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<2.0
CH.A
-mie ··'\lné conttée de l'Inde , ;ru-dela du Gange ;
&
·un pays proche d'Erythris, en Afie, dans l'Ionie.
CHALCOPHONUS, (
H ijl. nat.
l.iwlog. )
pierre
·-c01mue des anciens. Boece de Boot dit <¡u'ils déíi–
gnoient par ce nom une pierre noire , qui quand on
la frappu it rendoit le meme fon que l'airain, com–
<JUe fon nom fembl e l'i
ndiqtter. M. Anderfon,
dans
fon H ifloire na.w relle de
Groenla.nd,
parle d'une pier–
:re qu'on lui a dit avoU:
la meme propriété ,
&
qui
-érant frappée , rendoit un fon femblable
a
celui d'u-
•
~e
doche. Cet auteur
foup~onne
que cela vient du
'Cuivre
&
de l'argent qu'elles contiennent, pa·rce que
"les pierres paroiifent teintes de v erd & de bleu en
certains endroits. Mais en fuppofant le fait incon–
'l:ellable, cette conje&ure n'en paroitroit pas mieux
fondée. On dit auíii qu'il fe trouve une pierre de
cene efpece en Caoada ,
a
qui quelques gens pour
cette raifon ontdonné le'nom
depu rre decloc!te.
(-)
CHALCOPYRITES, (
Hijl.
nat. M inéral.)
nom
-que quelques auteurs
d~:mnent
a
l'efpece de pyrite
o~t
il fe trouve des parttes cmvreufes , pour la dif–
tioguer de la pyrite ferrugineufe, que l'on trouve
nommée quelquefois
.fyderopyrite,
&
de la py rite
blanche, qui efl: une pyrite purement arfénicale.
Voyet l'article
PYRITE. (-)
• CHALDÉE,
f.
f. (
Géog. anc.)
contrée d'Aiie,
dont l'étendue varie fel0n les tems
&
felon les écri–
v ains qui en ont parlé. U y a eu un tems oü elle fai–
foit partie de l'Aífyrie,
&
un autre
oit
1'
Alfyrie n'é–
toit qu'une de fes contrées: Babylone en étoit la
capitale;
ainfi
la
Cha.Ldée
&
la Babylonie font la me-
•me chofe.
Voyet l'article
CHALDÉENS. Xénophon
donne encore le nom de
Chald<e
a
un pays útué dans
les mootagnes voilines de l'Arménie.
CHALDÉENS, (
Philofoplzie des )
Les
Chaldéens
font les plus anciens peuples de l'Orient qui fe
foient appliqués
a
la philofophie. Le titre de pre–
miers philafophes leur a été contefl:é
~ar
les Egyp–
tiens. Cette nation , auffi jaloufe de
1
honneur des
inventions, qu'entetée de l'antiquité de fon origi–
ne, fe croyoit non-feulement la plus vieillc de tou–
tes les nations , mais fe regardoit encere comme le
berceau olt les arts
&
les fciences av oient pris naif–
fance. Ainú les
Chaldéens
n'étoient, felon les Egyp–
tiens, qu'une colonie venue d'Egypte_;
&
c'efl: d'eux
qu'ils avoient appris tout ce c¡u'ils favoient. Ce m–
me la vanité nationale efl: toft¡ours un mauvais ga–
rant des faits qui n'ent d'autre appui qu'elle , cette
fupériorité que les Egyptiens s'arrogeoienfen tout
genre fur les autres narions, efr encore aujourd'hui
un probleme parmi les favans.
Si les inondations du Nil , qui confondoient les
bornes des champs , donnerent aux Egy_ptiens les
premieres idées de la Géométrie, par la neceffité oü
elles mettoientchacun d'inventerdes mefures exaél:es
pot!r reconnoltre fe n champ d'avec celui de fon voi–
fin;on peut dire que le grand loilir dont joiülfoient les
anciens bergers de Chaldée , joint a l'air pur
&
fe–
r ein qu'ils refpiroient fous un ciel qui n'étoit ja–
mais couvert de
l)Ua~es,
produilit les premieres ob–
.fervations qui ont eté le fondement de
1'
Afrrono–
mie. D 'ailleurs, comme la Chaldée a fervi de fé–
je ur aux premiers hommes du monde nouveau ,
il
efl: namrel de s'imaginer que l'empira'de Babylo–
ne a précédé les commencemens de la monarchie
~'Egypte ,
&
<¡tte par conféquent la Chaldée , qui
etott
~m
certam canton compris dans cet empire,
l?'
<Jlll
re~ut
fon nom des
Chaldéens ,
philofephes
etrangers auxquels elle fut accordée pour '/ fixer
l~ttr deme~tre,
eft le pn:micr pays qui ait éte éclai–
re des lumteres de la philofophie.
V.
ASTRONOMJE.
~~
n'efi .ras faci
lc de~onncr
une jufie idée de la
philofo_Phie des
Cha.ld~u':s.
