596
c
0
u
c
0
u
·mots
y
(ont to6jours fous-entcndus,
en
futile
&
mal
toine, ;, je ne crains point ces teints
"roug~s
&
ver:
· entendue.
Lu marchands merciers de Paris,
dit
Riobe/et
,,
meils; mais je crains ces
reincs
livid•5 de Brutus
dans la premiere edition de fon diCl:ionnaire irnprirne
,,
&
de Ca!Iius ,,.
Non timeo hos rubicundos,
fad
timeo
a
Geneve en
I
680 ,
Joni fouveHt le mot de
cou leur
ma-
hos fufcos.
fculin,
en
par/ant de /eurs rubans.
Ifs difant nous avons
Pline le naturalifte nous apprend que les anciens ti-
du beau couleur de feu,
voulez voru
du couleur de feu
?
roienc des augurc:s
&
des prefages de la
couleur
des
Les hflbiles gens que
j'
ai confultes la-de.f!us, condmnnent us
rayons du loleil, de la lune , des planeces , de !'air ,
fafOllS
d.e par/er. Jls croient qu'il friut dire
&
icrire, nous
&c.
Le chancelier Bacon a fait un traice
de ventis ,
avons
du beau ruban couleur de fou,
voulez-vous
du
qui .fert de guide aux rnarins d'Angleterre, depuis plus
ruban couleur de feu,
j'm
ai du
fort beau? P'ot1 je
de cent ans, II feroit a fouhaicer que l'on tratlui5it cet
conclus feulement, ou que l'ufage a change
&
s'ect
ouvrage avec des notes
1
les mari ns
fe ptrfcCl:1onne–
deciare en faveur des marchands , ou que
Riche/et,
&
roient clans !'art de prevoir le beau
&
le
mauvais terns ,
Jes habiles gens qu'il avoit confultes, fe
trompoient,
en obfrrvant la
couleur
de l'eau de
la mer , celle de
&
ne
penfoient pas bien en cette occafion a l'analogie
d'horifon,
&c.
du langage. Ce frroit , Ci
je ne me trompe , un fcru-
La rhetorique ernprunte de,
mdeurs
la pl\1part de
pule vain
&
puerile, de ne vouloir employer Jes mots
fcs comparaifons , fim ilitudes , ernblernes , exemples ,
<oulmr de
Jere,
couleur de rofa
au mafculin, qu'en par-
rnetaphores
&
hieroglyphes. De tous tems !es morali-
Jant d'habits ou de rubans ,
&
de faire difliculce de
{l:es ont fu
tirer un parci avantageux des
couleurs.
On
d ire, par exemple,
le couleur de fw dominoit dans l'au-
peut fur cetce matiere , confulcer ks ecrits d'Horus
rore b6reale
qui
parut bier att fair, le cortleur de rofa, le
Appollo
&
de Plutarque , pretres Egy pciens,
&
les
couleur de chair
&
le coulmr d'eau,
font du nombre
bieroglyphes
que Pierius Valerien a renfrrmes clans un
~ks
couleurs
que les peintres appdlent
ligeres ,
pour Jes
volume
in-folio.
Ces auteurs nous apprennent que le
difiinguer de
~dies
qu'ils nomment
ptfa11tcJ
&
terrejlres.
blanc a toujours ete employe pour defigner la purcre
( Cet article, tire des papiers de
M .
Do
M AIR AN,
ayant
de l'ame
&
l'abondance de lumien:: tous ks ornemens
iii comm1111iqui par l'auteur a l'Acadbnie Franfoift , elle
d'Ofiris etoient blancs,
&
fes pretres etoient tof1jours
a foufcrit
a
ct!
remarques d'tme commune voix.
)
habilles de blanc. Les precres de
J
upicer ,
le
F!am_en
§
CoULEUR,
(Arts.)
Les
couleurs
fon un objet elfen-
dialis
de Rome, etoient toujours habilles de blanc : !ls
tie! pour
~ous l~s
arts. L'ecriture, la peinture , la tein-
portoient un chapeau blanc. Les Perfcs d1foirnc que
ture,
&c.
en font des preuves inconcectables. De cet-
les divinites n'etoient habillees que de blanc. Salomon
te obfervation generale defcendons
a
leur utilite par.
meme recommande au peuple de cenir fes habits , c'ect-
ticuliere.
a-dire fon cceur blanc. On pomroit encore cicer les
La chymie nous demontre que pour colorier
lei
paraboles de la robe nuptiale ,
&c.
mineraux, Jes vegetaux
&
Jes animaux,
la Provi-
L ts anciens Rori'lains ootJient au capitole ks
joli~
dence p'a employe pour l'ordioaire que deux macie-
heureux avec de la craie blanche,
&
Jes iours malhcu-
res metalliques. l.,e for dilfous fournit
le
jaune , l'oran-
reux avec de
la craie noire. Les perfonnes qui bri·
ge,
le rouge , le violet,
le
bleu
&
le noir. Le cui-
o-uoient Jes
dign~tes
s'habilloient de blanc ,
candidati.
vre dilfous calorie )es objets e11 bleu, en verd
&
en
L'on porcoit l'habit blanc aux fonerailks des Celars.
noir. [..es 11utres metaux n'entrent
pa~
auffi frequenl-
-L'habit blanc etoit confacre· pour la paix. On
deli~
Jllent dans la compolicion des corps. L'or ou Jes m&-
gnoit ks calomniaceurs , Jes
hornm~s
infames, par la
)anges qu'il contient, donne le pourpre dans k s
cou-
couleur
noire;
hie niger
ejl ,
hunc tu Roma11e caveto.
