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ANT

pout le deiTaler: enfin faites fécher cette pondre,

&

~ous

aurez ce qu'on appelle

le

foufre doré d'anti–

momeo

Le

foZ/pe d'antimoine

des premieres précipitations

ea jaune bmn; celui des précipitations fuivantes efr

jaune rouge; il devient enfin

doré;

&

celui des der–

nieres ea ¡aune clair.

Il ya, comme on voit, pluíieurs

¡ol/pes dorés d'an–

titnoitze:

mais ils iOnt tous en grande réputation; ils

paifent pour une panacée , ou 1111 remede univerfel

dans prefque toures les maladies. Mais leur vertu a

toí'Ljours pam {ufpeae

a

pluíieurs Medecins,

a

cau–

fe des parcies régulines que ces remedes contien–

nenr : car ils font vomir fort fouvent ; d'autres fois

ils purgent par bas, tandis que dans d'autres cas ils

pOllífenr feulement par la peau, ou ne prod1úfent

aucune évacuation feníil:ile.

Lefoufredod

s'ordonne le plus fouvent melé avec

I'huile d'amandes dOllces,oll dans quelque conferve,

telle que ·celle de violette ,de fleurs de bourrache

ou d'a1mée ,en forme de bol. Sans enrrer dans le

détail empirique de fes vertus, il fuffit de favoir

qu'elles dépelldent de fes facultés: or celles-ci {ont

les memes que celles de

I'hepar JitlplIllris

,

chargé de

quelque fubfrance métallique. Le foufre divifé par

les alkalis efr apéritif, atténuant, fondanr , expec–

torant , defoppilatif, tonique>

&

fortifiant. Il peut

divifer les humeurs vifquenfes , tenaces

&

glutineu–

{es;

&

par conféquent

il

peut lever les obítruaions

des vifceres du bas-ventre, telles qne celles du foie,

de la rate , de la matrice>

&

du poumon ; ainli il fe–

ra un excellent remede dans les pilles couleurs

&

dans la fuppreffion des regles.

Le

foufre doré

efr donc emménagogue, hépatique,

méfenterique , béchique, fébrifuge , céphalique,

diaphorétique ,

&

alexipharmaque. Mais comme il

peut etre chargé de quelques parties régulines, il·de–

vient émétique, fur-tout íi l'eaomac fe trouve gor–

gé d'acides; il peut les évacuer , fon aaion deve–

nanr plus énergi<JUe: íi d'ailleurs

il

efr donné

a

gran–

de dofe, il fe developpera davantage ;

&

les cir–

confrances tirées de fa partie réguline ,

&

des aci–

des nichés dans les premieres voies, ne feront que

contribuer a le rendre de plus en plus émétique.

<?n peut dans cette intention l'ordonner

a

quatre

grams dans une potion huileufe , a deífein de faire

vomir dans une fievre violente, dans un engorge–

ment du poumon. On le donne par cuillcrée ;

&

il

fait de grands effets. Donné a moindre dofc, depuis

un grain ou demi-grain jufqu'a deux,

&

de meme en

potion

&

par cuillerée, il efr bon pour détacher

les humeurs lentes, les divifer,

&

provoquer les

fueurs

&

la tranfpiration. C'efr pour cela qu'il efr

fi

efficace dans les maladies du poumon , dalls la fup–

preffion des crachats

&

de la morve>

&

de-la dans

t~ltS

les rhfunes de cerveall >de la gorge

&

de la pol–

trme.

Auffi la plí'Lpart des grands praticiens, acco1ltu–

més a l'employer dans les cas les plus difficiles

&

les

plus orclinaires, ne fe font pas de peine de le regar–

der comme un remede univerfel.

Le kermes minéral, ou

(oufte doré

fait par l'ébul–

lition. fe donne avec fucces dans les malaclies qlli

font fOllpc;onnées de malignité. C'ea ainfl que dans

la petite vérole , la rougeole >la fievre miliaire ,

&

autres de cette nantre , dans les inflammations des

vifceres avee malignité, on l'ordonne comme alexi–

pharmaclue, en le melant avcc les autres remedesbé–

foardiqtles, les terreux

&

les abforbans ; comme les

yellx d'écreviífe , les corallX, les perles, les coquil–

les d'<:eufs, les confeaions thériacales

&

alexitaires.

L'illuftre M. Geoffroy s'en ea fervi avec fucces

dans les fievres intermittenres des enfans, elll'aífo-

ANT

cíant

a~ec

le fel fébrifuge de Sylvius , le [el

d'ab~

íinthe , ou le tartre vitriolé.

