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C A L
Sur le rapport qu'il en / era ,
Et qr1e [ on commrmiquera
A ux calotins atlion11a1res
,
L efqt1els n'ont pomt rialift
Comme certams millionnaires ,
Pe11ple avide
&
bim avife ,
&c.
&c:
JI
faut joindre
a
cette ldlure le brevet de contro–
Jeur-general des finances du regiment accorde au ficur
L aw,, qui a ruine la F rance:
•
L a de tous pays
&
provinces......
.Accouroient
,
comme des ejfains,
·
M algri vent, gd le
,
pluie
&
crotte,
P our y j ouer a la marotte
L es beaux
&
bons deniers comptays
Contre des valeurr calotines
D ont la France
&
terres v oijines
Se pourront fauvenil· long-tetns.....
L 11i donnons pour profits
&
droits,
Penjions
,
gages
&
f alaires
,
Le quart de tous !es angles droits
Qge co11pero11t les commi.ffaires
Au papier qui fera vife
E t duquel en homme avift
JI
a
.Ji
bien gro./Ji le nombre
ff<..ue la. France
y
feroit
a
I'
ombre ,
Si tous '/es billets ra.ffembfes,
E t les 1111s aux autres collis
,
On en pouvoit f aire une tente.
Au furplus de ladite rente ,
L ui donnons notre grand cordon
P a.f!ant de la droite
a
la gauche,
A mi qu'rme ligere ibauche
D e fa droiture dont le f ond
]/a
Ji
loin que 'I'errajfon rnemt
'
Grand calculateur du JjjUme ,
N e paurroit pas le mif11rer,
&c.
Gacon decerna un 'brevet fort plaifant
a
l'academie
des lnfcripcions , au fujet de l'inlcription de la fon–
taine du Palais royal :
filuantos effundit in ufus
!
!f,n ejfet ces •quatre paroles
Quantos effu ndit in ufus
!
Bien loin d'etre des fans frivo!es,
N ous font voir ,
per omnes cafus ,
€ombien cet/e illujire f ontaine
Eft .utile a la vie humaine
,
'I'ant pQur abreuver !es chevau"
•.
.[.,es 11?ulcts
,
!es chiens
&
/es lines ,
§<Ji'
a
fqver linges
&
drapeaux
Servants aux ufages profanes.
L a rue
&
quartier Fromenteart
(a)
E xigent abondance d'eau
P our purifier eaux croupies ,
P lus / ales encore quc roupies.
1
tern ,
pour fa.ver /es bajjins
fi<!.1e l'on prifente aux M idecins,
P ottr ri11cer verres
&
bouttilles
Et quantili
d'
attires merveilles
Do11t cette fo11rce abo11dera ,
E t dom
k
mercure /era
Une lifte des plus galantes.
1'
oul~11s
que nos troupes pa.f!antes
<.fombent da11s /'admiration
En lifa11t
cel/e
infcription ,
A infi qu'elle-menie l'ordonne ,
1'ii
~/le
!es' quatre mots finis
On
y voit enhaute colonne
L e
puntl.umadmirat1oms
! ....
~
·Plus , confentons que /es medailles
Q.uittent le gout des anliquailles
Qg'elles 0111 eu par ci devant
,
(a)
Cette
rue abonde en
lilles tie
joie,
CAL
Et qu'a profcrit ce corps / avant,
A 11q11el pour gavs
&
falaires
D es ferv1Ces qu'm ejpfrons
,
Outre nos faveurs honoraires
D ileguons la moitii dtt f ond
Sur les vapeurs que la f cience
Nous fournit
en
abondance
D u ·depuis qu'au L ouvre habitant
Ce corps a11jji btau qu'important,..
S'arrogeant /e Ion defpotique
Ferme la bouche a la critique
E t
fe
met
a
l'inftar des R ois
Au dejf11s de toum
/es
loix ,
&c. &c•
Ccs derniers vers font all ufion
a
la
dffenfe q u'ob–
tint M. di:
la Motte aux comediens
ltaliens , de
jouer la critique de Romulus , cant qu'on joueroil:
fa
piece.
Cell<:
pour Ddlouches , pour Jes empyriques , pour
le marecbal de Villars , le brevet d'infcri pceur pour
le
P.
Colonia, celui d'hifl:oriographe, pour le P. D aniel,
&
plulicurs autres meritoient d'etre tranfcrits en entiet
ainli que l'arrer pour recevoir Jes H ollandois dans
Jes
troupes de la
Calotte
,_ en qualite d'auxiliaires.
La fatyre fe donna peu-a-peu des liberces qui pa-·
rurent dangereufes au gouvernement. Ourre cela ecant
deven ue un peu trop publique
&
crop hardie , par
Jes frequentes reimprdlions des brevets ' entre kiqucls
il s'en crouvoit un trop grand nombre, que l'on adref–
foit aux premieres perfonnes du royaume, on crut -
qu'il etoit terns de la fu pprimer;
& ,
pour arreter
la trop grande liberte des fail'turs de brevets , on fit,
non-feulement des recherches
&
des failies , mais on
cmprifonna merne quelques-uns de ceux qui fe me–
loient d'en compofer
OU
de les repandre. Ajout©ns
q u'on etoit vivement pique de l'avide curiolire d u
pu blic ,
&
encore plus des
railleries auxquelles
les
brevets donnoient occalion, fu r-tout ceux qui atta–
quoient k s gens par des endroics vifs
&
fenfibles ,
ou fu r des fautes capitales , dont Jes caches palfoiem:
a
la pol1erite par
fr
moyen de l'impreffion ,
&
deve–
noient eternelles.
II
n'efl: pas hors de propos de rap–
porta a cette occalion un exemple de fenfibjlite a!fez
rernarquable' pour meriter d'avoir place ici.
En l'annee
1725 ,
le Roi de Prulfe (Frederic
II
du nom ) , qui , pendant
le
terns de
fon regne, a
toujours eu une attention extraordinaire
a
former des
regimens compofes des plus grands hommes
&
des mieux
faits de !'Europe , obtint de
S. M. T .
C, la perfT)if–
fion d'en lever en France ,
&
princi palernenc
a
Pa–
ris , ou la permiffion fut, dit-on, affichee publique–
ment. On ne manqua pas de fai lir une occalion
fi
glorieu(e a la
calotte ,
&
en meme-tems
Ji
digoe d'elle.
11
parut auffi-tot un arter burlefque <le la .part de
la
cafol/e,
par lequel el
le
ordonnoit la levee ,de regi–
mens compofes des plus grands hommes du coyaume.
A
pres y avoir decaille, d'une maniere a!fez comique ,
Jes avantages d'une haute taille , on finiJfoh:
l'arrec,
par ces vers :
·
1'011/ons que l'on
fe
conforme
P our la hauteur
&
pour fa formc
A
cordeau des enrol, urs ;
E t pour animer !es cteurs
D e ces 11011velles mi/ices
,
L eur donnons pour leurs ipices
Jlingt-cinq mirlito11s de poids ,
Ou
cent ecus Navarrois,
§/_tt'ils recevronl f ur
l"
t11ouflt:
Qg'Ocian
,
quand ii rebrouJJe,
L ai.f!e aux riv es de Steltin.
.,.---
Fait au conseil calotin,
/
.i. '
L'an mil Jept cent vingt-cinquieme
Et d'_Otlobre le quinzieme.
Le
brevet fut trouve plaifant ;
mais
la raillerie
de-