cou
~onclura
que pour decerminer d'avance la
toule11r ac–
<idmielle
en queil:ion , ii fuffira de chercher
la
couleur
9ui rffulte du melange du ro\!ge, de l'orang r. du
Jaune, du verd
&
du violet, en faifaht abftraCl:ion du
blcu
&
de l'indigo.
Ce qu'on vient d'obferver fur l'affi nite qui a lieu
tntre )'indigo
&
le b!eu clair
s'enrend aum du rouoe
&
du violet clair ,
principal~ment
quand on
ddti~e
a
l'cxperience un rouge un peu fonce
&
approch.int du
pourpre : en partant de la ,
&
en cherLhJnt k centre
de gravite commun des arcs des aucres
co11ft11rs,
on
trouve.que la
couleur accidenufle
du rouge doit em: un
verd urant un peu lur le bleu ; cc qui dt alfez con–
forme
a
!'experience de M. de Buffon. II dl
a
remar·
quer que la
couleur
rffultante approche encore davan.
t~ge
du bleu ,
fi
on tient compte d'une pame de l'arc
violet;
&
au refte, ii ne faut en general
pa~
s'arreter
a
de legercs differences , parce que M . de Buffon ,
dans fon memoire. n'indique jamais
les
coufeurs
que
par les noms
g~neraux
de
blru ,
de
rouge,
&c.
&
qu'il
11e
deligne pas les nuances.
La
m~thode
du P . ScherfFcr fait voir qu'en omet·
tant
le 3aune. la
couleur
melee tom
be
dans !'indigo.
·&
fort pres du violet, duquel elk fera cependanr plus
eloignee
fi
on omet auffi !'orange; ce qui explique
pourquoi une rache jaune, fixee pendant quelque reins ,
•fe
peint en bleu fur une furface blanche. Eofin , on
fc
convaincra encore de plus en plus de la jul1:dlt: de
cette methode en failant fervir aux experiences les
cou·
leurs
primitives, avec le fecours du prilme.
On peut tirer des principes de nocre auteur plulieurs
aucres confequcnces qui, fi elles font d'accord
avcc
l'experience, garantilfent la folidite de ces principes :
nous en citerons quelques-unes que le P. Scherffer a
m ifes
a
l'epreuve.
La
coule11r accidenlelle
d'une cache rouge confideree
fur un fond noir ou blanc, doit fare obfcure ,ou om–
bree, fi on jt:tte l'reil fur une furface rouge, de me–
.me qu'on ne voit fur une food blanc que l'ombre d'u·
ne cache blanche qu'on a conlideree auparavant fur un
fond noir.
Si la furface fur laquelle on conlidere un quarre
.rouge eft elle-meme coloree, par exernple , fi ell<: ell
jaune , un papier blanc fur leq uel on jette l'reil pa–
roicra
~leu,
&
on
y
remarquera un quarre verd ; car
en general on doit appercevoir
r.onfeulement la
couleur
apparente de la figure, mais a
uflicdle du fond.
Si dans le
terns qu'on conlidere
la figure colorCc:,
on change la fituarion de l'ceil de maniere que !'ima–
ge vienne
a
occuper une autre place fur la retine, on
verra la figure double, ou du moins dilfemblable de
la vraie.
La figure apparente prendra fur-le papier blanc un
bord
p~le ,
lorfque dans le terns' qu'on regarde la ra–
che coloree on en approche uo pe;.1
l'ceil fans que l'i.
mage change de la place fur la retine.
On verra une figure verte fur un fond jaunatre , apres
avoir conlidere un quarre rouge fur du papier bku.
Pareillement, file fond a ete jaune
&
la cache bleue,
on verra une cache jaune dans un champ bleu,
&c.
Le P. Scherlft:r lai!fe un peu plus
a
delirer au fujet
de l'explicacion de la feconde fuire d'experiences de
M. de Buffon. II avoue d'abord naturellement qu'il n'a
)Ju
voir
ni croifee de frnctres , ni panneaux blancs, ni
un recreci!I"ement conliderable de: la figure,
&
ii s'arre–
te
a
l'idee que M. de Buffon aura fatigue fes ycuJ! au
point de n'etre plus en etat de les tcl\ir alfez tranquil–
les, pour que les axes vifuds fe renconrralfent fur le
quarre : car , dit ii, fi ces axes fe coupc:nt en de\:a ou
au-del:l de
l'objet, on verra necdfairement double,
comme ii arrive ordinairement dans de pareils cas : or,
ii,
fe peuc
c_r~s-bien
que les figures qui le font prefen–
tees a1ent ete
Ii
proches l'une de l'ailtre, qu'el\es n'ont
fair qu'une feule furface,
&
que fi avec cela la lon–
~ue fa~i~ue
,a
fai~
changer
a )
1
image
fa
place dans l'ceil •
il
en lo1t refulte quatre images jointes cnfc:mble
&
re-
•
ome /[,
c
0
u
603
prffentant quatre panneaux de fonetre avec leur croi ee.
L e
t'.
