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CI M

pulcral de l'eglife de Notre-Dame,

&

raconte pai'

M.

Hagueoot, profolfour tn medtciae de l'univerlite

de cctte ville

(a);

la mort recente du fo(foyeur, qui

dans

It

dmeliere

de Montmorenci

1

au rapport de

M .

Cocce , prt!tre de l'Oratoire. a ete caufte le mois de

janvier dernia par la vapeur qni fortit d'un cadavn:

iohurne depuis treize mois ,

&

pres duquel il ouvroit

une nouvelle

foffo

(

b },

Cont dts faits q!1i rendent le

dangtr crop fenlible pour ne pas engager

a

prendre

a

cc

fujet Jes plus grandes precautions.

. M.

Petit, dockur regent de la facu.l te de rnedeci.

ne de Paris,

&

anatorniae

m'a

af'.fore qu'syaot ete fou–

vent dans le cas d'enfouir clans fun jardin des depouil–

les des cadavres qui avoient fer vi

~

fes diO.eCl:ions, iL

avoit reconnu que ces. parties animales n'e1oient de–

truites qu'au bout de trnis ou qnatre ans.

M.

Cotte ,

q.ue

j'ai cite plus baut,. m'ecrivoit que depuis fept ans,.

qµ'i

l ea cliarge·

a

Mootruoreoci des fooC1:ions pa(\ora–

les, ii a fair conaamment la

roeme

remarque. Ce n'efl:

dooc qu'apres quatre ans qu'on peut rouvrir fans. in–

quietude de nouvelles fo!frs,.

&

pour qu'un

cimetiere•

foit le moins dangereux qlt'il eft po!Iible, ii faut done

qu'il ait quatre fois. autant d'etendue qu'en exigeroit

le nombre des mores annee commune ;

&

comme il

ell

neceffaire de confacrer

a

l'inlmmation de chacuo d'eux_

un efpace de cinquante-deux pieds.

&

demi. quatres,.

il faudroit pour quarante cadavres. un. terrein qui eut

deux mille cent pieds quarres de furface

~

mais. , eu,

egard

a

la neceffit& de reaei:- qu.atre ans fans. ou.vrir–

les memes fofies • un

cimiliere.

cteaine pour la de!Terte–

d'une paroiffc: for la"quellci annee commune it mouroit

quarante perfonnes, doit avoir h.uit

a

dix mille pieds.

quarres de fmface , mais jamais moios de liuit mille

quatre cens.

.

Des qu'il

ea

done evident que les

cimelzeres:

pour–

roient devenir des foyers. d'une putridii:e dangereufe,.

fi

leur etendue n'etoit pas propordonnee au nombre

des cadavres q u'on

y

enterreroir,

&

a

la d.uree de leur

dearuCl:ion , ft

Id

morts n'y etoient pas enfo uis de

quatre picds au rrioins , fL l'hurnidire s'y oppof< it

a

la:

di(folutioo des ecoulemens cadavereux,

fi.

l'air ne s'y

reoouvclloit pas avec facilite ,

&

Ii

les vapeurs , for–

mees par

le

melange de ces ecoukmens clans !'air, pou–

voient ecre portees. en mafie fu r des

li~ux

habices , ii

faut qu'on rngarde comrue

Ul"l

devoir- indifpenfable d'o–

bliger !es foffoyeurs

a

donner aux

folfe~

au moins qua–

tre pieds de profoodeu.r

"a

fouler la cerre avec !es pieds

pour la rendre compaC1:e,

&

a

he ja!pais rouv.tir des

fofies ancienoes avant quatre ans.

II

faut que le-

ter–

rein deftine pour !es fcpultures ,, 11it beaucoup de pro–

fondeur, qu'il ne foit point humide, que fon etendue

folt

prnpottionnee au uombre- des. mores ,.

