt faire

a

un Sparr,i_ate qu_i

r:~ard<;>it

la

vie comme un opprobre,

d

s qt

11

ceflo1 d· rre hbre.

Il

rom~t

les pones de fa prifon '·

&

fuivi

d~

douze

Spartiates, cornpagnons de fon mfortnne, 1l fe r -

pand dan les rues d'Alcxandrie, ou n)

1

courant que

fon défefpoir, il oublie qu'il ell: prefque feul au mi–

lieu d'une mulrirude arm 'e. Malgré la fureur do. t il

-ell: enivré, il n,étend fes vengeances q"ue fur les

auteurs de fa détention: c'étoir un fpeétacle d,h¿–

roifme

&

d'exrravagance , de voir treÍL:e forcenés

s'ér~e r

en arbitres de la ville la plus peuplée du

monde.

CLéomene

devenu plus calme,

eH

étonn' de

fe voir entouré de viélime qu'il vient d)tmmoler.

n

fe tranfporte dans la place pubhque OtL le peuple

s'étoit raíieri1bl l ; illui prornet de fe mettre

a

fa tete

pour le r ' rablir dans la jouiífance de

(es

privileges.

Le

Egyptiens famitiari{és avec leurs chaines, fu rene

infeníibles

a

fes prorneife .

CUomene

m

ign ' de leur

in(en 1b1lité, s'écrie:

peupü

Láche

&

flüri,

tu ne mé–

rites que

a

étre gouvemé par des fimmes.

Il

tire fon épée

&

inyite fes compagnón

a

fu1vre fon exernple,

&

tous en l'imitanr tombenr expirans fur leurs épées.

La liberté

&

la fplendeur deSpanes' clipf r

nr

avec

lui ; cette ville eut encore 9e's habitans, mai on n'y

comp.té

! plus de citoyen ,• (

f

-N.)

CLÉ

OPATRE, (

Ii'.ft.

des Egyptiem.), Cüopatre,

fille d'Antiochus, roí de Syrie, fu t marí ' e

a

Pto·

lomée Epiphpne. Cette union ne produiíit pas les

effets qué fon pere en avoit efp 'ré pour ion aggran–

diífemem; devenue reine d'Egypte, elle en emoraífa

vivernent les int ' r ts : ce fur par fe · confeils qu'Epi–

phane follicita les Rornains de porter la guerr en

Syrie. Apres la mort de fon rnari, elle prit la tutele

de

fon fils Philometor?

1

L!~ n~~toit

a

0

é

que

d~

íix

CLE

anS. Son

adminifira~ion

prudente garantir l'Egypte

des

&ue~res.

&

des revoltes ; tandis que tous les peu..

ples JOUiífoient du retour de la profpérité une more

prérnat.urée l'enleva

a

ln_na:ion. (

T

-N.)

'

C

LE

OPA

T RE·' (

.lfijlOLre des Egyptiens.)

freur

&

femme de Plhl'ometor, en eur un fils qu'elle

voulut

pl~cer

ft_lr le trone. L'Egypte fu.t déchirée par

deux faél10ns nvales. Les uns voulo1ent un jeune

roí , pour pouvoir gouverner fous fon nom; les au–

tres craignoient que leur patrie ne fíh frappée par

de nouvelles calamités, fi l'on déféroit le {ceptre

a

Jes mains trop foibles pour le porter : l'arnbaífadeur

Romain, choifi pour arbitre, décida que Phifcón

épouferoit

Cléopatre,

dont le fils feroit déclaré héri–

tier_du roy_aume : le jour des noces fut un jour de

de~nl.

Le Jeune prin'ce fut égorgé par l'ordre de

Ph1fcon dans les bras de fa mere.

Cléopatre

répudiée

eut enc,ore

l'hu~iliation

de _fe voir remplacée par

la

fille_

qt~

ell,e av01t eue

~e

Ph1lométor, que le tyran

avolt v10lee avant de lUI donner le titre d'époufe. Son

malheur arma l'Egypte ponr elle : les frames de

P~ifcon

furent renver[ées,&

Cléopatre

fut proclamée

reme dans Alexandne. Le tyran dénaturé ne crut

pouvoir mieux fe venger, qu'en faifant égorger un

fils qu'il avoit eu d'elle, dont

il

lui envoya la tete

avec ordre de la faire fervir fur fa table, le jour du

fefrin qu,elle préparoit pour célébrer fon anniverfai–

re : enfuite illeve une arm

1

e,

&

vainqueur par fes

lieutenans, il oblige

Cléopu.tre

a

quitter l'Egypte,

&

a

fe réfugier aupres de Démécrius qui avoir époufe fa

fi~le

,

a

qui elle promit la couronne d'Egypte , pour

l'mtéreífer

a

fa vengeance. Le monarque, ébloui

par

1'

éclat de cette promeífe, étoit auffi détell:é dans

fes états , que Phifcon l'étoit dans les fiens ;

il

fut

affa.ffiné dans Tyr, avant d'avoir exercé fes vengean-–

ces.

Cléopatfe,

privée de fon appui, fe réfttgia au–

pres de fa fille

~

montée au trone de Syrie depuis la

mort de fon mari : elle

y

vécut obfoure & fans con–

fitlération, dévorée de la {oifde la vengeance qu'elle

n pouv0it aífouvir.

(T-N.)

CL~OPATRE ' ~

(

Hijloire des Egyptiens.)

femme

de Ph1fcon, fut elevee fur le trone d'Egypte, con–

formément au tell:arnent de fon

1

poux,

a

condition

qu'elle partageroit ion tceptre avec celui de fes fils

qJ.t,elle croirolt le plus digne de le pbrter. Son pen–

chant la décida pour le plus jeune, qui s'appelloit

A Lexandre

,

dont le caraélere flexible promertoit

qu,Illui abandonneroit la plénitude du pou oir. Les

Egyptiens, ne confultant que le droit de la nature,.

lui dicterent un autre choix,

&

la

forcerenr de s'af–

focier l'a'iné, qui prit le furnorn dcy

Soter.

L'oppofi–

tion de leur caraélere fur une femence de troubles

domeiliques

:la

mere, gouvernée par fes miniíl:res,.

oulut envahir toute l'autorité: le fils, honteux de

n'etre qu'un fantome couronné, perfécura les mi–

nill:res qui vouloient l'aífervir. Larivalitédu pouvoir

aigrit les haines.

Ciéopatre

,

pour fe débarraffi r d'un

collegue importun, lui fuppofa le crime d'avoir vou–

~ut

l'aíra.ffiner. Des eunuques tour fanglans fe pré–

fenterent dans la place publique, & dirent au peuple

aífemblé qu'ils n'avoient éré maltraités que pour

avo1r

d

1

feadu la

m

re contre un fils parri'cide : cette

irnpoll:ure eut un plein Úlcces. Soter, devenu un ob–

jer d'exéeration' ne déroba {a vie a la fureur du peu–

ple que par la fuite.

Cléopatre,

inflexible dans fa·

haine,

ae

ceífa de pourfuivre fon fits , qui, apres

avoir eífuyé beaucoup de rever , redevint alrez

puiífant pour la punir; mais il n'en flt t que plus ten–

cite

&

plus foumis

!

fatigué du fardeau des affaires,

il fe reprocha la honte de tourner fes armes contre

!a mere : elle n'eur pour lui que les fentimens d'une

maratre;

&

conílante daos fa haine, elle ne put lui

pardonner d'avoir amant de mod

1

ration dans la

profp ·xité, qn'

ell~

avoit

d'

orgueil dans

les

revers.