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c
0
u
eident , cet Etre puiffant
&
fage aura .retabli fur ces
t uines le globe que nous habitons
.?
C'e!l:
pour cela
q ue nous
trouverions dans notre terre actuelle Jes de–
pouilles de la mer,
&
tant de corps heterogenes , rc:–
ftes du regm: anima) Oll vegetal du precedent monde.
D es l'epoque primitive du rerablilfement de norre glo–
be qui feroi r une vraie creation, puifque ce feroir un
nouvel ordre de chafes , un nouvel arrangement , une
nouvelle vie donnec:
a
une autrc: fo ite de creatures :
des-lors
ii feroit arrive a norre globe des accidens
&
des changemens con!iderables , des revolutions qui au–
roient entort: derange ces
couches,
qui en auroierir for–
me de nouvdlc:s ,
&
qui y auroienr inrroduit des corps
etrangers, de Ja mer OU de )a fo rface de )a rerre acrue)–
)e. Ainfi il y auroir dans norre globe des chofes qui
viendroienr des debris d u monde arrtecedenr; d'aurres
y
feroient depuis
le
retabliffement de cerce terre ' dont
l'Hiftoire fainte
nous a conferve la memoire; je vet1x
dire depuis
·1a
creation dont parle M olle:. E nfin ,
ii
)' en a qu i fon t un d'fer de rous Jes accidens arri –
ves
a
ce globe depuis cerre epoq ue ; le deluge de Noe
Jes changemens clans le lie des mers, des inondarions
p articulieres , Jes changemens clans le cours des rivie–
rts
&
des rorrens , k s arrerriffemens confiderables , k s
tremblemens de rerre ,
&c.
II
n'e!l: point de phenome–
ne fur Jes
couches
de norre globe , fur k ur fhuCl:ure
&
fur les corps qui s'y rrouvenr, qui ne puiffe etre ex–
pliquii par une des caufes done nous venons de fai re
mention. Comme ce fyf.l:eme d'un monde anterieur n'a
}las demande de gra nds effom d'imagination , je de–
t:lare que j 'y fu is moi ns attache , qu'au plus petir
fait bien certain , qui frrviroit a
le
renvcrfer , mais q ui
in'inf.l:ruiroir.
Le chevalier de L in ne atrribue aux eaux de la mer
la formation de routes ces
couches ,
celle des rnatieres
mixres
&
modifiees qui Jes t ompofrnr,
&
l'origi ~t
des
€Orps etrangers marins qu'elles conriennent.
JI
n'efl per–
fonne, dit-il, qui n'air pu s'appercevoir que la mer d l:
la mere de notre globe. La
couche
la plus profonde,
felon ce celebre
natu r~l i!l:e,
eft de pierres de fables '
OU
de grai,
OU
de pierres
a
aiguifer; Celle qui ef.l:
p ofee delfus ef.l: fch ifleufe , compofee d'une tern: en:
durcie dt:s \'egeraux. L a troifieme ef.l: de marbres , com–
p ofe de la chaux de$ animaux , endurcie ; c'efi-Ja ou
l'on
trouve
~:i
&
la les corps marins petrifies. La
q uacrieme ef.l: ell: encore fchif.l:eufe. L a
couche
fuperieure
ell: de roche ' pierre
het:"~ogene,
melec de diverfes for–
tes de pierres combinees
&
confond ues enfemble. Je
ne nierai point que cet arrangement n'ait generakment
lieu en Suede ; mais fi on le compare avec
la
relation
du puirs profond creufe
a
Amfl:erdam avec )e, puics
de Modene done parle Ramazzini , avec la difpoficion
des
couches
done MM. Bertrand , Swedemborg , Lehman
&
M orand , font la defcription, avec ce que l'on a
obferv e
da.nsles travaux des mines
m~talliques
en A l–
Jemagne, en F rance , en Efpagne,
&
aillcurs , avec
les excavations fa ires a W ieliczka
&
a
Bochnia , pour
en tirer
le
fe) gemme , avec Jes coupur.:s profondes
&
prefque perpendiculaires ou abrupres qui fe voient dans
des vallees entre Jes hames monragnes ; on compren–
d ra que cette difpofition n'ef.l: point auffi uniforme que
le fuppofe le celebre L inne. On fe convaincra meme
q ue l'on ne fauroit admeme aucune regle d'uniformire
Clans cetre fhatification. Combien de fois ne trouve-t–
on pas fous une
co11cbe
de terre , un. lie de pierre are–
naciie, qui porre fu r un lit d'argille ou de marne ?
Celui-ci fera fuivi d'une
couche
de pierrc: calcaire ou de
marbre : quelquefois cettt: pierre calcaire forme la croute
cxtiirieure, ou l'on rrouve des coquillages petrifies. D'au–
trefois ces corps marins repofenr a la furface clans un
lit de fa ble, ou clans une
couche
de marne ; on les rrou–
ve meme q ueJq uefois enfevelis
&
piilrifies clans Ja
COii•
che
fuperieure d'une roche melee. En un mor , par–
t<iut j'ai obferve uoe fl:ratifiration , dans k s monragnes
de la Sui!fe , le J ura
&
!es Alpes , fur les A pennins ,
fur Jes Crapacs , fur les mootagoes de la
Sile
fie , de
c ou
la 5axe
&
de la Boheme ; mais je n'ai
fu
appercevoir
nu lie part ces bandes uniformes
&
etendues , ni ces
couches
arrangees felon des reglcs conflanres quc tant
de voyageurs
&
de favans one foppofees
&
dc'crices.
Tres-fouvenr ,
a
la furface mcme, j'ai obferve , a uoe
affez grande profondeur , un melange de rerres , de pier.
res alkalines , de gypfeufes, de virrefcibles
&
d'argilleufes
confondues avec des refres de vegetaux ou d'animaux;
images d'un bouleverfement confiderable;
&
quelquefois
j 'ai vu Jes vc:fl:iges de ce bouleverfemen r, fous une ou deux
couches
qui paroiffoient regulieres
&
entieres. Le dcfir d'ex–
pliquer cerce frruCl:ure
&
l'originc: de fes
couches
a enfante
k s hypochc:fc:s ;
&
l'hyporhefe adopree, on n'a rc:cueilli
ou vu que les faits
&
ks phenomenes qui s'y adaptoienr.
Si l'on :;voit bien con!idere que nous connoiffons
ii
peine la premiere croute de notre rerre ,
&
que ks mi–
nes les plus profondes, encore tres.rares, fur norre globe,
ne vonr pas a la huit-millit:me parcie de fon diame–
tre , on auroit compris que nous etions bien eloignes
de pouvoir compoft:r les elemens d'une gfograph ie tou–
terraine,
&
encore pl us d'expliquer la form ation de
ces
couches.
Les efforts que M . Buache a renres pour
effayer de decrire la charpente de notre globe ,
&
la
liaifon des chalnes de montagnes
&
de leurs
couches'
ne
font pas cependant inutiles , pourvu que !'on ne s'ima–
gine pas d'en favoir affez pour etablir une explication.
l'vlim.
de
I'
Acad.
de Paris,
1
7
5z.
On pourroir propo–
fer, fa ns contredir , bien des doutes ou des exception s
t ontre les conclu!ions trop geniirales de M . Guetrard ,
qu'il a expofees dans
fa
Carte miniralogique,
fur la fl:ru–
Cl:ure
&
ta firuation des rcrreins q ui traverfent la Fran–
ce
&
I'
Angletterre.
Mim. de l'Acad.
de Paris 1746.
R ien de plus urile que de ralfembler ainfi des
fa
its
&
des obfervations ; mais ii faudroit ne pas tirer trop
roe des confequences generales,
&
jamais ne batir d'hy–
pocbefes. Deux mille ans d'obfervacions ne fuffiront
peut-etre pas pour mettre )es hommes en erat d'expli–
q uc:r ce qu'ils .prerendent deja aujourd'hui de Ci bien
fa voir. On peur voir dans l'
Hijloire du charbon de terre
&
de Jes mines ,
par M . M orand , ·plufieurs defcriptions
affez derailles des diverfes
couches
terref.l:res , obkrvfrs
en differens pays , clans les excavations entreprifes pour
tirer ce mineral.
~e
pouvons:nous conclure de ces dif–
ferens tableaux ?
~'ii
y
a une grande variece dans ces
couches
,
dans leur pofirion, k ur mariere, leur
{I
rati.fica–
rion; qu'elles ne paroilfent pas routes avoir la meme ori–
gine' ni la meme dare ; que quelques-unes Jemblent
rangees felon cercaines regles ; que d'aurres prffenrent
l'image d'une confufion , d' un dffordre , d'un boule–
verft:ment ; tjue !es unes olfrenr l'idee de depots fuc–
ceffifs des mcrs , tandis que d'aurres ft-mblen t toujours
avoir
apparten~l
a
la terre , OU
a
un continent , OU
avoir etc alrerees par une conflagration ; que clans cer–
re variiite on voit toujours un bur general
&
des def–
feins fages , qui montrenr que cerre f.l:ruB:ure n'efl point
i'effer de caufes aveugles , mais l'ouvrage d'un etre in–
telligent. Voila tour ce q ue j'ai appris , apres avoir
beaucoup vu
&
beaucoup obferve. J'ai conclu enfin
que rien ne nuifoit plus a l'efprit d'obfcrvation '
a
la
vraie connoiffance de l'hif.l:oire narurelle '
a
la veritable
philofophie , aux progres de la fcience hiflorique de la
natu re ' la feule a la porree de l'homme ici bas ' que l'ef–
prir de fy freme , le talent des hyporhefes ,
&
It:
brilhnt
d'une imagination fecoryde , qui fait inventer
&
peindre.
Vay.
'l'hiorit de
la terre,
par M. de Buffon. (
B.
C. )
§
COUCHE' ,
EE ,
adj. (
lerme de Blafon. ) flo)'tZ
le
recueil des planches de
l'Art Hiraldique
dans le
Diff.
raif des Sciences ,
&c.
jig.
284
de la Pl.
/II.
COUCHES, en Bourgogne • (
Giogr. ) Concha,
de
Co/chis ,
gro> bourg de l'A urunois , fore peuple , entrc
Aurun , M onrcenis , Chalons
&
Beaune; la voie ro–
maine de Chalons
a
A
urun craverfoit
Couches.
11
y
a
un ancien
&
richt: prieurii de benediCl:ins reuni au col–
lege d'Autun en 1624. Il ell: fait mencion de ce priw–
re des 1o 17 fous
le
nom de
Canobiolum cfilcbas.
U ne
cglife collegiale fondee en 1464 par Cl ud' de Mon-