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CA
R
fioienr Jes fronticres
&
ne connoiffoient point de mai–
tr.e<. Taqdis qu'il etoit occupe
a
fair.: rentrtr
ces
pcu–
ples dans"Ie devoir, ii fut oblige de partir pour l'O·
rient, oli la Perfe revoltee
mena~oit
l'c:mpire Rom in
d'une prompte revolution; ii crut qu'il lui faoit glo–
rieux
d'~xecurer
un delfein que Probus n'avoit fait
qu~
toocevoir. La M efopotamie fobj uguee par fes armes,
fembloit prefager de plus grandes cooqnetes , ii s'a–
varn;:a
jufqu'a Ctefiphon , mais ii fut arrere dans le
conrs de fes profperites triomphan\es,
&
lorfqu'i l ct<>it
campe for le Tig re , ii fu t ecrafe par la foud're. On
ne doura point qu'il n'cut conquis la Perfe
>
fi
une
mart prematuree ne l'ei1t enleve.
. Ses denx fils, Carious
&
Numerien, revetus du
titre de Ccfar,
dt:
fon vivanr, furent conjointemrnt af–
focies
a
l'empire aprcs
fa
more. Le premier ne mon–
ta
for
le trone que pour fe livrer
a
la balfdfe de (es
penchans ; (es goiHS ne furent que des crimes ,
&
fes
plai!irs q ue de Cales debauches: fans frein dans fes
cit:–
firs, fa ns pudeur dans
fos
actions , ii fouilloit la cC1u–
che des plus vertueux citoyens , mains entrainc par
)'a–
m our que par la fo lle vanite de porter l'opprobre !lans
ks families. Un tribun dont ii avoit deshooore la fem–
me,
delivra _!'empire d'un monlhe qui s'etoit flatte de
l'impunite. Son frere N umfrien avoic des inclinations
bien dilferenres ; protd kur des fc iences
&
des talens
qa'il cultivoit avec gloire , ii Jes fit alfeoir fur le cro–
ne avrc lui. SoiJat, orateur
&
poete, ii etoi£ digne
de commarrder aux hommes , puifqu'il favoit Jes eclai–
rer. II accompagna fon pere dans la g uerre concre Jes
Perfes;
&
comm11 ii ewit prefqu'aveugle, ii fe fai–
foit porter clans une litiere. Aptr done ii avoic epou–
fe
la
fille ,
le
malfacra, dans l'efpoir de lui fucoeder
a
l'empire; mais dans le terns que
ce
meurticr baran–
guoir l.'armee, qu'il croyoit feduire par d'eblouiffantes
promeifrs , Dioclecieo fortit des rangs
&
lui plongta
un poigaard dans le frio.
Carns
&
(es
deux fils ne re–
g nere11t fucceffivernent q ue deux ans. Les
ernpereur~
n'ecoient alors que des phenomenes palfagers , que la
tempete faifoit naitre
&
faifoit ec\ipfrr. (
<£
-
N. )
CARWAR, (
Geogr. )
ville d'Afie , dans !es fndes
orientales ,
fur
\a cote de M alabar,.
a
vingt lit ues au
midi
de
Goa. Les Anglois
y
onr un co:nproir au mi–
lieu de deux bafl:rons.
Elle
efl: voifine de milnragnes
couverres de bois
&
pleines de fauves, entre lefquelles
font des vallees.oli ii crolt beaucoup de bled
&
l:ieau–
coup de poivre: ce poivre pafle meme pour le meil–
leur des lndes orieMales. Parmi les animaux domeO:i–
ques dont on
y
fair ufage, !'on trouve que les bceufs
y
Cont beaurnup plus gros<
qu'm
Europe, mais
q.uela 1:hair en
dl
mains bonne. Le Chrifl:ia nifme n'ayant
fait encon: aucuo progres dans certe ville ,
l'on
s'y
livrn aux pratiques- k s plus abfurdes
&.!es
plus fuper–
ftirieufes de l'ido!atrie.
Long.
73·
lat.
15. (
D.
G.)
*
~
CARY
A
TIDES , (
/lrchitetlt1re.
) ,,
ftarues de
,. femmes fans bras ,, ... . Cette definition eft fa.ulfe,
Jes
caryatidc.r
peuveot avoir des bras; ellbs en avoient
meme cenaint ment, dans Jes premiers terns qu'on
!es
fubtl itoa aux colonnes
&
aux pila(\:res, puifqu'elles re–
p.refontoienc des fommes Caryates reduires en efclavage.
L es
cr.ryatider
font des
lhrues
de
femm~s
vecues en
t0ur ou en partie , placees au lieu de colonnes , pour
fou.tenir un enlabkmenr. L es
rnTJ'at1des
&
Jes perf1que-s
ne font pas toujours dans l'architeel:ure moderne, des·
reprffentarions d'cofdaves , com01e elles l'etoient chez
Jes
Grecs
&
Jes Romains. Ce foot fouvent des fl:atues
fymbol iq\les des venus , des fciences, des arts, ou des
divinites de la fable; mais elles om toujours conferve
Jeur
ancienne defrination,
&
on
les
emploie toujours
a
foutenir un entablement. Q i.:elq uefois ces fl:atues n'oot
la
fig ure humaine que j ulqu'a la moitie du cmps , Jes
c;uilfrs
&
Jes j ambes etant cornme rnfermees dans uoe
gaine qui termine la ftatue-oolonne. Les aniites en va–
rient Its attiLUdes
a
volonce. On crouvera dans nos
plan–
ches d'Architetlure de ce Sr1ptJlbr.ent,
des
rar)'atides
&
des
perfiques de dilferentes fortes, d';;pres d'A nrn bal Car-
CAS
rnc!ie
&
R aphael. On voit t"ncore dans
Jes
pla11ches
d'./1111iqui1is de ce St1pplimmt
,
un amour
&
un perit
fa–
tyrc: avec des ai1es qui foutiennent la tabl e d'uo
amel.
CASENOVE , (
Giogr.
)
chateau en Guyenne, pres
de
Baz.is, ou naquic Charlottc:-Rofc: Caumont, de Ia
Force, fille de Fran<;:ois de Caumoot , marquis de Ca–
fielmoron , marechal de-camp , morte
a
P aris en
r666:
ellt: et0it de !'academic de
Ricovrijli
de P adoue ; elle
s'cfl: illuftree fur
le
parnalfe fran<;:ois par fes vers ;
&
daos la republique des L etrres par
fa
profe.
L'
Hijloi–
re fecrete de Rourgogne, en
2
vol.
in-12 , eft un R uman
bien ecrir.
(C.)
-CASERTE,
(Giogr.)
petite ville epifcopale,
a
cinq
lieues au nord de Napks , clans la plaine ou 'ecoic au- ·
trd"ois la delicieufe Capoue,
&
pres de laquelle Char•
les
III. (
actuellement roi d'Efpagne) a fair batir le
chateau le plus magnifiq ue, le plus regulier'
&
le
plus
vafte qu'il
y
ait en ltalie , fur Jes dc:ffins de Vanvi–
tdli, le premier architecte du pays.
Caferte
doit fon origine aux Lombards; fon nom
vir.nrd'un ancien chareau, appelle ,
a
caufe de
fa
hauy
teur,
Cafa-erta
:
c'ecoit un
fief
de l'ancienne maifon
des dues de
Caferte
,
que
D.
Carlos achera pour
y
fai–
re une maifon de campagne, dont la premiere pierre
fut placee en 17
5z
;
le plan de ce chateau efl: un vafl:e
retlangle qui a
]
3
I
pieds de longueur de l'eft
a
J'ouefl:,
&
569 du nord au fud , avcc 106 pieds de hauteur;
ks dcux grandes
fa~ades
ont chacune 34 crnifees. On
y
a eleve une fl:atue d'Hercule, couronne par la ver•
tu ,
avec cette infcription,
Virtus
po.ftfortia fafla coro–
nal
,
relati ve
a
la conquete du royaume de Nap'les,
qu~
D . arias fit ea 1734. L e plus riche marbre d'l- _
talie a ete employe pour la decoralion de Cette fuper•
be maiion , qui a cof1te huit, ou neuf millions , 6utre
deux millions pour l'aqueduc qui ameoe Jes eaux de
neof Iieues , appelle
Aquedotto Carolina.
L'ancien aq ueduc des Romains ., appelle
aqudjulia
~
&.
qui palfoit a-peu-pres dans le meme canton pour
aller a Capoue, eroit de 226 i;ieds plu> bas que
IJ:
nouvel aqueduc. Voici fon infcription :
Q_t1a niagno Reip. Bono
,
/In.
M . DCC. XXXJ//.
Carolus Inf ans Hi.fpa11iarum
,
In expeditiomm Neaop. profeflus
'franfduxcrat viflorem exercitum
,
}do.Y potitus reg11i utriufque Sicilite
Reb11fq11e publicis ordinalis
N on heic forniccs lroph.:eis onu.ftos
Simti decuijfet erexit
,
Sed per quos aquam juliam alebratij/ima111,
!i<gam- quondam
i11
ufi1m colonias Capuas
Auguflus C.:efar deduxerat·
Poflea disjeflam ac di(Jipatam
,
111
domus
Augu.ft.:e obleflamentum
Su.:eqt1e Campa11ia: commodum
Molimi;ze iJlgenti reduceret.
/lnno
1759.
S11b cura Lud. Vanvitelli R . prim. archi.
'1
Nous ri'avons point <l'ouvrage moderne qui
appro~
che de cette magnificence : l'aq.ueauc de M-aintenori
n'a jamais ere acheve '
&
ce ferort le feul qu'on pour–
roit mettre en parallde.
L a longueur tatale de l'aquedllc de
Caferte
eft de
21
i
33 toifes : la pente
e(\:
d'un pied for 4800 ; la
·quanrire d'eall eft de 3 pieds 8 pouces de large , for
2 picds
5
pouces de hauteur. L e
r~fervoir
ou cha–
teau d'eau auq uel cet aqlle.duc aboum for la manta...
gne au nord de
Cafarte ,
efl:
a
1600
toifes du chaceau
&
a
400 pieds au-ddfos du nivea1.:i de la cour.
En creufant pour fonder !es piles d u grand arc,
M.
V anvitelli trouva ,
a
90 pieds de profondeur, une ca–
ve ou ii
y
avoit quantite de corps mom.
Be
quel_le
prod!gieufe antiquite devoit etre cette fepulture, pu1f ..
que par ks ouvrages des Romains on voit
q.ucle _ttr~