CHA
~toient
cte
cuir, les autres ornées d'ivoire,
&
les
an–
tres araentées.
Il
y
en avoit
qui
étoient toutes
d'ivoir~~
dit Polybe,
&
celles-ci étoient fort efii–
mées
a
Rorne. Nous voyons, dans l'arc de Conftan–
rin Trajan fur une efpece de maffif qteon nommoit
.fug;zjlus,
affis fur.u.n plian;,
fu~ leq~el
eft un
~oufi!n,
qui a
a
chaque com la tete d un hon reprefentee.
Une
chaife
aífez extraordinaire fe trou
ve
a
u
triclinion
de
S.
Jean de Latran; elle efi de nattes entre-tiífues,
&
a un grand doffier, qui efi vol'ué par le haut, pour
mettre la perfonne affife entiérement
a
couvert.
Voila les íieges que l'on croit qui étoient en ufage
dans les maifons. Perfonne n'ignore qu'il n'y avoit
ordinairement point de Mege pour s'aífeoir atable,
&
que les convives étoient
a
demi-couché.s fur le lit:
coutume qui s'étoit introduite dans les tems poll:é–
rieurs; car du tems d'Homere
&
dans les íiecles.
fuivans, on !l'aífeyoic fur des
chaifes
autour delatable
comme aujourd'hui.
Il
y
avoit enG:ore d'autres efpe–
ces de
chaifes
'
comme
le
feliquajlrum
'
qui étoit'
a
ce que l'on croit, une
chaife
pour les femmes, fort
:fimple dans fa figure.
ll
y
avoit encore des
chaifes
pout les bains , des
chalfes
curules pour la magi O:rature
&
pour les édiles,
dont on voit fouvent la forme fur les médailles; mais
ríen de cela n'entroit dans l'ameublement.
Yoye{
ci–
apres CHAI¡E CuituLE.
Dom Bernard de Montfaucon, dans fon
Antiqui,_
té,
pr' nte une planche qui contient un tabouret,
une petite
clzaife
,
un pliant de la forme des
chaifes
cunde~,
qu'on voit fouvent {ur des médailles; qua–
tre grandes
chaifes,
dont qnelques-unes approchent
aífez de
la
forme des
clzaifes
d'aujourd'hui' a cela
pres, qu'elles n'ont point de bras.
Les clames Romaines avoient des
chaifes
fur lef–
quelles elles fe faifoient porter: les valets, defiinés
a
portet ces
chaifes,
s'appelloient
cathedrarii. V oye{
·
nos
planches d'Antiquités, Suppliment ,planche.
V,
oli
nous donnons la figure d'un grand nombre de
clzaifos
antiques.
·
Les Chinois ont comme not's dans leurs apparte
mens' des
chai/es'
des tabourets
&
de fauteuils
a
bras: mais la plupart des peuples qul. fuivent le culte
de Brama o u la teligion de Mahomet , s'aífeyent fur
des carreaux rembourrés ; pour l'ordinaire ils ont
les jambes croifées. Les Sauvages de l'Amérique,
par ufage ,
&
les Carmélites, par piété , s'accrou–
piífent, c'efi-a-dire, s'aífeyent fur leurs talons. Pref–
que tous les atares peuples s'aífeyent fur des
chaifls,
fur des tabourets, ou fur des bancs.
Il eil: évident , par les médailles
&
par les monu–
rnens déconverts dans Herculane, que les Grecs
&
les
Romains avoient, ainíi que nous, l'ufage des
chaifes
a
doffier ' dont le bois étoit tourné ou fculpté ; ils
avoient, outre cela, des tabourets, des bancs, des
clzaifes
a
pliant ' c'efi-a-dire ' dont les pieds mobiles
formoient une X. Le doffier de leur
clzaife
n'étoit pas
rembourré. L'on préfume qu'ils n'avoient pas ima–
giné les
chaifes
nattées en rézeau avec des cordes
~
OU
avec de l'ozier
a
jour.
Les
chaifes
rembourrées font tres-agréables , mais
elles nuifent beaucoup
a
la fanté. Les perfonnes qui
font néceffitées a travailler •pendant tres-long-tems
dans leur cabinet, ne devroient jamais fe fervir que
<les
chaifes
nattées a jonr, en C3nne , en jonc , en cor–
de, o u meme en fit d'archal.
(V. A. L.)
•CHAISE
portative
a
la promenade'
(
Menuif.)
