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218

AiM

maruere que ces deux pieces touchent l'ain1ant dans

le plus de poil1ts qu'il fera poffible ; & on les con–

tiendra avec un bandage de cuivre bien ferré, au–

quel on ajufiera le fufpenfoir

X

,jig.

60.

Maintenant pour reunir la force attrailive des

deux poles ,

iI

faut avoir une traverfe d'acier

DA

C B bien fouple & non trempée , dont la longueur

excede d'une ou deux lignes lesboutons de I'armure,

&

dont

l'

épaiíreur foit a peu pres d'une ligne: il dolt y

avoir un trou avec un crochet L, afin qu'on puiJTe

fufpendre les poids que I'aimant pOUlTa lever.

Lotfqu'on aura ainli armé I'aimant ,

iI

fera facile

de s'appercevoir que fa vertu adrafrive fera conli–

dérablement augmentée; car tel aimant qui ne fau–

roit porter plus d'une demi-once 10tfqu'i1 el!: nud,

leve fans peine un poids de dix livres lorfqu'il el!:

armé: tependant fes

émantttions

ne s'étendent pas

plus loin lorfqu'il eíl: armé que lorfqu'il el!: nud,

comme

iI

paroit par fon aétion fuI' une aiguille ai–

mantée mobile fur fon pivOt; &

Ii

I'on applique fur

les piés de I'armure

la traverft

c¡ui fert

a

fOlltenir les

paids qu'on fait foulever

a

I'aimant, la diíl:ance

a

laquelle il agira fur I'aiguille fera beaucoup moindre,

la vertu magnétique fe détournaht pour la plus gran–

de partie dans la traverfe.

Lorfqu'on préfente

a

un aimant armé un morteau

de gros

fi1

de fer

A

B

(jig .

61.) álI'ez pefant pour

que le bouton de I'armure duque! on I'approche ne

puiíre pas le fupporter, on le ferá attiI'er auíli-tot,

Ii

on ajollte la traverfe G dans la fituation que la figu–

re le -Tepréfente; & fi On ote cehe piece lorfque

le fil de fer

A

Bfera ainli fortement attiré, il tombera

auffi-tot, & ceírera d'etre foutenu.

'

On a mis fur un des boutons de l'armllre une pe–

tite plaque d'acier poli de dix

a

ome lignes de long,

de fept lignes de large, & d'une ligne d'épai/feur.

Cette plaque

T

(jiffTlre

6z.

nO.

2.. )

portoit un petit

crochet auque! étoít fufpendu le plateau d'une ba–

lance;

a

I'autre pié de l'armure étoit placée la rra–

verfe G , de fa<;on que la travetfe

&

la plaque fe tou–

choient: 'On a enfuíte mis des poids dans le plateau

S ., jufqu'a ce que I'aimant ait ceíré de foutenir la

plaque

T ,

& on a trouvé qu'll falloit dix-hllit onces:

ayant enfuite oté la traveríe,

&

laiíré

la

plaque toute

feule appliquée contre l'aimant, un poíds de deux

onces dansla balance a nlffi pour féparer la plaque;

ce qui prouve que la proximité de la traverfe a aug–

menté de feize onces la verttl attraétive du poIe

auquel la plaque étoit appliquée.

Quoique I'attraétion d'un aimant armé paroiífe

conlidérable , il arrive cepend:mt que des caufes

¡¡írez foibles en détruifent l'elfet en 1m iníl:ant: par

exemple , lorfqu'on founen! un morceall de fer ob–

long F

(jig.

68.) fousle pole d'nn excellent aimant

M, & qu'on préfente

a

l'extrémité inférieure de ce

morceau de fer le pole de différent nom d'un autre

aimant N, plus foible; cellli-ci enlevera lefer au plus

fort. On jugera bien mieux du fucces de cette eJ..'Pé–

rience,

Ii

elle eíl: faite fur 1me glace polie & horifon–

tale. La meme chofe arrive allffi

a

1me bOllle d'a–

cier qu'on touche avec un aimant foible dansle point

diamétralement oppofé au pole de I'aimant v1g01l–

relL'I( f01ls lequel elle eíl: fuípendue.

Pareillement fi onmet la pointe d'lIne aiguilleS

(jig.

69')

fousun des poles de l'aimá'l1t,enforteqll'elle foit

pendantc par (a tete, &qu'on préfentea ceHe tete une

b.arre de fer qllelconque F par

fÓll

extr'émité fupé–

neme, I'aiguille quittera au/h-tot l'aimant poul' s'at–

racher

a

la barre: cependant fi I'aiguille rient par fa

t~te

au ,Pole de l'aimant, alors ni la barre de fer,

m un almant foible nc la détacheront ; il femble–

roit d'abord que l'aiguille s'attacheroit

a

celui des

deux 9u'elle

t~ucheroit

en plus de points ; mais des

expénences faltes

a

dclfcin om prouvé le contraire. .

