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C I M
i;adavereufes,
&
les di!Touc
Ii
complettrn1ent , quc leur
divi fion ' porcee aum loin qu'i l dt poffible '
~es
fa1t
echapper aux fens.
Ell~s
fe condenfent
&
dev1ennent
fen fibles fi !'air e!t humide .
&
elles le font meme d'au–
tant plus, que
c~
fluide etant plus c;rnrge
~·eau ,
)'union de fes molecules avec celk s des emanations fe
fait plus difficilement.
L e volume de !'air influe egalement for le pcu de
dcnfite des vapcurs. C'e!t en cedant
a
la force attra–
ll:ive des molecules aeriennes
&
en fe logeant dans leurs
inter!tices que Jes corpufcules , exhales du fein de la
tem~ ,
forment ces vapeurs. Les molecules aeriennes
font-dies tres-nombreufes, eu egard aux corpufcules
expofes
a
leur aCl:ivite, elles fe ks partagent
&
Jes
divifcnt de forte que , repand us clans une ma!Te con–
fiderable, ccux-ci ne
~·uni!Tem
a
celles.Jaqu'un
a
un ,
&
ks vapeurs rarefiees a!TeCl:ent foiblement Jes fens.
L e contraire arrive , fi la ma!Tc aericn ne e!t mains vo.
Jumineufe . chaque molecule d'air e!t forcce
cle
fe char–
ger de plufieurs corpufi:ules cadavereux,
&
la denlite
des vapeurs e!t d'autant plus grande , q ue le volume
<l'air elt moindre.
Mais c'e!t dans les couches infe riemes que
fo
fait
d'abord cette union ,
&
la pefantem dts fub!tances q ui
penetrent ces couches , faifant continuellement obltacle
a leur elevation' leur difperlion dans un grand volu–
me d'air ne pcm avoir lieu qu'autant que Jes couches
fuperieures ou collaterales viendront fuccefiivement pren–
dre [a place des inferieures. Si !'air e!t lh gnant
&
im–
mobile , les couches inferieures feront
bi~nt6t
faturees
des corpufcules eJi;hales ,
&
les vapeurs qui rffu lteront
de cette dilfolulution, acquereront une den!ite confi–
derable.
Ce ne feroit pas a!Tez q ue !'air des couches inferieu–
res flit qudquefois
renouvelle, ii faudra encore que
l'agitation
d~
la malfe aerienne ' capabie de produire
cet effet , foit continudle, ou du moins tres-freq;iente.
Les vapeurs reunies
&
condenfees par la duree de
la ltagnation des couches inferieu res , ne feroient pas
affez promprement divifees par k mouvement momen–
tane qui leur feroi t communique ,
&
ces vapeurs ,
p oulfees alors en malfc , pourroient devenir d'autant
p lus pernicieufes , que ce mouvement frroit plus
fu–
bit
&
plus rapide.
Cet inconvenient fera cependant bien fouvent inevi–
t able, parce que l'humiditc , occafionnee par lcs pluit:s,
donnera nece!Tairement de la denfi te aux vapeu rs, en
s'oppofant
a
leur di!folution ; parce que la rarffadion,
caufee par la chakur , neceffitera cette denfite , en ren–
dant ]'air immobile
&
ftagnant ; parce qu'enfin la reu–
~ion
de ces differentes cauCes condenfera ces vapeurs.
A infi !'air des
cimctieres ,
par l'effet des pluies
&
de
la chaleur, ou par kur concours , deviendra fouvent
capable d'intecter ceux qui
le
refpireront , foit dans
le
lieu meme ' foit clans
le
voifinage, fuivant la dire–
Cl:ion
&
la vehemence des vents.
Enterrer profondement Jes cadavres
&
mettre e11-
tr'eux une diltance confiderable ; placer les
cimetieres
clans des endroits ou l'air foit le mains humide qu'il
ell:
poffible,
&
joui!Te d'une Iiba te qui puilfe favori–
{er le mQuvement de tou tes fes couches; voila done
Jes moyens d'empecher que Jes ecoulemens cadavereux
ne forment des vapeurs d'une den!i[e dangereufe '
&
q ue !'air dans Jes
cimetieres
ne foit j amais alfez infecte
pour ecre penicieux.
. M ais comme certe infection eft fou vent inevitable,
il faut encore que Jes
cimetie1·es
foient litues de
fa~on
que Jes vapeurs infectes qu'ils
fournilf~nt
ne puiflent
etre pon ees fur des lieux habitC::s, qu'ils en foient a!Tez
eloignes
pou~
qu'elles aient le tems d'etre dilfoures
avant d'y arri ver ,
&
que la nature des vents , capa–
bles de Jes charrier, favorife leur diflolurion.
A quelle profondeur faut-il enterrer ks mores?
OEei
erpace doit-on 2f1igner
a
chaque fepulture? La folu–
tion
de
ces problcmes e!t encore nece!Taire pour pou–
voir determiner ks conditions que doic avoir un
cime-_
CI M
tim
,
afin que la defl:ruClion des morts ne nuife
pa~
aux vivans.
