Table of Contents Table of Contents
Previous Page  375 / 960 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 375 / 960 Next Page
Page Background

eH A

i-te om: les abtres monarques de

1

Europe;

11

avoi~

xenoncé

a

celle de l'empereur qui

par une violence

auffi

contraire

a

fes propr

s

intérets qu'a ceux de

1

humanité,avoit rroubi ' fes conférenc s de Cologne

~u

les minillre

de u

ede travailloienr a .tablir une

paix

durable entre la France

&

la Hollande. L'atta–

.chement du roi pour

1

éleéteur de Braodebourg, ne

dura que jufqu'a l'inftant ou ce prince fe ligua avec

les eonemts de la France.

Charles

fit,

en

1672,

une

urnprion iub.ite dans fes états; fon armée franchi't le

paífage de Lockeuitz, fe r · pandir daos le Brande–

bourg, fir peu de ravage

&

beaucoup de conqueres,

.prit roures l s places fortifi.ées, refpeéta les campa–

gnes ,

&

foumit tour fans ríen détruire ; tel étoit

l'e$ t de la difcipline qui

r

1

gnoit dans les troupes

' Suédo,fes,

&

qui les rendoit auffi refpeétables qu.e

terribles.

Mais la rnaladie du g¿néral \Vrangel laiífa

le

com–

mandeme-nt a des genéraux fubalternes' qui tous

ennemis les uns des autres, étoient plus occupés a

t'raverfer leurs operaúons r

1

ciproques,

gu'a

s'oppo–

fer

a

celles des

ennemis~

A

e

e

de braves foldats, une

nne arrillerie' une utuation avantageufe' l'arm

1

e

Suédoife,a qui il manquoir un chef,perdit une baraille

contre l'éleéteur de

Brandebour~

; cette défaite fut

le f1gnal d'une confédération génerale contre la Suede;

!a Hollande faifoit fecrérement des préparatifs con–

tre

lle .,

les flottes Danoifes bloquoient · déja les

ports,

&

la diette de Ratisbonne fonnant !'alarme

avec plus d'éclat encore,

d

1

claroit

Charles

XI

en–

nemi de l'empire. Les villes de Lunebourg

&

de

Munfter fe jo}gnirent

a

tant d'ennemis;

&

t1

la mort

11'eftt

enlevé le czar, implacable ennerni des Sué–

c.iois,

Charles

XI

avoit fur les bras une puiífance

plus redourable elle feule que

toutes

celles qui le rne–

uac;oient.

Le petit duché de

Bd~me

étoit la proie que tant de

princes fe difputoient: l'éveque de Mnnfi:er qui avoit

auffi fes prétehtions , fe mit de la

rtie ; fon but

étoit, difoit-il, de r 'tahlir la religion cat_holique

<lans ce duche,

&

il y envoya une armé e de vingt

mille miffionnaires' armes de toutes pieces ' qui

trainoient avec eux une belle artille1.·ie ponr réfuter

les doéteurs protefians; ils firent des conqu

11

tes: elles

leur furenr bientot enlevées par les troupes Danoi–

fes qui

ouloient fe conferver daos le duché de

:Breme un paifage pour entrer dans celui d'Oldem–

bonrg.

Mais elles ne purent empecher la jonBion des Eran·

clebourgeoi

&

des Danois, dans la Poméranie ; la

conqu "te de cette pro incene leur coúta qu'une

cum–

pagne.

A

tant d'infortunes fucceffives,

a

tant d'en–

nemis conjurés contre

Jui,

Charles

XI

ne pou voit

oppofer que fon courage, les forces de la Suede,

&

ramitié peu aét-ive du duc de Holfiein Gottorp,

&

ce

1

'leB:eur de Baviere , fes alliés. La perte de l'ile

c1e Gotland

&

de deux batailles navales dans la mer

Baltique, i'ardeur infatigable du

e

llebre Tromp qui

livroit des combats, faifoit des fieges ,

&

qu'on

voyoit fur mer

&

fur terre prefqu'au meme infiant'

&.

(ur-tout l'approche

du

roí de Danemarck, qui pa–

roiifoit toujours

a

la t "te de fe

troup

S,

firent fent'ir

á

u

jenne

Charles

la

néceffité de commander fon armée

en pedonne. Jufques -la les divifions du fénar l'avoi€nt

l'

tenu au fein de fes états;

\1

crai gnoit de les aban–

c:lonner

a

des guerres intefiin

S

,

...

tandis qu'i[ al!oit

:fourenir une guerre

trangere ; mais

apr

avoir af–

foupi ces trouble par ttne fage fermet é ,

il

fe montra

Enfin

fur fe frontier

Jes arme

a

la rnaÍn; la fortune

ce armes changea auffi.-tot; n·ois

mille

Danois com.

mandes par Duncamp ,

fure

t taill sen pi eces pres

de Hemlilat; eníin

l

s

deux arm

1

e en vinrent

aux

maio entre la ri iere de

1

Od er

&

les murs de Lun–

den, le 14 décembre 1676;

Cilarll:s

XI

'ommanda

,Tome JI,.

