Table of Contents Table of Contents
Previous Page  549 / 784 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 549 / 784 Next Page
Page Background

W IN-

maifon de Lancall:re, remonta fur

l~

trt>ne,

&

le

ga rda jufq.u'a la more. Ce qu'il

y

a de plus éconnant

daos la vie de ce prince, c'ell: fon booheur, qui fem–

ble tenir du prodigc,;

il fue élevé fur l.e ,rrone apres

deux barailles perdues, l'une par le duc d'Yorck foo

pere, l'autre par le cornee de

Wanvic~.

La

.f~.re

du

pcre étoit eneore fanglance fur la muraille cl 'Yorck,

loríqu'on proclamoit le fils

a

Londres .

11

échappa,

comme par miracle, de la priloo de

~édelllam.

ll

fue

re~u

daos la capirale

a

bras ouverrs a íon rerour

de H o llande , avan.f' que d'avoi;r vaincu,

&

pendanc

que Con fort dépendoi,r de c.elu,i d'un cor.1bar que .le

comee de Warwick alloit lui livrer. Eofin aprc!s avoir

été viélorieux dans couces les bacailles ou il fe trou–

va ,

il mouruc en

148g ,

agé

de

42

aos .

I,.or(que ee .?f"ince-_gagna la

couro~ne

, c'écoit un

des hommes aes mieux faics de l'Eur_ope. l?hilippe

de Comines alfure, qu'il fue redevable du

rr~oe

a

l'inc;liuatio.n que les priocipólles dames de Londres

avoient po111r lui; mais

<;'

auroic été peu de chofe s'il

n'euc pas eu en

m~me r~ms

l'atfeé}ion de le.urs maris,

, &

en général celle de la plupart des

~nglois;

cepeo–

da¡;¡t on a raifon de

lt¡j

reprocher, Ion liberrmage, &

1

ce qui ell: bien pis, ía cruaucé &

fe~

parjures.

ll

fic

périr fur l'échafaut plufieurs

gra1~ds

feig·neurs Au'il

avoie p ris daos des bacailles.

11.

ell: aol)pable

qe

la

more du duc de Clarence

Con

pr.qpre frere, de celle

d'Henri VI. & du prince <fe Galles; entin la maQ.·

vaiíe foi de ce roi parut dans l'rpjutle

fupplia~

du

cornee de Wells qulil

tir~ .

de foq

áGit:

par un fauf–

conduir, & daos. celui du bacard <!e Falconbridge,

apres lui ,avoir pardonné fon crime .

Henri

VIJI.

Jlls

&

[uc'ceífeqr d' Henri

VII.

en

1)09,

-l gé

de

IS

aos, avoit pri$ du gol}r pDur Pécude dans

f-a

premiere jeunelle .

Il

é~oic lib~ra! ,

adroir, ouvert,

:&

brave.

Il

défit les

Fran<5oi~

a la bataille des

Epe–

tons,

en

I)q,

& prit Térouane

~

Tournay .. De

retour en Aoglecerr.e, il marc·ha cqnrre le' Ecoíiois,

&

les vainquic

a

la baraille de f.loden' ou

Jacque~

IV. leur roi, fut rué ,

Voluptueux, fougueux, caprlcieux, cruel, & fui'·

tour

opinHi~re dan~

fes defirs,' il ne laifle pas que

d~avoir

fa place entre les rois célebres·

&

par ,la .ré–

!VOiution qu'il fir daos les efprics de íes peuples,

&

par la balance que

1'

Anglererre appric fous lui

a

te·

J;lir entre les {ouverains.

11

prit pour devi(e un ,guer–

rier tendant ion are, avec ces "loes,

qui je t!éfends

ejl maítre

,

devife que fa nacían a rendu quelquefois

vérirab.le,

fur-tour depuis fon regne.

· '

Am

oureux d' Anne de Boulen, il fe propofá

de

l'é–

poufer , &. de · faire un divorce avee fa

fem

me

Ca–

therine.