Les ·
/eurs
en email. )..,e plomb dilfous ou calcine fournit
prerrii•rs chretiens nommoicnt
dies atror,
J.,s jours d'ab.-
le
blanc,
le'
gris ,
le
minium, la litharge d'or, la Ii-
ftinen e, de jeune
&
de m.1ceration. Pl ufieurs aut urs
tharge d'argent
&
le
noir. L'etain diffous fert
a
don-
nomment Jes Pharifiens,
corbeaux,
&
Jipulcres rebla1;1·
•11er
a
l'ecarlate une panie de
fa
beaute. Le cobolt
chis.
Plutarque obferve que k s Venic1ens
&
!es habi-
donne
a
l'email une
couleur
bleue. Le meraure
&
!'an-
tans de la rive du Po etoient toujour.s habilles de noir ,
-timoine :forl:rient une
couleur
rouge nommee
ci11n'tlbre.
pour defigncr qu'ils porcoienc k deuil de Phaeton.
En un mot, touces les terres , Jes fds , les marbres,
Dans M antinee ii
y
avoit un temple dedie
a
Venus
Jes diarn'<IOS. les lkurs , Jes fruits ' k fang'
&c.
qui
noire , c'ect-a-dire '
a
la pudeur. Les pretres E gypnrns-
ne font pas melanges de qutlques-uns des metaux done
' ne,s'habilloient de
couleur
noire que lorfqu'ils vouloient
nous venons de parlor, font ou blancs, ou diaphanes
demander des graces particulieres. La
couleur
jaune dans
&
faa.s
couleur.
Jes h·aQit-s a toujours ece clans la Chine un atmbut<di-
On dictingue Jes metaux par la
eotdeur
qu'ils laillent
ctinCl:if pour Jes princes. Le rouge,
&
fur-touc le pom-
rimprimee fur la pierre de touche. La
couleur
ect
~lfrn-
-pre a toujours dictingue les princes
&
Jes magi!lrats
tielle pour faire l'analyfe des eaux rninerales ,
&
pour
·en Europe. L'habit rouge , parmi les anciens Egyp·
connoitre le degre de cuilfon ou de perfeCl:ion de tou-
tiens
&
pamii Jes Remains , defignoit Jes preparat1fs
~es
Jes preparacions metallurgiques, pharmaceutiques
·i:rour
la
guerre. Parmi l!s Pc::rfes cecce
coule11r
defignoit
ou chymiques.
le
feu
&
la divinite. Les anciens ne
permettu1ent
Les laboureurs favent par experience que Jes terres
qu'aux enfans de porcer des habits tiffus de laines de
blanches s'echauffent diflicilement,
&
que Jes
rem~s
-d ifferences
co11/eurs,
poor leur ind1quer qu'1ls devo1ent
noires s'echauffent
&
fe delfrchent tres-aifcment : en
travailkr
a
corriger Jeer caraetere domin:rnt. Dam Jes
confequence de ces obfervacions '
les habiles agricul- /
livres faints il etoit dt!:endu de s'habiller de blanc tif-
teurs, conv"incus que la ferti lite de la terre ect pro-
fu de noir o\J
cle
tleu~
couleurs
pour defigner quc
le
portionnelle au degre de chaleur
&
de l'humidite du
chrecien ne doit point fervir Dieu
&
le demon. C'eft
fol ,
fa
vent profiter de la
co11le11r
naturelle de la terre
.)a meme raifon qui fai(oit defendre d'unir des animaux
'&
lorfqu
1
il
ect neceffaire ils favent !'alterer a peu d;
·tie
couleur
difference.
.
.
frais iiu
deg~e qu'~ls
la defirent.
Dans Jes fept. volumes
in-folio
•que le roi de Napli:s
Les botanilles n'1gnorent pas quc la
eouleur
des fleurs,
' vient de fai re lmprimcr fous
le
tirrc de
Pitture ami-
des fruits,
&c.
<1nnonce leur maturite ou leur depe-
cbe d' Hercolmfo,
oFJ •apprend que
les anciens peignoient
·rilfement.
{VI.
Linne obferve que la
co11le11r
rouge, dans
en
couleul'
noire Jes cbeveux de leurs ctatues d'albatre,;
les fleurs , indique
l'acide :
&
que ks
!ouletirs
fales
ils
y
i'ertilfoient
d~s
yeux en argent, en or, ou en ef·
&
livides annoncent que la plante
dl:
fufpecte de
pece d'email de
co11/e11r
nacurelle . tels font Jes yeu)C
poifon,
•
de la belle fiatue
de
Ciceron en bronze , que l'on vient
L'art de decouvrir le car-aCl:ere des hommes par la
de dccouvrir dans' Herculane. Plu!ieurs tableaux de
phyfionomie ect en partie fonde fur l'obfervation des
la meme colleCl:ion demontrent q ue Jes aflciens etoient
eouleurs.
L'experience demontra que Jules Cefar etoit
en ufage de peindre en rouge les tl:atucs ck Priape
&
J>hylionomifi:e, lorfqu'il dit
6n
montrant Marc
An-
de Bil£chus. L'on peignoit en
rou~e
pur la
f~ce
cjes fta-