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400

CH

R

pleffe d'en appcller a

1

}.'ape ,

&

de le pren4re

l.JOUP

juge entre lcs eveques

&

lui.

Cependant H aquin ,

&

Birger, regent de Suede ,

~xpofes

comme

Cbrijlophc

aux ufurpat1ons des prelats

~

aux outrages de

I~

cour

de Rome , fentirent que

fa caufe ecoit la caufe .commune des rois , deja i!s ac–

couroient pour le venger ; mais le bruit de fa mort

Jes arreta en

1259.

Des ameurs cqntemporains

&

qui

vivoient a la cour de

Chrijfop/;e'

pretendent qu'U[I prc–

tre nomme

Ar11efafl

l'empoifonna clans µne ho!l:ie. L[}

mort

d~

Henri, empereur, femble donner quelq4e vrai–

femblance

a

cet execrable attentat,

ll

fot empoifonn6

de la meme maniere en

1313 '

par

~ernardin

, fren;

precbeur.

f

0111ijice neq11aqua111 dolmte,

cli~ i

1

aut~lJr

de

lq

Chronique des Slaves.

'

Les prelats traitoient

Cbrificpf?e

d'u'furpateur, ils ob;

jectoient que malgre l'incercitude des Joix fur l'ordre

de la fucceffion, la nation avoit jun! dans une

affem~

blee des etats ' de remettre le fceptre dans Jes

main~

du fih aim: d'Abel. M ais dans une autre affemblee,

Va\demar

&

fes freres avoient tenQnCe a

tOUS

Jeurs

droits fur

le

trone,

&

depuis cett1= epoque,

Cbriflo-

-phe

ne Jes avoit plus troubles

dan~

la poffeffion di;

k urs appanages.

II

montra beaucoup de fermete con,

tre Jes premiers coups· de la fortune ; mais on con,

r,:oit peu d'e!l:ime pour un roi qui brave fes egaux •

&

tremble devant des pretres. Eric

Y

fon fils , lui

fucceda.

(

M .

DB

SAov.)

CHR tSTOPHE

II, (

Hijl. de Danemarclr..)

roi de

D;i~

nemarck , fi ls d'Eric

VII

&

frere d'Eric V III.

C'ecoit un prince inquiet , turbulent , ambitieux,

plus feroc<1 que brave , plus fourbe que. politique,

~fpirant

au trooe, moins pour gouverner l'etat que

:r.our n'avoir point d'egaux , hafardant Jes promeffes

d ans la neceffite comme

les mechans prodiguent ltS

vceux dans

le peril , comptant la vie des bommes

pour rien

&

la

fien ne pour peu de chofe; ii t-iit fair

moins de fllaUX fans doute

a

fa

patrie, fi , place fur

le crone par

fa

naiffance

&

par

le

fuftrage de J;i na–

tion , ii n'eut point rencontre de rivaux.

II

~toit

en

badge, flinfi qu'f:.ric V J, Jorfqu'Eric

V

fot aifaffi–

.pe.

Cbrijlophe

au couronnement de fon frere en

1286,

laiffa deja appercevoir

le

germe·de cette haine qui cau–

fa

tant de malheurs dans l<i fuite; elle eclatoit

jufque~

dans Jes jeux de l'enfance' ii

fe

plaifoit

a

empoifon–

ner tous !es plai firs de fon frere •

a

Jui difputer le

pas dans Jes ceremonies ,

Oll

s'il

le Jui cedoit, cet

hommage ironique eroit plus infultant que la revolte

m~me

; enfin quand Eric parvenu

a

fa

majorite eut

:pr1t Jes

renes du gouvernement ,

Chrijlophe

ne diffi.

mula plus fes ddfons. L a haine qu'il portoit au roi

avoit deja developpe fes miens pour !es intrigues. Des

courtifans interefles

a

fomenter Jes divifions de la

fa–

m ille royale , mon!l:res aimables dont la jeuneffe ues

princes eft toujours affiegee , avoient nourri par leurs

perfides confeils l'amb1tion

&

~e

depit du jtune

Cbri–

p opbe.

Sun premier acre d'10dependance fut de ferrner

au roi la porte de Callunbourg , ville dt:

fon appa–

nage. Eric s'en plaignit,

&

Cbriflopbe

fit perir l'offi–

cier qui avoit execute fes ordres au mepris de ccux

du roi ; exemple terrible qui apprend aux rourtifans

~u'en

le pretant aux injuflices de leurs maitres , ils

Qnt pour ennemis

&

celui qu'ils offenfent

&

celui

ciu'ils fervent. Eric paya !es excufes politiques de fon

frere en l4i donnant l'Eflhonie pour fix ans ,

&

]~

Hallande meridionale

a

perperuite. Ces bienfoits don–

noient au roi un nouvel empire fur

Con

frere,

&

cet

empire augmentoit la haine de

Cbriflopbe.

Cclui-ct flat.

ta Jes mecontens ' doana

a

ceux qui ne l'etoient pas

des pretextes pour le devenir ,

&

fit

a

fon frere a4.

tant d'ennemis de tous les fujets qu'il Jui avoit

(I

ge–

nereufc{Tlent cedes.

f.ric revoqua

a

regret fes dona–

tions.

Cbriflopbe

failit cette occafion de fatisfaire fon

inimitie.

11

s'enfuit en Suede en

1308 :

!es deux

fre–

res remplirent le nord de manifcfles femes de plaintes

emeres

~

!Tiais

celle~

d'Eric

~roient

fondees fur des

fait~

CHR

que

Ia

nation· ·n'ignoro!t pas,.

