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SEN

nemment fenftbles , ce qui eíl: une {uite de

la

iou·

pleífe , la fraicheur & la ténuité des lames du tiífu

muqueux, toujours plus compaéte dans les adultes, '

& parmi ces derniers plus dans les hommes que dans

les fem'mes, Cet exces de

fenfibifité

des enfans {ur

les adultes , explique les cau{es des fréquentes con–

vulíions

&

{pafines qui les agitent

a

la moindre ma–

ladie ,

a

la moindre paffioll. De célebres praticiens

ont tres-bien ob{ervé que cet exccs meme chez 'les

enfans, en les rendant plus {ouvent malades , les ga–

rantiífoit de beaucoup d'autres plus graves maladies

qui affeétent les adultes , parce que chez ces derniers

les voies qui menent

a

lafenjibiLité

étant moins faciles

on plus longues , la callee du mal avoit plus de tems

pour s'établir Oll fe fortifier.

Quant aux femmes , leur confiitution approche

beaucoup , comme on {ait, de celle des enfans; les

paffions {ont chez elles extrernement plus vives en

gén 'ral que chez les hommes. Leur grande

Jenjibitité,

dont un des principaux centres efi l'utérus, les jette

au(li dans des maladies que lá nature fembloit avoir

affeEté uniquement aux femmes, mais dom le luxe

& la molleífe ont fait pr '{ent allX hommes : je veux

parler des

vopeurs.

En{in , comme l'enfance efi le premier terme de

o

la flnjihilúé

dans l'homme, de meme l'age adlllte en

peut paífer pour le moyen; d'ol! les effets de la

flamme feníitive vont en diminuant fous la quantité

de mucus qui empate les nerfs , & qui devient de

jour en jour plus compaéte , jufqu'a la Vieilleífe qúi

efi la derniere époque de cette fIamme Lníitive qui

luit a peine dans les organes les plus eífentiels

él 1:'1

vie. Ainíi , par la rai(on des contraires, le vieillard

fe rapproche de plus en plus de l'état imparfalt par

011

a commencé fon etre; rien n'efi en meme tems íi

vrai , comme le dit Macrobe', favoir que dans les

animallx , l'l1{age de l'ame s'affoiblit1a mefme que le

corps devient plus den{e.

In animatibus hebeJcit

uJus

aniT/lfe dmjitate corporis.Macrob. in fomn.

Cícero

Lib,

J.

cap .

xj v.

Voila encore pourquoi le tiífu muqueux

étant en moindre quantité & deníité dans quelques

per{onnes maigres , elles font íi

JelZjibLes,

& qu'au–

contraire celles qui ont les lames de ce tiífu bien {er–

rées & bien battues, font ce qu'on appelle

dures,

robujles

,

&c. Les lames du tiífu cellulaire du lion,

par exemple, {ont pre{que tendineufes , {uivant l'ob.

fervation de M. d'Aubenton.

Senjibilité p ar rapport aux qualités delf/air

6>

el.

l'im–

pre/fion de qudques azares corpsexternes.

L'air efi

a

l'é–

gard de la

Jenftbilité

comme un médicament dont elle

diíl:ingue

&

évalue les bonnes & les mauvaifes qua–

lités el l'av¡ll1tage ou au préjudice du corps.

P. AIR.

Il {emble que les méthodiques foient partis de ce

principe dans l'attention extreme qu'ils avoier'lt el méo

nager les impreffions de l'air,&c. el leurs malades con–

formément a la nature des maladies. Le doéteur Ar–

buthnot a fort bien remarqué que cette coníidéra–

tion doit néceífairement entrer dans le traitement

des fievres aigues : en effet on fent combien les par–

ties fenfibl es occupées entre les effets de la maladie ,

&

l'aétion continuelle de J'air ,peuvent etre utile–

ment ou défavorablement émues par I'impreffion de

ce fIuide. L'air chaud ou froid, par exemple, de

quelle influence n'efi-il pas {ur l'opération des re–

medes ,en évaporant, ou en concentrant l'aétivité

de l'ame {eníible

?

L'obfervation apprend que I'air natal efi quelque–

fois un tres-grand remede; mais

il

peut fe faire auíIi

qu'il produife des révolutlons funefies , lorfqu'on

vient

a

le refpirer apres une longue abfence. Ces ré–

concilations de l'air natal avec la

Jenjibilité

indivi·

duelle , {ont pour elle une éprettve pareille

a

celle .J

de la naiífance , & dont les parties nerveufl..5 d'u1}e

perfonne agée ne' s'accommodent pas aifément.

