Table of Contents Table of Contents
Previous Page  52 / 784 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 52 / 784 Next Page
Page Background

'

VER

!lT'-.

M1is eomme

~ette idenr.i~é

pcut flre.fque tou·

Jours s';¡pperce voi r lans 1;10e concordance exa6le de

·ro•t S les ac.\" t<(l'ns , il erl arrivé que .bien des 13ngues

n \ •.nt

pas aJmis dans leurs

~~rhu

i:oures les ¡.,flexim;u

imaginable~

relarives

a

u fujer. l)ans les

-perbe¡

de la

)angu~

fran<_Joifc, les g_enres ne foiJt admis qu'au par–

t_icipe

p~ffif

¡

la langu,e lati,ne

-~

la

la.l)gue !!recqlie

les ont ·admts

a

u

p~rcicip,e

aétif;

"la

langpe .bébra:1q1,1e

-~rend

certe di!liné,lion aux fecol}des

&

rroiliemc~

pe,r·

fonnes des roodú p:;rlon'nels. Si l'on exccpte le chi–

JJois

~

la

l ~ng u'e

franque , ou le

vtr/11

q-'

a

qu'une

feule for n]e imnlUable

a

rous

~gards{

les

~_.urres

lau–

'gue~

fe liJIJc mo ins permis

l

l'égard· de,s uo.IJlbres

&

des

perfo!}n e~;

&

le

w rbl'

prend prd (¡ ue

toujours

dts terminailp ns

r~lati'v es

a

C,I!S deu

X

point5 de vQe,

li

l' C

n 'ell

d.¡ ns

les modes dout l'e6ence mi •ne les

exclur:

l ' in~ol Í t t f,

p:¡r exempJe' exclur les

aiombr.~j

~

les perliuw .::s, paree que le fujer

y

Jemeure ef·

fentiell r m.enr indo:irl Jminé;,le pa,rici¡>e adrnet les

gen~

res

&

les'

11 ó m~res;

paree qu'il erl _adjeélif, mais

ji

rejerre les perlonnes , paree qu'il ne conllitue

pa~

~rie

propo!iri<m,

Vo_y_ez

ltiFI~ITI' PARTlf~PJL

L'idée

dítf~re1\ cielle

de l'exiHenc'e lous une rela–

'ion

a

une modind aion' ell d'aílleurs le príncipe de

to•Jtes les

própriér~~ e~clulives

du

'Ptrbt.

La

premíere

&

la plus frappante de toJJtes, c!ell:

qu if

dl

en quelque forre, l'al1)e de nos difcqurs , ,

~

qu.'i! eiHre

nece tlair~:n~ent

dans chacur¡e des propo.·

firion_s qui en font les parties intégrantes. Yoi<?i

.!'.ori–

gine de cecrc pr.érogatiye li.nguliere :

_Nous parlons pour

tranfmettr~

aux antres nqs con·

noiflances; & nos connoiffances ne

[or¡t

riel) au;rr.e

chole que

la·

víle des

~~rés fou~ !e.~.rs

attribnts: _ce .

font les' réfultars de ¡;¡os )Ugemell.s intérieurs.

p~

)Ul!'

gemenr ell:, t.'aéte par lequel nOO:re e{prie appe.rcxmt e.¡)

'foi J,'exill:eoc,e d'un

~rre,

lous .teHe ou telle relaríon

~

telle ou telle modification. Si un

.~tre

a lférít:tbler

inent en loi la

relation foús

laqueile il exille dans

ri'orre efprir; nous en avons une conno ílf,mce

vr~ie:

mais notre jugernenr ell

f~ul['

G

.l'~tre

n' a pas Cf? ,foi

,Ja relation fo 11s ll quelle

il

exilte' daos notr.e

efpri~

1

l!o_"jtZ

p ..,_qPpSITIC?t:J·

.

' Une .propoliuon doir ·frre -l'image de

e¡!

qo.e l'ef–

prit appeq;oit pa.r foo jugement;

&

par ,eonle4uent

~lle

doit énoncer exaaefl)ert,t c,e qui fe paf!e

¡¡lor~

daos l'efprit,

&

mouerer fenliblement un

fujl·~ d~,erminé, Yne moditicaeion,

&

l'ex rfi ence

inrellec~

ruelle du fu jet fous 'une re lacion -a

cerr~

mqdificatioq.

Je dis

~xi(!ence it~te/lef/qe/ie,

raree

<ju~ e n ~lfer,

i,l ne

!l'agit pr iÍnaCiveró'ént ,. daps a.ucune · propQ,Iit ioll, de

l'exille11ce réelle qui fuppq(e

1

es écre¡ hors du

oé~ nr;

il ne s'agir que d'une exitlence telle que l'ont dans

¡,ocre

enrendem~nt

tous les obj ees

d~

nos pentees ,

tandis que nOl)S en occupons

~

Un

rercle q"qrré,.

par exemple, ne ·peut avoir aucune extller•ée réel·–

te; mais il a daos m'on entef)dement une exl!lt:n<"C'

ineelleébelle, randis qu'il ell l'obj ee de

ma pe

olee ,

&

que

'je

vois q11'mz

cercle

quarrf

e¡/ impo(Jlble:

les

1dées abllraiies

&

gl nérales ne · fonr

&

ne ¡>euvenr

~~re

réalifées qans la narure; il n'esirle réelfemenr,

ne peut exiller nulle part

Uf'

f'f!ÍmaJ

tH

~énér4/

qui

·ne

f'Dit ni homme, ni brutc: mats les obJets de ces

idltes faélices exillenr

d11os

norre intelligence, tan–

dh

que nous nous Qccupons pqur

e-o

découwir les

propriérés.

Or c'ell précifé01ent l'·idl!e de cette exill.ence in–

'elleéluelle fous une relation a une modification' qui

fait le cara4ere

di~intlif

du

wrb,r;

~

de·la viene

qu'il ne pr;ut

y

av01r aucune propofitaon.. f;}ns

~er­

kf

,

paree que come propolition , pour pemdre avec

[délité l'objet du jugement, doit

e~~r_imer

entr?autres

chafes, J'exiftence intelleétueJJe du (tJJee fous une re–

Jation

~

quelque modifica'rion, ce qui ne peut

~tre

~xprimi! qu~

par ie

verbe,

. -

'

,

Oc-la vient le nom

empbatzqr~e .don'!~

a

cette par:

tie d'oraifon ._),es Grecs l'appell01ent

'"!!•

~

mot .qua

~araélérife

re pur maeériel de la

/JIIrfJie'

purfque

~~·

~ui·

e.n

eíll~

racine, fignifie préprement

jlt1p,

&

qu'il

ll~a

re'c,su

le fens

dico

que par une catathre[e méta–

phorique, la boucne étanr comme

1~

c:¡nal par ou

s'écoule la par.ole,

&

po~r

ainti di re, la penfée dont

~lle

ell: l'image.

Nou~ dona,on~

a

la m4me P:t.rrie d_'o–

raifon le nom de

ve11~e,

du latrn

'IJerb•m,

qua flgntfie

epcore la

p,arole

prit'e matériellemen,t'

c'ell-~-dire

e

o t:¡n

e qu'elle ell le produit de

1

1

impulfion

d~

l!air

. c

:h.-.Qé

4es poúrnons ·

&

mod ifié

, ta,n

t

p~r

la

~ifpoG­

fi

Qn p

articulier.~

.de

la bouche ,

q.ue

l?ar les

~oqve~~of Illbi~s

6f.

a,nftan~an~s d~s

paq

1e~ lJlOQd~~

de

V E· R

.eet

organ~

. C'elt Prifcien (

lib. VIII .

tle

verbo

it~it.)

qui ell le

~ara nr

de cerre

érymolo,~ae:

YERJJVM.

o

ver–

beratu flj'ris di&itur,

qupd

,.,JI'!mfi~U

II&&Ídtlu

~fl

o•11•

.nibt1¡ /'artibuJ· 9,rt!tiontl·

Pri lcien a rai[on; toures les

parrres d'oraifon• éeanr produic;es par le mc!me mécha,..

nifme, pouvoient également c!tre

~mmée~1Z1erb9,

&

elles

l'éroienr etfe3ivement .en latin.: mais c'étoit

alors

.Qn

nom· générique, :tu lieu qu'iÍ étoit fpécip–

que quand on l'appliquoit

a

l'efpece done il . eft ici

gueflion:

Pr.#,t"jpue

in bac di8ione

quaji proprium ejus

.l!"·cipitll'r qua-'fi·eqtuf!rltu uti•nur -in

r¡r~tion~ .

(Id. ib.}

'felle ell ' la raifon que Prifcien donne de cet ufage:

mais il me femble que ce n'erl l'el(pliquer qu'a de–

mi, puilqu'il retle encore

a

di re po-urquoi nous em–

pl dyons

,lj

iréqu_emment le

perbe

dan~

tQI,l$ ces di!!-

cours •

A

G'~ll

qu'il n' y a point de <ji[cours fans

.propofi–

_tion

j

point de propof}tion qui n'ait

a

expri~r

l'ol;),.

jet d'un j uge11;1ent; point d'expreqion de cec objet

·qui .n'énonce un fujet dérerminé

1

une modHicarioll

également dét.erminée,

&

l'exil

lence intelle&uelle du .

.fujet fou$ un

t.:

rel~tion ~

cec.re

m

odificarían: or

e'efl:.

la détigna'cion de certe e

xillen

ce

inrellea-uei.Je

· d'ul)

fpjer

~ui

ell le c.araélere dirlinétif

du wrbt, & q

ui en

f:lit el)tre tous les mors, le

mot

par ex cel lence.

J'ajouee que d'ell cetre idée de

l'#xiflenu illtel/ec–

.lllelle,

q

u'entrevQit l

'aureur

d~

la

grammaire gtnéra/e

dans Ja

fignificati.on

COmmune a toUS

le~

Vtrbes,

~

propre

a cette feul

e efpece' lorfqu'apres av

oir r.e.,.

m:trq~é

tous les défauts des détin írions donnés

ava.nt

tui'

~1

s'erl

arr~ ré

a l'idée

d

1

affirfl!t¡tÍfJ.'J .

