E
Q_,U
le
liege n'e!I: pas
Ii
long.
Il
faudra done plus
<le pieeu
&
de mortiers , mais moins de munitions , q ue lorf–
que la place
n'dl:
attaquable que par un feul endroit,
ou )'effort des affieges reunis doit contribuer beaucoup
a
la
dun~e
du liege.
Si la place ell relferree ,
les bombes y
frront un
grand effet: !'on aura foin d'en avoir quantite. Jene
p~et;nds
pas au relle juflifier la barbaric qui porte un
general charge de la conduite d'un liege ,
a
detruire
de fond en comble Jes maifons de la place; je veuic
d ire fel1lement , que lorfque Jes ouvrages d'une place
qu'on affiege. fe trouveront ftijets
a
etre enveloppes .
tels par exernple, que Jes ouvragcs
cornes ,
a
cou–
ronnes, dont les cotes feront longs , on peut attendre
tour. le fucces poffible en y jettant des bombes.
S1
l'on ell pres de plufieurs villes dont on ell le mai–
tre,
Ii
l'on peu,t avec flirete en tirer des approvifion–
ne~en.s
,
& .
Ii
les chem
in~
ne font pas expofes
a
de·
venir 1mprat1cables , par !es pluies , Jes torrens,
&c.
on pourra regarder ces places comme faifant des fe–
c:onds pares ,
&
ii feroit inutile de former des amas
prodigieux de munition, dont on fe 'trouverolt embar–
ralfe
a
la fin du liege : mais dans ce cas , ii faut fare
bien fUr que l'armee d'obfervation ne pourra point cou–
per Jes communications
&
rendre inmiles !es fccours
que l'on peut tirer de ces places.
Si l'on ell oblige de former d«s lignes, ii faudra
fe
munir de quantite d'outils
a
pionniers : un tiers de plus
que le nombre qu'on emploie
a
l'ouverture de la tran–
chee , fera fuffifant : dans le cas ou l'on fera force de
faire des lignes, ii faudra beaucm1p d'artilkrie de cam·
pagne pour !es garder. Si l'on n'ufoit pas de precaution,
ii
pourroit arriver· que l'armee d'obfervation vint atta–
quer clans
(a
meme terns
qi.lela garoifon feroit line for·
tie; pour lors on feroit
force de lever
le liege. II ell
vrai que
Ii
la garnifon ell: foible,
'on ne doic point
craindre
fe$
forties , parce que ces attaques n'ont de
reuffite q u'autant que Jes alleges font nombreux.
Si la place cfl fituee fur des hauteurs
&
qu'il n'y
ait pas un fond ail"ez confiderable de rnrre, ii faudra
b~aucoup
de pies
a
roe • peu de beches • un appro.
vifionnement confiderable pour les mineurs: on ne fau–
roit trop
fe
munir de facs a tcrre '
&
fur.tout de facs
a
l~ine.
Si la place ell environnee de roes vlfs, ou
fl
Jes ouvrages font tailles dans le roe, ou enfin,
Ii
l'on
ne trouve pas un fond de terre a!fez confiderable pour
former Jes lignes d'approches ; clans toutes ces circon–
lbnces • on doit employer !es facs
a
laine
&
rfferver
Jes facs
~
terre pour la conllrnCl:ion des batteries, parco
que ces ouvrages qui exigent de la folidite, · font plu$
expofes
a
l'artillerie de la place : !'intendant dQit
four~
nir !es lacs
a
laine,
Si
'la
place ell: fituee clans de la bonne terre, ii fau–
dra
fe
pourvoir de quantite de beches : fi elle ell fi–
tuee clans une
terre
legere
&
fablonneufe , on aura
fain d'avoir plus d'efcoupes que de beches, quantite
de bois pour Jes fafcines
&
beaucoup de
fa
cs
a
terre ;,
car Jes fables ne donnent jamais une liaifon affez con–
fiderable pour former des batterie5
folides
&
a
l'e–
preuve des boulets. En fe fervant de facs remplis de
terre. on peut etablir une batterie qui refillera mieux
a
!'effort des boulets' que fi
l'on
fe
fut feulement
fervi des terres legeres
&
des fafcines pour la conft-ruire,
Si la place eft fituee clans un
terrein marecageuic ,
fojet aux inondations tant naturelles
qu'artificielles~
fi
les foff"es font remplis d'eau , ii faudra fe fourn ir de
tOUt Ce qui eft neceff'aire pour y faire des ponts , OU
de bateaux, ou de chevalets , ou fur piloris; alors ii
ell eff"entiel d'avoir,
1° .
quantite de bois pour la con.
ftruction des fafcines;
2
°.
des bois de charpente;
3
°.
des gros madriers, parce que l'on fera oblige de for–
mer Jes batteries fur des digues,
&
l'on doit obferver
que ces digues ne feront point d'une grande folidice ,
fi !'on n'a pas !'attention de recouvrir les cerres tranf–
portees par de forts madriers : on emploiera auffi des
madriers pour Jes petites communication5.; car dans
'fome
II.
