C I-J
E
doit étre longue
&
relevée,
&
cepcndant propo'l"–
t.ionnée
a
la taille du
chwal;
trop longue
&
trop me–
nue , le
ckeval
donne des coups de tete; trop courte
&
rrop chamue, il efi pefa nt
a
la main. La te te fera
placée avantageufement,
fi
le front efi perpendicu–
laire
a
l'horifon; elle doit etre fech e
&
menue , non
trop longue. Les oreilles fero nt peu cliílantes , peti–
t es, droites, immobiles, érroites, déliées, bien plan–
t écs au-haut de la tete. Il faut que le front foit etroit
&
un peu convexe; que les falieres foient remplies ;
l es paupieres minces; les reux clairs, vifs, pleins de
feu, aífez gros, ava ncés a fleur de téte; la prunelle
grande; la ganache décharnée
&
un peu épaiJTe ; le
nez un peu arqué ;
les
nafeaux bien ouverts
&
bien
fendus; la cloifon du nez mince; les lcvrcs déliées ;
l a bouche médiocrement fendue; le garrot élevé
&
tranchant ; les épaules feches , piares , & peu fer–
'récs; le dos égal , urti , infenfiblement arqué fur la
lo ngueur, & relevé des deux có tés de l'épine qui
<loit paroitre enfoncée ;
les
flanes pleins
&
courrs ;
la croupe ronde
&
bien fournie; la hanche bien gar–
nie ;
le
tron~on
de la queue épais
&
ferme; les cuif–
f es
&
les bras gros
&
charnus; le !;íenou ro:->d en-de–
v am & largc fur les cótés ; le netf bien clétaché ;
le
b oulet mcnu; le fanon peu garni ; le paturon gros
&
d'une médiocre longueur; la couro nne peu élevée
;
l a come noire , u nie,
&
ltwaore; la fourchene me–
nue
&
maigre ,
&
la fole épaiífe
&
concave.
Chevaux Arabes.
Les
ch<vaux
Arabes font de tous
c eux qu'on connoiífe en Europe, les plus beaux
&
l es plus conformes
a
ce modele; ils fon r plus grands
&
plus éroffés que les Barbes ,
&
fom auffi bien fa irs.
Si ce que les voyageurs nous racontent efr vrai, ces
d uvaux
font tres-chers meme daos le pay s ,
&
il n'y
a aucune forre de précaucions qu'on ne prenne pour
en conferver la race également bclle.
Chevaux B arbes.
Les
chevaux
Barbes font plus com–
muns que
les
Arabes; ils onr l'encolure longue, fine,
p eu chargée de crins, & bien fortie du garror ; la tete
b clle, perite,
&
aífez orclinairement mouronnée; l'o–
r eille belle
&
bien placée; les épaules légeres
&
pla–
t es; le garrot menu
&
bien relevé; les reins courts
&
droits ; le flanc & les cotes rondes, fans trop de ven–
t re; les hanches bien effacées; la eroupe un peulon–
gue; la queue placée un peu haut; la cuiífe bien for–
m ée
&
rarement piare; les jambes belles , bien faites
&
fans poi!; le nerf bien déraché; le pié bien fait,
mais fouvent le paturo n long.
II
y en a de rous poils,
m ais communément de gris. Us ont un peu de négli–
gence dans leurs allures ; ils onr befoin d'etre r echer–
chés; on leur trouve beaucoup de vireífe
&
de nerf;
ils font legers
&
propres
a
la courfe. lis paroiífent
erre rres-bons pour en tirer race ; il feroit
a
fouhai–
t er qu'ils fuífent de plus grande taille ; les plus grands
ont quatre piés huit pouces , tres - rarement quarre
piés neuf pouces. En France, en Angleterre,
&c.
ils
ónt plus grands qu'eux. Cemc du royaumede Maroc
paíle nt pour les meilleurs.
C!uvaux T urcs.
Les
clzevaux
Turcs ne font pas fi
bien proportionnés que les Barbes; ils om pour l'or–
clinai re l'encolure élilée, le corps long, les jambes
rrop menues : mais ils font grands tra vailleurs ,
&
de
longue haleine. Quoiqu'ils ayent le canon plus me–
nu que ceux de ce pays, cependa nt ils ont plus Cle
force daos les jambes.
C!Jtvaux d'EJPagrze.
