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CLE

PEfpagne. Ses folioles de?tées. font

tanto~ feul~s.,

tantot

a

deux,

&

fouvent a

trOIS

fur le maltre pedt–

cule. Elle efi toujours verre ,

&

pourvue de mains

qui luí fervent

a

s'atrachei aux fupports voifins. Elle

fe charge

a

la fin de décembre ou au commencement

de janvier

~

de grandes fleurs d'une couleur herba–

eée , qui naiírent aux cotés des branches.

La úxieme

h~bite

les Alpes

&

les autres monta–

gnes d'ltalie. Elle ne s'éleve qu'a trois ou quatre

pieds de haut fur les fupports qu'elle accroche. Ses

feuilles font compofées de neuf folio les rangées par

trois fur chaque pédicule du fecond ordre.

~es

fleurs

font blanches,

&

fortent des joints des rameaux

comme celles de l'efpece

n° .

' ·

.

La feptieme efi natureile de laVirginie

&

de la Ca–

roline.Ses feuillesfont formé es de neuffolioles difpo·

fées trois par trois, comme dans

l'

[pece précédente;

mais daos celle-ci' les folioles font a-peu-pres cor–

diformes. Les fleurs oaiífent

a

l'aiífelle des feuilles

de chaque coté de la branche; elles

[ont

compofées

de quatre pétales épais, pourpre en-dehors,

&

bleus

en-dedans.

La huitieme efi originaire du Levant. Ses fleurs

d'un jaune-verdatre, naiifent

a

l'aiifelle des feuilles,

&

les pétales font recourbés en arriere.

Le

n°.

9

nous vient de Tartarie. Les joints des

branches font éloignés entr'eux; chacun donne naif–

fance

a

deux feuilles compofées cha une de neuf •

foliol s dentelées

&

aigues ,.difpof€es trois par trois.

Les fleurs font d'un blanc j!mnatre,

&

naiífent cha–

cune íéparément

a

l'aiifelle des feuilles 'fur de longs

pédicules nuds. Elles font compofées de quarre pé–

tales étroits

&

figurés en lance, qui s'étendent ho–

rizontalement comme une croix.

La dixieme fe trouve en Caroline : elle eíl: pour–

vue de vrilles qui ' en s'accrochant

a

ce qui l'cnvi–

ronne,empechent fes rameaux de tomber. ces feuilles

naiífent oppofées deux

a

deux

a

chaque ,joint; quel–

quefois elles font folitaires ,

&

plus fouvent elles

fónt par trois. Quelques-unes des folioles font di–

vifées en trois lobes. Les fleurs fortent une

a

une des

cotés des branches,

&

font portées par de courts pé–

dicules: au·deifous fe trouvent une ou deux paires

de folioles qui font oblongues

&

aigues. Les fleurs

ont quatre pétales, épais comme ceux de l'efpece

n°.

7,

&

de couleur pourpre; l'intérieur en efi fil–

lonné.

Toutes ces efpeces peuvent fe multiplier en juil–

let, par des marcotes faites a vee des branches nou–

velles. On peut les reproduire par leurs graínes ,

mais elles ne germent que la feconde année,

&

les

fujets qui en proviennent fleuriífent bien plus tard

que ceux élevés par le premier moyen.

· La

clématiú

d'Efpagne, qui eíl:

len~.

4,

efi

ez

délicate ; il faut la planter

a

une bonne

expo~tion'

~en

avoir toujours une couple de jeunes pieds dans

la ferre. Daos les bofquets d'automne

&

d' hi ver, on

peut en former de petits portiques qui contribueront

a

leur décoration. Ses grandes fleurs, quoiqu'aífez

ternes, brilleront daos les fombres jours d'oél:obre,

eu n'auront du moins alors rien qui les efface.

. Notre efpece

n°.

11

crC?it dans la France méridio–

nale, en Italie, en

Autrich~

&

daos plufieurs parties

de l'Allemagrie. Sa racine efi pérenne, mais fes tiges

font annuelles. Elle fe foutient d'elle-meme,

&

s'é–

leve a environ cinq pieds de hant. Les fleurs naiífent

en grands panicules

l~ches

au bout 'des branches,

&

confiG.ent en quatre pétales blancs·qui s'étendent ho–

rizontalement.

L'éfpece

n°.

12

s'élance

f~tr

plufieurs riges droites

a

la hauteur de cinq ou fix pieds. C'efi une plante

vivace, dont le has des tiges fubfiíre quelquefois.–

Les fleurs font' folitaires,

&

terminent les branches:

elles font grandes, s•inclinent avee grace,

&

font

CLE

compo{ée~

de quatre grands pétales d'un tres-beau

bleu,

&

d une houpe blanche d'étamines foyeufes.