S h rffcr palfe a cc qu'il
y
a d'ai1kurs de re•
marquablc drns ce> experiences ,
&
dift1ngue trois ob·
fcrv arion; en particul1cr. L a premiere e{t que M . de
Bllff.>n a vu ks bords du q uarre rouge fe chargeree
couleur:
norre auteur obferve fur cela qu'en general
le
bord d unc: figure qu'on confidere plus long terns qu'il
nc: frroit necelfairc pour la voir reprefcntee fur un fond
blanc , fe teint de la
couleur accidentdle
du fond fur le–
qucl la figure repole. L'experience Jui a appri1 qu'on
voit
It
bord d'un quarre blanc clevenir jaune, fi It: quar·
re repofc fur un food bleu; verd s'il e{t fur un fond
rouge ; rougd.tre fur un fond verd ,
&
ainfi de fui.
te :
cd~
pole comme ks
c0Nle11rs accidentella,
quand
cl.
les rolnbenr fur de reelles, font
m~s-foibks
en comparai–
fon de celks-ci ,
&
q u'outre cela dies font luifantes,
elles ne font ordinaire1m:nt d'autre effcr q ue de reoforcer
un peu la
coul111r
veritable du bord.
&
de lui donner
plus d 'eclat. M ais l'ombreetanr la
co11feur accidentclle
du
blanc, on doit voir le burd de la figure fe r-embru–
nir quaod on
la conlidere
fur
du papier.. blanc. Le
P. Scherffc:r expliq ue au rd l:e ces phenomcnes par des
contraCtions
&
Jes exrenlions a1ternatives de !'image
qui fc: forme fur la retine lorlqu'on conlidere la figure
pendant
long-terns,
&
cette conjecture nous paroit
d'auraor plus fondfr , que k bord done ii s'agic dt
rancor plus large.
&
ranrot plus etroit'
&
q u'il di–
fparoit fouvent entiercment.
'
La feconde circonltance q ue notre auteur indjquc,
c'eft que, fa1vanc M. de Buffon, la
couleur
du quarrc
devient plus foible dans l'inrerieur de: ces bords plus
colores ; ii affore que de fon cote ii a feulement pu
voir au commencement la
couleur
de la figure deveoir
un peu plus fombre vers .le milieu,
&
la figure pa.
roltre enfuite indiltinete.
&
pour ainli dire nebuleufe.
quand ii la conlideroic fur une furface blanchc::
,, je
,, n'ai jamais , ajoute-t-il, pu remarquer une verita–
,, ble blancheur fu r des figures colorees ; mais quand
., je regardois des caches blanches· fur du papier co–
"
lore, elks paroi!I"ent legere1nent reintes de la
couleur
,, du fond en dedans de lt:ur peripherie: jc: ne voudrois
,, cependant pas garantir q ue cda air toujours lieu ,,.
La troi!ieme obfcrvation fu r laquelle le: P. Scherffer
iofifte, c'efl: que toutes les fois qu'on a conlidere !es
caches colonies plus long-terns que de coutume ' kurs
coufeurs aaidmtdles
fe voienr non-teukment fur un fond
blanc , mais aum quand en fermant ks yeux on ne
rcgarcte rien abfolument; ii rrouve ce phenomcne dif.
ficile
a
expliquer,
&
ii entre
a
Ce fujrt dans des de.
tails trop longs pour pouvoir trouver place ici , d'autant
qu'au fond ce ne font que des conjeCtures. Le P Scherf.
fer infifte beaucoup fur cdle que l'ceil eft d'une na–
tme
a
demander d'etre rafralchi apres de fortes iinpref.
lions de la lumiere, non feulement par le repos , mais
aum par la diverlite des
couleurs.
&
que le
d~gof1t
que
nous relfencons en regardant long-terns
1~
memt:
cou–
leur,
ne derive pas tant de ootre inconttance naturelle,
que de la confl:irurion meme ·de l'ceil.
Ces memes conjectures cc:pendant, combinees avec
d'autres,
&
principalement avec lt:s principes que nous
avons expofes, rendrnt auffi plaulib!es les explications
que notre auteur donne. des fairs
&
des experiences
que nous allons !implement indiquer.
1°. ,,
En coofi.
,, derant,
die.ii, pendant quelquc: terns un quarre bl_aoc
,, fur du papier jaune,
&
detournant enluire
l'ce~l
a
,, cote fur le jaune . je
vis
le q uarre d'un jaune
t~n,, ce ; mais en jettant enfuitc les yeux fur du
pap1e~
,, blanc, ce papier me parut bleu avcc un quarre
,, d'un jaune fore fombre , relTemblanr
a
un pent nua–
,, ge
qu~
obfcurciffoit le papier ,,.
De meme une cache blanche vue fur un fond rou–
ge en produir une plus foncfr
a
cote ,
&
l'on voit
enfuite fur une muraille blaoche une cache d'un rouge
fonce dans un champ verd.
,
.
Les experiences de MM. de
B~fFon,
Begue1l
&
lEpinus
&
du P. Scherff. r , ne la11fent aucun doute
Gggg
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