Les
chevaux
d'Efpagne qui
tiennent le fecond ra ng apres les Barbes, om l'enco–
lure longue, épailfe, beaucoup de crins , la rete un
p eu groífe, quelquefois moutonnée; les oreilles lo n–
gues, mais bien placées; les yeux pleins de feu ; l'air
noble
&
fier; les épaules épaiífes; le poirrail large;
les reins
aífe~
fouvem un peu has; la tete ro nde;
quelquefois un pen trop de ventre; la croupe ordi–
nairemcnt ronde
&
large , quelquefois un peu Ion-
CHE
gt e; les jambes belles & fans poi!; le nerf bien dé–
rac]lé ; la paturon quelquefois un peu lo ng, comme
le Barbe ; le pié un peu allongé , comme le mulet;
fouvent le tafon trop haut. Ceux de belle race font
épais , bien éroffés , has de terre , onr beaucoup de
mouvement dans la démarche, de la foupleífe; leur
poil le plus ordinaire efr noir ou bai n1arron, quoi–
qu'il y en air de toutes forres de poi!; ils ont rarement
les jambes blanchcs
&
le nez blanc. Les Efpagnols ne
t.irent point de race de
clzevaux
marqués de ces taches
qu'ils ont en averfion; ils ne veulenr qu'une étoile au
front; ils eítiment autant les
:cain.s
que nous les mé–
prifons. On les marque
!OUS
a
la cuiífe, hors le mon–
toir, de la marque du haras d'ott ils font forris ; ils ne
fonr pas communément de grande taille; il s'en trou•
ve de qua tre piés neuf ou dix pouces. Ceux de la hau–
te Anda loufie paífent pour les meilleurs ; ils font feu–
lement fujets
a
avoir la tete un peu trop longne. Les
clt<vau.:'C
d'Efpagne ont plus de foupleífe que les Bar–
bes ; on les préfere
a
tous les
clzevaux
du monde pour
la guerre , la pompe,
&
le manege.
Cluvaux Anglois.
Les
chevaux
Anglo is , quand ils
font beaux, font pOtft. la conformation aífez fembla–
bles aux Arabes
&
aux Barbes , dont ils forrem en ef–
fet; ils ont cependant la tete plus grande, mais bien
faite
&
moutonnée; les oreilles plus longues, mais
bien placées; par les oreilles feules, on pourroit dif.
tinguer un Anglois d'un Barbe ; mais la grande diffé–
rence eft -dans la taille. Les Anglois font bien étoffés
&
beaucoup plus grands; on en trouve communé–
ment de quatre piés dix pouces ,
&
meme de cinq
piés. lis font généralement forts, vigoureux, har–
dis , capables d'une grande fatigue, excellens pour
la chaíl"e
&
pour la courfe; mais il leur manque de
la grace & de la foupleífe; ils font durs , & ont peu
de lib
erté daos
les
é paules.
Ch
<va.uxd'ltalie.
Les
chevaux
d'Italie ne font plus
difiingués,
li
l'on en excepte les Napolitains; o n en
fait cas fur-rout pour les attelages. Ils ont en géné–
ral la tére gmífe, l'encolure épaiífe, font indociles
&
difficiJes
a
drelfer; mais ils Ont la tailJe riche
&
les
mouvcmens beaux ; ils font fiers , exceller.s pour
J'appareil,
&
Ont de la difpofition
a
piaffer.
Chevaux D anois.
Les
cheyaux
D anois font de
íi
belle taille &
fi
étoffés , qu'on les préfere
a
tous les
autres pour l'attelage ;
il
y en a de parfaitement bien
moulés ; mais ils font ra res, & om ordinairement la
conformarion irréguliere , l'encolure épaiífe , les
épaules groífes , les reins un peu longs
&
has , la
eroupe tro p étroite pour l'épai ífeur du devant; mais
ils o nt les mouvemens beaux; ils font de tous poils ,
pie, tigre,
&c.
lls fom auffi bons pour l'appareil
&
la guerre.
C!avaux d'Allemagne.
Les
chevaux
d'AIIemagne
font en général pefans,
&
o nt peu d'haleine, quoi–
quc defcendans de
chevaux
Turcs
&
Barbes. Ils font
peu propres
a
la chaífe
&
a
la courfe. Les Tranfil–
vains, les Hongrois,
&c.
fo nt au contraire bons cou–
reurs. Les Houfards
&
les Hongrois leur fendent les
nafeaux pour leur donner, dit-on , plus d'haleine_
&
les empecher ele hennir
a
la
gue~re. Le~
Hongrots ,
Cravates
&
Polonois
fonr fu;ers
a
erre begurs.
Chevau.~de
H olland<.
L es
cluvaux
Hollandois fonr
bons pour le carolle; les meilleurs viennent
~e
la
province de Frife: les Flamands _leur font fort
lll~~riettrs; ils onr prefque w us la tatlle groífe, les ptes
plars ,
&
les jambes fu¡ettes aux eaux.
Chevarvc
¿,
France.
ll y a en France des
c/uyaux
de roure efpece; mais les beaux n'y font pas com–
muns. Les meilleurs
chevattx
de felle viennent du
Lirnofin; ils reífemblent aífez aux Barbes, font ex–
cellens pour la haífe, mais lents dans leur accroif–
fement; on ne peut guere s'en fervir qu'a huir ans.Les
Normands ne font pas
1i
bons coureurs que les Limo-;.