H
y
a quinze ans qu'un particulier de Grenoble itnagiña
de divifer fa canne en trois parties, a1Temblées avec
des viroles comme les bayonnettes,
&
de faire fer–
vir ces trois morceaux
a
foutenir deux petits mor–
ceaux de planche rembourrés
&
unis par le moyen
de deux chevilles. Cet attirail léger compofa une
chaife
portative. Quelques
mois
apres, un autre par-
CHA
ticuh~r
de
~a
m
"~e .v~l~e,
tenta de perreétionner
cette
mve~t10n
; 1l d1V1ia fa ,canne en deux parties
égales,
&
1l fit refend re la partie fupéríeure dans
toute fa longueur: pour unir ces trois morceaux de
bois,
&
pour achever d'en former une
chaife,
1
o.
il
fit tourner
un
morceau de bouis, large d'environ
cinq pouces ,
&
épais d'environ qu atorze lignes;
2
°.
il fit percer ce morceau de bouis en biais, de fa–
~on
que la noix fervoit
a
permettre aux u·ois parties
de la canne d'entrer jufques
a
la moitié de leur lon·
gueur
~
de
fa~on
que les trois
b~hons
étoient écar·
tés : deifous ils formoient un triangle o
u
trépied qui
appuyoit fur la terre; ils étoient également écartés
en-deifus,
&
formoient un triangle , garni de trois
petites pointes de fer,
Otl
l'on croche un rnorceau
de couti tres-fort
&
garni de treífes: c'efi fur ce cou ti
que
l'o~
s'affied. Cette
haife
portative efi tres-util 0
a
la promenade
&
dans les fp étacles : elle
eíl
tres–
légere : toutes les pieces de cette canne s'uniifent
par le moyen d'une pomme
&
d'une virole ou mor–
ne, dans laquelle on fait entrer les parties de la canne ..
(V.
A. L.)
CHAISE CURULE,
(Hijloire anc .)
efl: un petÍt
íiege en marqnetterie , fur lequel certains magifirats
de l'ancienne Rome avoient droit de s'affeoir dans
les temples
&
dans les palais ou ils rendoient la juf–
tice.
Les chevaliers Romains qui avoient 't' magif–
trats , & qui avoient eu permiffion de fi éger fur la
chaifl curult,
avoient droit de donoer leur fuffrage
dans le fénat, quoiqu'ils ne fuífént pas nommés
.féntt–
teurs;
on les appelloit
fcn atores pedarii,
paree qu'ils
donnoient leur fuffrage par acceffion, c'efi-a-dire,
qu'au lieu d'opiner, ils alloíent aupres du fénateur
dont ils fuivoient l'avis. Cet ufage automatique
a
été mal a-propos confervé jufqu a ce jout dans cer–
tains tr.ibunaux que l'on ne doit p as nommer.
L'on a trouvé dans H erculane quantité de fiatues
affifes fur des
chaifes cundes
'
fembla bles a celles
que · l'on voit communément fur les médaillesó·
(V.
A. L.)
'
CHAISE CHIRURGICALE,
(Chimrgie.)
On nom–
me ainíi une
chaifo
propre
a
fa ire les opérati ons de
chirurgie, que l'on ne pourroit pas faire auili com- .
modément ni auffi promptement fur une
chaife
or–
dinaire , ni fur un lit; car l'humanité fait au chirur–
gien un devoir de chercher les moyens d'abréger la
durée des opérations pour en diminuer les douleurs;
il efi fltr auffi de mieux opérer lorfqu'il le fait avec
plus d'aifance. Le méchanifme de la
chaife
qui va
faire le fujet de cet article , nous paroit réunir ces
deux points eífentiels. Elle eft de l'invention de
M.
G. Arnaud , .c\oéteur en Médecine, anci en membre
de
1'
Acadernie royal e de Chirurgie de Paris,
&
un
des profeífeurs de l'Ecole de
S.
Cofme, membre de la
Société des chirurgiens de Loodres. Nous allons
fuivre pas·a-pas l'excellent m ' moire dont
il
a ac–
compagné cette ingénieufe invention.
Avantages de la chaife chiru.rgicale.
C ett e nouvelle
clzaifl
devient d'une utilité générale dans le
opéra–
tions de la tete
&
de la face , dans celles de la poie
trine
&
du bas ventre, dans les opérarions du fonde–
ment, du p 'rinée , de la vulve
&
du vagin , dans les
accouchemens narurels oulaborieux, fur le coté ott
fur le dos ; elle efi tres-commode pour les amputa–
tions des extrémit ' s. On jugera de fes avantages
par les explications que je donnerai de fon mécha...
nifme.
Dans l'a pplication du trépan, des affifians fou-'
tiennent fouvent la tete du malade aífez imparfaite–
ment,
&
emba rraífent quelquefois l'opérateur plu•
tot qt1'ils ne l'aident. Par l'ufage de la
chaife
la tete
efi fixée d'une maniere inva riable.
Dans les opérations de la poitrine
&
du has- en..
tre, les lits
genent
imm.anquablement. La
chaift;