&

celle:.. du prince

fu~

gitif n'etoient que des

reprqch~s

vagues qui ne decc.

loien~

que fa fun;ur. J-,es trois dues de Suede , Eric •

Valckmar

&

Blrger, eroient trop occupes

a

Ce

nuir~

~es

uns

301~

f!Utres pour epoufcr des querelles etran.

gcres ; ils fe firent mediateurs entre les deux frercs

~

E ric oublia les

~or~s

de

Chriflopbe ,

&

11.!,i

rendit li

Jiallande mfaidionale.

Cbrijlopbe

difparut une fecondc

fois, fe

retir~

en Pomeranie ,

&

forma contre fon

frere

une ligue de plufieµrs princes. La guerre s'alluma avant

meme d'etre declaree.

Chrifl~phe

feconde par fes

puif~

fans allies , entra dans le Danemarck

&

ravagea plus

pu moins Jes_

provinc~s'

a

proportion du zcle plus

0\1

moins afrif q4'elles 11voient temoigne pour fon

frerc~

Ce r1=belle impruc!ent oublioit q_µ'il pouvoit regner un

jour. E n traitant ainfi Jes Danois , ii juflifioit leurs

Ievoltes futures, puifqu'il leur .appreno1t que la fide•.

lite qu'ils i;onfervoient

a

leur fouverain eroit un cri-

111e

a

frs yeu". Les Scaniens elfuyerent plus de mauic

que le refte de la nation , parce qu'ils avoient mon–

tre plus .d

1

attacbement pour Eric.

Chriflophe

lai(fa aufli

en Fionie. des monumens de

fa

fureur

&

du

patrio~

.tifme de cttte

provin~e.

Les

ricbeff~s

renfermccs dans

la ville de Swendbourg devinrent la proie c\u foldat,

Ainfi

Cbrijiopbe

,

par un delire

inconcevable , _livroit

aux errangers Jes richeffes d'un pays fur lequel tl pre.

tendoit

r~gner.

11

regna en effet ,

&

la mort de

fan

.frere m1t le comble

a

fes vceux le t3 novembre

1319.

II

ne fut p<1s

reconnu fans ob!l:acle ; .

&

pou~ n~

-point parler de la ca.bale du due dt Slew1gh,

pret~n­

dant au trone,

&

de quelques autres chefs ,

h:

parn l=

plus confiderable qu'il y eut

con~re

Jui en D anemarck ,

etoit celui qu'il avoit forme lui-meme par routes.

!es

ho!l:ilites qu'il avoit commifes. Les Danots

femo1~nt

bien que c'eroit choifir pour maitre leu r plus grand en·

nemi ; mais ils prevoyoient auffi qu'en nc: le

c?uro~·

nant pas, ils alloient perpetuer une guerre qut av01t

deja ebranle l'erat jufques clans fes fondcmens. Its re·

r;:ureot done

Chriflopbe

comme le Beau le moins

fune~c

que le ciel pttt leur envoyer; mais en le recevant, 1ls

tacherent de lui lier Jes mains ,

&

Jui impoferent

les

loix les plus <lures. Par ce traite,

Jes

tcclefi~ftiques

rentroient dans

leur~

privileges ,

&

en

_obte~01en.t

de

nouveaux

1

on a!furoit

a

la nobleffe une hberte qui ref–

fembloit beaucoup

a

l'independance ; on augn:entoit

la

puiffance des grands par ae nouveaux .domaines; en–

fin , dans cette negociation on n'ol'.bha_ que .le

pe~ple qu'on lailfa dans l'oppreffion ou ti gem :.ffo1t.

Clm–

jlopbe ,

qui n'etoit point avare de

f~rmens, JUr~

d'ob:

ferver tous lt:s articles de ce traite. Mais la natton qui

ne s'oublioit pas elle-merne, prefenta auffi fes

rcmon~

trances par

la voix de> communes.

l...t:

nouveau rot

promit d'alleger

le

fardeau

de•

i~pots

,' ?e

ta.v~rifer

la circulation du corn1nun:e, de ve1ller a

I

adm101flra·

tion de la juftice , d'i:ncourager l'agricultme ;, ii pro•

mit enfin tO"' ce qu'un bon roi execute fans n en pro•

mettre.

JI.

ces condit'ions

Cbrijlopbt

fut proclarne

a

I~ die~te

de V ibourg, ainfi que fon

fi ls Eric ,

le

25

p nv1cr

1320 ;

mais

ils ne furent couronnes qu'au

r~tour

de

l 'arcbeveque de Lunuen qui eroit alle fe pla10dre au

Pape de ce qu'Eric Jui avoit ote l'ile de Bornholm.

Chrijlopbe

la Jui reftitua, pour mettre la

co.ur

de Rome

&

le clerae dans fos interers. La cerem

on1e

fe

fie fans

trouble,

~ais

non pas fans une inquietude fecrete do

la part des affi!l:ans.

Cbriflopbe

qui fentoit que fon affermilfernent fur

~e

trone , dependoit plus des grands

&

des

p~inc~s

vo;–

vns que du pcuple ' fc fortifia par deux putlfances

a.

liances, l'une avec Louis , margrave de Brandebourg,

fils de l'empereur Louis de Baviere; l'autre avec Ge·

rard, comte de Hol!l:ein.

II

donna Rugen ,

B.a.nh

'

Grimm

&

Loyzits

a

W iti!las, due de Pomeran!c;

~

Ro!l:och

a

H enri, prince de Meklenbourg ,

ii

qut Eric

Menved l'avoit engage · car Jes rois de D ancmarck •

lorfque leurs finances

n~

foffifoiept pas

~u21

pefoin

1

s_de

-

'ecat