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que privee de (o\idite , aura un
gra~d.
avantagc pour
devenir blanche en peu de terns : ma1s 11
~
a des
bla~chiffeurs qui veuknt que \es
~ub~ns n~
fo1ent que. me–
diocrern ent minces, fans quo1, d1fent-ils, le foltil les
attendrit
&
ils monent ; enfi n Jes
cirn
alliees doivent
etre rubannces,
&
con!lamment plus epailfes que ks
autrc:s.
L a cuve , en coolant continuellement pendant envi·
ron une heure
&
dernie, peut fo urnir un millier de
cire.
~and
on travai\le une
cit·e
alliee de beaucoup de
fu if , qui par confequent n'ayant point de corps , fur–
nage en forme de fon groffier, au lieu de:
It:
mettre
en rubans, on la ramalfe avec une pelle pt rcee de plu–
fieurs trous , ou avec une fourche dont ks branches
font garnies d'olier; quelquefois rnerne on ell: oblige
de
fe
frrvi r d'un tamis.
L es rubans de
cire
enleves avec dexterite au moyen
d'unt: fourche pan iculiere ,
&
depofes dans une man–
ne ,
font auffi-tot portes fur la toile , qui ell: tc:ndue for
un chaffis fol ide,
&
garnie d'une bordure haute , bien
alfujenie , ainft qu'elle , afin que le vent ne derange
rien.
II
ell: important que cette toik foit abriree des
vents du fud
&
de l'oueft , par quelque batiment e\eve ,
OU
par des arbres. On etend les rubans le plus egalement
qu'1 l ell poffible. L a
cire
re!le ainfi expofee a !'air plus ou
mains de jours , fo ivant
fa
qualite ,
&
felon
le
terns qu'il
fair. Au bout de douze, quinze, vingt jours ,
OU
me–
me davantage,
a
proportion que le foleil a paru
&
que
la
cir6
a de difpofnion
a
blanchir, on retourne Jes rubans
fens-delfus-delfous , afin que le peu <le coukurjaune qui
y
re!l:e, fe
trouve
~x pofec:
a
!'action de !'air '
&
que
ces endroits blanchiff<nt comrne !es autres,
~elques
jours apres on les remue avec la fourchc; ; on exami–
ne bien s'il y a encore du iaune , afin de
le
m<ttre
en .deffus ,
&
on )es lailfe trois
OU
quatre jours
a
\'air,
ayant !'attention de !es remuer plu(ieurs fois clans l'in–
tervalk s'i\ fait tres-chaud, pour ernpecher que la
cire
ne fe gaze ou s'egaye, c'e!l:-3.-dire , s'echauffe , 5'ap–
platilfe ,
&
que !es rubans ne forment des moues en
f<:
co\lant les uns aux autres, Au rell:e, on ne peut
rien indiquer de fixe fur la duree de chacune de ces
operations , elle doit varier felon les circonfhnces. L a
feule regle generate ell: de retourner
&
regaler , c'eft–
a-dire , remuer pills tot ou plus tard, fuivant le de–
gre de blancheur que la
cire
acqlliert. Tolls ces re–
muemens
&
regalemens
(e
font clans
le
haut du jour'
afin que les rll bans ne
fe
rompent point.
Pour ce qui ell des
cires
aUiees de fuif, on ell: obli–
ge
de les arrofer fouvent fur Jes toiles , afin de Jes
empecher dt: fondre :
&
on !es retourne
&
regale
a
la
fralcheur du rnatin., avant que la rofee foit diflipee.
~and
on ell: content du premier degre de blan–
cheur, on porte la
cire
au magafin pour la mc:ttre en
gros tas , comme l'on arnoacelle du
fable.
E lle de–
meure un mois ou fix femaines en cet ecat, ou elle
ferrncnte,
&
forme une maffe afkz folide pour qu'on
foit oblige de re fervir de pioche quand on veu r la
retirer. Cette fermentation la difpofe a pren<lre un plus
beau blanc dans le regrclage , que fi on la regreloic
au fortir de la toile.
En Provence,
&
particulierement
a
Marfeille , on
ne blanchit pas
la
cire
fo r des toiles, mais fo r des
banquettes de brique . qui ont la meme forme que les
b:l.tis de charpente ci-delfus , qui foutiennent
I~
toiles.
Pour eviter que la brique echauffee ne fafie fond re la
cire ,
on l'arro(e fouvent;
&
ces banquettes ayanr une
pente douce '
&
etant trouees par un bollt' l'eau n'y
lejourne qu'autant qu'il faut pour rafraich ir.
~tl
ques-uns
mem~
etabliffent
Ull
petit
filet d'eau qu i,
traverfant cont1nuellement la longueur des banquettes ,
y
forme une nappe [res-mince. On couvre ces
ares
avec des filers , afin qu'ellcs foient
a
l'abri des coups
de vent.
O n pourroit, avec les memes prcicautions pour ra–
fraichir,
fo
fervir de tables de pierre. Ces ouvraaes ·
folides obvient
a
la
neccfTJte de renouveller frcqu
·mm~nc
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ks toiles ; ce qui ell une depenfe conf1deFab\e.
Le regrelage ell: .une repetition des procedes ci.def–
fu!, pour donner
a
cette
cire
une nouvelle ftuidite
la faire depofer , la greler ,
&c.
'
/'_ cettc fois , on commence par mettre l'eau clans
la chaudiere ; puis on allume le feu ; on y jette la
1irt
peu-3-peu ,
&
comme en fau polldrant, pendant qu'un
ouvrier braffo fans celfe. Quand la chaudit re ell: plei–
ne,
&
la
cire
a
demi-fondue reduite en une efpece
de bouillie , on augmente un peu
le
feu,
&
on con–
tinue de bralfer, jufqu'a ce qu'erant entieremrnt liqui–
de , elle puilfc pafier dans la cuve
&
y
depofrr. Dans
quelques manufactures , avant de cou\er, on met dans
la chaudiere foit
e l'alun, foit du crill:al mineral ,
foit de la creme de tartre' qui parok convenir davan–
tage que k s autres (els , pour q,1e la
cire (e
clarifie
mieux: quatre onces de creme de tartrc fuffiJcnt fur
un quintal de mariere;
&
ces (ds ne doivent pas etre
regardes comme des
fophiilications. On gouverne la
cire
clans la cuve coihme la premiere fois ; on l'y lailfe
cependant mains long-rems. Puis on obferve cc qui a
ece dit ci-delfus pour la mettre en rubans • !'arran–
ger
&
gouverner fur Jes toiles ,
&
la remettn: encore
en tas dans le magafin.
A
pres quoi on lui donne une troifieme fonte , de
la meme maniere que la precedence.
~elq ues
blan–
chilfeurs y ajourent alors trois
a
quatre pinres de lait
fur un millier de
cire:
ce qui occafionne clans la cu–
ve un depot ou dechec plus confiderable d'environ
deux livres par cent de
cire ,
que lorfqu'on n'en
met
pas ; rnais ii paroic que la
cire
en ell: mieux puri fiee; ainfi
on ne peut rc:garder cecte autre pratiq0e comme .une
fophi!lication. Pendant que le depot
k
forme, on em–
plit d'eau la baignoire ; on y met les planches
a
pains
Oll
a
mauler , de!l:inees
a
mettre la
cire
C'.O
pd ttS pains:
enfuite on !es arrange tomes mouillfrs fo r des
ch~lfis
ou pieds de table ,
&
on etabli[ fous la cannellc de
la cuve une pa!IOire , a travers laquelle la
cire
tom.–
be , foit dans les eculons • foir clans un. coffre de cui–
vre quarre long , dont k s cotes. font garnis
de
cendre
chaude fur la longueur. Lorfqu'il y
a
dan ce colfre
une certaioe quantite de
cire ,
on .en ou.vre le robinet
pour emplir des vailfeaux
a
bee, nomme
ic11lons .
dont la formt: varie,
&
que l'on va fur le champ
vuider dans Jes moules. On releve ces moulc:s
a
me–
fore que la
cire
y
dl
congelee ,
&
on !es met dans
une baignuire pleine d'eau , ou ks pains
(e
decachenr
d'eux-memes & fo rnagent , & on Jes enleve avec un
tamis fonce de ficelle , pour k s porter fu r les toiles.
l ls y derneurent expofes
a
l'ai r , ranges
!es
uns
~
co–
tes des 3\ltres , pendant trois
Oll
quatre jours ,
OU
me–
me davanrage , felon que le
terns ell lerein ou cou–
vert ; apres quoi on
a
fain de les enlever bien feche–
ment ,
&
Jes fcrrer dans des armoires , ou d<1,ns des
tonneaux garnis de papier, afin d'empecher les ord ures
de s'attacher
a
la
cire ,
&
la garantir du concac1 de
)'air qui la jauniroit.
E lle efr alors parfaitement clarifiee
&
blanche. Cc
font ces pains que !es ciriers refondent pour faire de
la bougie , des cierges ,
&c.
lloJ•ez
Boucrn
&
C1irn–
G ES ,
Diflionnaire raifonni des
Sciences ,
&c.
f/oyez'. y
auffi
les
pla11cbes
qui concernent
le
blanchimml des cfres
&
I'
art du
Cirie1·.
(
t )
*
Ujlen)iles nice[faires pour la purification
&
le blan–
cbijjement
de la
cire. O n ne trouve dans les
planches
du
Dia. raif. des Sciences ,
&c. que quelques-uns de ces
u!l:enfi lcs :
fa
voir .
L a chaudiere de cuivre
a
fondre la
cire , ./1
A A ,
( pl.
I. )
L a cuve ou gueulebee, qui ell: une futaille enfon–
ciie
feulement par le bout. d'en-bas
B
&
C, avec
fa
canelle de bois
K
&
fa
laocette 6.
L'entonnoir de cuivre erame ,
fig. 5
,. 11° . 2 ,
&
le
pot aum de cuivre ecame ,
.PK·
s-,
11°.
3 , (
pl.
JI.
J
La fparn le nomrnee
palqn
pou r bra!fer la
cire
p:n–
danr qu'ellc fond dans Jc:s chaudie[eS ,
jig.
4 ,
meme
pla11cbe.