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406

C I M

i;adavereufes,

&

les di!Touc

Ii

complettrn1ent , quc leur

divi fion ' porcee aum loin qu'i l dt poffible '

~es

fa1t

echapper aux fens.

Ell~s

fe condenfent

&

dev1ennent

fen fibles fi !'air e!t humide .

&

elles le font meme d'au–

tant plus, que

c~

fluide etant plus c;rnrge

~·eau ,

)'union de fes molecules avec celk s des emanations fe

fait plus difficilement.

L e volume de !'air influe egalement for le pcu de

dcnfite des vapcurs. C'e!t en cedant

a

la force attra–

ll:ive des molecules aeriennes

&

en fe logeant dans leurs

inter!tices que Jes corpufcules , exhales du fein de la

tem~ ,

forment ces vapeurs. Les molecules aeriennes

font-dies tres-nombreufes, eu egard aux corpufcules

expofes

a

leur aCl:ivite, elles fe ks partagent

&

Jes

divifcnt de forte que , repand us clans une ma!Te con–

fiderable, ccux-ci ne

~·uni!Tem

a

celles.Ja

qu'un

a

un ,

&

ks vapeurs rarefiees a!TeCl:ent foiblement Jes fens.

L e contraire arrive , fi la ma!Tc aericn ne e!t mains vo.

Jumineufe . chaque molecule d'air e!t forcce

cle

fe char–

ger de plufieurs corpufi:ules cadavereux,

&

la denlite

des vapeurs e!t d'autant plus grande , q ue le volume

<l'air elt moindre.

Mais c'e!t dans les couches infe riemes que

fo

fait

d'abord cette union ,

&

la pefantem dts fub!tances q ui

penetrent ces couches , faifant continuellement obltacle

a leur elevation' leur difperlion dans un grand volu–

me d'air ne pcm avoir lieu qu'autant que Jes couches

fuperieures ou collaterales viendront fuccefiivement pren–

dre [a place des inferieures. Si !'air e!t lh gnant

&

im–

mobile , les couches inferieures feront

bi~nt6t

faturees

des corpufcules eJi;hales ,

&

les vapeurs qui rffu lteront

de cette dilfolulution, acquereront une den!ite confi–

derable.

Ce ne feroit pas a!Tez q ue !'air des couches inferieu–

res flit qudquefois

renouvelle, ii faudra encore que

l'agitation

d~

la malfe aerienne ' capabie de produire

cet effet , foit continudle, ou du moins tres-freq;iente.

Les vapeurs reunies

&

condenfees par la duree de

la ltagnation des couches inferieu res , ne feroient pas

affez promprement divifees par k mouvement momen–

tane qui leur feroi t communique ,

&

ces vapeurs ,

p oulfees alors en malfc , pourroient devenir d'autant

p lus pernicieufes , que ce mouvement frroit plus

fu–

bit

&

plus rapide.

Cet inconvenient fera cependant bien fouvent inevi–

t able, parce que l'humiditc , occafionnee par lcs pluit:s,

donnera nece!Tairement de la denfi te aux vapeu rs, en

s'oppofant

a

leur di!folution ; parce que la rarffadion,

caufee par la chakur , neceffitera cette denfite , en ren–

dant ]'air immobile

&

ftagnant ; parce qu'enfin la reu–

~ion

de ces differentes cauCes condenfera ces vapeurs.

A infi !'air des

cimctieres ,

par l'effet des pluies

&

de

la chaleur, ou par kur concours , deviendra fouvent

capable d'intecter ceux qui

le

refpireront , foit dans

le

lieu meme ' foit clans

le

voifinage, fuivant la dire–

Cl:ion

&

la vehemence des vents.

Enterrer profondement Jes cadavres

&

mettre e11-

tr'eux une diltance confiderable ; placer les

cimetieres

clans des endroits ou l'air foit le mains humide qu'il

ell:

poffible,

&

joui!Te d'une Iiba te qui puilfe favori–

{er le mQuvement de tou tes fes couches; voila done

Jes moyens d'empecher que Jes ecoulemens cadavereux

ne forment des vapeurs d'une den!i[e dangereufe '

&

q ue !'air dans Jes

cimetieres

ne foit j amais alfez infecte

pour ecre penicieux.

. M ais comme certe infection eft fou vent inevitable,

il faut encore que Jes

cimetie1·es

foient litues de

fa~on

que Jes vapeurs infectes qu'ils

fournilf~nt

ne puiflent

etre pon ees fur des lieux habitC::s, qu'ils en foient a!Tez

eloignes

pou~

qu'elles aient le tems d'etre dilfoures

avant d'y arri ver ,

&

que la nature des vents , capa–

bles de Jes charrier, favorife leur diflolurion.

A quelle profondeur faut-il enterrer ks mores?

OEei

erpace doit-on 2f1igner

a

chaque fepulture? La folu–

tion

de

ces problcmes e!t encore nece!Taire pour pou–

voir determiner ks conditions que doic avoir un

cime-_

CI M

tim

,

afin que la defl:ruClion des morts ne nuife

pa~

aux vivans.