..J

S

E

N

41

Cetl: tti\e tra?ition fo;t.

a?cienn~

&

tott

rJpáñdue'

dans nbs provmces mendlOnales, que I'air vif eft

auffi

~l,nefie

aux per{onnes

a~taqllées

de la poitrine

~

qu: 1alr gras leur ,eíl:

{~lutalreo ;

la ráifon, ph.1íique

qu

~n

en

~onne

n eíl: ne? m0111S que fatlsfmfahte :

car

11

parOlt que les phthlíiques (ont pour le moins

en auffi gran,d nombre

a

París )

eu

l'air paffe pour

etre fort gras , que dans le's contrées du royaume Ol!

l'air efi tres-vif. Il faut croire que le moral dans les

grandes villes otlla tyrannie des paffions efr portée

el

l'exces ,influe encore plus que' l'aír {m Cette indi{.

poíition des parties

JenjibLes

qui produit

in receJlit

un

vice {pécial'dans les poumons.

On

dit encore aífez communément que les plaies

de

l~

tete font plus

da~gereu{es

a

Paris qu'a Mont.

pelher ,

&

que les plales des jambes {ónt récipro–

quement plus dangereufes dans cette derniere ville

que dans la

capit~le.

Nous doutons fort que' les per–

fonnes de l'art qtll {ont

p<?~lr

l'affirmati ve , ayent la...

deífus

deve~os elle~

une ralfon fuffifante d'expérience.

Cetote quefilOn qlll , en 1749 , 10rs de

~a

difpute

d'l1n~

chalre vacante a Montpellier,fut donnée a traiter par

MM. les profeífeurs de cette faculté a un de.s

conten~

dans, n'a pas meme été décidée dans les the{es

d~

celui-ci. Quoi qu'il en {oit, on pourroit concevoir

que l'aétion

d~

la

flnjibilité

p~oduisit

des effets éga.

lement mOluvalS & {ur les plales des organes conti..

nuellement enveloppés d'un air épais , froid

&

hu...

mlde , qui concentre la tranfpiration de la tete oC4

caíionne de fréquemes céphalalgies ,

&c.

& fu; des

plaies d'un autre organe expofé aux ínfIuences d'un

air vif &, en quelques endroits {alé , aux exhalai{ons

d'un terroír fec , aride & brldant une partie de l'an..

' née , qui doivent caufer un reHkhement , une raré–

faétion íinguliere

a

1(1 {ubfrance des parties les plus

a

I?0rtée des impreffions du fol, fur-tout chez les pay"

fans ou le bas peuple qui va dans ces provinces les

jambes nnes la moitié de l'année. On pourroit done

préfumer que ces différentes impreffions de l'air {o-nt

~utant

de préparations funefies pom ces organes,

l11dépendamment des raifons tir-ées de la différence

des climats, du régime de vivre ,

6>c.

qui influenr

ta,:t 'o comme on fait, {ur le bon état de qllelques

pnnclpaux centres de

lafl'ifibiLité

,

dont l'aétion in–

fIue tant ,

a

fon tour

~

fur les plaies.

Il efi des auteurs qui prétendent que les émana–

tio?s que

pe~lvent

fournir

1e~

corps des perfonnes

fralChes & vlgoureufes, des Jeunes nourrices, par

exemple, qu'on faít coucher avec d'autres perfonnes

exténuées de maladies, Ol! ab{olument épuifées d'ex..

ces ou de vieilleífe; que ces émanations, dis-je ; pro–

duifent fur ces derniers fujets des efft!ts admirables:

les médecins'de David fe fervirent de ce moyen pour

réchauffer la vieilleífe du prophete roi, & Forefius ,

auteur re(peétab1e, rapporte qu'un jeune homme

qui étoit dans le dernier degré du mara{me, fut par–

fabtement guéri par le meme

remede.Si

ces faits font

vrais, c'efi une nouvelle acquiíition au uomaínede la

JenftbiLité.

La modification que peqt imprimer

a

l'at–

mofphere animale du vieillard ou du malade,la chaleur

exhalée du corps fain , efi pers;ue p¡;u- l'ame feníitive.

Or il faut fe rappeller que cette perception fuppofe

une augmentation ; une direaion plus expreífe , fui–

vant 5tahl , du tonou des forces des nerfs, laquelle

aidée vraiífemblablement encore, dans le cas pré–

fent , de tout ce que l'imagination peut preter aux

fens , comme cela efi ob{ervé a l'article laít,

lIoy e{

LAIT, occafionnera un changement favorable dans;

l'économie animale.

Du reíl:e ,

~ette

théorie nous parolt préférable

el.

celle de I'iníinuation des corpu{cules déliés

tenuiJJima

exhalantia

a-travers le corps du malade. En effet, de

quelle utiüté pomroient etre des corpu{cules sui ne

iont que les débris,

ramenta

,

$U

les parties ufees

d~

r' ,"<