.
E QU
,., la pefanteuc des. plus. grands fardeaux
~
&
d•aab:
,, faciles a jetter. pour n'ecre pas arrece un terns con–
"
ftd~cable
a
cc::cte manceuvrc::
?- ,,
Voici des faics qui prouveront que nos armees. tra–
verfent avec promptitude , facilice
&.
fccurite , non–
feulement lcs rivieres
1
mais encore ks f!euves Jes plus,
rapides
&
k s.
plus confidi!rables.
En.
1745 ,
il fut jette
(Lil:
le Po,
vis.-a-v.isPlaifan–
ce , trois pours de bateaux du pay
s ; l'ouvrage fut
ache11e en. fepc heures de tems; l'armec::
frao~oift::
&
fes.
bagages deftlerenr
fur
trois colonnes,
&
il n'y eut pas
un foldat de noye. Ces tcois points forcnc brifes cha–
cuu en trois. parties. ,
&
incendies en meme rems par
celui qui Jes avoit
conO:ru.iu.. On obfervera que
l'ac~
·mee Fran\:oife etoit:. pourfuivie par Jes Autcichiens
&
par l'arruee du roi de· Sardaigne,,
&
qu'l!ln corps de
-zoooo Autrich.iens au-deli du. Po, s'oppofoit au paf–
fage des
Frai1~ois:
Jes pieces de gros calibres
&
tome.
l"artillerie du roi. d'Efpagne pafftrent.
fur
ces. poots.
.
En 1
7'57
,
ii
fut. jette deux ponts fur
It:
Rhin,.
vis-a-vis Wezel, par
M.
de Gui Ile , chef de brigade
au regiment
de
Toul
~
ces pouts furent coafrruics par
le rnoyeu des.
equipag~s.
de bateaux portatifs.,. tels.
qu'ils fe conftruifent
a
Strasbourg
&
a
Merz; l'ouvra–
ge fut. acheve clans un apres-midi : non.-feulement ils
forv irent a palfer l'armfo
&
ks bagages , mais encore
ils fervircnt de c:ommun.ication pendant tout le
terns
que l'armee
Fraa~oife
a
eel!-
de l'aum: cote du. Rhin-.
L a rneme campagne il fut. jette un i:roilieme pone.
-fur le Rhin. , pres. de Dulfeldorp, avec Jes.
b~teaux
por–
tatifs de Strasbourg ;
le
meroe officier
cornmen~a
l'ou–
vrage
a
fept heures du matin , en p(Hcnce de fe u
M•.
le
cornte de Gifors-,
&
3.
m idi. ii fut acheve.
E n
1758: ,,
a
pres la bata.ille de. c_refeld', le meme
oflicier fot envoye
a
Col'ogne' pour
JCCter
un pont fur
le
Rhin: il n'avoit aucUn>des agres necdfairt::s
a
la
conCl:rnfrion du pont;
i~
fallut
non-ltulcment pourvoir
aux. fcrrure<
&
a•ux: autres agres ,, mais ea.c.oce ra!fem–
blcr le::
batcaux du. pays. Malgre· une !icuarion auffi
triCl:e,
k
zde avec lequd
1l
fe porta.
a
former le pone,.
fut
td ,
qu'cn· trois jours
ii fini t l'o<Jvr&ge: unc:: di–
vifion, commandee par MM. de. Chevere
&
de.
~loyc::r
defila deffu< ce pont fans aucun· accident.
Enfin, M .
ck
G.uille, brigadier· des ar.mers du roi
de France, fir executer un pont de radeau fur
k
Da–
n<Jbe,
td que
M.
le
marech.ilde Sax.e
le Jui avoit.
de•nande lorfi.1u"il mediroic la be.Ile rctraite
d~ De~kt::_n-.
dorf.. Ce- poot fut acheve dans une·
mat1ne~ ~
iJ,
tut·
replie par un quan:- de· con
\Cerfi.on,,
G.ue.l'on.
fit
em
i{relence de l'an,nee errnemie.
Je n'ai fair:. mention
ju lqu~a prff~nt ,.
que des pones
executes
fu r des fl.euves ; tous ks ofli.c1crs qui com–
pofent
le
corps: d."ouvricrs de Jlartilleric:: de- France,.
fa
vent par lt:ur experience-,, qu'il· ne faur que trois a
quacre heures pour jctter un ponr: fur une ri.v.iere or-.
dinaire. En voici
la preu;ve._
En
i 757 ,
ii fut conduit depuis W «fd j ufqu.e.s fur le–
W efer , un
iq,11ipage
de
po11t
de. bat<aux purtacifs , tels
qu'ils fc: coa!lruit<:nt a
tFasbourg
&
a
Metz : cer
equi–
page,
compofe
ck
35
bareaux, ferv1c pour former. des.
ponts fur le Wefer. En difrt:rens lieux. on• Jes fie de–
fcendre jufqu'au cC'nfl.uent de l'Alkr
&
du Wcfc::r ,
&
remonter par
I'
Aller jufqu'a Werdrn, ou ils fc::rvirent.
encore
a
y
etablir deux ponts. .l!.'on. n'employa a cha–
cun de ces pants que- ttois heures pour .k s executer..
P affons maincenanr: a l
'eicarr.ende. la. fwre:
de
l'amcle.
du
DiEl.
raif
des Sciences-,.
&c.
2°. ,,
A m'en rappoccer
a
la connoiffwce:que j'ai
~.
de l'etat des ponts port:1tif ,
&
aux. vains .efforts.
,, qu'on a fairs
jufqu~a
pref.:nt pour
l~s
pcrfc::cbunncr,.
,, je juge que nous. Commes encore loin du bu_t: cou-
tc notre reffource ell: dans- des pontons qm n'onc
:: ni
la grandeur , ni.
la-
corm aodire ,. ?i
la folidice
,, requifes. On- jette for ces freks appms des pieces
,. de bois informes ,
&
l'un cou11re ccs pieces de plan–
,. ches en defordre. Voila la chaulffc: fur laquelk on
....,
E Q__U
797
,, txpofe l'officier
&
le foldat
~
au!Ii
~rrive-t-il
fou–
" vent que
le
poor s'ouvre,
&
qu'une troupe d'hom–
,, mes de(l:incs.
&
b.ien refolus
a
vendrc cherement !cur
,, vie
a
l'rnnemi, difparoit fous !es eaux ,,.
Les fairs noroircs que aous avons rapporces, de–
montrent au contraire- que ks pones que nous conCl:rui–
fons, ant tome la folid
ice
que !'on pcut defirer, puif–
qu'ils font en ecat. non feulernenr de re!iCl:cr au poid;
d'une artillerie- de !ieg(" , mais encore de li:rvir de com–
munication pendant plufieurs. ana.ees. L es deux ob.
fervations critiques de l'c:ncyclupediCl:e tombent d'd·
les-rnemes.
IL
ell encore tres.-rnal informe , lurfqu'fl
avance que fouveac Jes pones. s.'ouvreat ,
&
qu'unc:–
troupe d'hommes difparoir fous. !es eaux. ; car clans
lei
guerres de
1752
&
de
1756 ,
ii n'dt arrive aucun de
ces accidens.
II
ell vrar que fur
le
Paillon, torn:nt
du comte de Nice ,
l'on
jecra-
un pont de conncaux
qui s'ouvrit,
&
quantire de foldats. turent fubmcrges :
mais. une. obferv.ation qu'il
elt
a
propos de faire,
c'e~
qu'il ne fut employe aucun officier d'artilkrie
a
la
coilftcufuon. de ce pone. Continuons
!'exam~
des ob·
fervations de !'auteur..
II.
ajoute :
3°. ,,,
Les foldars ont-ils eu le bonheur d'echapper
,,, a
ce danger
?
autrc:· embarras. L es groffcs armes
,,, dont ils. one. btfoin· , foit pour accaq_uer, foic pour
,, fe- defendre, ne- peuvont Jes luivFe avant qu'ils aicnt
,,, du canon.