Il

follicita par Ion ar8'ent les -univerfirás de

I'Europe

d'~tre

favorab'les

a

ion amour , t4uoi des

approbations théologiques qu'il avoic

achéc~cs

a

prellé .

par fa matrreffe, la(J é des fubcerfuges du pape, lou·

tenu de Ion clergé, matcre de fon parlemenc,_

&

de

plus enoouragé par Fran'lois

l.

il

tic cafier foo ma–

riage, en

1~33,

par une fenrenoe de Cranmer, ar–

che,v~ue

de Caororberr. ·

, Le pape Clémenr

VI .

enorg¡ueiHi des

prérogari~

ves du faint fiege, & forcemeor animtf par Charle–

Quínr, s•a vifa de fulrniner COIJCre Henri V III. une

bulle, par laquelle il perdic le royaume d' Anglecerr.e.

Henri fe fir déclarer par fpn clergé chef

[upr~me

de

l'égli[e aoglaife.

parlement lui confirma ce riere,

&

abolir

cour~

('autoricé du

pap~,

fes a

o

nares Con

denier de faint f'ierre, & les provifions des bénéf.i–

ces. La voloncé d'Henri

Vllf.

fir tQutes les lois, &

Londres fue rranqu ille, rant ce prince terrible trou·

va l'art de fl! rendre ab.folu. Tyran daos le gouver–

nemenr, daos la religion,

&

daos fa famille, il mo.u.

l'Ut tranq uill ement daos Ion lit' en

1)47

1

a

57

ans,

apre.~

en

avoir regué

37·

-

On vit dans

fa

derniere maladie, dit

M.

de Vol..

tairc

,

un elfet linguller du pouvoir qu'ont les lois en

Angleterre, j:JI:qu·a ce qu'elles foiene -abrogées;

&

cambien o.n s'ell cenu dans ro,us les rems

a

la letrre

plutót qu' a l'e(prie d:: ces lois. Per!onoe n'ofoit aver:

tir Henri de fa ñn prochaine, pat ee qu'il avoit fait

flaruer, quelques années auparava nc pa.r

le parle–

mene, que c'écoic un

e

rime de haute -trahifon de pré–

dire la more du fouverain . Cecee loi, autli cruelle

qu'ioep~e,

oe pouvoit !!ere fo ndée fur les

er~ubles

que la

f~cceffion

encraineroie, puifque ceHe fuocef–

fion étoi t\ régtée en faveur du prince Edouard:' elle

n'étóit que le fruit de la cyrannie de Henri

Vlll.

de

fa cr.aiuce de la m.orc., & de l'opinioo ou les peuples

étoiene encare ,

fJU.'il

y

a

un ¡1re

ele

cqnnot~re

l.'..,

yeqir.

·

Tome X,Pl,Í.

W

I

·N ·

539

La

gi'Ofleur

cies

doigcs de ce prince écoir tleven oe

fi

conficlérable, que! que cems avanr íon déces, qu' it

ne put fio-uer l·'arrt!c de more contre le duc de

Nor~

folck; plr bonheur pour ce duc, le roi mourut la

auic qui précéda le j9ur qu-'il devoit av0ir la

tt!te

traoch~e

;, & ,le c.onCei,l ne jugea pas a·propos de prG–

céder a

1

executJoo

d

un des plus grands íeigneur,s du

roy-aume,

.Henri

VIII.

avoir eu fix femmes; Carherine

d'~

rago rz, répudiée; Aone de Boulen, décapicée; Jean–

ne Seymour, mor te en couches; Anne de Cleves .

répudiée; Cacherine Howard, décapi cée;

&

Cacheri~

.OJ!

Pare, qui époufa Thomas Seynwur, gra nd-ami–

.ral. Fn nso1s

l.

luí fit faire un f'ervice

a

Nocre ·Da–

me, luivant l'ufa¡:.e, die

M.

de Thou, écabl i par les

rois , quoi qu'il tlir more

fe

paré de l'églife·.

'

J e crouve qu'il s'ell: paUé íous le regne d'Henri

Vfll.

pluúeurs événemens. qui méricoient d'enrrer

dans l'hilloire de

M.

de Rap_in: j' en citerai quelques-

uns po•ur e·xemplfes .

·

En

IP7 ,·

le roi érant

a

la charle de

t•oiíeau, &

.voul.tnt la_ucer un f\lflé

av~c un~

perche, t'ornba fur

la

t~~e,

&

li

un de fes val.ets-de-pié, nommé

Ed~

mond .+loody

,

n' écoir ac.couru, & ,ne lui avoit pas

levé la c@ee qui tenoie ferme dans l'argile,

il

y

auroit

iécoutfé.

