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AGN

AGNATS ,

mme de Droit Romain,

les de(cen':–

d,1Il5

m¡He~

d'un meme pere.

r.

AGNATION.

A gllats

re

dit par oppoíition

a

cognats

,

terme plus

génerique qui comprend au1Ii la defcendance fémi–

nine du mcme pere. V. ,COGNATS, COGNATION

fr

AGNATION.

(H)

AGNEAU.

(TMol.

)

roye{

PASCAL.

t

*

AGNEAU,

f.

m. (

(jf.cMom. rujli'l')

c'ell: le petit

de la brebis & du belier. Auffi-tqt qu'il ell: ne on le

leve, on le met fuI' fes piés , on l'accoftülme

a

téter :

:,'il

refufe, on lui /Totte les levres avec du beurre &

du faill-doux,

&

on y met du lart. On aura le (oin

de tirer le premier lait de la brebis, parce qu'il eíl:

pernicieux : on enfermera l'agneau avec fa mere

pendant deux jours , afin c¡u'eUe le tienne chaude–

ment & c¡u'il apprenne

a

la connoltre. Au bout de

quatre jours on menera la mere aux champs, mais

úms (on petit; il fe palfera du tems avant c¡u'il foit

alfez fort pour l'y fuivre. En attendant on le lailfera

fortir le roatin

&

le foir,

&

téter fa mere avant que

de s'en (éparer. Pendant le jour on lui donnera du

(on & du meilleur foin pour l'empecher de beler. Il

faut avoir un lieu particulier dans la bergerie pour

les agneaux: ils y palferont la nuit (éparés des meres

par une cloi(on. Outre le lait de la mere, il Y en a

qui leur donnent encore de la vefce moulue, de l'a–

voine, du (ain-foin, des feuilles, de la farine d'orge;

tous ces alimens (ont bons : on les leur expo(era dans

de petites auges

&

de petits rateliers :on poun'a leur

donner auffi des pois qu'on fera c\lire modérément,

&

qu'on mettra enCuite dans du lait de vache ou de

chevre. Ils font c¡uelquefois clifficulté de prendre cerre

nourrimre; mais on les y contraint, en lem trempant

le bout du mufeau dans l'auget,

&

en les faifant ava–

ler avec le doigt. Comme on fait faillir les brebis au

mois de Septembre , on a des agneaux en Fevrier :

on ne garde que les plus fo:rs , on enyoie les alltres

a

la boucherie : on ne condlllt les premlers aux champs

qu'en Avril,

&

on les fevre fur la fin de ce mois. La

brebis n'allaite (on petit que fept

a

huit femaines au

plus, íi on le lui lai1Te : mais on a coumme de le lui

oter au bout d'un mois. On dit qu'un agneau ne s'a–

drelfe jamais a une autre qu'a (a mere, qu'il recon–

nou au belement, c¡uelque nombreux que (oit un

troupeau. Le fain-foin, les raves, les navets,

&c.

don–

neront beaucoup de lait aux brebís, & les agneaux

ne s'en trouveront que mieux. Ceux c¡ui font du fro–

mage de brebis , les tirent le matin & le (oir , & n'en

lailfent approcher les, agneaux que pour fe nourrir

de ce qui reíl:e de lait dans les piS; & cela leur (uf–

Jit,

avec l'autre nourriülre, pour les engrai1Ter. On

vend tous les agneaux de la premiere portée, parce

qu'ils font foibres. Entre tous, oa préfere les plus

chargég de laine,

&

entre les plus chargés de laine,

les blancs, parce que la laine blanche vaut míeux

que la noire. Il ne doity avoir dans un troupeau bien

compofé qu'un mouton noir contre

dix

blancs. Vous

chatrerez vos agneaux

a

cinq ou íix mois , par un

tems qui ne (oit ni /Toid ni chaud. S'ils

reíl:oien~

be–

liers, ils s'entre- détruiroient,

&

la chair en (eroit

moins bonne. On les chatre en leur faifant tomber

les tell:icules par une inciíion faite a la bourfe, ou

en les prenant dans le lacs d'tm cordeauqu'on ferre

jufqu'a ce que le lacs les ait détachés. Pour prévenir

l'enflure qui fuivroit, on /Torre la partie malade avec

du fain-doux, & on foulage l'agneau en le nourrif–

fant avec du foin haché dans du fon, pendant deux

ou trois jours. On appelle

agneaux primes

ceux qu'on

a d'une brebis roife en chaleur, & couverte dans le

tems requis : ces agneaux font plus beaux & fe ven–

dent un tiers , & quelqllefois moitié plus que les áu–

tres, Ces petits animaux (ont fujets a la nevre & a

Id

gratelle. Auffi-tot qu'ils font malades, il fam les

féparer de lem mere. Pour la nevre, on lem donne

Tome l .

