CLA
Iargeífes , le
ren~oyer:nt
abfous.
~'é~ant
fait étire
tribun par fa fa810n , 1l abnfa du cred1t de fa place
pour condamner Ciceron a l'exil.
11
réduifit en cen–
dres la maifon & les métairies de cet orateur.
Il
mit
a
l'encan tous fes biens, mais il ne fe trouva per–
fonne pour les acheter.
Claudias,
flétri par la débau–
che, fut tué par Milon, dont l'orateur Romain prit
la défenfe. La harangue qu'il prononc;a efr un chef–
d'reuvre de l'éloquence
&
du raifonnement ; mais
elle n'empecha point que Milon ne fU.t exilé
a
Mar–
íeille. Le nom de ce
Claudias
ne fer9it jamais foni
de l'oubli, fi l'éloquence de Cicéron n'tut immorta–
lifé Ú!s vices.
(T
-N.)
CLAUDIUS
e
APPIUS)' décemvir' s'efr rendu hon–
teufement célebre par fa paffion pour Virginie, jeune
Romaine, a,ontre laquelle il
~xerc;a
toutes fortes de
violences. Cette innocente viB:ime de la brutalité fit
avertir fon pere des attentats fairs a fa pudicité. Ce
vertueux vieillard, chef de cohorte, quitte fur le
champ l'armée ,
&
fuivi de quatre cens hommes
qui partageoient fon outrage, il fe rend
a
Rome pour
arracher fa tille des bras de fon corruptenr.
ll
ob–
tient la permiffion de la voir; ils s'embraífent
&
con–
fondent leurs larmes. Illui montre enfuite un cou–
teau
,
&
lui dit:
M
a chere Virginie, voila ce qui me
refte pour venger ton honneur
&
le mien.
Il
lui en–
fonce a l'inftant le couteau dans le fein.
11
fe dérobe
a
la fureur de la multitude' rempli d'horreur
&
d'ad–
mirarion. Virginius rejoint l'armée , qu'il trouve
difpofée
a
le venger de fon raviífeur.
El~e
s'appro–
che de Rome,
&
campe fur le mont Aventin. Le
peuple foulevé fe joint
a
l'armée.
Claudius
efr trainé
ignominieufement dans un cachet, ou
il
prévint la
honre de fon fupplice en fe donnant la mort. Ce
crime
fit
abolir les décemvirs, qui avoient tyrannifé
Rome fous le titre de proteél:eurs d'e la liberté pu–
blique. (
T
-N.)
CLAVECIN
a
ROUE, (
Luth.)
j'appelle ainfi un
clavecin
'
dont probablement l'inventeur
a
tiré l'idée
de la vielle.
Comme le
clavecin
ordinaire n'a ni tenue, ni
piano
,
ni
forte
,
ou du moins , point de différens
. dégrés de
piano
&
de
forte
,
plufieurs perfonnes ont
cherché
a
remédier a ces défauts. Ces recherches
ont mené un bourgeois de Nuremberg, nommé
lean
Hayden,
qui vivoit au commencement du dix-fep–
tieme íiecle '
a
l'invention de l'infrrument fuivant :
cependant Galilée
&
d~autres
auteurs prétendent
que cette invention efr plus ancienne.
Le
clavecin
a
roue
efi, quant au corps , exaéfe–
ment femblable au
clavecin
ordinaire; mais au lieu
de fautereaux il a cinq ou íix rones d'acier, fur
chacune defquelles eft collée une bande de parche–
mio bien unie; on frotte ce parchemin de colophane
comme les archets , ou , ce qui vaut mieux, avec
de l'huile d'afpic, ott l'on a fait diífoudre d·e la colo–
phane: ces roues d'acier font mifes en mouvement
par une grande roue qui efi daos le corps de l'infrru–
ment
&
par quelques cylindres. Le muficien fait aller
Jui-meme la grande ro
u
e avec le pied. comme celle du
rouet , ou bien un homme la fait aller avec la main.
Les cordes font toutes 4'acier, celles qui donnent
les fons les
p~us
graves font environnées de parche–
mio '
ep
forte que les plus groífes font a-peu-pres
comme les cordes d'une contre-baífe. Les cardes
qui dorinent les fons aigus , ne font point garnis de
parchemin.
Toutes ces cardes font tendues comme dans un
clavec_in
ordinaire, mais chacune paífe de plus dans
un petit anneau qui tient
a
la touche correfpondante'
enforte que quand on baiffe cette touche ,
la
carde
vient frotter la roue '
&
produit un fon femblable a
celui du violen on plutot de la vielle ; il eft clair
que
tant qu'on
tieot la
touche
baiifée, la corde frotte
Tome
11.
