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SEN

les volonh!s étoient annoncées par une variété fin–

·guliere dans les mouv,eme?s des libres... ,

, ,

M<Íintenant ce fond de Vle ou

deJenjibtLLte

donne a

chaque individu, ce foyer .général qui cherche

tou–

jours

a

s'étendre & a durer Jufqu'a la mort

natu~'elle,

c'efr la

nature,

mot facré en Mé,deciI?e , & qu'on

comprend miellx qu'on ne peut

1

exphqller.

La nature donc prife comme nous la prenons, tend

toujours a la fanté, on bien la dofe ou la

~t~antit~

de

JenfibiLité

une fois donnée au nerf, tend touJollrs a fe

répandre dans les différentes parties de ce nerf; e'efr

·ce qu'on remarque évidemment dans les

P?én~me­

nes du fQmmeil ; on

voit

done que le fommell qm fuf–

pend la plupart des

fon~ions

par le traflfport de toute

]'aaiv~té

de l'arñe fenfiuve dans quelques centres , fe

.détruit infenfiblement de lui-meme en refrituant allX

parties le furcro!t de

JenjibiLité

qu'avoient reC;:l ces au–

tres: mais ce qui efr remarqnable, e'efr q.u'll

~et.

un

eertain tems a fe difpofer ,

a

durer , & él fe detnure.

Il

en efr de meme dans toutes les maladies qui ont

leurs tems leur marche & leurs périodes qu'il faut

refpeaer " comme au;ant de pas fa,crés. que fait la

nature vers le mieux etre , ou le retabhífement de

}'individu,

&c.

Des maladies,

'Olt

des an(Jmalies dans l'exercia

de la Jenfibilité.

Les unes dépendent des impreffions

vicieufes des

concepts morbifiques

,

pour employer

l'expreffion de Vanh,elmont, rec;us originairement

par les fubfrances animées du príncipe fenfitif, &

qu'~n

doit foupc;onner

~ans

l,es iI??ividus mal, conf–

titues ; ce font les maladles neceílall'es, & qu on ne

p

ut pas plus oter , qu'on ne peut remettre un bras

lori'qu'il a été emporté. .

D'autres maladies font les fuites prefqlle néeeírai–

res de la marche de la vie , les phénomenes des dif–

férens ages qu'Hippocrate avoit déja obfervés , qu'il

faut laiílá s'ufer

el

mefure que rindividll fe renfor–

ee, & qu'on ne peut pas plus guérir qu'on ne peut

d'un vieillard faire un enfant, ou d'un enfant faire

un vieillard. Ce font les efforts de l'ame fenfitive qui

travaille

a

développer ou

el

établir quelque centre;

Vanhelmont eltt dti allumer quelque foyer nécef–

faire pour équilibrer les différens départemens ac–

tifs de l'ame fenÍltive , & completer l'enfemble des

vies qui forme la vie générale de l'animal.

T

el efr ,

par exemple , ce fameux centre dont le développe–

ment confritlle la l'uberté, développement qui

eíl

qnelquefois annoneé par des révolmions effrayantes

dans la machine.

Enfin il y a des maladies accidentelles , palfage–

res, fondées fur la préfence ou l'aétion de qllelque

caufe qui indifpofe le nerf ou l'organe, & interrompt

l'aaivité de l'ame fenfitive dans fa marche. Ce font

les maladies qui font du domaine de l'art,

a

condition

que leurs caufes foient amovibles, ou puiífent etre

emportées par des remedes appropriés.

Les parties Cenflbles du corps pouvant , au moyen

de la propriété du fentiment, difcerner plus ou

m.oins les différentes qualités de la cauCe des mala–

dies, ce

difc~rn ement

en varie les phénomenes ;

mais il efr des maladies d'au ant plus funefies, que

leut type particulier efr de ne pas en avoir, du–

moins de r' gulier, de marcher

a

la faveur d'un cal–

me trompeur ; la raifon en efr qu'elles font d'ardi–

naire occafionn

I

es par des efpeces de miafmes ou

etres morbifiques,

mLÍa morbo/a,

qui frappent d'en–

gourdiífement & de frupeur les parties fenfIbles, &

cwchainent

l'e::,er~ice

de

~a~n.fibilílé

dans quelques–

uns de fes pnnclpaux dlanas. L'effet de l'opium

nous donne un exemple de ces maladies. Communé–

ment cependant , telle efr la qualité de la caufe mor–

bifique qu'elle follicite la

flnfibíLit.i

de la fibre animale

dont les fecouífes, les efforts , l'accélérati,on des,j

Jilouvemens font ce qu'on appelle

lafiey,e,

..J -'

Tome Xv.