H

r

~,

général; tornbattit en foldat,

&

rnOn

ra

pttr..

rou ·

une pr "fence d'efp ric plu éronnante que fon

con~

rage : on vit dans cetre journée ce que peut fur les

tro pes la préfence des rois;

Charles Xl,

ainqueur

ou il étoit,

fut

vaincu oit

il

n· toit pas ;

~

Chrifüern

rriompha

a

l'a'ile de l'arm

1

e qu'il condui oit'

&

fut

fpeB:ateur de la d ' route

de

celle qu'il ne conduif<nt

point. Pour juger de i'habileté des d ux rois

de la

valeur de leurs troupes, il

eih

fallu que Chrifiiern

&

Charles , placés a

u

centre de leurs armées, te fuffent

t:encontr 's.-Le combar fe retablit vers la

fin

du ]our

~

~

la nuit

1

para les combattans ; les denx armées

Jetterent des cris de viétoire; toutes deux avoient

fait de grandes pertes

&

remporté de grands avanta–

ges

~

les hifioriens des deux nations donnent chacun

l'hoñ.neur de cette journée aleurs compatriotes' nou–

velle preuve de

e~

príncipe, que

pour

écrire l'hif–

toire,

jl

faudroit, s'il fe peut, n'"tre d'aucun partí ni

d'aucun pays. La perte de deux batailles navales fit

chanceler la fortune de

Charles XI,

mais elle fe releva

par la viétoire de Landfcroon; les deux rois

y

firent

encore des prodiges de bravoure

&

de génie:

Charles

commandoit la droire de fon armée ; il fe précipita

fur la gauche des Danois, la mit en déroute, prir fon

canon ' vola

a

fa gauche qui commenc;oit

a

plier ,

rétablir le combar, enfonc;a la droite des Danois,

les p uíl"a l'épée dans les reins,

&

d

me

1ra

maitre

du champ de bataille, apres avo1r fait treize charges

a

la tete d'un efcadron ' tué beaucoup d'ennemis de

fa main ,

&

rec;u plufieurs coups dans fes armes :le:

bruir de cetre

iétoire

{e

répandir dans le

N

ord, en–

courag a les S

'dois en Scanie , ou ils emporterent

Chrifiianílar,

&

porta la terreur jnfques dans

la

Norvege, o

u

les Danois, malgré la fup 'riorité du

nombre, eífuyerent de échecs confid

1

rabie .

C'étoit pour les

int

' rers de la France que

Charle~

XI

s'étoit engagé daas une guerre

fi

ruineufe;

&.

Lonis

XIV

eut été inexcufable de .n'avoir pas fe ..

coúru fon allié ,

fi

tout le refie de l'Europe conjuré

contre luí, ne l'av?it pas empeché de faire paífer

des troupes en Suede. Déja la Hollande avoit fair fa

paix aveclui; il négocioit avec l'empereur, mais il

juroit: de n'accepter aucun ttaité qui n'aífura.t

~

Charles

XI

les poífeffions que celui de Munfi:er lui

alfuroit dé!ns l'empire. Loin de donner dans 1e piege

que la politique de l'éleéteur de Brandebourg

&

du

roí de Danemarck

luí

rendit p0ur le détacher des in–

térets de la Suede, illeur déclara que dahs fixmois,.

s'ils n'avoient

pa~

re.fiitué

a

Charles

tout ee qu'ils lni

avoient enlevé' il joindroit fes forces

a

celles de

ce prince. Enfin, le traité

~e

Saint-Germain, calqué

fur le plan de celui de Weftphalie, rétablit le calme

daos le

N

ord, cornme dans le refie de l'Euro pe, en

1

679·

Jl

fut ettcore mieux afferrni par le rnaríage de

Charles

avec Ulrique Eléonor, princeífe de Dane–

marck. Apres une guerre fi difpendieufe

~

apres avoir

v

1

les armées délabrées, des vitles .démantel

~es~

des flottes, ou engloudes dans la mer, ou prifes

par le

nnemis, les finances diífip

1

es p,aifer dans

les mains de l'étranger avide, la paix éroit pluto

m

moindre mal, qu'un bien réel ; il fallur Iever

es

impóts confidérables pour réparer tant de pert

;

mais le peuple étoit trop malhet.treux pour mur–

murer.

Le roi tranquiUe enhn fur fon trone, exécuta

le

projet qu'il avoit conc;u des fon enfance , d'abaiifer

la puiífance du fénar: apres avóir fait exam-iner par

les

états quelles devoient

11

tre les bornes de l'auronré

des f ' nateurs, d'apres les loix du royaum e ,

tl

dé–

clara qu'il gouverneroir

le

royaume avec le confeil

dLl [, '

nat '

nzaÍS que e'étOtt

a

llll de jug r qu !leS affú._.

res il devoit commurziquer aux fénat urs .

D'apre · cet

édit , le roi nomma une

grande

comm~[/ion

pour e a..

miner la

~onduite

des minifires, des généraux qu-

Zz