&

quatre

fois plus g.rande que ne l'ex.ige l'l:[pace or.dinaire pour·

}'inhumatioru de chaque cadavre·; que· tous. les vents,.

mais fur-tout ceux du, bord

&

de l'eft

y

abordem avec

facilite, qu.'aucua arbro ne s'y op9ofe alt ieu. de l'air ,

que les murs , done on l'entoure

1,

n'aieot q_ue tres-peu1

d'elcvation ,

&

que les-

cimi!ieres

Ioient toujours hors.

des lieux habites

&

litues au, 11ord

&

a

l'eft. parce–

que ces vents, ordinairement fed.

&

froids,.

&

pnroi[~

fant fouflkt de bas en. haut, elel'ent les vapeut

&

les.

difperfcnt, candis que ceDic rlu

Cud

&

de

Voudl:,

pref–

que tofljours humides

&

c.bauds,. !es rabai!fcnt, s'op–

pofent

a

leer dtffolution.

&

a

kur difperflon •·

&

peu–

vent !es poner en maffe fur k s lieu" voifins.

La

fituacion. des-

cimitieres.

hors des villes

a

cte de·

tout terns, chez Jes. peuplcs polices , un· effet de leu r

att«ntion

a

ecartet tout ce- qui pouvoit: alterer la fan–

tc

rles hommes. Les Grecs

&

ks. Romains. en a.voient

(a

)

Le

mcmoi~e

dans

laqucl

M. Haguenot

configne-cct

~v~_nc~nent

, a

e1e lu

dans

une fCance publique

de. la

fociete

lmeraire de Mompellicr • fe

2

3.

D ecembre 1746 ,

&

impri-

me

CD

1747 chez.

Martel.

~

(

b)

Voycz. lcs

Obfn--uotib1is

phyjiljller

de

M. l'abbt

Rozier'>

:innc!e

1773,

val. I,

p.

10

9 .

CI M

407

fait une Joi eiiprelre ;

&

cette loi , fouvent renouvel–

lee par les empereurs, meme du bas empire , fut long–

tems fuivie par !es chretieos. Us portoient le refpeft

pour cette loi jufqu'a ne pas perrnettre qu'on coo-·

Qruisft des egli[es clans les endroits oil des mores avoient

ere encerres; on peut voir

a

ce fujet les

Lmres

de fai nt

Gregoire

&

la

Co!ietl.ion

des conciles

par

les peres Lab–

be

&

H ardouih. Ce ne fut que clans le commence–

ment du

1

v•. fiecle que l'ufage d'enterrer tlans les 1•il–

Jes

cornrnen~a

a

s'introduire,

&

ft

cet abus s'Cla telh.:–

ment multiplie, qu'il ell: devenu prefqu'tioiverfd, qu'oo

s'ell: meme oub!ie jufqu'a profaner les temples' j ufqu'i '

fouillcr le fanC1:uaire par- des fepulcures , ii faut elpe-·

rer que !es eris de l'humanice , qui de toutes parts

s'elevent cootre cet abus , le- feront ceff r,

&

que de-=>

venus pllis fehfibks au ,bohlieur de la f<!cicce qu'a de

vains honneurs que

la

raifon reprouve, nous verrons.

cefier l'ufage d'rnterrer clans les cglifes

&

dans les vil–

les,

&

fotrrier des

ci~zitieres

d

'ap.rC

:s.

les

vues que l'o1l

vient d'expofer.

(MM.

)

"' CIMME'RfENS,(Giogr.

anc.)

Homere die qn'Ulyf–

fe alla au pays des

Cimmfriens.

~H

e(t ce pays

?

Un.

favarlt Anglois , George Carleton, pretel)d qm: par ks.

pays des

CimmEr.iens

,

ii faut eotendre

l'

Angleterre : pour

le ptouver

>

ll

etablit ces trois. principes;.

l

~.

que les.

Scytlfes v.enanr d"Afte

>

cha1Ierent !es.

Cirmniriens ,

OL1.

Cimb.res. de leurs pays,.

&

qu'il

y

eo em qui pafle–

ren.t en.

