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;~p 6

CHY

d eux canfes fort [J,ffiples, favoir la plus grande lége–

reté du diífolvant procurée par le melange d'une

li–

queur moins pefante, & l'affufton d'une liqueur pe–

fanre qui, en defcendant ave': effort, enrraln_e avec

ell e les parricules du corps d1ífo us ,

&c.

Ma1s tro p

d e faits démontrent évidemment le chimérique de

c es fuppofirions fi gratu.ites d'ailleurs en Coi. Verfez

t ant d'efprit de vio

~u'il

vous plaira dans une diífo–

lution la plus faturee d'un fe! neutre déliquefcent,

p ar ex. de la rerre foliée; v ous n'en précipiterez pas

un arome; tm corps diífous dans l'acide vitriolique le

plus

conce~tré

n'en fera que plus conil:amment fo Ct–

t enu ' fi vous ajoutez de l'eau a la diífoluti(>n'

&c.

Faites tomber avec telle viteífe que vous voudrez,

la liqueur la plus pefante de la nature, le mercure,

dans telle diífolution d'un felneutre

a

bafe terreufeou

faline qn'il vous plaira, &vous n'en détacherezrien.

N ous voudrions b ien admettreavec Boyle que les

conditions eífentielles pour la

fixité,

fo nt la grof–

feur des parries

con~iruanres

dn corps fixe, la gra–

vité , ou la folidité de ces corpufcules,

&

enfin leur

i naptitude

a

l'avolation

prife de leur figure rameufe'

crochue, courbe, irréguliere en un mo t, & s'oppo–

fant

a

ce qu'elles puiífent fe débaralfer les tmes des

atltres , comme éranr entrelacées ,

&c.

& faire dé–

p endre la volatilité des qualités conrraires,

&c.

mais

les fai rs dérangent toutes ces idées : des corps ac–

c:¡uierent de la volatilité en acquérant de la groífeur,

comme la !une cornée. Que fi Boyle me dit,

&

i1

n'y manquera pas, que l'acide marin luí do nne

d es rules. en étendant fa ft¡rface ' je luí répondrai

que cela meme devroit nuire a la troifieme condition,

en augmentant l'irrégulacité de fi gure propre

a

entre·

l acer,&c. D es corps pefans ou folidesfont volatils, Le.

mercure ; des corps legers ou rares fon t fixes , l'al–

k ali fix-e

,

&c.

En un mot, quanr

a

ces figures , ces

en~re1acemens

de partíes,

cesJPires

fi eheres

a

Boyle,

&

fi ingénieufes , il fau t l'avoiier, nous les regrer–

Í.ons réellement ;mais les phénomenes des mixtions,

d es précipitations , des raréfaél:iens. , des co¡¡gula–

tions ,

&c.

nous démontrent rrop fenlibiement que'

t oure union de petits corps ne fe fait gue par juicta–

p olition , pour que nous puiffions nous accommoder

d e ces méchanifm s puremenr imagínaires. Mais la

d oél:rine de N ewton , poíl:érieure fur ce point

a

eelle

d e Becher, comme je l'obferve ailleurs , les· a dé–

credités aífez généralemenr' pottr qu'il foit inntile

d 'i nliíler fur leur r éfuratio n. En un mot, les aél:ions

rnécbariiques dont il s'agit ici, font mifes enjeu fans

fondement; nous ofons meme délicr qu'on nous pré–

fcnte une explication d'tm phénomene chirnic1ue

fon~

dée

[ur

les !oís méchañiques connues dbnt nous ne

c;lémonirions le fatu.; ou le gratuit.

11

d l

clair que -deux ,fciences qui co_nliderent des'

c;?hj ets fous deux afpeél:.s

r~

diffé

ens ' doivent non–

feulemert four nir aes connoiífances parÜcul¡eres '

di

íl:inél:e

s , mais m(\[Pe avoir chacune un cerrain

J)

omb.te

ele notions c<;>mpofées,

&

une certa ine ma–

n

ie

re générale d'envifager & de traiter fes fqjets ,

qui lettr donnera un langage , une í'néthode, & des

m"oyens différens.. Le Phyficien verra des málfes , des

fprces • des qua1ités; le chimiíl:e verra des petits

cor~;>s,

des rapports , des

pú~tcipes.

Le premier ca!cu–

lera rigouxeufement: il réduira

a

des théorie's des ef–

fets fenfibles

&

de·s forces , c'eíl:-a-diré qu:il foumet–

tra, ce_s eñers

&

ces

f~;ces

aR calcu l, (

car

c'eíl:-la la

theon e du phyficien moderne )

&

¡¡

établira des lolx

que les expériences confirmeront a- peu-pres; je

dis

d–

peu-¡~r~.;_

paree que les Mathématiciens conviennent

eux-meme~

_que

r

excrcice des

fo~ces

gu'ils calculent

f~ppofe

to u¡ours un

modo nihil

obfld

& que le cas ou

r;e,n

~e

s'oppofe n'cxi!l:e jamáis da"ris la nature. Les

,th.eones

el

u fecond fe_ronr vagues &d'approximation;