Cette plante,efi fort belle,

&

m rite d'crre employée

d3ns les plates-bandes des bofquets d'été.

(M. le Ea–

ron

.DE TSCHOUDI.)

CLÉOMEJ."1'E

I.

du nom, (

Hijl. de Lacidémone.)

Deux roís Spartiates ont porté le nom de

Cléomene

le premier étoit fils d'Anaxandride, dont il fut l'hé:

ri~ier a~1

trone, fans en a_voir. eu

1

es talens

&

la gé

nerofite. Dans les premters JOUrs de fon regne, il

tourna fes armes contre

1'

Argolide, qu'il fe propofa

pl~ttó.t

de dévaíl:er que de conqnérir. Guerrier fans

pnnc1pe

~fans

générofité,.il exen;a les plus affreu·

fes

cruau~es

comre les Argtens. Ces peuples, apres

!eur défatte., fe

!é~tgier~nt

daos une 'épaiíre foret,oú

1ls furent b1entot mveíhs :

Cleomene

ne vouloit leur

~ccord e~

aucune

~a

pitulation;

&

daos le tems qn'ils

ltnplorOient Ía clemence, il fit mettre le feu

a

la fo–

tet,

Otl

tous ces infortunés furent la proie des flam–

mes. Quoique

Cliomene,

fans génie

&

fans vertu

fut

r~gardé

comme un imbécile furieux qui, dan;

certams momens, av

it

la

f¡ '

rocité d'une bete fau–

v~~e,

il. eut la

gl~ire d'~ffranchir

Athene du joug des

~thftrat1des;

mats apres en avoir étt! le libérateur,

1l volilm en régl r la defiinée : fept cens des princi–

pales familles furenr bannies. La tyrannie,

a

peine

détruite, fut mplacée par une plus humiliante. Un

certaín Ifagoras, flétri par fes crimes

&

fes débau·

ches, avoit fu plaire

a

Cléomene.;

cet homme vil

&

fans capacit ', voulu r tout régler dans le

íi'

nat

&

dans

les aífemblées du peuple. Les dignités furent le prix

de la corruption,

&

les plus vertueux citoyens furent

profcrits. Les Athéniens, dont les uns étoient oppri–

més

&

les autres craignoient de l'etre, s'afTemble–

rent tumulruairement; roure la ville retentit du bruit

des arme¡. Un pet\ple ne fect jamais mieux fa force

que quand il fort de

1

'oppreffion.

Cléomene

effrayé,

fe réfugie dans la citadelle, oi.t les cris des partifans

d'Ifagoras qu'on égorge, lui font craindre une m"me

defiinée. Les Athéniens , moins cruels que lui, con·

fentent

·a.

lui faciliter une retraife.

Des qu'il fe

vit

en fu reté, il arma pour fe ven–

ger de ceux qui ravoient réduit

á

trembler. 11 entre

dans

l'

Attique qu'il ravage, apres avoir égorgé rous

les habitans qui tombent entre fes mains.

A

thenes du

haut de fes remparts appen;oit les flammes qui dé·

vorent fes moiífons;

les

habitans ménacés de vivre

efclaves, prennent les armes, réfolus de mourir li·

bres. Les deux armées étoient en préfence, lorfque

les allíés de Lacédémone fe reprocherent de verfer

un fang innocent pour aifouvir les vengeances d'un

forcene. Ils fe retirerent fans combattre,

&

Démo–

crate , collegue de

Ctéomene,

fuivit leur exemple.

Cette défeél:ion engagea les Ephores

a

porter une

loi qui défendoit aux deux rois de

S

parte de fe trou–

v~r

enfemble dans la meme armée' pour éviter les

haines quí naiífent du partage du pouvoir.

Ctéomene

abandonné de fes alliés

&

de fon collegue, étoit trop

borné

&

trop pr ' fomptueux pourprévoir le danger:

il combattit

&

fut vaincu. Sa défaite , qui devoit

l'humilier, ne. fit qu'aigrir fes fureurs; il fufcita des

ennemis aux

A

théniens dans toutes les contrées de

la Grece ;

&

prodigue dans fes largeífes , il fit par–

ler la pretreífe de Delphes, qui prédit a toutes les

villes une oppreffion aílurée , fi elles ne mettoient

des bornes a la puiífance d' Athenes. Mais une faine

politique triompha des menaces de la fuperfiition ,

&

les Grecs pour la premiere fois crurent etre plus

éclairés fur leurs propres intérets, qu'une pretreífe

fourbe

&

vénale.

Arifiagore , gouvetneur de Milet, mécontent de

la cour de Perfe, fe tranfporta

a

Sparte, pour y re–

préfenterq' 'il ét<?it dés

hon?ra

nt pour un

p_eup~e

auffi

belliqueux de laüfer l'

Io

.me fous la dommatlon de