·

La

1.411

année du regne de ce prince, on

b~cir

fon

palais de Saine-James. Daos la

1.5c

,

on inlhtua la

,pr~lidence

pour le gouvernement du nord d'A ngle·

~erre.

Daos la

d•

,

le pays de Galles, qui a

voic

été

province de la nation angloife, devior un

rnembre

de la monarchie ,

~

fue (o umis aux

m"

mes lois fon–

damentales •

L•an

30

de ce regne, l' invenrion de jecter en fonre

des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux, fut

. trouvée par Raberc Breok, un des aum6niers du roi;

Robert Cooper, orfevre, en

ti~

les infl:rumens,

&

mit cette invention en pratique . L'an

2)

du meme

regne, les ' premieres pi eces de fer fondu qu'on ait

jamais fa ir en Augleterre, furent fa ices

a

Baddtead,

dans: le comcé

eje

Sullex,

p~r

Rodolphe P aye·,

&

Pierre Baude.

1

Sur 1la fin de ce regne', on fupprima les lieux pu–

blics de débauches, qui avoienr écé permis par

· l'é~

tar. C'ácoit un rang entier . de maiíons ...tout le long

de la 1'h:1mife, au fauxbourg de South1yarclc, au

nombre de .feize, difl:inguées par des enfeignes. Sous

le regne de Henri

lJ,

on avoit fa ir au fu jet de ces

maifons divers réglemens de police, qu'on pe

u

e voir

daos la deícripcion de Londres par Srow. · Cambdén

eroir qu'on no!T,lmoit ces maiíons

flews,

a

ca ufe des ·

viviers qui . en écoienu proche, ou l'·on nourrilloit des

'brochecs

&

des tanches.

,

,

Le corps de Heori VH1. ell enfeveli

a

·Win4fo,.,

fous un mmbeau magnifique de

cu~vre·

doré, mais

, qui nleft pas ,rncore fini.

·

·

· ·

, Charles

l.

(die

M.

Hume, dont je vais emprunren

1-e

·pin·ceau), étóit de belle fi g ure ,' d'une phyfionomle

do

u

ce, mais

mélancoliqu~ :

ll

·avoir ·le reine beau, le

•corps fain, bien pr'lportionné, & la..taille de gran–

deur moyenne.

11

écait capable de. fup-porter la fati•

gue' excelloic

a

monter

a

cheval'

&

daos 'rous 'les

autres exercü;es. On conviene qu'il étoir mari· teri–

dre ,. pere indulgeoc, mattre facile , en un mor, di–

gne d'amou11 &· de refpeél. A ces qualités domefl:i–

ques,

·il

en joignoit· d'autres qui aureient fa ir hon–

oeur

a

tour partic-ulier.

ll

avoir regu de la nature du

goílc pour les beaux arts,

&

celui de .la peinture fai·

foit fa paffion favorite.

Son . caraétere, comme celui' de

la

pltlpart des

hommes., écoir. ml!lé; m3is fes vertu, l'emponoient

fur fes 'vices, ou pour mieux dire fur fes ·imperfec..

~

-io.ns;

car parmi fes

fauces~

on en

~rouveroie

peu qui

ritatfent jullement le no.m de

vtce-.

,

Ceux qui l'envifagent en qualicé de monarque, &

fous le point de .vue le plus iavQrable, allurent que

fa dignité écoit fans orgueil, fa douceur fans foiblef–

fe • fa bravnure fans

rémérité , fa rempérance fans

aull:érité ,

Con

économie fans al.!-arice. Ceux qui veu–

leac

lui

rendre une jull:ice plus févere , prérendent

·

q.ue

plulieurs de fes bonoes qualités écoienr accom–

pa<

J"nées de quelqlle défaut, qui leur faiíoit perdre

ro~ce

la force. naturelle de leur intluence . Son incli–

narion bienfairance écoit obfcurcie par des. manieres

peu gracieuíes; fa piéré avoit une bonne reincure de

fuperfl:icion.

ll

déféroic rrop aux perfonnes de

mé–

diocre capacité, & fa n\odération le garan tiíloir ra,..

rem.enr des réío.lucions b.ru.fq.ues & prédpitées.

Il

n~

'X

f

y

lo

fa

VO,Ít