<:eferonrdesexpofit10ns clau''es de la nature & des

-

'

CHY

propriétés chimiques d'un certain corps ou d'un cer

tai~

príncipe

~oníidéré

dans tomes les

Zombinaifo~

qu1l peut fub1r par la nature

&

par l'art; de fes

ra

ports avee les corps ou les principes d'une cerrai

p–

cla.~e ,

&

~nfin

des modilicarions qu'il éprouve

~:

qu

Ii

prodtut a raifon de ces comblnaifons

&

de e

rapporrs, le tour pofé fur des faits majeurs ou fo

~

da~entaux

découverts par ce que j'appeilerai

unprif–

fint<m<nt expéri':!ental,

fur les

i~<li:ces ~'expériences

va,g~es

ou du tat

onnement, m

a1s ¡ama¡s fournisim–

mediatement par

cesde

rnie.rs fecours.

r.

PKLOG!s–

TIQUE, NI TRI!., SEL MARI

N

,VITRIOL

&e

En

un mot, le génie phyíicien porté

peut-etr~

au plus

haut

~eg:é

ou

l'hurr:anit~

puiífe atreindre, produira

les prmc1pes mathemauques de Newton

&

!'ex–

treme _correfpondanr du génie chimifie,

1;

.fPecimm

B echenanum

de Stahl.

T ant que le Chimiíl:e_& le Phyíicien philofophe–

ro nt chacun

a

leur maruere fur leurs objets refpec–

tifs , qu 'ils les analyferont , les compareront , les

:a

pro cheront, les compoferont,

&

que fur leurs ob–

¡ets communs ce Cera celui qui aura !e plus

y\¡

qui

donner a le ton , tout ira bien.

Mais

fi

quelqu'un confond tout ce que nousavons

diíl:ingué , foit paree qu 'il n'a pas

foup~onné

l'exif.

tence & la néceflité de cette diíl:inél:ion '

a

caufe de

fa vue COurte , OU paree qu 'iJJ'a rejettée

a

force de

tete :

fi

le chimiíl:e fe mele des objets phyfiques ne

facha~t

que la

C:hi_mie

,

ou li le phylicien prorafe

des lotx

a

la

C!umte,

ne conno1ífant que les phéno–

menes phyúques: fi l'un applique les loix des maf–

fes aux affeél::ions des petits corps, ou li l'autretranf–

porte les affeél::ions des petits corps aux allions des

ma!les : fi l'on traite

more chimico les

chofes phyú–

ques, &

les chimiques

more p hyjico:

fi l'on veut

diífoudre un fel avee un coin , ou faite tourner un

inoulin par un meníl:rue, tout ira mal.

Le íimple chimille, ou le íimple" phyficien

a-r-il

embraífé luí feul la fci ence générale des corps,

&

a-r-il prétendu aífujertir

a

fes notions parciculieres '

des propriétés communes

?

la fcience générale

fera défeél:ueufe & mauvaife ; lorfqu

'i!

lui arrive·

ra de defcendre par la fynthefe, de fes príncipes

qu

'il

ptendra pour généraux,

&

pour des données

fur lefquelles il peut comprer , il faudra nécetraire·

menr qu 'il s'égare. Or toures les Métahyliques'Phy–

fiqu es , ou pour me fervir de l'exprellion de Wolf,

toures les

Cofmologiu

queje connois

font

des ouvra–

ges de Phyficiens. Quelques - unes mar<Jueronr,

fi

l'on veut , les plus grands efforrs du géme; je con,-

' fens meme q;t'il y en ait qu'il foirimpolliblede

d~·

tntire

&

de refurer , paree que ce font des

ench~nemens de notions abíl:raires

&

de délinitions nom•–

ñ ales , que le méta_P.hy ficien a déterminées

&

cir·

conferítes

a

fa fanrmfie; mais la fcience générale des

proptré'tés des

corps

n'en exiíl:era pa.,our cela P,lu:

fo lide & plus réelle ; quand je dis

la

ftien" geru–

rale

du corps,

j'entends des corps phyúques, tels

que nous les obfervons dans la nature 1

av~c

!oures

leurs conditions,

&

no n des corps depomlles,

&

p r.efque anéantis par des abíl:raaions.

N ous pol.lyons aílurer de la p!upart des préren·

d,ucs

vérit~s

générales qui fervent de bafes aux

f~:

t'i!~1es

géneraux fubliíl:ans , fans en excepre_r les

di

meux príncipes de L eibnitz , ce que M.

Menan ~

r

du Spino íifme dans un mémoire fur l'appercepoo)l,

hijl. del'acad. de

Prujfo

1

749

;

que

c'ell da,n~

le paífa–

ge de l'abíl:raaion

'-3.

la réalité que ces venrés trou–

V'ént

Jeur

terme·fa~a'l ,

·&

qu'il n'y a qu'a renter ce

paífage pour

v oir

s'écrouler de foi-roeme le coloffe

qh'elies foiheno i nr.

,.

<S'eíl: des différenres fources-q e nous venons d

(:

diqner, qne fonr forties mille erreurs,

a

propos

de

-

q uelles nons pourrions dire a ceux qui les avancent

ave~;