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TAN

ge ,

&

c'ell

~e

qu'on appelle

p•~ctr

1111 pillÍn !

ce qui

fe faic aofli, lorfqoe les peaux tone en re

eran~ :

Les

peaox ayant écé parfaicement plamées

&

ayanc té¡our•

né fuffi fammen c d1ns les plains, il faot les porcer

a

la riviere

&

les y laver; on les pofe enfui te for

le chevalec

~our

les écharner,

ce

qui fe faic avec un

couceau a-peo-pres femblable

a

celoi done

0 0

fe fert

peor ébourer.

a

l'exception que ce dernier doic écre

rranchanc . Apres qooi, on doic les

quio!Ttr ,

c'efi-a–

dire les frocter a force de bms fur fe dicvalec avec

une eípece de pierre

a

éguifer, que

1'

on

nomm~

guioflt

oo

qutJJX,

pour achever

d'8.rer

la

c~aux ~ut

pourroit erre refiée du c8cé

OU

éto.JC

~~

potl, qu

00

appelle le

c8té

dt

/pjkqr ;

on ne

~ate f

atre

ce~ce

der–

mere opéracion qu' un ou denx ¡ours 2pres que les

pea

u~

auront été lavées

&

écharnées. Aot1i-t6t que

les pea

u~

auront été ain(j quio!lées

1

on les mee dans

)es fotres ; on les y étend avec íoin .'

&

on les po,u–

dre

a

mefure avec do tao, c'efi-a-dtre

av~c

de

l

é"

coree de jeune chene, conca!lée

&

ré~uite

en gro!le

f.

oudre daos

d~s

moulios de!l inés

a

cet ufage,

&

que

on appelle pour cela

mpulins

a

tafl.

11

efi l>or¡

~·ob­

ferver ici, que plus le can efi nouveau, plus ti en

e!limé ,

car

il perd be1ucoup de fa

qu!lli~é

a

mefure

qu'il vieillit; fa principale aélion fur les cuirs étant

d'en retlerrer les pores, il en coqfiant qu'il doit

l tre moins afiringent lorfqo'il

~n

furanné,

&

li les

T Jnneurs avoie"c a cceur de ne livrer des

~uirs

que

parfaicemenc apprftés, ils fe ferviroient toujours du

tan le plus nouvean, vu que la

b

ont~ du c

uir ne

confiile, que dans la denlicé

&

1~

re

!ferrems:n.c

de

fes

parcies; d'oil il

~ll fa~ile

de coocl

ure, que pl

us les

cuirs reneot dans le ¡an pourvu qu'il foi r nouveau,

&

plus tls

~cquierenc

de force

&

de confifiance pour

réíi!lcr aqx ditférens ufages auquels on peuc les

~m,

ployer .

·

O n donne

~ux

cuirs forts cinq ppudres,

&

mlme

lix,

~u

lieu que trois ou au plus quatre

~oivenc

fuf–

firc l<1rfqo'ils

~e

fonc moins,

en

obfervanc d¡! les im–

b ibl!r

¡j'e~u ~

chaque poudre qu'on I·eur donnera,

C!/

que les Tapneurs appellenc

tlonrur

ti• '"

nourritllrt ;

pour J)Q\!S, nous croyoos efit,divemenc que

1'

eau

pe~~

l¡ien

~ere

aur

e

uin une efpece

~e noorricur~, ~11

ce

qu'~lle pi!lo~~

le ¡an,

&

gu'~lle

en doir par ¡:on–

féqu~IJr r~ndn:

les par¡ies

~~ri ngeqces

, beaucoup

plus

f~ciles

a

péq~

rrer;

mais il fa uc su

m

pour agir

fur la quantité de

cui.rs

éceodus dans la fo!le, qu'il

y

ait t¡ne · quaotité f

uffi lan

ce de can , que nous

reg~r,

dons 1=omme la pri nctpale

&

la vraie !JOurri¡ure quj

doit donner aux cuirs

fa perfeé}ion, La premiere

pou4re

doi~

durer enviran

dl!U~

. mois . La feconde

trois OQ qua¡re,

&

l~s

pucres pr.q ou

(l~

plus ou

moius, fu ivant la

forc~

d\1 cuir qt¡i' pourra févaluer

par la

grand~ur

&

l'épai(feur de la

p~au,

par

Í'a~e

de

!'animal,

&

par le ¡ravail

o~

i) aura pu

~ere

a!lu¡etti;