CLA
457
&
~e to~
a de la tenue ; il efr encoré également
clatr qu en appuyant plus ou moins fort on peut
produire le
piano
,
le
forte
&
le
crefcendo.
'
!'~i V~
un
inftru~ent d~
ce genre
a
Berlín; celui
qu¡.
1
av.01t cona:nut, avo1t fubfiitué des cordes de
boyaux, aux cardes d'acier,
&
une efpece d'archet
aux roues couvertes de parchemin : cet archet étoit
une large bande formée par un aífemblage de nom–
bre de crins de cheval' noués a un bout; cette bande
de crins qui formoit un anneau , paffoit fur deux
cy!indres, enforte que quand ces derniers tour–
nolent, la bande de crins marchoit continuellement
com~e
un archet' mais toujours dans le meme fens;
ce qu'Il y avoit de plus ingénieux, c'étoit la maniere
dont le faél:eur de cet infirument avoit évité le choc
q~e
devoit naturell('ment produire les nreuds des
cnns en paífant fur les cordes; car il avoit arrangé
ces nomds enforte qu'ils faifoient une ligne oblique
&
par conféquent ne paífoient que fucceffivement
fous les
co~des ~
de maniere que quand un de
ces
nceuds paífott fous les cordes , le mauvais effet qu'il
auroit pu produire étoit étouffé par le fon que pro–
duifoient tous les autres crins entiers.
A
une
des
extremités de l'archet, étoit un petit
fachet de mouffeline ou de quelqu'autre tiífu clair,
pl~in
de colophane, qui frottoit continuellement les
cnns.
Cet infirument, auffi bien que tous ceux de cette
efpece, produit un fon rude
&
dur, comme quand
on racle du violen' il feroit cependant
a
fouhaiter
que quelqu'un pí'tt lui oter ce défaut.
e
F. D. C.
)
CLAVECIN BRISÉ, (
Luth.
)
clavecin
qui fe dé–
monte
&
remonte fort aifément, enforte qu'on peut
le porter en voyage.
(F. D. C.)
CLAVECIN VERTICAL'
e
Luth.)
en Italien
cem–
halo verticale
,
en Latin
clavici therium,
efpece de
cla–
vecin
que quelques uns appellent mal-
a-
propos
pantalon. Voyez
PANTALON, (
Luth.) Supplément.
Le
clavecin vertical
n'eft autre chofe qu'un
clavecin.
dont le corps un peu plus étroit que celui d'un
cla–
vecin
ordinaire, efi vertical au lieu d'etre horizontal$!
&
prend par conféquent beaucoup moins de place.
comme ici les rautereaux ne font pas vercicaux'
&
ne peuvent pas retomb_er d'eux- rnemes' ils font
repouffés par un fil élaftique.
Yoyezfig. 8, planche
l.
de
Luth. Suppl.
(
F.
D. C.
)
CLAVICORDE, (
Luth.) voyez
CLARICORDE.
(
Luth.
)
Diaionnaire raifonné des S ciences
,
&c.
Cet infrrument tire fon origine du monocorde ,
&
probablement le nom de monocorde qu'on lui donne,
n'efi que ce premier corrompu. La preuve que le
clavicorde
tire fon originé du monocorde, c'eft qu'on
avoit des monocord
s
ott au lieu de tranfporter le
chevalet, il y avoit des fautereaux achaque divi–
íion; de plus, les premiers
cLavicordes
n'avoient
qu'une feule
&
meme carde pour tous les tons qui
n'entroient pas daos le meme accord'
&
alors l'har–
monie étoit fort bornée; ils n'avoient d'autre feinte
que le
ji
b
dans chaque oaave'
&
en tout feule–
ment vingt touches.
Ordinairement les tons graves du
clavicorik
ont
un
fon de chauderon,
&
les aigus n'en ont point du
tout, ce qui provient du trop, ou trop peu de lon–
gueur des cardes; le
clavicorde
ne peut guere avoir
que tout au plus trois oB:aves, dont le fon foit
agréable.
Cet infrrument vaut beaucoup mieux pour les
commen<_;:ans, que le clavecin;
1°.
Paree qu'il
eíl:
plus aifé a toucher.
2°.
Paree que comme il eft capa–
ble de
piano
'
de
forte'
&
meme de tenue' quand
on fait bien le menager, on peut s'accourumer
a
don–
ner de l'expreffion
a
fon jeu. Un célebr7 muficíetl
Allemand nommé
Bach,
préfentement dtre8eur
de
la
mufique
de la ville
de Hambourg, ne juge d'un.
Mm m