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~04

E Q_,U

.

.

~a1re

pour toutes Jes efpeces de maladies qui d-eman–

den t cet exercice ; mais on doit fe procurer

tin

che–

-val dont le trot Coit doux

&

q ui ne fatigue pas crop le

mala<le , (ur.cout s'il ell: d'un temperament delicat,

&

·q u'il foit affoibli par une longue maladie. Ce pas par

Jes petites fecourres reiterees q ui augmenrent l'ofcil–

l'ation des vai ffeaux , ell: beaucou p plus propre que

tout auere a decruire ks engorgemens des glandes ,

<des \•ifceres

&

de$ petits vairreaux obll:rues ,

&

a

re–

tablir le ton

&

le

reffort de cous !es folides.

A pres

Jes regb

que nous venons d'expofer fu r

l'exercice du cheval , qui font d'une necemre

indi–

fpenCable pour la guerifo n des maladies , doit-on etre

fo rpris

Ii

on voit tous les jours beaucoup de perfon–

nes , q ui en font ufage fans en retirer aucun effet

fa.

.Jutaire , parce qu'elles ne veulent point fe gener clans

leur grn re de vie ordinaire, ni

t"c

mettre en peine

d 'obfervcr aucu ne des regks q ue nous venons de pre–

fcrire? (

B.

)

E n faifa nt fentir ici la neceffi te de l'exercice pour

les hornmes , nous n'avons garde de ne pas compren–

d re k s femmes fous cette denomination. En

dlh

la

firuCl:u re de la femme

a

}'exception des differences

-fexuelles ,

e{l:

route femblable

a

celle de

l'homrne.

Principes , economie ,

fontl:ions

animak s ,

tou t ell:

exaCl:ement conforme

&

commun entre ces deux fares.

L e mouvement

leur ell: auffi egalcment nature!. L ';i.

g itation infeparable de ,l!enfance ,

eft fam iliere aux

deu x fexes. T aus deux

a

ce bel age

f.on

t

liv res de

p affion aux memes exercices. Ce n'dt q ue la relerve

de !'education des

filles, qui les empeche de fuiv re

auffi

librement le penchant que la natu re Jeur a don–

e e pour tous les mouvemens precipices ,

&

Ii

on Jes

y

voit moins adonnees , on n'ell: pas fans s'apperce–

Vi>ir aifemera de l'etat <le contrai ote ou elles

font ,

c ombien elks fouffreot impatiernment cette gene ,

&

eom bien dies envient en ce moment le fore des jeunes

gar~ons

de kur age.

D ans un age pl us avance , ne voit-on pas meme

dam !es conditions fuperieures; de jcunes fiiles

&

des

femmes mariees , monter volontiers

a

cheval , alk r

?i

la

peche ,

a

la chaff<:: ,

&c

?

Ces exercrces

loin <le

p rendre fur leur temperament, au contraire le forci–

fient ,

&

relldem leur fante pl us a!Turee. N 'a-t-on pas

vu fouvent des femme< fo iyre leurs maris a la guer–

te,

&

ne

reculer pour aucunes des fatigGes , com–

p agnes hect ffaires de ce dangereux metier

?

· D'autres clans nos campagnes

labourent ,

fouillent

p erpetud lement la rerre , coupent k s bkds ,

&

par–

tagent avc:c k s hommes les plus durs

travaJx de l'a–

grrculture. D 'aucres encore

plient fous

le p'oids des

fardeaux, marchem

tout le j our, endurent ks froids

,

les plus rigoureux , comme ks cbaleur> ks plus for–

tes , couchent fu r la dure , fans meme que la groffd fc

!cur ferve de precexte pour s'exempter d'un genre

Cle vie aum dur

&

auffi penible.

~·on

ne nous alkgue done plus la pretendue foi–

b le!Te des

femme~ ,

&

ne foyons pas a!Tez dupes }"Our

compatir a la pardfe de nos dames du bon ton ,

&

<le

toutes nos petites maltreffes. Cette foible

flt:

done

el

les

p retendrnt fe couvrir , ell: k ur propre ouvrage ,

&

1

le

p retexte , ou l'effct de leur ' feule molleffe. A yons le

t ouraQ.e d'etre un inll:ant rigourcux

a

Jeur egard. No–

t re defau t

9<

complaifance

a

oe point , devien<lra pour

elles

le

frrvice k plus fignale q ue nous puifiions j a–

mais

leur

rendre.

En attendant que nous_ ptiifJioris let1r inf'Pirer ce de–

fir de s'adonncr chaque JOUr, pendant quelques heu–

res ,

a

un exercire fa lucaire ,

&

jufqu'a ce qu'el)es puif–

fent prend re arrez fur elles-memes, pour ni! pas redou-

--cer de donner a-peu-pres aucant de mouvement a leu rs

pieds , qu'elles en <lonnent a leur langue , voici

une

mechani

jUt

ingenieufe , qui

pcut

avantageufernent

fu pplfa·r a leur nonchalance

inaCl:ion '

&

ir

la pardft:

crimi.1elle de cous k s horr. mes qui fe degradent af–

fez ' pour

ne

p as craindre de leur rd fembJ (,

. E

~U

'. Cette m3chme appdlre

1abouret

ou

./itf.t

d'Equita–

tron ,

tll la plus Idle

&

la plus fimple qu'on ait en–

core imagin•e ,

&

de beaucoup fupe1 ieure au tamcux

lremouffoir

d u fru abbe

de

Sdi nt-P1erre.