E
Q
U
Sot
une
terrcin marecaaeux' on ell: oblige d'ouvrir un fofle
pour l'ecoulement
0
des eauK,
&
fur ces fo!fes l'on ne
fauroit faire crop de communications pour pouvoir fe
porter avec celerite
a
tel OU
tel point d'anaqui-,
Si la place ell coupee ou avoifinee d'une groff"c: ri·
viere , on fe ferv ira des bateaux du pays pour ks tranf.
ports des munitions; ii faudra fe fournir d'un
iquipagt
de pont proportionncl
a
la largeur de la rivierc: ; l'on
en reconnoltra le fond
&
16
courant:
Voy.
ci·deffus
EQYI·
PAC E
DE
PONT:
Ii
l'eau efl dormante
&
qu'dle ne foit
pas fujette
a
deborder. on pourra faire pall'er fur un
pone de pontons de cuivrc:, des pieces de
24,
char.
gees fur des charriots
a
pone.corps ; l'on aura foin de
doubler les pontons.
Voyez
PoNTS
DE
PONTONS,
Suppl.
Si la riviere ell: fujette
a
fe debordcr. OU qu'elle ait
un courant rapide, ii ne fau t point fe fervir de cette
e(pece de pones. L'on doit obferver que clans une at·
taque , !es ponts que
l'on jette fur !es rivlc:res, doi–
venc fare
a
dcmeure pour ferv ir de communication ,
&
que !es ponts de pontons de cuivre ne peu venc pas re–
fi(l:er long-rems : dans ce cas, ii fera plus prudent de
conll:ruire des pones faits avec des b teaux <lu pays ou
des pontons de bois , tels que ceux que l'on execute
a
Stra~bourg
&
a
Metz.
Si l'on trouve des boi
pres de la riviere , pour !ors•
avec des foins
&
de
l'1 mlullri~
, on pourra ep rgner
beaucoup de: d 'penfes au fouverain :
Ii
!'on ne trou –
voic pas des bois taillis pre
de:
la 6viere , ii faud roit
fe pourvoir ailkurs de p1quets , fafc ines , brancards •
gabions , blindes , chJnddiers , chaffis de mine : mais
ces fortes de 1ranfports caufi nt toujours un embarraa
prodigieux.
Le commandant de l'artillerie ignore quelquefois fur
quelle ville le general a fiice fes delfeins: fouvent mC:–
me la cour fe contente d'ordonner qu'on aff"ernblera fur
un certain point un
iqtJipage de fiege,
elk fixe pour
l'ordinaire le nombre des pieces
&
des mortiers, fans
autres details ; dans ce cas , le chef de l'artilkrie doit
fe rappeller qu'il vaut mieux pecher par une trop
orande abondance que par defaut d'approvifionnement.
D ans l'attaque d'une place,
le defaut d'approvifion.
nement peut faire echouer l'entreprife ,
&
occalionner
la levee cl'un fiege.
D ans !es lieges les plus confiderables, on peut fe
reglcr fur IOOO boulecs par piece ;
500
bombes de
U
pouces de diametre. pour chaque mortier du meme
calibre;
700
bornbes de 8 pouces,
&
,des bombe1
d'obus, pour chaque obulier ou I?ortier _de ce d_iam.c.
tre. A l.'egard du nornbre des pieces,
11
ell d1ffic1le
d'en fixer un ecat precis. parce qu'il depend de la
pl~ce
affiegee
&
du nombre d'attaques que !'on fe pro•
pofe de faire.
Si la defenfe ell: opiniatre
~
que le liege traine en
longueur~
on aura
le
terns de fe procurer
d~s
fecours.:
mais dans tous les cas , ii dl: de
la dcrn1ere
co~fo·
quence,
1°.
de tenir un teat exact de tout ce qui fo
confornrne chaque jour;
2
°.
de connoitre les
prov1fio~s
du pare ,
fa
fituation, les chernins par lefquels on
fa~c
venir Jes approvifionnemens ,
&
le terns que Jes VOi•
tures c;mploient pour arriver au pare.
.
On
doit apporter
la
plus grande economic dans
le;
munitions de poudre, fur-tout lorfqu'on
n'~(l;
encore
q.u'a la premiere parallele, c'efl:-a-dire ,
a
trols OU· qua.
tre cent tolfes du corps de la plact>. Le
~o
mandani:
de l'artillerle doit em;:iloyer les reprefc:ntat1ons ks Rius
vives pour empecher l'abus de ces canonnades qui no
menent
a
rien , pulfque l'tncerticude
d~
coups ne per.
met pas de fe propofcr un grand effet
~e le~rs
feux.
H en ell de mem<: des battel'ies
~
l'on do1t faire atten–
tion
a
ce qu'on ne !es
multipli~
pas
inucileme~t,
&
faire des. reprefentations
a
ce fuJet.
fl
no~s ,Par~1t
que
dans Jes circonll:ances oll ii g'agic de la dtllnbut1on de1
canons ,
&c.
on devroit s'en rapporter
a.
la
~rude.nee
du ohef de l'artillerie ' officier qui n'amve Jama1s
a
ce grade que par une experience confommfo,
&
par
des calens reCQnnus. Dans
!'art.
S1EoB,
S11ppl.
nous en·
11.i i
i