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CON
'C O
G O, (
Géog. mod.
&
Comm.
)
grand pays
de I'Afrique, qui comprend pluíieurs royaumes. ll
eft borné au nord par la riviere de Ziire,
a
l'orient
par les royaumes de Macacou o u Anzico , par les
Monfoles , les Jagas
&
le Matamba; au midi par la
rivierc de D ende,
&
au couchant par la mer. Ce
pays efl: habité par des negres , parmi lefquels il y
en a grand nombre de chrétiens. Les Portugais y
ont de grands établiífemens. Ce fo nt eux qui l'ont
découvert en
1484 ;
ils sien emparerent en
1491 ,
leur réíidence principale efl: a Loanda; la traite des
efclaves efl:
leur plus important commerce. Les
meilleurs negres font de Can-Salvador
&
de Sondy;
le pays produit du morfi!, de la cire
&
de la civette:
o n y porte des étoffes d'or, d'argent, des velours ,
du galon, de la vaiifelle de cuivre, des chapeaux,
des armes, des eaux-de-vie, des v ins ,
&c.
ll y a
dans le royaume du fer
&
du cuivre en mines.
CONGRE,
conger,
f. m. (
H ifl. na
t.
l cluhiologie. )
poiífon de mer fo rt allongé; il a ordinairement qua–
tre ou cinc¡ coudées de lo ngueur,
&
il efl: fouvent
de la groífeur de la cuiífe d'un homme. Sa peau
efl: liife
&
gliífante comme celle de l'anguille , a
laquelle il reífemble beaucoup. L'extrémité du bec
eíl: charnue ; on voit au-delfus deux petits prolon–
gemens de meme fubíl:ance. Les dents font petires
&
les yeux grands ; la couverture des oiiies n'cfl:
pas o!feufe, c'efl: une peau qui ne lailfe que deux
petits trous fous les nageoires qui font de chaque
coté. Il y en a une qui s'étend depuis la fin du cou
jufqu'a la queue,
&
une autre dcpuis l'anus auffi
jufqu'a la 'lueue , qui efl: terminée en pointe. Ces
deux nageo1res font d'une coníifl:ance ferme, leur
bord efl: noir: les narines font perites, rondes,
&
pla–
cées pres des yeux. Il y a une bande blancharre,
formée par un double rang de points , qui s'étend
fur chacun des cotés de ce poiífon depuis la ríhe
jufqu'a la queue. Le ventre efl: blanc,
&
le dos noir
dans les
congres
qui refl:ent contre les rivages; ceux
qui font dans la haute mer ont le dos blanc comme
le ventre. La ehair de ce poiifon efl: dure,
&
on n'en
fa it¡as grandeas en Fra nce. Rondelet,
XII/.
liv. des
p oiJfons.
Willughby,
Hifl. pift. V oye{
ANGUILLE,
POISSON.
(J)
*
CONGRE , (
P tclze du
)
La peche du
congre
efl: a!fez coníidérable; elle fe fait dans de orand ba–
teaux qui ne font alors montés que de
qu~tre
hom–
mes; elle commence ordinairement vers la faint
Jean ,
&
dure jufqu'apres la faint Michcl. Pendant
les trois premiers mois de l'été, les venrs d'ouefl: y
fo nt fort contraires, paree qu'ils empechem les pe–
cheurs de forrir des porrs
&
perites bayes qui fon t
le long de la cote de l'amirauté de Quimper en
Breragne, oil fe fait la peche que nous allons décrire.
Les
congres
fe prennent entre les roehes ; chaque
matelot a trois lignes; elles font longues de cent cin–
quante braífes chacune ,
&
de la groífeur des li–
gnes des pecheurs de Terre-neuve; elles fon t char–
gées par le bout d'un plomb du poids de dix livres
pour les faire caler; depuis le plomb jufqu'a cin–
quante braífes' il y a vingt-cinq a trente piles d'une
braífe de long, éloignées chacune d'une braífe
&
demic , garnies d'un
el
aveau, amorcé d'un morceau
? e la chair du premier poiífon qu'ils prennent quand
il
commencent leur peche , fo it feche , orphie ,
mac¡uereau ,
&c.
Il faut pour la faire avec fucces
une rner baífe
&
fans agit?tion,
&
que le bateau
f~it
a l'ancre. Les
p?cheurs d Aud.ierne , apres leur peche finie , re–
VIennent ,de tems a _autre
a
la maifon ; au !ieu que
ceux de J¡fle des Samts , c¡ui partent de ehez eux le
lundi,n'y
reviem~entordi?airement
que le famedi. Le
n? mbre,des
éc¡mp~gc:s
d
':In
bateau pour faire cette
peche n eft powt hnmé; iJs font lantot plus , tantot
CON
,rnoins,
&
le plus fouvent jufqu'a fept a huit
hom~
mes.