11

fent

oit

qu~

la na.rure du

verbe

devoit le rend r:e

n~ceflaire

a

la pro•

p~fit\on; .

il

n' a

nas vl) alf..:z nettemea;lt l'idée de

1'! –

xijlena tntellefllll'/le,

pdrce qu'il n'ell: pas remonré

ju(i:¡u'a la

na

ture du

juge~enr

inttrieur;" _il s'en .ell

renu

A

l'a!firmatio11,

pa11ce qu'il ri'a pris' g,a rde

qu'~

la propolioon rm!me.

]e

ferai la-deflus quelqae$ ob–

ferv ations atl ez n rurel les.

t -~.

L'

af!i.rmation

ell un

~a

e propre

a

celuí qui

parle;

&

·¡·a',ureur' rle la

gr11mmaire

génh·alt

en con–

vien,t lui-meme.

Part 1

f.

e xiij.

Mi

t .

17o;6. ) ,.

Et

,

l'oo peut, dit

il,

remarq1•er en paflant que

l'a!fir–

"

mqtion,

en tant que

con~u e

, pouvant

~tre

antli

,

l'attnbut du

ver

be,

comrne daos

11./firmo,

ce

verb'

,~

lig t¡!fie d.eox

ajfirmt~ticms,

dont l'un e

regar-le la

pt:rlqnne q':'; parle, & l'autre la perfonne Je qui

, on parle, loit

q•J~

ce

foj~

de foi-mCme

1

fq i,t

qQ~

, ce fo ie d' un autre, Car quancl

je

dis,

P11tl'111

alflr·

,,

m4t ,

affirmat

ell la meme chofe que

tj1

t~.f!irman_s;

,

~

aJor s

e_fl

nurqua

MON AlfFIRM.\TJOr.;,

o u le JU•

,", gemenr qu e

je

fai s tou chacH Pa errc ;

&

ajfirma11r,

,

f'

4Jirtf!4tion

q ue je

con~ois

&

que

j'anri bu~

a

P1er–

,

re , .

Or·,

ll·

tJerbe

éranr un mQt Jécl tna ble tndéter•

mínarif, elt rujet aux lois' de la 'concordance pdr rai–

fou

d'idt.!ntíté , paree qu'il délig ne un fujer quelcon•

que fous une idée générale applicable a tour fujet

dérerrt¡tné qui en ell fu lc .: nrit> le. Cene idée ne peut

done p:u

~rre

celle de

l'affirmation,

t¡u i erl r t"co nnue

rvpre

a

Celui qui parle,

~

qui ne

p~ Ut

jaml ÍS

CO l}•

ven ir au fu jet dont on parle, qJJ!¡¡utanr qu'il

ex i rl~

dans l'efprir avec la

r·elation qe conve nance

a

cetre

maniere

d'~tre

, comme quar¡lj on dir,

Petrus

af–

firmat.

2P, .

L't~f!irmat;on

eQ

certainement oppofée

a

la

ni–

gatiot¡:

l' une ell la marque que le fi.11ee exille fou s la

re larion de ('OIIVCnance a .la maniere

d'~tre

dont

il

s'3git ; l'autre, que le fujet exifle avec la relatioq 'de

difconvenance

3

cette maniere d' c!rre. C'ell

a-

peu–

pres l'idée que l'on er¡ prendroit daos

l'Art de

pe1ljt1·.

(Par.f.

· //.

eh

iij.}

l'.éeendrgjs encoré

.lava_nrage

dans le grammatt d l·,

&

Je diroas que

l'qffirmatum

ell

la fimple

P<?liti~n

de la lig niticatiQn de chaque q10t,

&

q.~e

la

neg_'!ttQn

en

e~

en quelque

m~nj~1

e la daf,.

trua ton.

Auíh

l 'lfffipnlltiQ_'! [e

manifelle affez par l'ac•

te

mi!me de. la parole, lans avoir befoin d'un moe

particulier pour devenir

l~nfible,

tj

ce n'efl qoand

elle ell l'objet [pétial de

1~

penfée & de l'e"prellion;,

il

n'y

a que' la nég¡¡tion qui doir c!tre exprimée. C'ell

P,QUr cela me!me que dans aucune langue, il

n'y

~

;tucun mor delliné

a

rlonner aux autres mors

un

f-ent

aftirmatif; paree qÚ'ils' le fó nt · rous eftentiellement;

il

y

en a

&u

contraire, qui les rendent négatifs , paree

que la négation ell .contraire

a

l'a~e

fimple de la pa–

ro!~,

& 'qu'ori ne la fuppléeroir hmais

íi

elle n'étoic:

exprímée:

mata,

11011

male;

tloflur., non

tlof/us;

1111,.

l(jq, non audio.

Or,

6

tour mor ell affirmatif

p~r o~

· ture • comment

1'

4.f!irm11tign

peut-clle

~~re

le

c11ra~

t~re

diíl inéUf

~u

verbe

,1