Elle confi(le en un ficge folidement place au milieu

d' un equipage <le ·leviers fuCpendus au plancher d'une

charnbre. Cct equi1,agc ell forme par dtux perches

de jeunes bois de frene , traverCees dans le milieu par

un axe de rotation , qu'on attache aux poutres d'un

p lancher. De l'extremite de ces perthes , delcendent

des courrores qui foutiennent un marche-pied Cur le–

quel on affujettrt, pour s'y affcoi r, t1n tabourct, ou

meme un pnit fauceuil' elcve ca nvenablement '

&

rt n–

du

mol~ik

fur quatrc pieds fixes. En tirant foi- meme de

dcffus k

liege ,

tantot un ,

&

tantot deux cordons

de foie , Jefq uels font jouer enfemble ou feparernrnt

dcux petits leviers , ajull:es encre Jes pcrche5 , on fait

jouer

&

marcher la machine ;

&

affis fore

a

fon ai–

fe ,

on fe donne tous

les mouvemens que l'on peut

eprouver

fu r un bon chcval. On peut auffi aller le

pas , l'arnble , le t rot ,

&

le galop, felon k degre de

force ou de legerete que la perlonne qu i monte la ma–

chine , a la volonre <l'imprimer a fes mouvemens ,

&

qu'elJr. peut acce}erer

OU

ralentir

a

fon gre.

A u rell:e ce liege

d'equitat1on

ell:

tellement combi–

ne dans fes mouw mens , q u'il reprefente

encore !es

faucs en avant , k s coups de derriere ,

les caprioles

du cheval , les voltcs

&

autres allure5 du manege ,

ainfi que

le

balancement <le

l'elcarpolectc ; enforce q ue

l'on pcut prendre , affis cornmodern·nt , tous ks p\ai–

fi rs du cheval,

&

autres rnouvemens q ue l'on veut,

&

d·· toute, k s man1eres dont on peut s'avifer, fans

co ·rir aucun rifque , fa ns crainre de chC1te , d'autant

q

uc

k s rnouvcrncns ne fe peuvent point repeter plus

fou vent,

OU

plus vivement qu'on ne k j uge

a

prO•

pos ,

le

tout Ions fonir de

fa

chambre.

D'ailk urs cem: machine , quoiq ue

tres-folide ,

&

de l'eq uilibre k

pl us parfa it , offre encore la com–

modite de fe brifer

&

de

fe demonter entierement,

pour pouvoi r erre depldcee

&

tranfportee par

tout

ou l'on peut a"oir derrein de la replacer. E lle a en–

core l'avaotage de pouvoir s'el,ever au planchc:r de la

chambre

clans laquel\e

elle

ell:

t'u Cpendue,

&

de s'y

fixer de maniere

ii

ne point ernbarrafft r apres l'cxercice.

L e fiege prelitnte en differens cotes tOUS k s appuis

neceffarres

a

l'ufage des femmes , des vieillards

&

des

con valeCcens , q ui ne pouvant fe procurer par eux–

meme> lcs fecouffcs de

l'eq•1itatio11

,

fon t clans

le cas

d'employer k

frcours d'u ne main etrangere. U n do–

meiliq ue en tirant ks renes ou cordons de cette ma–

chine .,

lui fait fai re tous les mouvemens q ue la per–

fonn~

q ui prt:nd cette forte d'excrcice, juge

a

p[6pos.

O n voit, par cette dclcription ,

de

q ud\e utilite

&

de q ud avantagc ell: une machine d'une au!IT

i'n,

genieule invention,

&

com bien elle ell: bonne a rap–

peller la tranCpiracion

fl

necd f.iire aux pcrfonnes agees ,

a

cercains

valetudinaires ,

aux perfonncs attaquees

de la gomce ,

&

en general a cous ceux q ui font dans

le cas de mener une vie fe<lcntaire; enfin combien el–

le e-11 propre

a

diliiper k s obllrutl: ions , fou rces de

tomes k s maladies , a chaffer les ventofites

Ii

incou1.

modes

&

ii

nuifibles ,

a

procurer une plus libre cir–

culation du fang

&

de la lymphe ;

&

par

confeque~t

a

ranimer

la gaiete

&

l'ap petit ,

&

ainfi

a

retabl1r

&

maintenrr la fante.

"

On peut ·auffi, au lieu de tabouret, de fa uteuil. ou

autre fiege, adapter a la place un <;heval art1fi.c1el,

felle

&

bride. Pour !ors les mouvemens, quoiqu'dfeo–

titllement !es memes qu'avec un fim ple liege, paroif–

fent neanmoins plus re

g uliers :•ce qu

i forme un avan–

tage de la plus grande confiderati.on. En effet au ;no–

yen d'un fernbl able cbeval art1fic1d , on peut prepa–

rer de bonne beure les enfans aux premiers elemens

du manege , fa ns leur fa ire courir aucuns rifques. Ainfi

nous ne pouvons q u'inviter les perfonnes aifecs,

&

f~r­

tout k s Ghefs de g rande education > tels que }cs pn°"'