de

Jorre que

~our

qo'un cuir for¡ ait .acquif le

~egré

de

bonr~

teqOJs pour lcre employé, ti fa ue qu'tl

at~

féjourl)é dar¡s les fotres un

~~~

&

demi,

~1~me

deux

ans , aucrement oq cannerott par extratt, comme

dans les diélionnaire 'du Commerce, qui ne donne

aux

cuir~

les plus forcs , qui

e~igenc

au moins cinq

poudres, que oeuf ¡nois

&

demi de féjour dans le•

rones. Nqos fávpt¡S biep 9Ue peu de Tanneurs les y

JaiOenc le

~ems

que nous at¡urons erre abfolumenc né–

ce!laire pour qu?ils fqient

parfaitem~nt ftmnf~;

mais

c'écqjc UIJe

r~ifon

de plus poqr

l'~u¡eur

du diélion–

nair~,

de releyer l'erreur qccationnée, QU par l'avi–

dicé du gaip, ot¡ par l' in¡poill'ance ¡le foucenir un

métier qt¡i

den¡and~

de gro!les avances¡ quelques

fpécieufes que peuvenc

~ere

les raifons des Tanneurs

pour dégqifer , Óu Jeur · avaric!l, ou le!Jr ppifliwce ;

nous n'e11 ferons

jamai~ ~uP,es .

La preuve

1~

plus

el

aire

&

la plus faci le

¡¡

ecre

~pper<;ue

par les

~eUJc

meme

les moins clairs-voyans, gue · les cpirs n'ont point

(éjouroé atrez ¡!,e tems, foit

¡l~ns

les plains,

foi~

dans les foijes, ciu daos les deux enfemble,

&

qu'ils

n:onc pas

ét~

fuffifammenr

nourri~ d~ns

les futres; c'ell

lorfq u!en 'les fendant, on

a pper~jt

daos le milku

une raie bl3nch!cre, f!Ue l'on

app~lle

!a

cornt

ou

la

erut/itj

4u

fUÍr;

"c'efi

Ce,

d~faut

ql!i !!fi !=BUfe ·que les

femelles des louliers ou des borres 1'écendenc , tlrent

¡·~au,

&

en

fin fe - pourriQent en

cres-p~\1 ·

de tems.

Les cpirs une fols f

uffif

amment

tanni~,

on les tire

de la fotre P,our 'les

fa.ir

!=.. fé€'her en' les pendane en

l'air; enfui¡e on

le~·

nécoi

e de leur tan,

&

Q'l

les mee

dans

l!'l

Ji~u

ni crop (ec ni

~rop

hu mide ,' qn les étend

apres, qn les empile

le~

uns íur les aueres,

&

on mer

pelfus

~e grq~e~

·

pi~rres

0!1

~es

poids

~~

fer

¡fin

d~

TAN

les redretre.r ;. c'elt .e.n cee éc.r qce le Tanneur peot

alors

rec~etlltr

légltlmement le fruit de fes rravaux,

de fa pattence,

&

de fou indollrie. Les cuirs atnli

apprlcés s'appellent

c11ir~

plat¡Mfr,

pour les difiinguer

des aceres dtlft!remmenc cravatllés; cette maaiere de

/lznner ,

s'appell.e

tiJ.IIJJtr

m fort .

On peut

taRntr,

&

on

t•nflt

effe,'ltvement en íorc des cuirs de vaches

&

de chevaux,

&

ils

fe traitent de la meme mlniere

que poos veoons d'expofer; mais il ne

fa

ue,

e

u &ard

a

leur force qui e!l moindre. ni qu'ils

f~journenr~offi

long-tems daos les plains

&

daos les fo!les, ni qu'ils

foien c aum noorris; l'ufage indiquera la quanticé de

terps

&

de nourricore

qu'e~igeronc

les cuirs , fur.cour

lorfque le Tanneur fa ura en di!linguer exaélemenr

la force. Lorfqu'on de!line

l~s

cuirs ¡:le vaches ou de

~.hevaux ~

faire les

empei~es

&

l~s q~arriers

des fou–

hers,

&

des bocees, on a01t les rougtr, •ce c¡ui s'ap–

pelle les mettre en

coutlrtmmt,

ce I)Ui fe

fat t de la

maniere fuivapre ;apres qu'i!s onc

été

plamt's ala chaux

de la fac.;on que nous avons indi¡¡oé,

ce

qui exige

beJucoup moitts de cems, vu qu'¡ls ne fonc pas

a

l>eaucoup pres li fom que les cuirs ¡le

b~:~:ufs .

On les

arrange

dans

~ne

cuve de bois, appellée

nnP.rimtrit,

on

y

mee enfutte pe l'eau

froid~

en

all'el

graude quan–

~ité

pour pouvoir

r~muer

les cuirs, en

l~ur

donnanr

un mouyement circulaire;

&

c'efi prt'cifém enc dans

ce tems qo'G>n verfe peu-a-peu

&

cres-dolt'c!!IJ'e"c le