S E N

Qu'efr-ce donc que la fievre

?

un élan, un filt–

faut général de l'ame fenfitive qlli agite violemment

les nerfs & les parries nerveufes, & s'irrite toute

entiere par une fenfation fauífe ou contraire aux fen–

fations ordinaires ; e'efr-lél cette difconvenance, ce

qérangement dans la difpofition des principes dont

parle Lucrece, & qui fait gue les hnmeurs

n'

ont plus

un gOllt qui fe rapporte au fentiment naturel des par–

ties, ni les parties un ton convenable a l'élaboration

o,dimiire des humeurs :

Quippe ubi cuifebris ,biliJuperante ,coorta ejl ;

.Aue aliá ralione aliqua

eft

vis excita morbi

~

PertUrbalur ibi totumjam corpus,....& omnes

Commutantur íbi pojilUrlE principiorum

"

Fit priú.s adJenfum /lt qUIE corpora conveniebant

Nunc non conveníant ;

&

Muera fine magis apta

Q,.¿IE penetrata queuntJenJum progignere acerbum.

lib.

IV.

de rer. natur.

Ainfi dans la ñevre humorale , la fibre animale fe

tronce fons l'aaion de cette caufe

irritan~e

, fes pro–

dnaions fe hériífent, s'il efr permis de le dire , ainíi

que les pattes d'un infeae qu'on inquiette;cependant

toute la

Jenjibilid

femble fe jetter avec fes forces fur

les fonaíons vitales, c'efr-a-dire fur le cceur &

le

(yfreme vafculaire, & négliger entierement les au–

tres

~onaions;

les

hume~lrs

{ont ,entrainées de la

c~r­

conference au centre, a'peu-pres comme nous

1

a–

vons vu arriver dans la terreur ; le corps

p~Hit

&

fri–

fonne, & cet 6tat violent dure jufqu'¡\ ce que par

l'abord d'un fluicle fain qni efr le produit de cette

commo!Íon générale , le flllide de l'

IEther

foit invif–

qué au point de ne plus eaufer la meme fenfatíon aux

parties nerveufes; d'ou vient que pour lors ces par–

ties fe relaehent

,&c.

& comme le plus fOllvent cette

eaufe réfide dans les

~remieres

voies ou aux envi–

rons, on fent jufqu'ou peuvent.aller quelquefois les

fpafmes, les confiriaions des procluaions nerveufes

de ce fameux centre, dont les fuites trop ordinaires

[ont le reflux du fang dans certaines parties, des en–

gorgemens de vifceres, des frares d'humeurs,

&c.

fonrces funefres de tant de maladies.

11

en efr de meme de la fievre qu'on appelle

ner–

veufe.

C'efr toujours l'irritation de l'ame fenfitive, un

fpafme des organes qui en reíferre toutes les voies

excrétoires , & qui peut etre occaÍlonné, ou par

une cauCe matérielle qui a pénétré fort avant dans

la fubfrance de ces organes ,

&

qui

y

adhere opinia–

trement, Ol! par une indifpofition vicieufe gue l'ha–

bitltde ,& les paíflOns meme, font capables de don–

ner aux nerfs ,

&c.

On voit dans cette légere image de toutes les fie–

vres & de toutes les maladies, que

laJenfibilité

efr

t01.1jours le meme principe qui agit dans ce cas , com–

me il agit dans la fanté, e'efr-a-dire , relativement

aux difpofitions des parties organiques ; mais ce qui

mérite Hne coníidération particuliere, on a dtl s'ap–

percevoir que ce principe s'irútant plus ou moins ,

& allgmentant fes forces fuivant les réfifrances & les

variations qu'éprouve dans fes qllalités la caufe mor–

bifique, il n'efi pas poffible de vouloir adapter les

!'Ois méchaniques a de pareils phénomenes.

En continuant d'apres cette coníidération,& fe rap–

pellant ce que nous avons dit des trois tems mar–

qués dans le fornmeil , on trouvera qu'il arrive dans

le com:s de la maladie aux parties fenfibles alttane

d'époques remarquables qui font les phafes

~es mal~dies, favoir

l'irritaríon,

dont nouS avons déJa parle,

la

coRion

&

l'excrüion.

La coaion efr donc encore l'ouvrage ? e

,laJen

{i.bi

lité ,

du moins en partie. C'efr elle qUl d¡fporé

l~s

nerfs de maniere

el

les faire contribuer

a

ce travail

des humeurs qu'on pourroit aífez bien comparer

a.

la

matura~ion

des fmits.

F

ij

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