Les monumens , qui
pourro1ent nous f
erv1rICI
de métn?_ires pour cette
C H ·A
hií\oire , ne remontent pas ,
a
beaucoup pres ; auffi '
haut que cette feél:e : ence re ces mémoires nous
v iennent-ils des Grecs ; ce qui fuffit ponr le\tr faire
perdre toute l'autorité qu'ils pourroient avoir. Cat
on fait que les Grecs avoient un tottr d'efprit tres–
diff&ent de celui des Orientaux ,
&
qu'ils défigu–
roient tOt\t ce qu'ils touchoient
&
qui leur venoit
des nations barbares ; car c'efr ainli qu'ils appel–
loient ceux qui n'éte ient pas nés Grecs. ·Les dog–
mes des autres narions, en paífant par leur imagi•
nation , y prene ient une teinture de leur maniere
de penfer;
&
n'entroient jamais dans leurs écrits ,
fans aveir éprouvé une grande altération. Une au–
tre raifon, qui doit no11s rendre
feup~onneux
fui'
les véritables fentimet>s des
Chald¿enj,
c'efr que ,
felon l'ufage
re~u
dans tout l'Orient , ils renfer–
moient dans l'enceinte de reurs écoles, Olt
m~me
ils
n'admettoient que des clifciples privilégiés, le dog–
mes de leur feél:e ,
&
qu'ils ne les produifeient en
public que fous le v oile des fymboles
&
des allé–
gories. Ainli neus ne
pouvon~
former que -.des con–
¡eél:ures fur ce gue les Grecs & m&me les Arabes en
ont fait parvemr jufqu'a
nou~.
De-la au.ffi cerre
di~
v erlité d'opinions qui parragent les fava ns , qui oqt
t enté de percer l'enveloppe de ces tén·ebres myfl:é–
rieufes. En prétendant l
es éclaircir, ils n'ont fait
qu'épaiffir davantage la
mt.it.qui nous les cache :
témoin cette feél:e de p
hilofophes , qui s'éleva en
Afie vers les tems oft J. C. parut fttr la terre. Pour
donner plus de poids aux reveries qu'enfantoit leur
imaginatie n déréglée, ils s'aviferent de les celorer
d'un air de grande antiqtt.ité ,
&
de les faire palfer.,
fous le nom des
Chaldiens
&
des Perfes, pour les
refres précieux de la doél:rine de ces philofophes.
lis forgerent en conféquence grand nombre
d'ou~
vrages fous le nom du fameux Zoroafrre , regardé
alors dans
1'
Afie comme le chef
&
le maitre de tous
les mages de la Perfe
&
de la Chaldée.
Plulíeurs favans , tant anciens que modetnés , te
font exercés a décou·vrir quel pouvoit etre ce Zo–
roafrre
fi
vanté dans tout l'Orient : mais apres bien
des veilles confumées dans ce travail ingrat, ils
ont été forcés d'avoiier l'lnutilité de leurs efforts.
V oye{ l'article de la Phil'!fophie des
PERSES.·
D 'autres Philofophes, non moins ignorans dans
les myfl:eres facrés de l'ancienne dofuine des
Cha.l–
dlens
,
voulurent partager avec les premiers l'hon–
neur de compofer une íeél:e
a
part. lis prircnt done
le parti de fmre naltre Zoroafue en Egypte;
&
ils
ne fi.t.rent pas moins hardis
a
lui fupP,ofer des· ou–
vrages , dont il$ fe fervirent pour les cÓmbattre (>lus
commodément. Comme Pythagore
&
Platon étOtent
allés en Egypte pott.r s'infl:ruire dans les Sciences ,
que cette natie n avoit la réputation d'avoir extre·
mement perfeilionnées , ils imaginerent que les
fyfremes de ces deux philofophes Grecs n'étoienc
qu'un fidele extra_it de la dofuine de Zoroaíhe.
Cette hru;diell"e
a
fuppofer des li"'es , qtt.i fait le
caraél:ere de ces deux feél:es de philofophes , nous
apprend jufqu'a que! point nous devons leur don–
ner notre confiance .
Les
Chatrféens
étoient en grande conlidération
parmi les Babyloniens. C'étoient les pretres de la
nation ; ils y remplilloient les memes fonél:ions que
les mages chez les Perfes , en infrruifant le peuplc
de tout ce.qui avoit rapport aux chofes de la re•
ligion, commc les cérémonies
&
les facrifices. Voila
pourquei il efi arrivé fouvent aux hifl:oriens qrecs
de les confo ndre les uns avec les autres; en quoi ils
ont marqué leur peu d'exailirude, ne difringuanr
pas , comme ils le devoient , l'état elt fe trouvoir
la Philofophie chez les anciens Babyloniens, de ce–
lui ou elle
fut
rédttite, lo.rfque ces peuples
paíferen~
fous la domination des
Perfe~.