Quand ils font leur
p~che
, ils relevent leurs li–
gnes de deux heures en deux heures ' pour en oter
le poi!fon qui s'y trouve arreté.
Les pecheurs font
a
la part ; le maltre
&
le ba–
teau ont chacun une pan
&
demie,
&
les autres
matelots
d~
l'équipage chacun une pan feulement.
Ceux qlll achettent des
congres
pour les faire fé–
cher, les ouvrent par le ventre depuis la tete juf–
qu'au bout de la queue; on leur laiífe la tete, on ne
les fa le point ; on fait des taillades dans les chairs
qui font épaiífes' pour faciliter a l'air le moyen de
les de!fécher plus aiférnent ; on paife un baton d'une
extrémité du corps du poiífon
a
l'autre pour le te–
nir ouvert,
&
on le pend a l'air. Quand ils fonr
bien fecs,Gn en fait des paquets de deux cents livres
pefant' qu'on envoye a leur defl:inarion ; ils palfent
ordinairement a Bourdeaux pour le tems de la foire.
Le produit de cette peche efl: fort diminué; elle
monte cependant année cornmune
a
mi!le quintaux ;
":lltrefois le
congre
ne fe vendoit que douze
a
quinze
livres au plus ; le quintal, aujourd'hui, paife vingt
livres ,
&
le cent v a quelquefois jufqu'a dix écus :
ce poilfon fec déchoit conlidérablement du poids
dans la garde
&
dans le tranfport.
CONGRÉGATION, f. f. (
Phyjir¡. )
efl: un terme
dont s'eíl: fervi M. Grew, pour íignifier le plus petit
degré de
mélange
des parties d'un mixte, c'efl:-a-dire,
celui par lequelles parries du mi_xte n'entrent point
les unes dans les autres , ou n'adherent point en•
femble, mais fe touchent dans un poim.
Harris.
Cet auteur penfe que les particules de tous les
fluides fe touchent, ou que leur cohéfion n'eftqu'u–
ne
congregation.
Quelque fentiment qu'on fuive fu.r
la nature des fluides , on ne peut fe difpenfer de
convenir que les particules de ces corps peuvent fe
mouvoir librernent entr'elles ,
&
cedent avec facili–
té au rnouvement qu'on leur imprime; auíli pluíieur¡
aureurs croyent- ils que ces particules ont peu d'ad–
hérence ,
&
fe touchent par un tres-petit nombre de
points. C'efl: ce qui fai t que ces memes auteurs les
ont confidérées comme des globules tres-petits, qui
fe touchent ,
&
qui peuvent gliífer les uns fur les
aurres,
&
etre déplacés faci lement. Mais cela ne
fuJJit pas pour nous donner une idee de la nature
des fluides,
&
pour expliquer les phénomenes qu'on
y
obferve, comme l'égalité de preiiion en tout fens.
Yoye{
FLUIDE , PRESSION, HYDROSTATIQUE ,
AoHÉRENCE,
&c.
(O)
CoNGRÉGATION,
(Hifl.
mod. )
efl: tme
alfembl~e
de pluíieurs perfonnes qui forment un corps,
~a1s
íingulierement d'eccléíiaíl:ic¡ues.
1/oy.
AssEMBLEE,
&c.
Ce terme s'employe plus particulierement des
différens bureaux de cardinaux commis par le pape,
&
difiribués en plu!ieurs chambres pour la
_d~eilion
de certaines affaires · cornme font les d1fferentes
commiffions ou
burea~x
des affaires,
qui
font por-:
tées au co nfeil d'état.
Voye{
CARDINAL.
La premiere efl: la
congrégauon du
f~int
o.Jftce,
OU
!'inr¡ui/ition,
compoféc de douze cardinaux
&_
~@,..
me davanta¡¡e, felon 9u'iJ ¡>lait au p_ape; on y ¡owt
pluíieurs prelats
&
theolog1ens de d1vers ordres rc:–
ligieux, qui portent le titre de
confulteurs de fmqut–
jition:
le cardinal quien efl: chef, tient le ca7het ou
(ceau de l'inquifition. La feconde, celle c¡u1 a une
jurifdiélion fur les éveques
&
fur les rég_ul1ers; elle
connolt des diiférens qui naiífent en lralie entre
l~s
évi!ques
&
leurs diocéfains
&
mSme entre les mol–
nes
&
religieux; elle répo;d aux confultations que
lui font les évec¡ues : elle efl: c'?mpofée deylulieurs
cardinaux habites dans les maneres canomques.
La
troifieme efl: eelle de
!'immunité ecclijiajlique;
elle a