Schroder dit qu'il I'a mployé avec fucces dans

l'acrimonie de la férolité

&

de la Iymphe lacrymalc,

pour guérir la chaffie, les ophthalmies, de meme

que pOllr adoucir des douleurs fcorbutiques ,

&

ar–

reter des fluxions fur les poumons, qui mettoient

les malades dans un danger élllinent.

Hoffinan,

&

de grands praticiens apres lui, I'ont

employé dans tomes les maladies chroniques des

vifccres , en le melant avec d'autres remedcs: c'eft

ainíi que joint au nitre, il devient un excellent fpé–

cifique dans l'hydropilie.

V?ut-on guérir I'épilepíie

&

les maladies {pa[–

modIques

?

le

follfre doré,

joint au cinabre, agit

comme un remede calmant.

Veut-on atraquer le fcorbut? on peut marier le

foufre doré

avec les fels nelltres, avec les anti{cor–

butiqlles.

Veut-on arreter des pertes ou des dévoiemens

?

joigncz le

foufre doré

avec les ablorbans ; enveloppez:

le tout dans la confeilion hyacinthe ,

&

VOllS

aurez

un rcmede affftré dans ces maladies.

Ce médicament convient meme dans les maladies

inflammatoires de la poitrine

&

du poumon,

&

dans

tous les cas

011

le fang épais engorge les_vaiffeallx;

mais il faut d'abord adminillrer les remedes géné–

raux.

. Junker le regarde comme un pré{ervatif aíflué

contre le catarrhe fuffoqllallt,

&

contre d'autres ma–

ladies

011

la féroíité

&

la mucofité [urabondante ten–

d<?ient

a

détruire le reífort des vifceres

&

de la poi–

tnne : auffi fon aaion s'ea-elle terlllinée dans ces

ca.s par des évacuations fenfibles, telles que le vo–

mln:ement, les [elles, la fueur

&

la trantj:>iration ;

qUOlque fouvent il ait agi fans exciter aUC1Ule éva–

cuation bien marquée.

L'túage indifcret

dllfoufre doré d'antimoine,

ou du

kermes, caufe de grands defordres : il nuit beau–

coup aux pléthoriques , a tous ceux qui ont le fang

acre

&

enflammé , comme auffi aux phriliques, ame

gens délicats,

&

attaqués de vieilles obfuuaions,

&

a tous ceux ql!i font menacés de rupture de vaif–

feaux , de crachement de fang,

&

d'autres maladies

du poumon. On ne doir point l'employer d'abord

dans tous ces cas; il fallt auparavant {onder le ter–

rein,

&

recomir aux remedes généraux , qui [ont la

fa~gnée,

la purgation réitérée, les lavelllens, les

tiíanes ou boiífons délayantcs

&

adouciirantes ,

Ol! antiphlogiftiques.

Enfin comme ce remede n'efr pas tOlljOllrS de

meme main, qtle tous ne le travaillent pas comme il

faut, c'eft al! Medecin

a

bien connoltre celui (IU'il

employe,

&

a

favolr fes e/rets , par ex_ s'¡[ excite

le vomilIement Ol! non, s'il ea fort chargé dc régule

on non. Tous les remedes antimoniallx demandent

a cet égard la meme précaution.

p 'ailleurs, qnelle que hIt la préparatíon, elle fe–

roit totljonrs

a

craindre dans pluíieurs cas, ainfi

que l'expérience I'apprend tous les jours : de-la

Vlent que de grands praticiens redoutent encore ce

remede comme un poifon,

&

ne veulent point l'em–

ployerqu'ils ne fe foient bien aíf1lrés de I'état du pou–

mon, du pouls, des forces

&

du tempérament du

malade;

&

d'ailleurs ils (avent recourir anx cor–

reaifs de ce remede, lorfqu'il a trop fatigué le ma–

lade : ils ont foin d'employer les huileux ,les opia–

tiques, les adouciffans,

&

auó-es remedes capabIes

de brider I'aaion trop violente de ce frimulant.

(N)

.. ANTIM01NE

(beurreo/lhui!egIMialed' ):

prenez

~ne

partie de régule

d'antimoine,

&

deux parties de

fublimé corrofif, le tour réduit en poudre

&

m~lé

enfemble; chargez-en une cornue jufqu'a la moitié;

que cette cornue ait le col large

&

court ; placez