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TA

le

poil ,

foit avec la

ch~o't

dérrempée da

l'eao,

&

cela !'appelle

pl•mer

.!

la chatJX , (oa

Jvec de la farine

d'or~e,

&

cela s'appelle

plamtr

.!

forg~ ,

foir en6n

par la fe ule a oon du feo

&

de la fumée, manoere que

l'on prauque déja depuis long-rems

a

S unc-Germaon–

en-L1ie,

&

que les unneurs des aorres endroiu igno–

rent en parrie, ccux de cerre ville la re ardanr com–

me un fecrer; ce dernier moycn ne pourroot cepen–

danr parolcre forprenanr qa'a ceox qui ignorenr les

elfets les plos naturels

&

les plus

a

porcée

d'~rre

re–

marqués; rnur le monde fair qu'one penu

m~me

vi–

vanee perd be2ocoop de fon poil pendanr les cha–

leu rs de l'écé , ce que noo< appellons

muer;

3

plus

forr~

raifon le poil doir-il quiuer une peau morce,

lnrfqu'elle en er pofée

~

l'aaoon d'an feo

&

d'une fo–

mée clone la chaleur peur

~galer ,

&

m~me

furpalfer

celle de l'éeé; cecee derniere fac¡on s'appelle

plamtr

.!

la gi¡h

ou

a

la g igie,

cerme qoe nous n'avons rrou–

vé employé nulle pare ,

&

done noos nt! eonnoiflons

ni l'étymologie , ni les rapporrs .

ous allons ex pofer avec . le plus d'ordre

&

de

clareé qu'i l nous lern poffible ,

ces crois

fa~ons

de

tr~ircr

les coin. Q uelques perfonncs que nous avons

eu occafion de voir,

&

qui uous onc alfuré avoir

voyagé en Perfe, ¡ooos onc rapporcé qu'on s'y fe rvoir

dans quelqoes ranneries , de fel

&

efe noix de ga lle

pour dépouiller la peau de fon poil; noos le oroyons

a!fez voln•riers , vQ que les plus lc!gers mordans peu–

vem

a

la loo¡¡oe occafionner cecee dépilacion; on s'y

ferr aufli, fuovanr leur rapporr , de la chaux ; mais ce

qui noos ca ufe quelque íurprife, e•en que la féche–

rcfle qui regnc dans ce p! ys , acheve ,

~ e~

que difenr

ces perfonnes, l'ou vrage, daros l'un

&

l'aocre cas , les

P erfans ignorarn abfo lun¡ene l'u fage du can. Peue-ecre

que

c~s

perfonnes douées d'une bonne mémoire fe

tour pi Os

~

nous Mbirer ce qo'elles en avoienc pu Jire

daos le diélionnaire du Commerce, done noos au–

rons occa fi on de relever quelques erreurs,

&

répa–

rer des omillions

ellenriell ~s

fur eer arricle .

,Artide

J.

Mnniert de

plamer

.!

}a chattJ<.

P lamer

un cuir

~

la chdux, c'efl

luí faire comber le poil oo

bourre, apres l'avoi r fai r palier dans le plain pour le

difpof~r

a

erre

ton11é

enfuore de la maniere que nous

allons détailler :

Lorfque les Bouchers onc

Mpouill~

les ·ba:ufs qu'

ila one cués, c•en-a-dire, lorfqo'ils onr levé les cuirs

de de(Jus , on les fa le

ave.:

le fe l marin

&

l'alun ou

avec

le norron , qoi cfl une efpece de foude blanche

ou lalpecre , ce qu'il faur abfolumenr faire ,

r.

