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CHR

J'~tat

OU

a

fours plaifirs, engageoient pour quelques

annees une portion de leur domaine

a

des liornmes

puilfans qlli lciur pretoienr' des fommes conflderables,

&

joui!foirnt des re.,enus des feignc:uries alienees ju[–

qu'au terme fixe par la coovencion. Mdis Jorfque

le

p~ince

etoit foible

&

le fujet puiffant ' la

rdlitu~ion

eprouvoir de grandes difficultes. L'eg\ife toujo11rs

ze–

lee pour le bien de l'etar, monrroir un e;nprelfement

genereux

a

preter de )'argent alll<; r-ois fur de pareils

gages,

&

c'e(t par cette voie fur-rQut qu'dle s'etait

tellemenr enrichie dam le Dane\narck, qu'elle a pof–

fede cres-long-tems la. p.lus belle

&

la plus grande

panie de £e royaume.

Tant de b.ienfai1s (&pandus fafls choix

&

avtc pro–

fufion, tant de revc;nus done

Chriftophe

s'etoit prive,

le forcerent

a

violer

fa

prome!fe folemnelle

&

a

eta–

blir des imp.ors, Tant que

le

peuplc

f~ul

en fut charge,

il gemit en f\lence

~

le

roi les ec.endic fur la i:ioble!fe,

&

elle en murml1ra; enfi.n ii voulut

)~

foumtttre l'egli–

fo,

&

la rt!v.olre for decidee. L'archeveque de Lun–

den meflap

Chfijlopbe

de

le

depo[er·. Celui-ci rmrra

ii

main armee clans les biens qu'il avoit engages; c'e–

ioit reparer une imprudence par une aurre. BientOt

tour le roy,au11:ie fu • en arn1es, la Z elande en peu de

terns devint un defert, la Scanic un theatre d'hor.

rrurs, le

Fdk

du royaume nn champ. de bataille,

&

ks D aoois

~·ego~geoienE

Jes

UFlS.

les autres, pour pu-

ni ~

leur roi de leur al(oii: rnanque de parole.

·

Sur ces rnttefaires, Eric , due de Slewigh , paya

tr~lm•

a

la

narnce; ii

lai!foi~

fon duqhe

a

Vald~mar

foa

fi ls, enfant tt;op foible

poi.ir

[e clHendte lui-meme,

&

qui clan·$ des circon!l:ances

(i

tritiqu.es

ne pouvoit

pas choifir

u.n

dHenfeur qui. ne

fi)}c fon

ennrni.i.

Chrijlo–

pbe [e

declara fon, tuteur. Gerard.

de

Rer.iclsbo.urg priE

le

meme titre. TG>us clelJX fQminreut

a

ruain armee 'Jes

pretentions qu'ils avoient

a

la cmelle,

&

ravag«rent .le

patrimoine de Valdemar,. fous ' 1<1retexte de_ le lui con–

ferver. On fon t a!fez que,

Ci

leur deffein el\r ete d'ad,.

m ini

!lr.er

avee fagdfo ks hiens. de leur pupiJie , p«>ur

Jes lui rendre. au cer.rn.e de

fa

majori'e, le titre d«

tuteur n'auroit pas. aHume enu'eux. une ja.\oufie aum

vive.

Chrijlophe

inve!l:it

Got~o~p ~

Gernrd. parut,

&

bi

pr:ifenta la bataiLle. Le rai· fot vaincu,

&

v.ouhit cher–

cheF un afyle au cenue de· fes etats. ; mais ii n:y ren,–

contra que des. amis

chancella.ns

, la nobldfe ar-mee

con.ere lui;, le clerge a<:curnu·IQnt oucrag1".s

f.ur-

outrages, ·

&

le peup>le, im.{humerH de (cs. p.r.qpres malheurs •fer–

vanx avec fureur les ioteretS; des gr-as ds. On le de–

clara dech,u de rout droit au gouver:nerne-nt :-

a

c;ette

revolution fucceda

u.ne

anar.chie plus fondle cen• fois

que le defpotifme meme

~

&

le peuple fe donna mille

tyrans,

en

depofant un· roi.

