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AIG
nent d'un coté
a
un rocher & de l'autre
a
des al'–
bres. On a Vll des aires qui avoient jufqll'a fix piés
en quarré; elles font revetues de morceaux de
peaux de renard ou de lievre & d'autres
pell~te~ies
pour tenir les oeufs chauds. La ponte eft ordinalre–
ment de deux oelÚs , & rarement de trois : ils les
couv.ent pe!l.dant vinqt ou trente jours ;, la
c,l,1ale;~r
de l'mcubatIon eft tres-grande :. on cron qu il n e–
elot ordinairement qu'un feul atglon : le pere &
la mere ont grand foin de leurs petits; ils leur ap–
portent dans leur bec le fang des animaux qu'ils
ont ntés,
&
ils leur fourniíTent des alimens en abon–
dance, fouvent meme des animalIX , comme des lie–
vres, ou des agnealIX encore vivans,fur .1eFquels les
aialons commencent
a
exercer leur feroclte naturel–
le~
Lorfqu'on peut aborder une aire, on y trouve
di1férentes parties d'animaux, & meme des ani–
lnaux entiers bons
a
manger , du gibier , des oifeallX.
&c.
On les enleve a mefure que l'aigle les appor–
te, & on retient I'aiglon en l'enchainant pour
faire durer cet approvifionnement : mais il faut évi–
ter la préfence de I'aiglc ; cet oifeau feroit furieux ,
& on auroit beaucoup
a
craindre de fa rencontre ;
car on dit que fans etre irrité ,
ji
attaque les en–
fans. On dit auili que I'aigle porte fon petit fllf
{es ailes, & que lorfqu'il eü alfez fort pour fe fOlL–
tenir, ill'éprouve en I'abandonnant en I'air , mais
qu'il le fOlLtient
a
I'inaant Ol! les forces lui man–
guent. On ajollte que des qu'il peut fe paíTer de
1ecours étrangers, le pere
&
la mere le chaífent
au loin , & ne le fouffrent pas dans leur voifmage
nan plus qu'aucun autre oifeau de proie, Mais la plí'l–
part de ces faits n'ont peut-etre jamais été bien obfer–
vés; il faudroit au moinstacherdeles confirmer. Je ne
parlerai pas de celIX qui fontdémentis par l'expérien–
ce, ou abfurdes par eux - memes : par exemple ,
la pierre d'aigle qui tempere la chaleur de l'incu–
bation, & qui fait éclorre les petits:
Voye{
PIERRE
D'AIGLE : l'épreuve qu'ils font de lellfs petits en
les expofant aux rayons du Soleil,
&
en les aban–
donnant s'ils ferment la paupiere : la maniere dont
les vieux
ai~les
fe rajeuniíTent; &taotd'autres faits
qu'il
ca
inutde de rapporter.
Les Naturaliaes afftlfent que I'aigle vit long–
tems ,
&
peut-etre plus qu'aucun autre oifeau. On
prétend que 100{qu'il ea bien vieux , fon be<: fe cour–
be au point qu'il ne peut plus prendre de nourri–
tm'e. Cet oifeau eft un des plus rapides au vol &
des plus forts pour faifir fa proie. Il ea doiié
a
un
degré éminent de qualités, qu.i lui font communes
avec les autres oifeaux de proie, comme la vele
per~ante
, la férocité , la voracité, la force du bec
& des {eITes ,
&c. V lJy e{
OISEAU DE PROlE.
(1)
*L'AIGLE eaun oifeau confacré aJupiter, du jour
011 ce Dieu ayant confulté les augures dans I'ille de
Naxos, fur le fucces de la guerre qu'il alloit entre–
prendre contre les Titans, il parut un aigle 'lui lui
fut d'un heureux préí:'1ge, On dit encore que l'ai–
gle lui fournit de I'ambroifie pendant fon enfance ,
& que ce fut pour le récompenfer de ce foin qu'il
le
pla~a
dans la fuite parmi les aares. L'aigle {e
voit dans les images de Jupiter, tantot aux piés
du Dieu, tantot
a
fes cotés, & prefque toí'ljours
portant la foudre entre {es {erres. Il y a bien de
l'apparence que toute cette fable n'ea fondée que
fur I'ob{ervation du vol de
l'aigle
qui aime
a
s'é–
lever dans les nuages les plus hauts, &
a
fe tenir
dans la région du tonnerre. C'en fut la tout au–
tant qu'il en falloit pour en faire I'oifeau du Diel1
du ciel
&
des airs,
&
pour lui donner la foudre
a
~orter.