Ii

e!t impoffible de .calculer !'action des couches ter–

reufes fu r !es ecoultmens cadavereux '

&

la refraction

des rayons que fermnont ces ccoulemens en

fort~nt

de

tcrre. H eureufement que !'exactitude mathcmatique n'e!t

point necelfaire en cette occafion ,

&

qu'on peut

fe

per.

mettre des fuppofi tions , pourv u que !es obfervations

Jes autorifent.

O r , il elt con!tant q ue Jes couches terreufes fubti.

lifent les emanations'

&

que cel!es - ci font d'autant

mains denies ' que !es autres font plus epai!Tes

&

plui;

compatl:es. L'expfrience a demonrre

qu'un~

couche de

terrein d'un pied

&

meme de deux pieds d'epailfeur, laif.

foit aux emanations alfez de denfite pour fe rendre fen.

Ii

bles par leur fetidite.

II

eft egalement con!tant qu'en traverfant· un milie11

denfe ,

le

rayons de maticre, qu'ellc qu'elle foit, s'ap•

prochent de la perpendicl!!aire;

&

qu'en pa!Tant d'un

milieu denfe dans un qui l'e!t mains' ils s'en eloignenc

d'amant plus que

la difference des denfites

ell:

plu1

confiderable.

II fuit de-la

:

premierement , qu'il faut au moiM

recouvrir Jes cadavres de trois ou quatre pieds de ter–

re '

&

meme de beaucoup plus '

fi la nature du fol

le

permet, pour dimi nuer autanr qu'il elt pollible la

denf1re des ecoulemens cadavereux.

Secondement , que

fi

en traverfant la couche rerreufe',

Jes rayons d'ecoulemens , partis des differens points du

cadavre fe rapprochent de la perpendiculaire , de maniere

a

devenir prefque paralleles entr'eux au fortir de la ter–

re , lorfque cette couche a quatre pieds d'epailfeur ,

ils s'en cloignent dans l'air

a

raifon du peu de den–

fite relative de cc milieu,

&

di11ergent de fa\:on que

!'on peut, fans crainte d'exagerdtion ,

fuppofrr 9 ue

la lignc ' tiree du fommet du raron fur le

t~rrem

'

tomberoic aJors

a

trois

OU

quatre pieds ; qu'ainfi

Jes

ecoulemens des cadavres , qui ne feroient diftans que

de deux ' trois' quatre' meme de fix

&

fepr pieds .

fe confondroient Jes uns avec les autres. Q_ue pour pre–

venir Jes inconveniens qui refu!teroient de ce melange ,

il

faudro:c mettre entre chaque cadavre , un inter11ale de

fepr

a

huir pieds ,

&

confacrer

a

la fep_ultu;e de .cha–

cun d'eux un efpace de terrein propom onne. M ais Jes

emanations qui fe feront des pieds

&

de la

t~te

ernnt

beaucoup moins confiderables q ue Jes autres , 1_1

ne fe–

ra pas necelfaire que l'intervale foi t par-to_ut. egal '

&

!'on pourra le reduire

a

la moitie pour ies cotes de

la tete

&

des pieds.

D es-lors en donnant

a

chaque cadavre fix pied.s de

longueur

&

deux pieds

&

drn1i de largeur

&

y

a1ou:

cant deux pieds du cote de la tete

&

aurant du cote

des pieds' en ajoucanr pareillement a leur brgeur qua:

rrt pieds de chaque cote , on aura un efpace quarre

de d1x pieds d'une face ,

&

de dix pieds

&

demi de

l'autre , done la furface fera de cent

ipq, eieds quar–

rcs. R eduire certe fu rface

a

la mo1tie , . ce feroit pro–

bablernent fai re une redutlion trap

forte : mais , en

s'y

a!treignant pour reparcr autant qu'il fora poffib[e

l'erreur

OU

pourroit expofer une evaluation trap forte

de la divergence des rayons d'ecoulemens , il re!tera

pour certain que !'on doit evaluer au moins

11

um: fur–

face de cinquante- dcux pieds

&

demi quarres , le ter–

rein neceffa ire pour la fepulture de chaq ue cadavre.

Cela pofe, quelle doit ecre l'ett ndue du

cimeticre.?

L a reponfe a cerre

qt~efbon

fortira des remarques

a

fai–

re fu r le nombre dts mores , qu'annee commune on

fera dans le cas d'y depofer ,

&

fur le terns que <lure

la de!truCl:ion compleue des cadavres.

Si les emanations cadavereufes font capables de pro–

duire Jes plus funeftes effi;rs , en

per~ant

en detail

une Couche de terrein de trois

a

quatr~

pieds d'epaif–

feur , elles

le feroient beaucoup plus encore ,

fi , en

ouvrant la terre avanr qu'elles n'cu!Tent

ere'

epuifees

~

on les .expofoit

a

for<ir en maffc. Le malheur arriv_e

a

Montpcllicr en

i

744

a

l'ouverrnre d'un caveau

fe: