CHI
mini(he ; qui ne fongeoit qu'a egarer
(a
jeunel!e. lui
fit croirc qu'il eroit indigne d'un roi de France de
dcfccndre dans Jes details du gouverncment ; q ue fon
fang etoit crop precieux' pour qu'il dlit s'cxpofor au
danger des guerres ;
&
qu'enfin' ii etoit dangereux de
paroltre trop fouvent en public, que l'on s'expofoit
a
dimin·Jcr la veneration du peuple
&
des grands. Ces
]itches confeils , plus conformes au genie des Aliati–
ques, qu'a celui des Europfrns ,
fure.ntadoptes par
u n prince fans experience ,
&
done
le
cccur crop
fa–
cile ctoit fufceptible de toutes !es
impreffions.
II
ne
faut done pas s'etonner , dit un moderne, que
Chil–
debert
air vecu, fans avoir fculemcnt pcnfe qu'il dut
agir ni qu'il dut faire autre chofe , que de
(e
mon–
trer le premier jour de mars aux grands feigneurs ,
pour en recevoir des prffens accoutumes. Tel fut l'u–
fage con!lant fous la premiere
&
fous la feconde ra–
ces; jamais Jes grands. n'approchoient du trone, fans
faire quelqu'offraode
au
fouverain.
Ce
tribut volon–
taire , qui faifoit honneur
&
au monarque
&
au fujet
>
formoit un trefor , fous la direetion du grand-cham–
bellan
&
de la reine, d'ou l'an tiroit ks prffefls pour
Jes princes etrangers,
OU
pour Jes mi!itaires qui s'C-–
toient difl:ingues par quelqu'aCl:ion d'eclat. On ne voit
pas ' difent !es ecrivains du tems ' que pendant !es
d1x.fcpt annees qu'il
porn1
le
titre de roi ,
ii
fe
foit
pallc
la moindre chofe par ou l'oo puilli: conjecturer
q u'il ait fouVionne l'r:tat de fervitude ou
le retenoic
P epin, oi qu'il ait fait le p.l11s
leger effort pour s'en
:iffranchir. J'ofe cependant cmire que
Childcbert
fit qud–
q u'atl:1on louable,
&
qu'il nc fut p3s toujour.s a(foupi
dans le fein des voll1p.tes , puifqu'il confcrva
le titre
de juCl:e , contre lequd, s'il ne l'eur pas merite, tous
les hill:oriens , dont la p!Upart furent !es efclavcs
de
P epin, n'auroient pas manque de reclameF. Son regne
fut fecond en cveneroens militaires ; rnais comme on en
doit tOUt
le
fucces
a
Pepin , on nc pi:ut !cs fepare.r
de l'hi!loire de cc
min~lltc:.
L es
Fran~ois
fe
difpofoimt
3.
entrcr en Allemagnc , lorfque !'on re\:ut les premie–
res nouvelles de
fa
more. Elle atriva le
i5
avril 71 1;
ii
fut inhume pres de
Clov.isILI
fon frere > dans l'c–
glife de S.
rienne de
ChoifL.fur-l'O ife, an detrus
de
Compiegne ' OU
ii etoit tombe malade.
11
laitroit un
fils nomme
Dogobert,
dont Pepin, fuivant
fa
politi.–
que, degrada lcs fentimeos., pour le tenir dans
fa
di!.–
pendance. (
M-v.)
CHILDER!C
I .
q~mieme
r.oide France , (
Hijt.
de F'ro11ce.
)
fucceda
a
Mecouee,
f.onpere , l'an
458,:
ce prince aimable
&
valuptueux
fut force de s'exikr ,
pour fe
foufhaire au relfe.ntiment de la nation , dom
ii avoit violc !es mreurs > en corrompant !es femmes
par la force ou par l'amait de la \eduction. O n
m:
fait
fi
cette revulution fut l'ouvragc d'une deliberation re–
fiechie ou d'un foulevement fubit, ce qu'il · n'eroit pas
indifferent de connoitre. Les paffions de
Chi!dtric
ne
le quitterent point pendant fon exil, ii fouilla la cou.–
che de Bazin, roi de Thuringc, qui l'avoit rc<;:ll
ii
fa
cour. Ccpendant la fidelirc de Viomade, fon minifl:re
ou fon favori , qui l'avoit dejil
delivrc de
la capti–
v ite ou l'avoient rerenu lcs Huns, apres qu'ils eurent
chaffC M erouec, fon pere, du terriroire de Colo" ne
prepara le retour de
Childtric
~
fon retablitrcment ;e
f~
fit pas fans effulion de fang; la nation s'etoit foumife
a
Gilon, prince qui avoit autant de valcur que d'ex–
pcricnce dans l'art miliraire ;
Chi/deric
courut de "rands
dangers , fur-tout devaot Paris dont ii fit le
fi~ge.
11
ctoit
ii
peine paifible poffclfeur de fes etat
s' que 1'011
'llit arriver la femme du roi de Thuringc,
q.uivenoit
lui offrir des faveurs dont ii s'ecoit mo11cre j
aloux lorf–
qu'il ecoit
a
la cour du roi , fo11 mari. ., Si je con–
" noiffois , lui dit cette princ Ire, un homme plus
,, gcncrcux que toi , j'irois le trouver, flit-ii aux ex–
" eremites de la terre ,,.
Childeric
la.
re~ut,
&
ce fut
de leur union que naquit
lovis , qui porca li haut
la
gloire du nom Fran\:ois ,
&
q ui fur vrniement
le
fondatcur de notrc monarchic. La. va.leur de
Childeric,
~me II~
C H 1
379
qui l'avoit
(j
bien fervi contre G ilon,
fot
encore ju–
ft1fiee par plulieurs vitl:oires fur les Saxons qui me–
na~oient
Angers ,
&
fur les Alaios nouvellemc:nt eca–
blis fur Jes bords de la Loire:
ccux.cifubirenc
le JOUg
des Fran\:ois, qui
fe
mirent des.!ors en po!r. ffiun de
l'Anjou
&
de l'Orleanois. On ne fait dans quc:llc: ville
Childeric
etablit le liege de
fa
domination , peut.erre
n'eut-il point d'endroit derermine. Son
tombcau
fut
decouvert
3
Tournai dans le dernier lieck;, on le re–
connut a un anneau d'or, fur lequel
fon nom
eto~t
gra\<e en lettres romaines , autour de fon effigie. Cet
anneau fe voit
a
la bibliothcque du ro'\ , avcc ks au–
tres curiolires que renfermoit fon
tombeau:
Childeric
efl: repretente avec une loogue chevelure
&
tenant un
javelo<
cle
12
main droite. Le fquelette de fon cheval ,
q uo l'on avoit enterre avec Jui ,
fuivant
l'ufage des
Francs, eroit peu endommage: on trouva parmi
les
olfemens du cheval une petite terc de bceuf, d'or
malJif, avec une quaotite prodigieufe d'abeilles de me–
me
metal,
&
couvertes d'email en plulieurs eodroits.
L a mon de
Childeric [e
rapporte
a
l'an 48 1 , il avoit
environ quarante.cinq ans, done ii avoit regne vingt–
trois
a
vingt-quacre: on ne lui connolt qne quatre cn–
fans, Clovis , qui lui fucceda,
&
trois !ilks, Aude–
fiede, Aboficde
&
L ancilde.
CH1LDER1c
Il ,,
quatorzieme roi . de France>
(pre–
miere race. )
naquit !'an 652 , de Clovis
Il
&
de
Ba.–
tilde: ii vccm fous la tUtelle
&
fous !'empire de Ba–
tilde, fa mere , jufqu'au tems de la retraite de cc:tt!C
princeffi:,
d~ns
le monall:ere de Chelles , ou elle entra.
en religion.
11
avoit ere couronne roi d'
A
uftralie ;
ma~s
on fait que Jes princes
dela premiere race, depui.s.
!Yagobert
I ,
n'offrirent
q.uedes fantomes de royaute ;
aucun ne parv int
a
un
agem
ilr,fans doute p.1r la
perfidie des maires du palais,
q.uifurent leurs tyrans
plutot que leurs minifl:res.
Chi
lderic II ,
q.uin.'ctoit pas
d'un caraccere propre
a
repoodr.e aux
Coins de fainte
Bacilde
fa
mere, devint l'efclave de Vulfoade; ce mairc
le trou11a tel qu'il
le
pouvoit delirer : on, lui donna
pour confcil un eveque d'A utun, appelle Leger , dunt
V ulfoade Jui fit un devoir de fuivre les a11is, Cc:pen,.
dant
la
mcfintelligence qui fe mit entre
ces
deux
rni–
nifi:res ' decermina
le roi
a
tenter de fecouc:r
le
joug
fous lequel ils le tenoient ; ii
relegua meme Lcgc:r,
fon coofeil , au couvent de Luxcul, mais ii nc:
lui fw: ·
pas aum faci le de rompre le joug de fon maire ; cc
fut en partie par l'infl:igation de ce
minift~e
qu'il
maltraita pl ulieurs fcigneurs ; un d'e.nrr'eux, nomine
Bodillon, l'affaffina, pour fc venger de ce qu'il l'a.–
voit fait fuCl:iger: la reine Bclichilde , fa femme: , n.e
fut point epargnee , ainfl que Dagobect,. fun fils ;
tous trois perirent dans la meme heure ,, dans le mc–
me ma{facre. Vulfoade auroit eu le meme fott, s'il nc
s'etoit point foufl:rait par la. fuite
~
aux coups des af–
fa!Iins.
L e cotp9
de
Childeric II,
&
cdui de Belichilde,
forent portes dans l'abbayc de Saint Germain.des
pr~s
:
un auteur a pretendu qu'ils furent inhumcs a R ouen ,
dans l'cglife de Saint Pierre , aujourd'hui Saint Ouc:n;
mais en creufant les fondemens d'un batiment qu'on
vouloit elever <lans l'eglife de Saint Gerrnain-dcs-pn:s,
en 16s.6, on ctecouvrit deux tombeaux de pic:rre qui
fe joignoient , que de judicieux critiques oat pri p )_ur
celui de ce prince
&
de fa femme. D ns k prcOller
on trouva le corps d'un homme , ave.c quelque:1
re–
fl:c:s d'ornemc:ns royaux ,
&
cette infcription
Child':.
r.tx;le fecond conteooic
lt:
corps d'une femme:
&
cclw d un
enfant.
Child ic
avoit regne ooze ans ,
&
ii en avoit
e~viron vingt·trois : outre fon fils qui perit
av.~c l
~i •l'hifl:oire lui en donne un autre, appclle
Dnnrtl;
c
e.ftle m "me qui regna clans la fuite fous
le
0 0 01
de
C
bil–ptric I!.
.
CH1LDER1c III, vingt
-unieme roi de Frartee , (
lroi–jimie
roct.
)
le nom de
Ci.Ji/Jericn'efl: pJint
heurc:Ll.xd ns ootrc hifl:oirc .
le p retnier fut exile ou plutot
•
B b b
~