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54

ACA

du plan de M. l'Ahbé Bignon, ils n'avoient pas moins

de zele pour l'avancement des Lettres. Le Roi ac–

corda la demande de l'Académic,

&

peu de jours

apres elle

re~ut

un Réglement J'IOuveau daté du 16

Juillet 1701.

En vertu de ce premier Réglement I'Académie

re~oit

des ordrcs du Roi par un des Secrétaires d'E–

tat, le meme c¡ui les

donn~

id'Aca?emie des

~cience.s.

L'

Académie eít compofee de dix Honorrures , dlx

Pen.fionnaires , dix Aífociés, ayant tous voix déli–

bérative,

&

outre cela de dix Eleves, attachés

chacun

a

un des Académiciens pen.fionnaires. Elle

s'aífemble leMardi

&

le Vendredi de ehaque femaine

dans une des fales du LQuvre ,

&

tient par an deux

aífemblées publiques, l'une apres la S. Martin, l'au–

tre apres la quinzaine de Paques. Ses vacances {ont

les

m~mes

que eelles de l'Académie des Sciences.

royC{

ACADÉMIE DES SCIENCES. Elle a quelques

Aífociés correfpondans, {oit regnicoles, {oit étran–

gers. Elle 3 aulli, comme l'Academie des Sciences,

un Prélident , un vice-Prélident, pris parmi les Ho–

noraire , un Direéleur & l1l1 1ous-Direéleur pris par–

mi les Penlionnaires.

La elaífe des Eleves a été {upprimée depuis &

réunie a celle des Aifociés. Le Secretaire

&

leThréfo–

l'ier {ont perpétuels, & l'Acadél11ie depuis fon rc–

nouvellement en 1701 a donné au public plulieurs

volumes qui {ont le fmit de fes travaux. Ces volu–

mes contiennent, outre les Mémoires qu'on a jugé

a

propos d'imprimer en entier , plufteurs autres dont

l'extrait efi donné par le Secrétaire

&

les éloges

des Academiciens morts. M. le Préftdent Durey de

Noinville afondé depuis environ 15 ans un prix

littéraire qtle l'Ac:¡démie difuibue chaque année.

'eít une medaille d'or de la valeur de

400

livres.

La devife de cette Académie eít

vetat mori. TolIt cet

arto

efl

tiré

d~

L'HlI. de L'Acad. des Belles-Lettres, T. l.

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. Cette Aca–

démie fut etablie en 1666 par les {oins de M. Col–

bert :Louis XIV. apres la paix des Pyrenées deli–

rant faire lleurir les Sciences, les Lettres

&

les Arts

dans {on Royaume, chargea M. Colbert de former

lme Société d'homme choilis & favans en dilferens

genres de littérature

&

de fcience , qui s'aífemblant

10us la proteélion du Roi , fe communiquaífent réci–

proquement leurs lumieres

&

leurs progrés. M. Col–

bert apres a oir conféré a ce {ujet avec les favans

les plus illufires

&

les plus éclairés , réfolut de for–

mer une {ociété de períonfles ver{ées dans la Phyft–

que

&

dans les Mathéroatiques, auxquels feroient

¡ointes d'antres perfonnes {avantes dans I'Hi11:oire

&

dans les matieres d'érudition,

&

d'autres enlin uni–

quement occupéesde ce qu'on appelle plnsparticulie–

rement

Belles-Lettres,

c'e11:-a-dire, de la Gral11maire,

de I'Eloquence

&

de la Potifie. Il fut réglé qtle les

Géometres

&

les Phyliciens de cette Socicté 'af–

{embleroient féparément le Mercredi,

&

tons en–

femble le Samedi , dans tlne falle de la Bibliotheqne

du Roi ,

0\1

étoient les livres de

Ph~que

& de Ma–

thématique : que les favans dans 1Hilloire s'aífem–

bleroient le Lundi & le

J

eudi dans la fale des livres

d'Hiil:oire :qu'enlin la claífe des Belles-Lettres s'af–

fcmbleroit les Mardi

&

Vendredi ,

&

que le pre–

mier Jeudi de chaque mois toutes ces dilFérentcs

clalles fe réuniroient enfemble,

&

fe feroient mu–

tuellement par leurs Secrétaires un rapport de tout

ce qu'elles auroient fait durant le mois précédent.

