1 '
VEN
lon
doge: une ariflocr3tic daos le
pr~gadi
oo le
(é–
nar,
&
une efpece de démocratie daos le grand·coó–
feil, ou les plus puiflans font obligés de briguer les
fulfrages; cependant le tout ne forme qu'une pure
arillocratie.
Une des chofes
~
quoi le fénar s'ell appliqué avec
grand foi_n, a été
d'emp~cher
que les princes étran·
'gers n'euífent
a~tcune
connoiflance de
l~s
délibérations
ni de fes maximes particulieres
j
&
comme il eut été
plus facile
a
la cour de Rome qu'a aucune aurre d'en
venir a-bout.
&
m~mc
de tormer un parti confidé–
rable daos le fénar, par le moyen des
eccl~íialliques,
la rtpublique ne s'ell pas feulement contentée de' leur
en incerdire l'entrée, elle n'a m!me jamais foulfert
que la jurifdiéHon eccléíiallique ordinaire fe foit éta–
blie dans fes érats avec la meme autoricé que la pld–
part des princes lui ont lai(Jé prendre,
&
elle a ex–
.clu tous les eccUfialliques, quand
m~me
ils feroient
nobles vénitiens, de tous les
conf~ils
&
de tous les
.emplois du gou't'eroement,
•
L~!
fénar ne nomme aucun vénirie!J. au pape.
pou~
le cardinalat, ano de ne terlter aucun de fes fuJet5 a
trahir les
in,tér~rs
de la république, par
l'efpéran~e
du chapeau. 11 ell vrai que l'amba!ladeur de
/-'(ni(e
propo[e au pape les fujets de l'état qui méritent cet
honneur, mais il fair fes follicitarions comme fimple
parriculier,
&
ne
forme aucune demande an nom du
fénar . Auffi le cardioalat n'efi pas
~
Penifi
en autli
grande confidérarioo qu'il l'eft ailleurs.
Le patriarche de
Vmi{i
eft éla par le fénat; il
n~
met
a
la rere Je
fes
O}andemens, que
N .
••.
di11ina
rniftratione
Vénetiarum
patriarcba,
taos ajouter, com–
me l_es aucres prélats d'lcalie
,fonLf..e
fidi~
apofloli,;.e
g1'1ltlll
•
Soir encare que la
r~puhlique
ait eu deflein d'6ter
3Ul(
eccléfialliques les moyens d'avoir obligation
a
.d'aurrcs fupérieurs, qu'au lenar, foir qu'elle n'ait eú
d'autre vue que de
mai ~tenir
l'ancien ufage de l'c!·
glife, elle a Lai fié l'éleébon des curés
a
la difpofition
iles paroiffiens , qui doivent
c~oifir
celui des prc!rres
habirués de 13 ¡n!me paroifle qui leur parott le plus
digne. Tous ceux qui pofiedent des maifons en pro•
pre dans l'éreudue de la paroitle, nobles, citadins
&
arrifans, s'aífernblent dans l'églife, daos le terme
de crois jour¡s apn!s la mort du curé,
&
proce~eot
a
l'éleélion par l.¡ pluralicé des voix, fa ute de quoi
la république nomme un curé d'office.
11
e~·
11rai que l'inquifition eft établie
a
Vt•ifi;
,mais· elle
y
efi du-moins fous des conditions qui di–
minuenr l'atrocité de fa puifiance. El-le efl compo·
fée
a
Vmifi
du nance du pape , du parriarche de
Veni(i
roujours noble véaitien , du pere inquifiteur
toujours de l'ordre de S. Francsois,
&
de deux prin–
cipaux fénateurs qui font affillans ,
&
fans le confen–
,tement defquels toutes les p.rocédures font nulles,
4c
les fentences hors d'état
d'~tre
mi fes
a
exécution.