on veut

les garder qoclque eems ou les envoyer au loin; car

dans le cas u

u

le ranneur

l~s

apprereroie aoffic<lr qu'ols

auroienr

~ré

abarcos,

il

feroir inucile de les laler,

cerre opéracion n't'mnr uécellaire que pour en pré–

venir la corrupcion . Lorfqoe les cuors auronr écé fa–

l~s ,

&

qu'ils f'erdllr parvenus entre les mains des

Tanneurs , la prem iere chofe qu'il faudra faire pour

les

appr~cer,

lera d'en ílrer les cornes , les a rcilles

&

la queue,

&

c·en ce que les T annenrs appell enr

1

P/IJOtiCbtt;

on commenrera auffi par cene

m~me

opé–

raroun , quand

m~me

les cuírs n'auroiene .poinr écé

falés ,

apr~s

quoi on le5

jercera dans J!eau pour

les

Mgorger do

l~ng

<'aillé,

&

en faire forcir les autres

impurecés qui poorroiene

y

erre joinres; on ne peuc

décerminer le cems fi xe que les peaux doivent

y

ref–

ter , moins daos une eau vi ve comme celle de fonrai–

ne, p)us dans celle de riviere,

&

plus encare daols

une eau croopie

&

dormanre ;

ce

cems doie aufli s'é–

valuer felon la fralcheu r des peaur ,

&

du plus ou du

moins de corps érrangers qui

y

fo nr joi nrs , done il

fao r qu'elles foienr abfoluonenr purgées; cependanr

un jour

&

demi doir ordinairemenr J'ol!ire,

&

pour

1

pea que l'ouvrior foir inrelligenr, il

a11~menre

ou di–

minue ce rcrme, fui vanr les circonflanoes , apres

quoi on les

r~¡ire ;

un les pofe fu r le chevaler,

&

on

Y.

fait pafler fur roures leu rs parties un coureau long

a deux fl\anch cs qui n'a point de rranchanr , que l'on

appelle

couttau

dt riviere,

dont .l'aélion efl de faire

forcir l'eau qui

enrraln~

avec :elle le fang

caill~

en les

prenanr fur le chevaler; quelques-uns n'en rerirenr

les

corn~s,

les oreilles

&

1~

qoeue , qu'apres avoir

écé ainfi nerroyées; mais c•en s'éloigner de l'or'dre

nacure! : Cecee opération finie , on doir les replonger

daos la riviere,

&

les

y

laver jufqu'i\ ce que

l'é'au

donr elles s'imbibenr, en force nerre

&

pure, enfuire

on

les mee égouner; quoiqoe le ranneur , pour s'é–

pargner de la paine, pui(Je s'exempter de pa(Jer le

cooreao de rivierc ao rems que nous venons d'indi–

qyer,

~el! ce¡wn~an¡

y

manqqenr ; aQrrement les

.

Tome XV.

TA N

7)5

paur

c'ao oieoc poior la

netrec~

reqoofe poor les

opéra ions

foi••an es ,

&

le doélionnaore do Com–

merce n'auroic pas dO palier cer arcicle foos filence ,

vQ que la bonté do cuir dépend ea plus grande par–

rie de Id millliere dont

il

en

appr~cé .

Les peaox écanr Jinli nerroyées

&

égourtées , on

les met dJns on

pl~in

, c'en-1-dire dans one grande

cuve de bois ou de poerre, maniquée en rerre, rem–

plie d'eau jufqu':l la moicoé ou enviren,

&

de chaux

roue-:\-fa Jt ofée , ce qui luí

fa ir donner le nom de

pl•in.vieur

ou

mort-plain ;

e•en done dans un morr–

plaio que les peau>. dooveor premieremene entrer,

aurremenc on coorroic rifque de les bnller, ce qui

fa it que les différens plaons par oo les peaux doi–

venr fuccellivemenc pafler, doivenr nller de degrés

eo deg rés , jufqu'a ce qu'elles puo(Jene enrrer lan s

danger dans le plain-vif. O n doic les lailfer dans ce

more plain eoviron dtx

a

douze joors . en obfervant

cependanc de les en recirer rous les cleu x juurs, quel–

quefois

m~me

cous les jours, fur-rour li la chao• n'é–

toir poioc rour-a-fa ie ufée ou que les chaleurs fuflen t

exceffives; on les mee égouner fur le bord du plain

qu'on appelle la

tr11itt ,

&

o n les lailfe ainli en rerrai–

te a-peu-pres

le

m~me

rems qu'elles onr féjourné

daos le morr-plain, c'en-a-dire un ou deux

jours.

