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-CAL

plut

a

S.

M. P.

d'autant plus que fes fojets

commen~

~oient

d'en rire tout baut. La vente

&

la leCl:ure des

brevets foe defendue a Berlin. O n juge airement que

des raifons a-peu-pres pareilles contribuerent ales in–

terdire dar.s le pays de leur nailfaoce.

On ne voit rien aujourd'hui qui relfemble ni

a

la

mere folle, ni au regiment de la

Calotte (a).

Mais la

rnedifance

&

la fatyre n'en foot pas moins

a

la mo–

de. Les differentes paffions qui agiteot l'erprit humain

dans les diverres pallions

OU

ii re

trouve pendant la

vie' font la veritable origine de la medifancs:'

&

en–

fuite de la fatyre

&

de la cenrure. O n ne doit done

p as etre forpris que Jes bommes s'y lailfent aller

fi

airement,

&

qu'ils aient plus ou mains cle difpof1-

tion

a

railler

&

fatyrifer ceux qui les maltraitent, ou

qui les choquent, ou qui leur deplaifent.

Avec

cda, tel

ell: le genie des bommes' que quaod meme ils louent ce

qui mfrite de l'etre, ils fe refervent tolijours de quoi re–

prendre, de quoi bl3mer. La plus legere faute, la moin–

dre demar.:he change leurs idees; alors le blame l'em–

porte,

&

le

penchant

a

la fatyre fe de.veloppe. Supe–

rieurs , egaux, inferieurs, tout palferoit en revue dc–

"ant eux,

fi

l'on n'arrecoit leur licence.

De cous les peuples de !'Europe,

I'

Anglois ell:

ce–

lui qui, jurqu'a prffent, a le mieux conferve la liber–

te de la lane:ue

&

de la plume; ailleurs on parle,

on chanfonne- encore : mais on efl: borne

a

certains

objets , franchit-on ces borncs , c'dl: fans fe faire con–

noilre.

Le

Fran~ois

a

fes vaudevilles; ii lui fau t cela

pour

le

confoler

&

pour lui faire oublier fes chagrins

ou fa mifere. On peut lui appliquer ce vers d'Horace:

Cantabit vacuus coram latrone viator.

Ce

caraCl:ere d'efprit fournit aux Frani;:ois une four–

ce inepuifable de fatllies qui diffipe leur mauvaire hu–

meur,

&

ks ramene tout d'un coup de la trifielfe

a

la joie. De ces faill ies , qui pour l'ordinaire , font auffi

plaifantes qu'ingenieures

&

originales , on voit naitre

continuellement des chanfons , des vaudevilles ,

&c.

q ui amufent agreablement le public ,

&

les diver–

tilfent eux - memes. Heureufo difpoficion qui donne

une infenfibilite qu'on pcut dire

raifo;mable,

puir–

que rien n•efl: plus digne de la raifon que l'art de

diminuer !es foucis

&

la recherche des moyens qui

peuvent procurer la tranquillite

it

une vie de courte

cturee. On doit

a

cette difpofition l'humeur fociable,

l'enjoi.;emeot

&

la veritable

urbdnit~ '

qui difpofo

a

la

railkrie

&

a

une fatyre gaie

&

plaifante 'qu'on pour–

roit appeller une fatyre fociable, parce qu'clle ell: l'ef–

fet d'une humeur llbre

&

enjpuei;, qui, loin d'inter–

rompre la fociete, l'encretient , la divenit ,

&

fouvent

merae la corrige par fes railleries :

ridendo dicere verum

quid vetat.

La joie, l'amufement

&

le plaifir,

font

par-tout !es principes des focieces d'amitie, des alfem–

blees, des fpeCl:acles , des converfations, des cotteries,

&c.

Perfonne n'en doute; mais a-t-on bien remarq ue

que la raillerie

&

la critique

y

font

toujours de la

partie, que

fouvr.nt

merr.e ii

doit y entrer un fel faty-

(a)

Pafquin

&

Marforio,

Ii

celcbrcs en It>lie, ne !cur relfem–

blent que par une liberre 1res-fo1yrique, fouvenr

Ii

odieufe

&

Ii

exccffive , qu'elle irrite meme ceux qu'clle n'attaque pas. Cette

l1berte ell l'effet du genie des ltaliens naturellemcnt

porte~

a

l'exces

&

a

railler amerement. Pafquin qui a donne fon nom

a

ces fatyres

&

Jibelles clilfamatoires que !'on appelle

Pafquillades ,

&

Marforio font deux llatues que l'on voit encore

a

Rome.

Marforio ell un mot corrompu de

M artirforum,

nom du quar-

1icr oil fe voit cctte llatuc. Pafquin a pris le fien cl'un tailleur

fore faceticux, grand difcur cle bons mots

&

fort fatyrique, chez

qui s'atTembloicnt Jes gens de ce caratlere

&

!es nouvellilles dont

le

genie

ell d'ordinaire fatyrique

&

emporte. Les coups

de

lan–

gue qui fe donnoient dans la boutique de cet arrifon, acquirent

le

nom de

pafqui11ade1 ,

dit

1Wijfa11,

&

infenliblement on Jui attri–

bua tout ce qui fe difoit de piquant

&

de faryrique dans la ville :

pour mieux perfuader que ces mots piquans venoieur de Jui , on

Jes

afficboit fur une Clatue qui etoit

a

fa

porte,

&

peu

a

peu cette

fiatuc prit le nom de

Pafqui11. //oyez

In

M imoirts d1 Sall 11gr1.

'1'01110 JI.

CAM

139

rique,

qui tejouit

1 les pills ferieux; que

fans

ce fd,

tout

y

langllit; q ue !es erprirs qlli font clans le fang,

etant plus animcs

&

plus fubtils fous un ciel ferein

>

dans un air pur, au milieu d'une belle faifon , ou dans

quelque circonftance agreable, manquent rarement alor'

de conduire !'imagination de la plaifanterie

a

la rail–

lerie,

&

a

des faillies

fatyriques.

Cela

fe

remarqua

clans taus !es endroits ou l'on a comume de s'alrem–

bler pour fe divertir, cabarets, gulnguettes,

&

dans

!es lieux deftines aux rpeCl:aC!es. Cela fe remarque auffi

dans !es focietes d'amitie !es plus Ftgulieres ;

&

enfin ,

daFlS les parties qui font

a

la Campagne'

OU

!'on trouve

encore d'agreables reftes de la premiere liberte de l'hom-.

me ,

&

de l'egalire des conditions.

La Poefie clonne du tom

&

de l'agrement

a

la rail–

lerie;

&

pour la produire, ii faut que !'imagination

foit echauffee.

~i

efl:-ce qui pourroit la mieux echauf–

fer que

la joie

&

le plaifir / On ne doit done paj

etre forpris que la Poefie ait accompagne

ks

jeux~

Jes badinages des la premiere enfance du monde; mais

on s'efl: fervi d'elle avec plus ou moin9 de delicatelre,

felon le tcms. On en

a

nfe

a

fon faard fuivant

·1e

tems

&

felon fon genie , ou Je gout du fiecle. ( M .

BE–

c u

1LL ET.)

CALPURNIE , (

Hijl. Rom.)

fut la quatrieme des

femmes qu'epoufa fucceffivement Jules Cefar. Elle etoit

fille de L uciu

Pifon qui fucceda

a

fon gendre clans

le confulat, en faveur de cette alliance. Epollfe ten–

dre

&

fiddc d'.un mari volage , elle ne fut occupee

que du foin de fon bonheur

&

de fa vie. Elle avertit

plufie4rs fois Cffar de

la conj uration formee contrc

lui;

&

le

jour meme qu'il fut malfacre ' elle

fe

jetta

a

fes genoux pour ]'empecher de re rendre au fenar.

A pres le meurtre du diCl:ateur, elle pouvoit jouir avec

eclat de toutes fes richelfes; mais occupee de

fa

ven–

geance, elle envoya rous fes trefors

a

Marc-Antoine ,

pour le rpettre en etat de punir Jes affaffins. (

'J'- N. )

CALSBOURG, (

Giogr.

)

chateau en Baviere, oil

naquit en

742 ,

ce prince qui fut

a

la

fois conql\e–

ranr, legislateur, citoyen

&

pere de fes peuples. Le

puilfant Charkmagne mourut

a

Aill'.-la-Cbapdle, en

814. (

c.)

CALYCE, (

Mttjique des ancie1!S·

)

chaofon pour les

fe,nmes.

11

faut qu'elle foit tres-ancienne, puifqu'Athe.

nee dit que Jes femrnes la chantoienr autrefois

(F. D.C. )

"'

' CALYP'fRA, . ..

&

CALYPTR E, done on- a

fait un fecond article , paroillent

em:

le

meme mot

en latin

&

en

fi

an~ois.

Lettres

jiu-

l'Enc)'clopidie.

· *

§

CAM.l£NA ·, (

Mytbolog. )

Diejfe

des Romains ;

dont il eP fait mention dans Saint A11gujtin : elle pri/idoit

aux cba11ts.

1°.

On a voulu ecrire

Ct:

mot par un

CE

&

non pas par

\lll

1£ ,

puifqu'il fe

trouvi: encre

Ca–

monnia

&

Camomille.

2· .

O n multiplii: mal-a-propos ici

Jes divinites ; car !es Mufes etoient appellees

Cam.en.e.

Voyez

les

Commcntaires

de Vives ,

fur l'endroit de

la

Cite de D ieu, ou [Jint Augu!lin par

le

de

Cat11.e1za ;

&

la Mythologie de B,tnier' qui die. que

Ce

nom etant

une epithete donnee aux Mufes , ii

y

a apparence que

Canuma

n'etoit pas differente d'el!es. (

Lettres fur l'Eu-

cyclo-pedie.

)

,

CAMAIL,

f.

m. (

Hi.ft.

nat. kbtb)'olog.

)

poilfon

de~

iles Moluques, alJez

bien

grave

&

enlumine fous ce

nom, par Coyett, au

11•.

47

de la premiere partie de

fon

Recueil des poi.ffons d' /lmboi11e.

II

a le corps cylindrique alfez long , fort peu com-·

prime, a-peu-pres comme celui de l'anguillt:, la tete

conique ' mediocremtnt grande '

les yeux petits

fur

Jes cotes de la tete '

la bouche petite en-delfous.

Ses nageoires font au nombre de fept, tomes mot.·

Jes, favoir, deux vcntrales , petites, au-delfous det

deux peCl:orales qui font quarrees; une dorfale , fore

longue, egalemeot haute par-tout; une derricre l'.anus

fort longue;

&

une

a

la ql:eue , ,q ui eft arrond1e;

Ses na.,eoires fon t bleues , ainli que fon corps, qui

a deux 1fgnes rouges longitudinales

de

chaque cote,

i

z