AGN

177

du lait de lcm mere coupé avec de l'eal! : c¡uaot

a

la gra;elle .qu'ils gag,nent ,au menton, pour avoir , a

~e,

C¡ll

on

dl~,

brome de.! herbe qui n'a point encore

ete humeétee par la rolee , on les en guérit en leur

/Torrant le muleau, la langue

&

le nalais, avec dl!

fel broyé &'melé avec l'hyfope; eñ lcm lavant les

parries malades avec elu vinaigre, les rrottant en–

íi.tite avec du fain-doux & de la poix-réíine fondue

enfemble. On s'apercevra que les agneaux font ma–

lades , allX memes fymptomes qu'on le reconnolt

dans les brebis. Outre les remedes précédens pour

la gratelle , d'autres fe fervent encore de verd-de–

gris & de vieux-oing, d.eux parties de vieux-oing

contre une de verd-de-gns ; on en frorre la gl'atelle

a froid: il y en a c¡ui font macérer des feuilles de

cypres broyées dans del'eau, & ils en lavent l'en–

droit du mal.

AGN

E A

u,

(Cuifine.)

Tout ce qlli fe mangc de

l'agneau ell: délicat. On met la tete & les piés en

potage: on les échaude, on les alfai1Tonne avec le

petit-lard, le fel , le poivre, les clons de girofle, &

les fines herbes : on frit la cervelle apres l'avoir bien

faupouelrée de mie de pain : on met la freírure au

pot, ou dépecée en morceaux on la /Ticalfe : on fen

la poitrine frite: on la coupe par morceaux; on la

faie tremper dans le verjus, le vinaigre, le (el, le

poivre, le clou de girofle, le laurier, pendant qua–

tJ;e heures: on fait une pite claire de farine , jaune

d'reufs & vin blanc : on a une poele de beurre ou de

fain-doux t?ute prete

fll~

le

~eu,

& l'on y Í,erre les

morceatlX el agneall , apres qu on les a toumes & re–

toumés dans la pate claire; maio il faut pour cela

que le beulTe fondu foit alfez chaud. On peut faire

une entrée avec la tete & les piés; les piés fur-tout

feron! excellens , íi

00

en ote les grands os, qu'on

en remplilfe le· dedans d'une farce gra1Te de blanc

de yolaille, de perdrix, de riz, avec truffes , cham–

pignons , moelle, lard blanchi

&

haché, fines her–

bes, fel , poivre , clous, creme, & jaune d.'reufs. On'

partage l'agneau par quartiers, & on le met a la

broche; c'eíl: un tres-hon roti. Voila la vieille cui–

fine, celle de nos peres.

n

n'eíl pas poffible de fui–

vre la nouvelle dans tous fes ra/lnemens : il vaudroit

autant fe propofer l'hiíl:oire des modes, ou celle des

<;ombinailons de l'A1chimie. Tous les articles de la

Cuiíine ne feront pas faits autrement. Nous ne

OOllS

fommes pas propofés de décrire les manieres diffé–

rentes de dénaturer les mets , mais bien celle de les

a1Taifonner.

Queflion.deJurifpruden.ce

.

Les agneaux font-ils com–

pris dans un legs fait fous le nom d'

oves?

Non, il faut

les en féparer. Mais aquel age un agneau ell:-il mis

au nombre des brebis? A un an dans quelques en–

droits;

a

la premiere tonte de laine dans d'autres.

La chair des agneaux trop jeunes paí'fe pour gluan–

te , vifqueufe, & mauvai[e nou.rrinrre.

Dans des tems de mortalité ele beíl:iaux,

011

a qlleJ–

qllefois défendu de nter des agneaux. On lit dans un

Reglement de Charles

IX.

dU1.8 Janvier

1563 ,

arto

39: lnlzibom

&

difCndons de t/ler ni manger agneaux,

de

ce

jour

en.

un. an., fous peine de

dix

livre5 d'amende.

Différens anciens Reglémens rell:reignent le tems du

commerce des agneaux au tems feul compris depuis

Páques jp[qll'a la Pentecote. Il yen eut auffi qui /lxe–

rent l'age auquel ils pouvoient erre vendus ; & il ne

fut pennis de üler que les agneaux d'lln mois, de íix

[emaines, & de deux mois au plus. Le tems de la

vente des agneaux s'étendit dans la [uite depuis le

premier de Janvier jufqu'apres la Pentecote.

Il y eut un Arret en

1701 ,

c¡ui ne pennit de ven–

dre

&

üler des agneaux que daos l'étendue de dix

lieues aux environs de Paris, & que depuis NoeI

jufc¡u'a la Pentecote. Si l'on fait attention

a

l'impor–

tance qu'il

y

a d'ayoir des laines en quantité , on

Z