Cette Académie ne put pas {ubliíl:er long - tems

fur ce pié:

10.

les matieres d'Hi11:oire profane

étant

liée~

fouvcnt a cclles d'Hiítoire eccléliaítique ,

&

par-~a

a. la Théologie &

a

la difcipline de l'Eglife,

on cralgl11t que les Académiciens ne fe hafardallimt

a

entamer des Cjueítions délicates

&

dont la déci–

flon auroit pil produire dll troubÍe :

2°,

ceux qui

ACA

formoient la claífe des Belles-Lettres étant pre(–

que tous de l'Academie

Fran~oife,dont

l'objet étoit le

l11eme que celui de cette dalle, & coníervant beau–

coup d'attachement pOli! leur ancienne Académie,

prierent M. Colbert de vouloir oien répandre fm

cette Académie les memes bienfaits qu'il paroiífoit

vouloir répandre {ur la nouvelle ,

&

lui lirent fen–

tir l'inutilite de deux Académies différentes appli–

quées au m&me objet, & compofées prefque des

memes perfonoes. M. Colbert gotita leurs raifons,

&

peu de tems apres le Chancelier Seguier etant

mort, le Roi prit fous {a proteétion l'Académie Fran–

<;oife,

a

laquelle la daífe de Belles-LeUres dont

nous venons de parler fut ccn{ée réunie, ainli que la

petite Académie d'Hiítoire : de {orte qu'il ne rc11:a

plus que la feule cla1re des Phyliciens & des

Math~l11aticiens. Celle des Mathématiciens étoit compofée

de MefficlITs Carcavy,Huyghens, de Roberval, FJ'"

mele ,Auzout, Picard & Buot.Les Phyftciens étoient

Meflieurs de la Chambre, Médecin ordinaire du

Roi ; Perrault, tres {avant dans la Phvfic¡ue

&

dans

I'Hifioire naturelle; Duelos & Bourdefin, Chimi1l:es,

Pequet

&

Gay n, Anatomi11:es; Marchand, Bota–

nifte,

&

Duhamel , Secrétaire.

Ce Savans, & ceux c¡ui apres leur mort les rem- '

placerent, publierent plulieurs excellens ouvrages

pour l'avancement des Sciences; & en 1692

&

1693,

j'Académie publia , mois par mois, les pieces fugi–

tives qui avoient été lúes dans

les

aífemblées de ces

années,

&

qui étant trop COlmes ponr

~tre

publiées

ú

part, étoient indépendantes des ouvrages auxque1s

chaCltn des membres travailloit.

Plulieur~

de ces pre–

miers Académiciens recevoient du Roi des penftons

conlidérablcs,

&

l'égalité étoit parfaite entr'elLY

comme dans l'Académie

Fran~oi(e,

En 1699 M. I'Abbé Signon qui avoit long-teros

préfidé

a

I'Académie des Sciences, s'imagina la ren–

dre plus utile en lui donn3nt ltne forme nouvelle.

JI

en parla

a

M. le Chancelier de Pontchartrain,

fon oncle, & au commencement de cette année l'A–

cadémie

re~ut

un nouveau réglement qui en chan–

gea totalement la forme. Voici les articles principalLY

de ce réglement.

JO. L'Académie des Sciences demeure immédia–

tement fous la proteélion du Roi , &

re~oit

fes or–

dres par celui des Secrétaires d'Etat

a

qui il plalt

a

Sa Majefré de les donner.

2.

o. L'Académie eít compofée de

dix

Honoraires;

I'un

def~lels

(era Prélident, de vingt Penlionnaires,

trois Ge011letres , trois Afuonomes, trois Méchani–

ciens , trois Anatomilles , trois Botani11:es, trois Chi–

miítes , un Tréforier

&

un ecrétaire, ['un & l'autre

perpétuels ; vingt Aifociés, favoir, douze regnicoles,

dont

del.lx

Gé011letres, deux Afuonomes ,

6·c.

&

huit étrangers, & vingt Eleves, dont chacHn eít at–

taché

a

un des Académiciens penftonnaires.

3

0 .

Les fellls Académjciens honoraires & pcnlion–

naires doivent avoirvoixdélibérative quand il s'agi–

fa d'éleélions ou d'affaires concernant l'Academie:

c¡uand il s'agira de Scienccs, les

Allocié~

y feront

joints ; mais les Eleves ne parleront que lorfque le

Prélident les

y

invitera.

4o. Les Honoraires doivent

~tre

regnicoles & re–

com11lendables par lem intelligence dans les Mathé–

matiques & dans la Phyíique;& les Régulicr ou Re–

ligieux peuvent etre admis dans cette feule claífe.

5°'

Nul ne pcut etre Penlionnaire

,s'il

n'eít connu

par c¡uelqu'ouvrage coníidérahle, ou c¡ue1que décou–

verte importante ou c¡uelque cours éelatant.

6°. Chaque Académicien penlionnaire e11: obligé

de déelarer au com11lcncement de l'année l'ouyrage

aUCjl1el il compte travailler. Independamment de ce

travail,lesAcadémiciens

penfionnaires&3j[oci~s

font

obligés d'apportcr, a tour de role que!clues oblúya-