lona des bords de la cuve, de l'eau un peu plus que

~iede

en atrez grande quanrité pour échautfer le tour,

en(uice on jene par·d.etrus pleio une corbeille de can

en poudre; il fau c bien fe dopner de garde de C'e!ler

de remuer l!!S cuirs en cournant, aurremenc l'eau

&

!e

tan pourroienr les bruler; cene opération s'appelle

coudrtr

/u

c11irs

1

oo

lu

braffir

pour faire lever le

grain; apres que les cu iq on¡

éc~

ainli rournés daos

la cuve pendant une /leure op

deu~

plu$ ou moins, fui–

vant leur force

&

la

ch~leur

¡lu !=Oudrernent; on les

mee daos l'eau froide pend3nt un jour l!ntie.r, on les

remec enfuice daos la meme cuve

&

~ans

la mtme eau

qui a

l~rvi ~

les rougir, dans laquelle ils reltent huit

jours: ce tems expiré on les retire, on les mee daos

la

fo!le

1

&

011

leur donne feulemenc crois poudrcs de

tan donr la premiere dure cinq a lix femaines' la fe–

conde deo¡<

moi~, ~

la croiGeme enviran trois . Tout

le rene fe pracique de

m~me qu~

pour les coirs forcs.

Ces cuirs ainú

appr~t~s,

feryen¡ encare aux Selllers

~

au1 Malliers . J_.es

peau~

eje VFI

U~

rec.;oivent les

m~ll)eS appr~ts

que ceu, des

vacP.es

~

chevaux qu'on

a mis en cqudremem

1

cep~ncj

an¡ ~v~

c

!=erce différence

que les premiers doivtnt

!cre -rougi~

pu

~ournés

dans

la cuve plus de

tem~

que les derniers. Q.uand les

cuirs de chevaux, de

vac~es ~ ¡l~ yeau~

onc t'cé pia–

rnés, coudrés

&

t1n.~h ,

&

qq'pu

l~s

a fa it

f~cher

au fortir de la fo!Te au tan; on les

appell~ .·uir~

ou

ptallx m

crout~ ,

pqur les di!ling8er 'des cuirs pla–

qués, qui ne fervent uniguement qo'a faire les remel–

les des fouliers

&

d~s

bor¡es . !-es

·p~~u~ ~e

veaux en

coudrerpent fervent au'

m~mes puvr~ges qu~

les cuirs

des vaches qui ont

~u

le m!me apprec; mais elles

fervent

a

couvrir Les livres,

a

faire

des

fourreau"

d'épée'

d~s

étuits

~

de! gaines

a

couteanx, )orfqo'el–

les ont écé oucre

cel~

paffées

~n

al un . J.-es peaux de

moucon

bélier~

ou brebis en coudremeqr qu'on nom–

me

btiZIIIIIIU ,

fervenc auffi

a

CQuyrir des livres,

&

les Cordonniers les-

~mploy~nt

aux ralops des foulie,rt

&

des boqes pour les couyrir .

En~n ~~~

Tanneurs

pa!lenc

eacQr~

en cou_drement

&

en

alun, des peaux

de fangliers, d\! coc!Jons ou de

~ruies;

C!=S peaux fer–

venc

a

couvrir des tables, des

fll~ lles ~

des livres

d't'glife.

11

ell

~- propo~ !l'op(~r~er

¡ci, que prefque

tous les artifans qui employent ces ditféreptes efpe–

ces de

peau~

,. ne

f~ ferven~

de la pl4plft qu'apres

qo'elles ont encare

~ré

apprl!fées

p~r

l>s

(.;ourro–

yeurs ;, nous rrairerons 1=et

~rricle

en f?P rems: paf•

fans

a la

fac.;on d.e

pl~m~r

les pea

u~ ~

l'orge .

¡frticlt

JI.

Manuu

!(t plqmtr

/u

ptqu{F

p

forg~ .

Apres avoir 6té les carnes, les oreilles

&

la queue

aux peaux

&

les avoir

l~vées

&

nercoy!!es

~omme

nous l'avons indiqué

po~r

les p,lamer

a

la chaux;

011

)e~

mee dans des cuves, fqit d,f bois, foi¡ de pierre,

~

au lieu de chaux . on

r~

[.ert

de

farip~

d'orge •.

&

pn

!es fait pa!Ter fuccellivemenc

~ans

quarre, lix

&

mlme huir cuves, fuivant la for<;e des cuirs: ces cu–

ves s'appellent

b•!fomm~

&

équivalént aux plains ;

11

en a remarquer, que quoique les Tanneurs n'ayent

pas effeéHvement le nombre de plains ou de bafTe–

mens que nous indiquons Ecre néce!laires; les peau"

tone

cependant cenlées patrer par ce nombre de pllins

.

.

oq