L'héréfie ell prefque la feule matiere done l'inqui–
_fition de
Venifl
ait droit de connoitre; les défor–
dres qui fuivent l'héréfie, ou qui peuvent l'entrere–
.nir, onc des juges féculiers qui prennent connoif–
fance de ces muieres. Tous ceux qui fobt profef-'
.fion d'une autre religion que de la catholique, ne
font poinr toumis
a
l'inquificion;
&
depuis le catalo–
'gue des livres défendus, qui fur drefle lorfque la ré·
publique
re~ut
l'inquifition. il n'eft point permis au
faint office d'en ánfurer d'autres que ceu" que
la
;épublique
elle-m~me
cenfure . Outre cela, le fénat
entretiene deux 'doéleurs qu' on appelle
tonfoltturs
tl'état,
l'un religieux,
&
l' autre féculier, qui font
chargés d'examiner les bulles, les brefs
·&
les excom•
munications
~ui
viennent de Rome,
&
qu'on ne re–
~oit.
jamais fans l'approbation de ces deu" doélimrs.
Le college
~
le P,régadi
&
le
~rand
confeil font
mouvoir l'érac. Le college ell
compoíc,~
du doge, de
les tix confeillers, des trois chefs de la quaranue cri·
tninelle, des fix fages-grands, de cinq fages de ter.
re-ferme,
&
des cinq fages des ordres, en tour vingt–
fix perforrnes,
Voy~z
DooR .•
QoARANTIE •
SAGii•
8RANDS,
&~.
. ,
· Mais touce l'autoriré de la rél}ublique eft parragée
entre le fénat ou le prégadi {dont il faut confulter
l'article en parriculier)
&
le grand·confeil . Le pre–
mier regle fouverainement les afi1dires d'état; le fe–
cood difpofe abfolument de toures les magiftracures.
11
a droit de faire de nouvelles lois, d'élire les fé–
naceurs, de contirmer les éleélions du fénar, de,nom–
mer
a
toutes les charges, de créer les procu,raceurs
.de S. Marc, les pode!lats
&
les ¡ ,ouverneurs qu'on
J
VEN
IJ
envoie
d11ns
les provinces; enfin le grand·c0nfeil elt
l'~tleml;>lée
générale
d~s
nobles, ou tous ceux qu i ont
vmgt-cmq ans,
&
qu1 out pris la velle, entrene avec
le droit de fuffrage. De
m~me
tous les membres du
college, ceux du confeil des dix, les quarance juge»
de la quarantie-criminelle,
&
tous les procuraceur•
de S. Marc entrene au prégadi, de forre que foil
allemblée ell d'environ
28o
membres,
dont
une paé·
tie a voi" délibérative,
&
le retle
n'y
~ll
que pouu
écouter.
Le confeil des dix· prend connoiflance des affaire¡
criminelles quj arrivent entre les nobles, tant dan1
la ville que daus le refie de l'érat.
Voyez
D1x
r.on–fiil du .
~e
tribunal des i_nquifiteurs d'érat eft compofé de
tro1s rncmbres, qu1 font deux fénateurs du confeil
des dix,
&
un des confeillers du doge. Ce tribunal
fait frémir,
&
par fa puitlaoce,
&
paree que les
ex~·
cucions de ce tribunal font autli fecretes que leur ju–
gement.
Po_ryez
lNQ._UI ~ JTIWRS
ti
~tat
.
Pour prévenir les délordres du luxe, le
gouver.~
nernent de
Vmi{e
a établi des m'agifirars appellés
fo·
pra-provt>ditori al/e pompe
.
Ce font des ft!narcurs
a
u
premier ordre, qui par des
ordonnan~es
feveres ont
réglé la table, le train
&
le-s habits de la nobleíle
vénirienne.
La république .prend autli connoitlance des affaire&
générales
&
parriculieres des religieux
&
des reli:.
gieu[es. Elle a
~tabli
a
cer elfer trois fénateurs avec
upe autoricé fort étendue fur la difciptine eJ¡térie.ure
des couvens; ces rrois m:tgillrats ont un capitaine de
sl>irres qui vilite les parloirs,
outr~
quanrite d'efpion's
gagés; mais cerre
f~vérité
apparente ell plutOt par
montre J•un gouvernemeot exaét,
,&
pour empc!·
cher les
fuperi~urs
eccléfialliques de s'en m.!ler, qu,e
pour guérir un mal qui !'le leur parott pas moins né·
~etlaire
que peu capal)le
qe
remede, la jeune noble(Je
yéniriénne faifant un de fes plus grands plaitirs
d\J
comrnerce qu'elle entretiene avt:c les religieufes.
La république gouvcrne les érats de terre-'ferme
par des nobles qu'elle
y
eovoie, avec les ti tres do
podellats, provédit<:urs , gouverneurs,
&&.
Elle en–
voie auffi quelquefois daos les provinces trois
d~
p.remi~rs
íénateurs , auxquels elle donne le nom
d'in–
guijitellrs
de
ter
refirme,
&
qui font chargés d'écou–
ter les plaiqces des fujets conere les gouverneurs,
~
de leur rendre jutlice; mais tout cela n'eft qu'uno
pure oftenration .
Il réfulte de la connoillance du gouvernement
d'l'
Venifo,
que c'ell une aritlocratie defporique;
&
qu~
la
libert~
y:
regne moins que daos plofieurs monar·
chie~,
Ce font roujours fous
différen~
noms des ma•
gillra\S d'un me!me cor·p.,, des magillrats qui on.t leJ
memes principeJ, les mi!mes vues, la
m~me
aqton.
té, exécureurs des lois
&
lé~iiilateurs
en
m~me
rems•
11
n'y a point de contrepoids
a
la puillance patri–
cienoe, point d'encouragemeat aux plébé"iens, qui •
propremenr parler, font fous le joug de la noble(!
e~
fans efpérauce dq pouvoir le fecouer.
(Le cl"vllli'r
DE ].A'II&tJVIIT.)
Viil'oiiSit,
ét111
d6, (Géog.. mod.)
l'état de
IJ
répuT
hlique de
Penifo
fe parrage ea quatorze prov(!JCC! •
dont il
y
en a lix
vers
le midi; favoir le Dogado oiJ
duché de
Venifi,
le Padouan, le Vicenrin, le Véro-;
noife, le Breflan
&
le Bergamafc. Le Crémalque ell
au midi du Breífan ,
&
la Poléfine de Rovigo eft au
fud du Crefcenrin. Les quatre fuivantes font
a
fort
nord du midi au feprenrrion:
fav~lir
la Marcfie Tré· ·
yifane, le Felrrin, le
Bellu~efe
&
le Cadorin. A l'o–
rienr de celle-ci lont le Frioul , qui tui ell contigu,
&
l'Hlrie fur 'te _golfe de
Vt~~ift,
prefque vis·a·vis
le Ferrarois. Le Dogado s'éteod en long depuis l'em·
bouchure du Lizouzo jufqu'a celle de 1'Adige,
&
com•
pread les !les des Lagunes , de
Venifi,
de Muran •
&
tour le quartier qui ell vers la c6re
~u
golfe, de–
puis Carvazere jufqu'a Grado, ainfi que plufteurs
tles
qui fl>nt aux environs efe la capitale.
(D.
J.
)
V
EN JSB
urre de,
(
Hifl.
n•t.) boltu vtnet4,
noot
d'une terre d'un beau rouge. qui s'em¡>loie daos la
peinrure fous le nom de
rouge d1
l'mifi.
M. HiJ.l
obferve que cette rerre n'ell: point bolaire, mais une
ochre tres-fine, dquce au tour.her, d'un rouge pret•
que autli vif que celui du minium,
&
qui colore for–
tement les doigts. Cette terre ell d'un gotlt afirin–
gent.
&
ne
fait point
elferve[cence
avec les acides.
On la tire de Carinthie d'ou elle patre par les maios
des Venitiens qui la fallifient,
&
qui la d.ébicent
atl
refte de I'Europe pour la peinture.
yoyez
Hill~s,;
,atm·ttJ hiflory
of
fof/iü
~
·
·
V
E•
1