AIM

Une autre circonl!:ance aírez légere faít encore

qll'lIn aimant armé

&

vigouteux paroit n'avoir plus

de force: c'el!: la trop grande longueur du fer qu'on

veut foulever par un des poles. 11 feroit facile de fai–

re lever

a

de certains aimans un morceau cubique de

fer pefant une livre : mais le meme aimant ne pour"

roit pas fofatenil' un

fi1

de fer d'un pié de 10nguellT;en

forte qll'augmenter la longueur du corps fufpendu

el!: un moyen de diminuer I'effet de la vertu attrac–

tive des poles de l'aimant. C'el!: par cette raifon que

lorfqu'on préfente le pole d'un bon airnant fur un tas

d'aigullles , de petits clous OH d'anneaux, I'aimant

en attire íeulement fept ou huit au bout les uns

des autres;

&

il el!: facile de remarquer que I'attrac–

tion du premier clou au fecond el!: beaucoup plus

forte que celle du fecond au troifieme , & ai!1fi de

fuite; de maniere que I'attraétion du pénultieme au

deruier el!: extremement foible.

Voye{

jig.

34.

II

1.

DE LA COMMUNICATION DE

Lt

rJiRTV

MAGNÉT1QUE.

L'aimantpeut cornmuniquer au fer les qualités di·

reétives

&

atttafrives; & l'on doit conúdérer ce–

lui qui les a re<;laes de cette maniere, comme 1m vé–

l'itable aimant, qui peutlui-meme auíliles cornmuru–

que!'

a

d'auo'e ter. Un aimant vigoltreUX donnera

auffi de la vertu

a

un aimant foible,

&

rendra pOltr

tOlljouts les effets de celui-ci auffi {eníibles

&

auffi

vífs que cellx d'un bon aimant.

En <Yénéral , il fuffit de toucher ou meme feule–

ment d'approcher le poie d'une bonne pierre dn

corps

a

qui I'on veut communiquer la vertu magné–

ti9ue ,

&

auíli-tot celui-ci fe U'ouve aimanté.

A

la

verité le fer qui n'ama re<;ll de vellll que par 1m in–

flant de contaét avec I'aimant , la perdra prefque

anffi-tot ql1'il en fera féparé : mais on rendra fa ver–

tu plus durable, en le laiJTant plus long-tems au–

pres de I'aimant, ou bien en le faifant rougir avant

que de I'approcher de la pien'e,

&

le laiírant refroi–

dir dans cette fituation : dans ce cas , la partie qu'on

préfentera au pole boréal de l'aimant , deviendra un

un pole aufual,

&

deviendroit pareillement pole

boréal,

Ii

on I'approchoit du pole aul!:ral de I'aimant.

Mais comme ces moyens f=ples ne procurent pas

une grande vertu, on en employe ordinairement

d'autl'es plus efficaces.

Premierement on a découvert que le fer frotté

fur un des poles de I'aimant, acquiert beaucoup plui

de vertu que fllT toute autre partie de la pierre ,

& que la vertu (r-Ie ce pole commllnique au fel' , el!:

bien plus conliderable lorfqu'il el!: armé, que lor(–

qu'il el!: nudo

2 0 .

Plus on paíre lentement le

f<:ir ,

&

plus on le preíre contre le pole de I'aimant, plus il

re<;oit de vertu magnétique. 3°. Il el!: plus avanta–

geux d'aimanter le fer fUrlm feul pole de l'aimant,

que fucceffivement (m les deux poIes; paree c]lle

le

fer re<;oit de chaque pole la vertu magnétic]lle,

dans des dil'eétions contraires,

&

dont les effets fe

détruifent.

4°.

On aimante beaucoup miel1xlIn mor–

ceau de t:er en le paírant l1niformérnent & dans la

meme direétion fur le pole de I'aimant fll.ivant fa

longueur , qll'en le frottant fimplement par fon mi–

lieu; & on remarque que I'extrémité qui touche le

pole la derniere , conferve le plus de force.

5°.

Un

morceau d'acier poli , OH bien un morceau ele fer

acéré, rec;oivent plus de veml magnétique, qll'un

morceau de fer fimple & de meme figure ;

&

tou–

tes chofes d'ailleurs égales , on aimante plus fOITe–

ment un morceau de fer long, rnince

&

POintll,

qu'un autre d'une forme tollte elifférente : ainfi une

lame de fabre, d'épée ou de couteall, re<;oivent beau–

COllp plus de verttl (]ll'un carrean d'acier de mAme

maíle , qui n'a d'autres pointes que fes angles. En

général un morcean de fel' ou d'acier, paifé nlr le