An.gleter.re

;

z.

0 •

que ces peupks etoient fort

adonnes

a

la magie;

3.

0

que Pline

&

GHar one d1t que

les anciens Bretons avoient k s nW.nes intlinacions. Ce–

la

etant. Homere qui- avoit defft in. de. conduire

fon

heros daos les enfers, ne pou.voit rien inventer de plus.

a

propos que- de:

le faire aller chez ces peuples. qui,_

par kur

arc

magique , pouvoien.t lui fourn1r les moyens

de faire ce voyage

~

!es avis que Circe _dunne

a

Ulylfe!'

font tres-proprrs

a

confir.mer- cette conJeC1:ure; elle

hll

die qu'il

fauc

qu'il voy.age fur l'Oceap ,

&

qu'il fe

frr ve dtt vent non1ffie

Boeias ,

c'ea-a-dire,

a

peu pres

de celui que· nous. nommons

nord

eft,

&

qu.i

e(l:

tout

propre pour vog,uer- de l'lta.lie 1•ers le detroit de

~il:

btaltar. Homere dit en[uite qu'Ulyffe ayAnt nav1gue

fur !'Ocean occidental, ii arriva

a

nhe ville des Cim–

bres. habicee par· des anciens pcuples,

&

rnu~erce

d_e

perpetuel~.

nuages, fans que !es rayon!<

dl\

fuleil

y.

pe–

netrent Jarnais : ii s'ngit de favoir qui. il taut entenr.lre

par ces, peu.ples.

11 dl

vrai que les Cjmpres (e

fon~

etablis en plufo:urs endroits de !'Europe ; mals on n¢–

peut e

nrenrlre ni ceux d' Efpagne, ni ceux des Gauks,i

par.ce

qu.,. pour aller d.'.Eta.lie en.Erp.-igoe ou clans les

G.~u­

les ,, ii nfelbpas

nec~fiaire-

d'enuer ,clans,

l'Oc~an

: on.

dirm peut-ecre, qu:on pellt: em:endre par ces Cimhrts ..

ceox qui. fe font etablis dilllS

quelqu.es

. endroits d'Al–

l<!magne: mais qu:dle apparenc

e·qu.'Ulyf

f.,. venant cl'lta–

Lie, ait pafie dennt.. !es iles Britanniques,. pour aUet·

en: AJleffiagae, fi'ios s'y arreter , puifql,l'il poUl'Oit y

trou.ver

ee

qu'il clierchoit ;.

d~aiHeurs

ii y a da,ns H o–

rhere deux circoo!l!antes, qui felnblent prau.vcr q_ue par

!cs

Ci'.mbres dont ii parle, ii fout entcndre ceux qui.

s.'etablirent en Angletterre.

i

0 •

ll

e(l:

dit que. ces peu,.

pJes h.abitoient

a. (

*

).

l'exrreraite de

!'Ocean.~

_ce

qu~

ce. poere

dj~

par rapport au Jjeu d'ou etoit pam Ulyl–

fe-,.

&

qui convient tort bien

a

la fttuacion de l'An–

gleterre;

2°.

en fecand lieu. H omere dit que

ce~

peu–

ples font coul'erts de perpetuels nuages , ce qUL

_co~vient encore parfaitemenc

a

l'

Angleterre qui ne

JOU!~

que de cri:s-pc:u de jours clairs

&

fereins : c'e!l: de:

la

que le £avant dont nous pr..rlons, cro_it qu'efl

~enu.

le

proverbe ,

tmebrte. Cimmer&e

,

pour dire.

de~

renebre!I.

epaiffes: EuClathe qui accufe Homere de s'ecre.trom–

pe·

en.

pla~ant

!es

Cimmuiens

a

l'Ckcident , au l1el;I de

les ptacer vers

le

Nord

fe

trompe lui-meme ,

&

Juge

des- cliufes du rems d'Homere, parce q_ui ct6it

de

fon

terns.