La haine des rebelles s'em)dtt j tirques

fu~

le jeune

&

innocent Bric qui, ea combattan• pour fon pere •

ne faifoit

q.ue

rempEr fes. devcirs

de-

fujet

&

de fils.

Trahi par fes fotdats ,

ii

fut jette clans, un cachet.

Chri.ftopbe

en le perdant, perdit tout efpoir; ii· avoio

cru que les graces de ce pdnt>e, !es \Lertus., fon. cou–

rage calmeroient la re1iolte

>

&

qu.'il, feruit mediatenr.

enrre fon, peuple

&

lni.

It

s'rnfu.i e , va mendier des

fecours chez. (es allies ,. revient ,.

&

apprend q,ue

fo!1'

ennemi Gerar-d de RendJ;bourg 'i.ient d'etre

p~oclame

gfoerali!fime

&

pegent

d~

royaurne.

Bienc~t

it

dl:.

en..

frrme clans Vordinbaurg

par

G{irar-d iui-rueme,

obtien~

la

libene de

fe

retiree en Allemagne ,. <lekmd dans l'lle

de Fal!lec , y1

eJ\

aJlieg~

enc.or

~,

pcornet

de

Ce

confinec

a

Ro!l:och,

&

n'obferve pas :nieux cecrn feconde ca:

pitularion que la premier<!, Les etats fe crnrent a.uto–

rifes alors

a

rneme

le

[ceptre dans les mains du jcune

V aldemar; ii fut pro€lame •

&

Jes grands

q.ui

. dar.s

cerre

a!fei:nbl~e dietoien~

tous

le;

foffrnges. ne les

r-fo–

nirent en

fa

faveur que

par.ce

qne

fa

foible!f~,

f.ava,

rable

a

leur ambition , leur lailfoi.t l'e[poir de

regn~~

fol.ls

fon nom. Taus. 1.l:s frigneurs dcipo!fcdes r-¢ncre–

rent auffi-tot clans !curs d«>maines ; mais cem: revo.

lution

rnew.e

fit

oait~e

entr'cux dcr. dijf&ends

qon•

f:otne

JI.

C HR

401

Chriflaphe

(lit

profiter. II fir femer en Danemack des

lcttres pathetiq ues, ou ii peignoit fon repen ir

avec cits

traits fi rouchans, qu'ils faifoient naim: k s

memcs

re–

mords clans les creurs les plus endurcis. L e pcuplc

ouvroit Jes yeux

&

commen~oit

a

s'apperccvo1r que

la proteCtion fimulee que les grands Jui accordoient,

etoic une opprdiion veritable.

II

fe fait tom-a-coup

unc revolution clans \es efprits: on croiroit meme qu'1l

s'en

e{l:

fait une dans le ccem de

Cbrijlophe.

Ce n'd t

plus ce prince terrible jufques dans

fun

infonune,

fongeant

a

fo

venger lors meme qu'il ne pouvoit le

defcndre; ii paroit

a

la tete d'une petite armec, por–

tant l'epee clans une main,

~ans

l'autre uoe am ni!l:ie

generale pour fes ennemis. Cecre clemence pofoique

attire

&

le peuple taujours prompt

a

rentrer clans

ks

bornes du devoir camme

a

en fonir,

&

le ckrge ja–

loux

de

la pui!fance des admini!l:rateurs, du royaume.

Eric

ell:

arrache de

fa

prifo11 ; mais biemot ceux me–

me qui l'avoient deli vre s'allurent de

fa

perfonne.

Les

Daoois funt battus par Gerard pres de Gorcorp. Ce–

pendant

Cb1-ijjophe·

foumet la Scanie fJns effu{io,1 de

fang,

&

voit fo.n pani

Ce

groffir

de

j,our en jo\lr. Le

vertige qui [uit le bonheur lui fait oublier d.-s rne-

11agemen.s nece!faircs clans

fa

fouation ; ii fait

am:ce,r

un eveque, le Pape, d'aptes la con!l:itucion de Vcclel

(

V'.

ci-de-v.

CHRlS'FoeHE

I. ) ,

lance un interdit fur le

royaume; mais le bruit des armes, le

~hoc

des cab.a–

les, le lilux

&

reflux des Fevofotiofls qui

fe

focce–

doier:it

(i.

rapi<lemem, ne peimettoieat. guere de s'ap–

percevoir des foudres du Vatican.

,

Cep.endaf.lt

Chrij}ophe

.engageoit de nouveaux domai–

nes

a

fes allies, pour payer leurs farvices

&

coofer–

ver leur amitie.

G~rard

(e

vit abandonn.C de tuus fes

partifai:is; ii.

r.ut

lui reltoit daos fa mauvai(e forrnne,

que

la

refl'ource de perfuadcr au peuple, que n'aya nt

combarru que pour le

bi~n

pu.bl.ic

,

k

malh.eur ayant

rendu

Chrijlophe

plus digne du crone ,

&

La nation pa–

uoi!fant l'y voir remonrer

av.ec

p\aifi.r ,

it

fe.

retiroit

fatisfait h1i-m€me

d'av~ir

facr.irne Ion repos pendant tanl

cl'aanees

a

c.dui du Danemarck.

La

paix fe conclut

a

H.ypen.

le

25

fevrier

1330

~

Cbrijlophe

r-e~ut.

de nou-'

vcau les. [ermens.

&.

les hornmages di: la nation. Com–

me Valdemar n?etoit q.u'un favirome de mi, of.I le de–

pofa a.ulli facilement qu'0n L'avoit prodame : on lui

Laiffa le duehe

c!e

Slevigh;

&

Gerard e:nporta tomes

Jes ricbelfes qU:il avoit amaffee1s pendant

fou

aqmini!l:ra–

tion.

Tel

fut le terme de taflt dt: revolutions : le bie11

Ji>Ublic en. fot

le

puerexte,

ks

gramls ea recueillirent.

le

fruit,

&

le peuple. ea tut la viCl:ime.

Cbri.flophf1'

devoit demeurer enfin tranquitle fur ce;

trone, done la. conquete. lui avoit coilte cant de tra.,

vaux : mais l'amnur de la. vengeance l'egara., ii epou–

£1

la q,uerelle de Js:an. Gomte de. Holll:ein ,, centre

Geraud;

ii·

marcha contre ce dt:rnier, les deu.x armees,

(e rmcontrerent • Jes Danois

fuueftt

tailles. en pieces

~

&

Chriflopbe

per.dit dans ct: jotir

for<

fih Eric , une.

partie de fon royaume ,

&

la

fl.eur

de la nobleill:. Les.

Scaniens fe revolterent auffL- tot ,

&

offrirent lturs.

hommages

a

Magnus, roi de S.uede. Celui-ci ecrivic

au Pape pour le prier de:- 11Ji confirmer la po!feffio11.

de la Scanie

&

de rout ce qu'il poucroiu conquerir.

Benoit

fut

a!fe2l mod«{k pour repondrc qu'iL ne pou–

voit Jdifpofer des etats

de

Cbriftophe

avant de l'avoir.

<lite

a

fon uibunal. Celui-ci, abandonne, trahi , me–

prife par tous fes fojets •

fe.

vi~

tralnc par eux de ca–

cbats

~n

cacl10ts, !

iv.re

a

Jear.i fon. frere, qui hu ccn–

dit l,1 liberte.

LI

n'en j.ouit pas long-terns , la mart.

L'enleva Le

15

juillet

t 33g ;

ruoins inju!le, moi ns cruel,

moins faux fw- la fin de

fa

vie, ii [embloit q,ue fon.

creur fe ftlt epme

a

l'ecole du, mo.lbeur ;.

m~Ls

ks le:;

1;ons q.u'i-i a110it re<fues

de

la. formne, avo1enc,

:ou~e

plus cl1et

a

[es fuj,ets qu'a Lui-meme.

Sa

mQrt fut lUIVIC:

Gl'un intenregne

de

fepc ans. (

M.

w:

S~ cY.)

CHR rSToe1:1.E

IH,

dit

de Baviene,

(

HijMIFe ds Da-.

nemarck.

)

due de Bavicre, comte Palatm du R hin •

puis roi. de Danemru:ck

~

enfin roi de Suede

&

de Nor::

Eec