Qooique noos ayons fixé le tcms do féjo ur des peaux

dlOS Je morr.pJain

a

dix

00

dooze jours, noos

llOUS

garderons cependanr bien de le

faire ¡>a(Jer immé–

aoaremenr apres dans le plain-vif, comme nous avoos

remarqué qu 'on indiquoie dsns

le cfi ionnaire du

Commerce, quoique

l'aoreur ne les f3!fe ft!joorner

qu' une nuir da ns le mort-plain ,

ce

qui doi r enca re

les rendre beaucoop plu• fu foepcibles des impref–

lions du plain-vif, ce que nous n'ofon

faire oneme.

apres un íéjoor de dix

a

clon e jours dans le murc–

plain , féjour qui aoroie pO accoucumer infenlible–

menr les peaux

~

l'aétion de la cha ox dans roure fa

force; cene ma rche

&

ces obfervacoons paroirront

peot-~rre

de peu de conféqocnce

~

ccux qui igno–

reroe la vraoe

&

onique maniere de

tanntr,

ou qui

n'oor eu for cer arricle que de• connoilfances fort

burnées

& .

forr imparfaires par la diffi colcé d'en ac–

qoeror de ¡unes; ma is nous fommcs perf'oadés qu'un

bon ouvrier les merrra

a

leur jufle valeor.

&

feo–

tira que nuos indiquons la maniere de rrairer parf.1i–

remenc les peaux,

&

non pas celle de gatcr les"cuirs.

Si le poil quiere facile menr

les

peaux en forranc du

morr-plain ; ce qu'il en faci le de oonnoitre ; on les

jerte

a

l'eao pour

~es

nerroyer en plus grande par–

ríe de la chaux doneelles peuvent erre couverces ; on

les retire eofuite

&

on les pofe fur le chevaler pour

les ébourer, ce qoi fe fait avec le

m~me

coureau de

riviere, done noos avons parlé ci-de(Jus . Lorfque la

dépilarion efl compleeee, on les lave exaélemenr

&

on les mee enfuire égourrer; bien enrendu

cepe~dant, que

li

le poil ne quirroie poinc facilemene

le'

peaux , il faodroir les faire pa(Jer dans un plain dobt

la chaux fOr moins ufée; on doir alors les en recirer

rous

les

jo~rs

pour

les

mcrrre en rerraire égourcer,

comme lorlqu'elles éroienr daos le more-plain,

&

les

y

la ilfer jufq u'ii ce qu'elles foienr parvenoes au poinc

d'eere facilemenr ébourées . Ce prem ier

&

léger ap–

pr~t

donné , il faot les remerrre dans un plain qui

tienne le milieu entre le more

&

le vif; elles

y

doi–

venr

refler e_oviron lix fema ines , en obfervanc de les

en rerirer au plus tard rous les

de

u' joors,

&

de les

lai!fer en rt!traire au moins le meme eems; ce rerme

expiré, on doit les plon; er dans un plain-vif

&

les

y

lailfer enviran cinq

a

11x jours

&

auranr en rerrai–

ee ,

&

cela

alrernari~cmenc

peudanr un an

&

meme

di x-huir mois. Au rene , le rems dü féjour dans les

ditférens plains, fa ns en le

ver

les peaux poor les mee–

ere en rerraire, doir s'évaluer fuiva nr la laifon, c•en–

il-dire le plus oo moioos de chaleur; car en hover •

·&

íur-rout lorfqu'il gele, elles ·peuvenc rener lix fe–

onai nes, meme deux mois fatis

~ere

mifes en retraire;

l'ufage

&

l'arrencicm fonr feuls capa

bies

de donner de

la préci lion

&

de

1~

juflelfe a routes ces différenres

o pérations . Le rems que les peaux font en rerraite

doie erre pour la plus grande parrie employé

a

re–

muer le plain, afin que la chaux ne s'amafle poinc au

fond, qu'elle foir bien délayée,

&

qo'elle pui!fe ainli

agir égalemenr f'ur roores les peaux

&

for roo res les

parcies de

e

hacune . Si les plains qui doivem ecre ou

en parrie, ou rout'-a fai r vifs avoient norablement

perdu de leur force, il faudroir

y

remerrre une quan–

tité J'uffifanee de chaux. eu égard

a

la quanriré de

peaux qui · doivenr

y

cnrrer

&

a

l'aétion qu'on en exi-

Ccccc

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