Ii
e!t impoffible de .calculer !'action des couches ter–
reufes fu r !es ecoultmens cadavereux '
&
la refraction
des rayons que fermnont ces ccoulemens en
fort~nt
de
tcrre. H eureufement que !'exactitude mathcmatique n'e!t
point necelfaire en cette occafion ,
&
qu'on peut
fe
per.
mettre des fuppofi tions , pourv u que !es obfervations
Jes autorifent.
O r , il elt con!tant q ue Jes couches terreufes fubti.
lifent les emanations'
&
que cel!es - ci font d'autant
mains denies ' que !es autres font plus epai!Tes
&
plui;
compatl:es. L'expfrience a demonrre
qu'un~
couche de
terrein d'un pied
&
meme de deux pieds d'epailfeur, laif.
foit aux emanations alfez de denfite pour fe rendre fen.
Ii
bles par leur fetidite.
II
eft egalement con!tant qu'en traverfant· un milie11
denfe ,
le
rayons de maticre, qu'ellc qu'elle foit, s'ap•
prochent de la perpendicl!!aire;
&
qu'en pa!Tant d'un
milieu denfe dans un qui l'e!t mains' ils s'en eloignenc
d'amant plus que
la difference des denfites
ell:
plu1
confiderable.
II fuit de-la
:
premierement , qu'il faut au moiM
recouvrir Jes cadavres de trois ou quatre pieds de ter–
re '
&
meme de beaucoup plus '
fi la nature du fol
le
permet, pour dimi nuer autanr qu'il elt pollible la
denf1re des ecoulemens cadavereux.
Secondement , que
fi
en traverfant la couche rerreufe',
Jes rayons d'ecoulemens , partis des differens points du
cadavre fe rapprochent de la perpendiculaire , de maniere
a
devenir prefque paralleles entr'eux au fortir de la ter–
re , lorfque cette couche a quatre pieds d'epailfeur ,
ils s'en cloignent dans l'air
a
raifon du peu de den–
fite relative de cc milieu,
&
di11ergent de fa\:on que
!'on peut, fans crainte d'exagerdtion ,
fuppofrr 9 ue
la lignc ' tiree du fommet du raron fur le
t~rrem
'
tomberoic aJors
a
trois
OU
quatre pieds ; qu'ainfi
Jes
ecoulemens des cadavres , qui ne feroient diftans que
de deux ' trois' quatre' meme de fix
&
fepr pieds .
fe confondroient Jes uns avec les autres. Q_ue pour pre–
venir Jes inconveniens qui refu!teroient de ce melange ,
il
faudro:c mettre entre chaque cadavre , un inter11ale de
fepr
a
huir pieds ,
&
confacrer
a
la fep_ultu;e de .cha–
cun d'eux un efpace de terrein propom onne. M ais Jes
emanations qui fe feront des pieds
&
de la
t~te
ernnt
beaucoup moins confiderables q ue Jes autres , 1_1
ne fe–
ra pas necelfaire que l'intervale foi t par-to_ut. egal '
&
!'on pourra le reduire
a
la moitie pour ies cotes de
la tete
&
des pieds.
D es-lors en donnant
a
chaque cadavre fix pied.s de
longueur
&
deux pieds
&
drn1i de largeur
&
y
a1ou:
cant deux pieds du cote de la tete
&
aurant du cote
des pieds' en ajoucanr pareillement a leur brgeur qua:
rrt pieds de chaque cote , on aura un efpace quarre
de d1x pieds d'une face ,
&
de dix pieds
&
demi de
l'autre , done la furface fera de cent
ipq, eieds quar–
rcs. R eduire certe fu rface
a
la mo1tie , . ce feroit pro–
bablernent fai re une redutlion trap
forte : mais , en
s'y
a!treignant pour reparcr autant qu'il fora poffib[e
l'erreur
OU
pourroit expofer une evaluation trap forte
de la divergence des rayons d'ecoulemens , il re!tera
pour certain que !'on doit evaluer au moins
11
um: fur–
face de cinquante- dcux pieds
&
demi quarres , le ter–
rein neceffa ire pour la fepulture de chaq ue cadavre.
Cela pofe, quelle doit ecre l'ett ndue du
cimeticre.?
L a reponfe a cerre
qt~efbon
fortira des remarques
a
fai–
re fu r le nombre dts mores , qu'annee commune on
fera dans le cas d'y depofer ,
&
fur le terns que <lure
la de!truCl:ion compleue des cadavres.
Si les emanations cadavereufes font capables de pro–
duire Jes plus funeftes effi;rs , en
per~ant
en detail
une Couche de terrein de trois
a
quatr~
pieds d'epaif–
feur , elles
le feroient beaucoup plus encore ,
fi , en
ouvrant la terre avanr qu'elles n'cu!Tent
ere'
epuifees
~
on les .expofoit
a
for<ir en maffc. Le malheur arriv_e
a
Montpcllicr en
i
744
a
l'ouverrnre d'un caveau
fe: