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V 1 S

H R,

(e

rompent, comme les rayons qui traverfent

tJn

prifme de ver re,

&

forment en s'érendant la queue

DL,

qui eft fufpendue

a

la partie inférieure de la

flamme

D,

d'ou

elle nous paroir par conféquent

provenir, comme

B

M

; ,de meme auffi les rayons

B

C,

venant

a

tomber fur l'humeur triangulaire

a

1

S,

fe rompent, comme s'ils traverfoient un prifme de

verre,

&

s'érendenr par conféquenr de la

longueur

de

X

K, en formanr une quelte, quj eft fufpendue

a

la parrie fupérieure de

X

de l'image

de

la tiamme,

d'ou ils paroillenr provenir,

&

nous repréfentent de

cette maniere les rayons

B N.

11

eft

el

air, qne lorfqu'on intercepte les rayons fu ·

p érieurs

BAH R L,

a l' aide d' un corps opaque

P,

la queuc

D

L

do ir difparoirre dans l'atil,

&

par con·

feqneor la queue inférieure

B

M

de la chandelle.

M<tis lorfqu'on intercepte les rayons inférieurs

/3

C1S,

il

faur que la queue

X K,

qui

~ienr

a

la par–

ríe fupérieure de l'image de la flamme, difparoitle,

de meme qoe les rayons fupérieurs apparens

p

N.

Comme il fe raífemble beaucoup plus d'humeur aux

paupieres, l'orfqu'on verfe des !armes; ce phénomene

doir fe faire alors bien mieu" remarquer, comme

l'e"périenc~

le confirme.

·

Pourquoi voit-on des érincelles fortir de l'ooil,

Jorfqll'on le

f~orre

avec force, qu'on le prefie o u

qn'on le fr-appe? La lumiere rombanr fur la rérine,

prelle & poutfe les tilers nerveu" de cette metnbra.

ne: lbrs done que- ces

m~mes

filets viennenr

a

~ere

comprimés de la rnf'!Je maniere par l'humeur vitrée,

ils doivent fa

ir~

la

m~me

impreflion fur l'ame, qui

croira alors appercevoir de

1~

lumiere, quoiqu'il n'y

en ait

p~inr.

Lorfqu'on frotte

l'~il,

on poufie l'hu–

meur vitrée conere la rétine, ce qui nous fait alors

voi.r des étincelles. Si -doDC les 6lets nerv eux rcgoi–

venr la meme impreffion que produifoient auparav;1nt

quelques rayons colorés,

notr~

ame devra revoir !es

m~

mes couleurs. La

m~me

chofe arrive auffi, lorf·

que l'lous prefions l'angle de l'ceil daos l'obfcurité,

eo force qu'i! s'écarte du doigr

&

que

l'reil

refte en

repos; ces couléurs difparoifienr dans l'efpace d'une

focoode,, & ne manquent pas de reparotcre de nou–

veau autfi-tAt qu'on recom!llence

a

pre{ler l' ceil avec

le doigt. Mu(Jch.

eff. de Phyf.

§.

IU8.

&

foiv.

V

!SJON,

(

TMolo,r.)

Íe preud par les

Théolo~iens

pour une apparítíoo que Dieu

envoj~

quelqqefois

ii

fes prapheres

&

a

fes fainrs. foic. en fonge. foit en

¡:éalité.

Vo:;ez

PaoratTIE,

RtvhA

TION.

,Telles furent les

'IJ.íjions

d'Ezéchiel, d' Aritos, cks

~utres

prophetes, done les prédiélions fonc intitu"lées:

Pifio.

La

vi/ion

de S. Paul élevé au rrojtieme ciel,

celle done f4.c favorifé S. Jofeph, pour l'aífurer de la

purecé .de la fainre Vierge.

P·lu~eur.s p.erfa~nes Q~l~~'

"Tome.

xvn

(1}

~1 ~·y

a pas

de.

d~ure

qqe les refttarion• qtte

le

..ivift

Saa,..

eur·

permit au Oémon de lui faire pour le vaincre

8t

le

confo11Jre,

peuvent av.oir été

&...,.,; ,,.,.,._;"'' ;

c'eft l'avio de plufieuro aureur•;

m,lis íl n'y

a

tien qui

puilf~

no!l• convaincre qu'elle•

foi~nr

arri.

~ées

de ctt(e maniere.

(1

)1

a

bi~n p)u~ ,

fi

l'on

o'arr~te ~

la de–

fcription que nou! ep

font

les i¡va.ngeliftet. •.

autll

bi~n

que des cir.

coftanc:s <le•

li~Uit,

on eft pour l'opiniun , comme plus probable,

de

ceu~:

qoi croienr que ces tenruions on.c été ré;,lles

llc

elfec.

tives . En

pre~~er

lieu

JI

elt cérrain. que S. l'au,l en parle dan.•

Ca

l.crrre ault Ju•fs

••P·

>.

101.

llc

••P·

11,

IJ .

conune o'il

ellr pi rlé deo renrarions que le Démon faft

au~:

hommes ; le• unes

telfe.m,blenr eotierement ault autret .

ll

ell: certain que fefus-Chril\

fut conJ9it, n

o.n...

en

Vif

..,

pell<lant le fommeil. mait- réellemeat.

depuio ¡e

JOI!r

~a.in

j,ufqu:au d.efc;rt, oll

il

jeuna

quarant~.

jours, 'l!u

l¡>put <lefquels

tl e

ur faun • Le renrarea.r fe

préfen~a

alou

a

luí

(ous une forme corporelle

llc

vifible, ain6

9ue

l'e~:prime

le ver.

be

'":P•"•PX~f""

' (uívanr le (entiment de Luc lkogenCe, de Mal–

donar, de Pe6:arore, de Lighl>foot,

&

d'aurrc;s auteun protrf–

t~cnu

&

catholiques. O':¡illours ce.

o'aa.roi~

pat.

~"té

de "érirahle1

~enrations,

fi

J.

Ch,ri~

n'avo)t,

é~é tent~

qa.'en <lolif11Ut , puifque

po~r ~rr,e

réellemc;nr re.nré,

il

faut .:¡lle la volonté confcnte au1t tug–

geltions

du

tentatc~r.

mais cdui qwi dort ne fauroit confentir

a

~ien .

Suivanr les Ecritures on Yoit que le

lile de Marie rejctta•

toutes celles 'l,ui luí furenr fa¡ces ;, elleo.

d~voient

done étre réelles

~

noro en.

.,;fi.•.".

corome dit G.rotiut avec d'autreo.

Si l'hiltoire des .teoratioru de

J.'

Chrift revolre norre enrende–

ltltnt qui ne peut comprendre comment le ,-edem¡>teur <les hom–

me.o

•.'clt laHT6 prendre

llc

tranfporrer por l'efprit maiin en uiveu

eodroiu,

&

enrr'aurres lur une montagllJ=

fu,~ élel(~e d'o~

il

luí

tn vojr toqs tes royaumc:s d,e la terre avec leur magnifit ence; ce

qui parotr ne pouvoir rée!lement

ft

véri6er: les

inrerpret~.s

de

I'Ecriture-Sainte repondeot d' une maniere fort claire

a

ces .Jaa1t

difficultéo. QuJnt

it

1'1 premiere il

y

en

a

qai difent qu'il n'eft

p~•

eto.nnant

~uc

J.

Chrift penntr att. Démon de le

traofpo~ter

Cn d

ilfé

rens

!itUX ,

puifqu'il permit bien

a

.Je•

hom'lltS perVetl,

qui

¡r.tr

leurs péch6t étoient devenct let miniltret du Diahle,

de

·le fa

ire

mourir fur une croilt • O'autres

prét~ndeot

que le Sau.

veur fe tenoit fur fes nropret pié•

llc

marchoit de lui-mEme. en

(~ ~o,formnt

aux inlti,atiqas ..

~u

!entareur,

'l~i

le . l'orr&it

a

al.

VI S

bres par la

ía inte~é

de leur vie, telles que Sre 'Iñe–

refe, Ste Brigitte, Sre Cacherine de Sienne,

&,.

ottt

eu de pareilles

flijions;

mais il y a d'<!xrremes pré–

cautions

a

prendre fur f;etre mariere, l'ap.6rre S. P,!Ul

nous avert¡ílant que l'auge de ténébres re transforme

quelquefois en

an~e

de lumiere.

.

Aulli le mor

vijion

fe prend·il quelquefois en mau–

vai fe pare, pour des chimeres, des fpeélres prodairs

par la peur ou par les illutions

d'un

e

imag inacion

blefi'~e

ou vivemenc échauffée; c

'e.ll

pourquoi l'o11

donne le nom de

t•ijiomzaires

a

ce

ux

quf fe forgent

eu"·m~mes

des idées lingulieres ou romanefques .

Ert

ce

dcrni~r

genre les

vifions

de Quevedo ne font que

des defcripcions des ditl"'érens óbjers qui rouloienc

' dans l'imaginarion bouillance de cet aureur .

Ce font encare ou des peintures des

ch~Jfea

gra–

vées dans l'imagina"tion, ou des chafes que les fens

apperliojvent, mais qui n'onr poinc de réalité,

&

qui

ne font point ce

qu'elle

s paroitlenr; ce fonr des ap–

parences. Ainfi S.

Je.an

die d:J,ns

l'llpoc. ix.

17.

qu'il

vit des ehevaux e

n vijio

n;

c'etl-a.dire une apparence

de ligures de chevaux.

,

De pieUJc

&

favans critiques ont •penfé que l'hif–

toire de la rentation de

J.

C.

nmnené P•r /'efprit

au

dé{ert,

Match.

iv.

1.

s'eft plutót palié en

'l.:ijion

pendant le fommeil, qu'en fait & en réalité. ll

pa~

roit dur, que Dieu ait permis au

d~mon

de tranfpor·–

ter le Sauveur daos les airs, fur une monragne, fur

le temple de Jérufalem,

&,.

La vue des roy.tumes

du monde & de h:ur gloire, nc fe f.lir , pas m1eux

d'un lieu elevé

~u

e de la plaine; car

qu'apper~oit~

on du

-fommec dune moncagne, des champs, des ri–

vier.es

, des

villes,

des bourgades', dans l'éloignemenr.

Or, pe

ut-on appcller ces forres de cllole5, les

royau~

mes

& leur

,:Joire'

. La gloire

a

es roya umes con tille daos lcur force,

leur gouvernemenr, leur grandeur, leur opulence,

leur population, le nombre des villes, la

magni~

..

cence de biti(llens publics,

file

. Tou

r cela ne

fe

voit

ni du h:tuc d'une monragne, ni

d.ms

un inlhnt, com–

me S. Luc rapporte que cec é

vénem

ent arriva; mais

tour

~ela

peur fe paffer en

vi/ion.

Ainti ces paroles

¡,

•lil

.,,.~,..~~.

..,,

.en

eJPri~ li~nifienr

en

vijion,

comme

dans I'Apoc.

Io.

&

xxt.

ro. C'eft aioli qu'Ezéchid

dir

xj.

2..

&

iv.

u.

qn'i.l lui fembloic

~ere

enleve en

v~(ion, ú~~

Tou w)oú,..•-r•c .

Le

rh~me

prophere

oblerv~

ailleurs,

xl.

2..

qu'il fut enlevé fur une

ffi()ntagn~

....&

•••'~'"'''",

c'eft encore en

vi/ion .

Au relle, Jé–

fus -Chritl a ptl ap.prendre par !'a

v~/ion,

que fa vie

ne fe rermineroir poil)t fans cencacion,

&

qu'il auroit

a

remplir ce qui lui écoir apparu en fonge. c'efi -a...

dire a vaincre l'ambition

~ l'mcréduli~é

des puitlan•

.;es. de la terre .

(l)

~>

p

Les

.

ler dant leo endroits défignéa par let EvangeiiAet,

ce

que

J.

Chrift

fit ponr combattre plus vigoure11femenr les tentations de •'ennemi.