U
faut
coa.Cl:ruire un pont "n regle, c:'eCl:–
;, a-dire' jetter des. bareaux-' fixer ccs bateaux. telle–
,, ment q,uellement par· des cables ,
fe
rranlportcr dans
' " que\q ue foret ' ft: pourvoir des bois necelfa.ires ;
&
,, cependant l'armec:: qui occupe l'au.rre bord de::
la, ri–
" viere ' dcmeure
a
la merci d'un ennerni b1en pour–
" vu. des armes. done- elk manque :
J>.1
mains c'eft
,,, ainft que
je
con~is
que k s chofrs font. Lodq u'on
,,. nous annoncc qu'on a conftruic fu r une rivicre la
,,, te·re d"<In· 12onr, ii s'ecoul- pl'ufleu rs jours avant que
,, nous. appn:niirns, que la groffe ar.rilkrie a pane ,,.
N ous de ianrlons
a
l'ameur cc qu'il c::ntend par
po11t
en· regle.
s·ans. doure qu'il n'ionore pas quc cous
ks
ponts. militaires·,, de. quetque
n~rure
qu'ils foicnc, font
c.onCl:ruits avec
la. dcrnicrc prudence : l'objec de ce!I
fortes. cfouvrages. efl d'une cres- grande confequence ;
ils. exigent done tous. Jes fains. poffibks.
II.
paroic que
l'aut~u r
n'a. j amais vu con1truire de pones,. puifqu'il
ell:
perfuaJe qu'on dc:meure un cems confiderable pour
!es ach ver : les. fairs que nous. avons rapporces, prou-–
vent ind ubirablernt"nt.
k
contraire. M ais c::nfin ii avoue
de bonne foi· que c'e!l:. ainfi qu'il
confoit que !es
l'hojes
font;.
c'cCl:-3-din: ,. que nt:: connoi!fant point la man1ere
done
1~art.illerie
con(lruit fes pones-,. ii prefume que ces
fortes d'<>uvragts doivenr:c exiger un terns confidernble.
Ce· qui doic
le
plus. etonner dans cecce
d~rniere
obfer–
v.acion de· l:autrnr , c'dt- qu'il croic que l'armcie fe
rrouve
a
la, merci d'un cnnemi bien· pourvu d'armes.
l:.'auceur ignoroit apparernmenc- que lorfqu'une armee
veuc p.iffer un, fku ve ou une riviece en prefence de
l'cnnerni ,
Oil'
commenc~
toujours par faire pa!kr un
nombre d'hommes fuflifant , q_ui vont
fe
retrancher
a
l'aucre bord ;· ils. fonr: fem1e ,,
& ·
fon proteges
p~r
l'ar–
tillt::rie qui n'cfr pas encore pallee ,, mais on
(~ m~t
en battcrie.. Je ren1loie- !'auteur aux. ouvrages qui tra1-
tenr des paffages. des, rivicres; ii verra que, quoique
tartilleric:: ne· fc:
crouve pas avec
le
reCl:e de la trou–
pe-,. cegcmdant on execute::
cres-bic:n k s paffages ; ce–
lui du·
Po
par l'armee
Fran~,oife
,, e11> ell:: une preuvc.
bien convaincance:
Entin•, l'au.reur ajoute.· encore· ces; o.bfervation cri-:-
tiques qui foivenr :-
~
.
4
°.
·~
Commc nous en fommes. encore reilu1cs aux
,, pontons ,
&
qu'on ne fait aucun ufage des p_Q11ts
,, porcatifs ou aucres q_<t'on, a propofes
j~lq_u'a prelc11~ .
ii fero1t inutile d'enrrer dans le derail de !curs de–
'.'. fa lits. On a grand bdoin. de pones-.
a
l'~rr;iec;
on
,, n'en a point : cous ·ct:ux qu'on a
tmagrnes , font
,, done mauvais. Voila qui foffit ,,.
L es. fairs que nous avons av.znces, prou.veot:
le
con.~