Il n'y avoit qll'a mettre les Payens en
tram , quand il falloit honorer leurs Dieux : la fu–
perilition imagine plLltot les vifions les plus ex–
travagates
&
les plus groffieres , que de re!l:er en
AIG
tepos. Ces vifions font enfuite con(acrées par le
tems & la crédlllité des peuples, & malheur
a
celui
'lui fans etre appellé par Dicu au grand & péril–
leux état de rn.iilionnaire, aimera aíTez peu fon re–
pos & conno'itra aífez peu les hommes, pom {e
charger de les infuuire. Si vous introduifez un
rayon de lumiere dans un nid de h.ibous, vous ne
ferez que bleífer leurs yeux & exciter lems cris.
HeurellX cent fois le peuple
a
qui la religion ne
propofe a croire que des chofes vraies, {ublimes &
{¡¡jntes , &
a
imiter que des aél:ions vertueufes ;
telle efl: la notre , 011 le Ph.ilofophe n'a qu'a {uivre
{a raifon pour arriver a\IX piés de nos Autels.
AIGLE ,f. m.
en Ajlronomie,
ea
le nom d'une des
conaellations de l'hémifphere (eptentI'ional ; fon aile
droite touche
a
la ligne éql1inoaiale ; fon aile gau–
che eft voifine de la tete du ferpent ; fon bec
ea
fé–
paré du reae du corps par le cerele qui va du can–
cer au capricorne.
L'aigü
&
Antinoiis ne font communément qtt'un'e
meme conaellation.
Voye{
CONSTELLATION.
Ptolomée dans fon catalogue ne compte que
1)
étoiles dans la conftellation de l'
aigle
&
d'Antinoiis ,
Tycho-Brahé en compte 17 : le catalogue Britan–
nique en compte 70. Hevelius a donné les Ipn–
gitudes, latitudes, grandeurs,
&c.
des étoiles qU1
font nommées par les deux prem.iers Auteurs; on
peut voir le caleul du catalogue Britannicfue fur
cette con!\:ellation dans l'
Hijloire Celejle
de Flamftéed.
(O)
AIGLE, f. f.
en
Blafon,
eílle fymhole de la royauté,
parce 'la'íl
ea,
felon Philofuate, le roi des oi{eaux;
c'ea auili la raifon pour laquel1e les anciens I'a–
voient dédié
a
Jupiter.
L'Empe.ellr, le Roi de Pologne ,
&c.
portent
I'aigte
dans leurs armes: on l'eílill1e une des parties
les plus nobles du Blafon; & ftúvant les co;moif–
{ems daos cet art, elle ne devroit jamais etre donnée
qu'en récompen{e d'une bravoure ou d'une géné–
rofité extraordinaire. Dans ces occafions , on peut
permettre de porter ou une
aigte
entiere, ou une
aigle
naiífante, ou bien {elllement une tete
d'aigle.
On repré{ente.l'aigle quelquefois avec tme tete,
quelquefois avec deux , quoiqll'elle n'ait jamais
qu'un corps, delL'( jambes ,
&
deux ailes ouvertes
&
étendues, & en ce cas on dit qu'elle ea
éployée :
telle eft
l'aigle
de l'Empire, qu'on blafonne ainfi ;
une
aigle éployée
,
Jable, couronnée , la/lguée, bec–
'JI/ée
&
membrée de gueule.
La raifon pom laquelle on a coutllme de donner
dans le Blafon des
aigles
avec les
~iles
ouvertes
&
étendues , ea que dans cette atatude elles rem–
pliífent miellx I'écuífon ,
&
qu'on s'imagine que
cette attintde
ea
naturelle a
l'aigle
lorfqu'elle ar–
range fon plumage, ou qu'elle regarde le Soleil. qn
voit cependant dans les armoiries, des
aigles
dans
el'autres attitudes;
il
Y en a de mOnaruelÚeS,
a
tete d'homme , de 101lp ,
&c.
Les Auteurs modernes {e {ervent du mot
éployée,
pour défigner une
aigte
qui a deux tetes ; & J'ap–
pellent flmplement
aigle,
fans ajoLlter d'épithete ,
lorfqu'elle n'en a qu'lme. Le Royaume de Pologne
porte
gaeale
,
une
aigle argent, couronnée
&
memo.
~,~
~
L'aigle a {ervi d'étendart
a
pluÍiems nations. Les- ,.
premiers peuples qui l'ont portée en lems enfeignes
{ont les Perfes, {elon le témoignage de Xénophon.
Les Romains, apres avoir porté diver{es autres en–
{eignes, s'arreterent enfin a
l'aigle
,
la íeconde an–
née du Confulat de Marius : avant cette époc¡ue , LIs
portoient indifférenmlént des loups , des leopards
& des
aigles
,
felon la fantaifie de celui Cj1!i les com–
mandoit.
Voye{
ÉTENDART.
Phúieurs d'entre les Savans foCltiennent que les