• En effet cette maniere 4-'aller au

temple

&

fur

la monragne

~

étoit plos d¿ceate

a

la majell:é

~

dignité Je notro Seigoeur Je–

fus .Chrill:,

&

s·adapte mieux

a

la

phrafe .des

J;van~eliltes .

11

Y.

a,

¡¡

ell: vrai, dan• S. Matthieu la parole

11'Cf"'""'"''.;,,,,,

qui re.:

pond au verbe h¿bra1que

nj)?

l·•k...•<h

,

llc

S. Luc

{e

fat

U

u verbe

J.¡,.,.

Ceo trois verbes ne fignifienr ras furem enr

pon•w

ou

,..,¡~

ptrt,.,

mais bien pltuót ,

~OJJd,.ir4,

t.•itl<r.

&

{1

f•i,.

nntl•lil•••

Ce qu'en dit S. Luc

C&p

'1· " ·

9

nc fe

rrouv~

point <lu

'""~

CORtrolire

a

Cette t:Xplication

!

lut.}

¡S",

Kit

d.UTif

¡.,.

~

'f.

'WTtpU)IUJ

'l'tÜ ioptÜ,

i?

l• mit

¡,.,

¡,.

{o"'!Jfité

ti•

tlmfl(:l

Cdf

le verbe

1... .:

¡.u,

ne fignilie pa• touiour<

tl•ctr;

il

6gnili~

aulD

t"f••""

.i

'1••1•

,..,.,.

tl'·t~l,l<r

'·"

f•

nnflitrur

tn

'1"'''11"

•nd,;~·.

comme penfent leo

inrerpréres <le I'Ecritu,re Sain,re. Cela pofé, l'h••rteur que fenroient–

ceu"qui 1\e

peuvoien~

e.ntead.re

qa.e notre S.auo:eur

dlt

ét~

tr>n(¡>orté–

d'un Cl\drOÍt

a

l'aotre

,

difl>aroi~

au(Ü t6t,

1\t

par-la

me

me les argo.

meíu

que

l'on fatfoit pour prouver que le• rentarían• de Jé(us-Chrill.

conl~ll:oient

en uoc

'-ifion

qlt'il avoir eue pendall< le

fomm~il.

llc

noa,

r~ellef1Jel\t

&

d.e

fa

ir.

romben~ <!'ea~

mémeo .

Q_ual\t

a

l'outre raifon par laquelle on préte11doit que

J.

Chritl"

n'avo"ir été renté qu'el\.

?Ji.fiort,

q,u.'il

n'étoit

pa•

nc!.c~lf•ire

qu'i

¡.

e~t

éré co¡odulr fur

la cime d'une rnontagne. polU voir la magni–

ficence

llc

la gloire <les royaumes de la rerre

¡.

les interpretes re.

pondeot que le centareur Ce

fervit deo mpycn• qu'il crut les plos.

propreo

a

taire fu

ccornber

notr~

Sauveur.

8c

c'ell: pour cela qu' il'

.:hoifit une

hau.te

montag_ne

d'o~

l'oa croit ,¡oir une grancle eten–

due de ter

reiu &

prefqu~

le monde

en~ier,

p.lr~

e

qn'il femble qoe

l'l1orifon de

la

terre qui •oaroit ent¡¡uré

de tn

utes parro .Ju .ciel, ,

ell: rout le conrinent que n,ous avons .

!1

eA: cenain

~u,'on

ne fait

paa let repref.enrations ni lrt fanr6mes que le

D~mon

propof•

a..

Jefut -Chri!b, ni de

~uelle

maniere

il

luí 6t voir les

royaumea

de ia rerre, mais l'htftoire •ap

1

orre 4ue ce lot une tentation réel•.

le , paree-que notre Sauvcur confondtt

le

tenueeur par l'autori,

de I'Ecmure.Sai nte ,

&

ce n'aureit pat été une vét irable rea–

tation •

r.

elle e6r été faite dano le

tems que

la volonté n'efr:

pao

ma1treae d'.elle-meme, comme

i!

a;ci"e préci(emcnt dan,

o:e,..

lri

qu.i dort •

t

W )