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SUB

regarM eomme faifant

lajübjla11u

qui, modifire par

la pefa11reur, par la liquidité, s'appelle

ea11 .

Nous

ne

voyons

aucune qualité plus eflentielle dont dé–

pendt!nt l'écendue

&

l'impénétrabilité , ce font done

elles qui font la

.fobjla1l&t

connue fous le nom de

eorp~~ .

La raifon

s'arr~te-1~,

paree qu'elle ne peut aller

plus

loin, en ne confulrant que dts idées claires.

Mals l'imagination fait bien plus <le chemin;

&

voici

comme elle raifonne chez la plapJrt des hommes.

Voyant, dan• l'exemple done nous nou

[er vous ,

de

l'cau tantllt froid e , ranrllt chaode ; jugeant d'ailleurs

que l'eau refroidie e!l la meme que Peau qui ét'lit

chaude peu auparavanr, elle regarde

1'

ea u comme

un

~ere

di!linfr de

ces

deux qualités, le

(roid

&

le

~ha11d,

comme un fujet qui fe

rev~r

ou fe dépouille

alternativement de !'une ou de l'aurre de oes quali–

tés , qui, pour ainti dire, fonc des modes appliquées

ou rlllfes en ufage fur un habic , D .lcouvrant enfuite

clans l'cau d'aurres qualités, aomme le fllOuvement,

la cranfparence, la

lluidité, dont les unes pe4venc

~tre

féparées fan que l'cau cefle d'Gtrc <'au,

&

dont

les aurres ne fe rruuvent pas daos tous les corps,

l'irnagJ[Intion met

co~tes

ces

qualit~s

daos le raug des

modes ou des accidens, done le fujet ell reveru juí–

qu'aux plus elfentielles, te!les que l'érendue, l'om–

pénérrabilité; enfuite elle cl)erche un fujet qui íoit

comme le fuutien, le nreucf ele cer nflemblage ,

&

ce

fu jet efl bientl}r nommé

jt~bjla1zte .

Puis on vienr

~

l'examiner plus pre;,

&

l'on erouve qu'on ne fauroit

lui atrribuer en propre aucune

qu~l irá,

puiíqqe l'oo

a

écarté de íon ldée coures cel!es dont {'on s'imagi–

noi t qu' il écoit tin]plefllent reveru : car, dit-on,

le

fu jet de l'eau n•en pas lui-meme l'érendue, mais il

efl doué

d'ét~r¡~ue;

il n•en pas la fluidi[é, mais' il

puflede cette qualit6. Ne croyez pas que ce foic la

pefanceur ou la rranfplrence, mais dites qu'il a de

la peflntcur

&;

de la

tr~nípareoce;

ainfi plus on écu–

die ce prétendu !i1jer, moins on l'_eur le conc¡!voir,

porce qu•en elfet il n•en pas poflible, apres avoir

dépouiHé une chufe de roures fes qual icés, de vou–

loir qu'il lui rene encore quelque chofe . Ce (ujet

devi~pr

done d'autant plus obfcur , qu'on le rega n te

d' Uil

<EÍ{¡

plus attentif, de forte que

J'QI\

en forcé de

con<ilure que

lesjitbjlllll&u

nous funt entierement in–

connues,

&

que nous n'en coonoiflons que les mo–

des ,

N{.

Loclce, ce grand méthaphyticien, efl alié

jufque,ta

1

6(

fundé fur ce que les

v~aies

caufes des

qualité~ l ~nfibles

,nous étoient cacho!es

,¡¡

eo

a ounclu

que les e0ences réelles

g~s ~rre~

ou

les

jitbjla11cts

n0111 éroleot entierement inconnues.

11

ell vrai que

nous ne c;onnooffons pas roujours In liaifon qui en en–

tre ces

qu~lirés

dont nous avons formé un aflembla–

ge, que nous ne ¡>ouvo11s pas 11\voir

ll

cene liaifun

ell néce!faire ou cafuclle, paree que •nous no:: pouvons

p~otérrer juíqu'~

la fource d'oii ces qualicés dérivenr,

gue jugeant par nos fens des étre< exrérieurs,

&

ces

fens ne nous montraot que la relarion que ces

~tres

onr avec: oous, o u les

impr~l[ions

qu'ils peuvenr faire

fur nous en agilfant fu r no organes, il ne nous en

pas facile de ¡uger ni de cor¡noitre les qualités ori–

ginales ou íub!tilntielles, qui doonent !'erre 'aux qua–

lité• (enfi.bles'.

ous éprouvons que le fe

u

en chau¡l;

rnais qu'y a-t-il daos le feo.t qul ne íe rrauve pas dans

la gldce

1

&

en verm de quoi

cet

élément fair-il {ur

nos orgaues ccrre imprellion d'ou nait In feolation d.e

!3 chaleun

•en ce qu'on ignore,

&

que les

Phy·fi~

ciens ne faven t guere mieux que les aurres , En ce

fens, on

a

rnifon de dire que les. eflences réelles ou.

les

(upfla/ICU

nous font inconnues, que les idées que

nous

e

o

u

vons foodées fur des qualirés fenfibles ne

font pa& des imaores vraies , ni des re(lemblences

exaEles de

qualit~

primitives qui conlliruen't

l•fob–

ftanu,

qu'elles

fono défeélueufes

~

tres-diverfes

ohez la plílp'll't des homn1es, comme érant

1

ouvrage

de leu( efprit, Cepenclant l'on ne

peu~

pas dire ab–

folumeot qu'elles (oienc de pur caprice , puifque ces

qualicés,

l'affemblag<" defquelles

QOUS

avons..doooié

un n<•m

&

formé ai nli une

Jubjlallc~,

cx,illent réelle–

menr cnfemble

&

dans un;:, unian io\time,

{i

ell'es

u'onr rien de concradiéloire., ou qu'elles ,ne s'ex–

cluenr pns muNellement;

que n'y ayant· que les

qual.ores fenfible

qu i nous rro.mpenr, nous connol–

trons d!J-moi

,

l'eflence c\es

.fi¡bjla1lter

dallt l'idée

defqo

elles

il

n'enrre aucune

de c

es 1dres feníibles ,

telles

9.ue

l'ame

&

le corps

p.ri~

,

en

général

&

p3r

abllraóloon; qu'ainfi

le1,1~

elfence . que

~o~.

favoos

.;on,fi!ler

d~

la

(éunioo •des

li}Uahres

pnmmvcs ,

&

SUB

49)

non Íl!ntibles , nous fera fidellement repréfenrée par

for¡ idée, c•en-a-dire qu'elle nous lera connue tour

comme celle des

~tres

qui fonr purement de notct!

fac;on.

Nous pouvons dire que nous connoiflims l'eflence

de l'ame, pare" c¡ue nous avons une 1Me julle de

les facultés,

l'emendemenr, l' imaginarion ,

la mé.

moire, la fenf3tion, la volonté, la liberté; voila ce

que c'c!l que l'ame

&

fon effence.

ous croyons

q~'il

IIC

fau.t

pa~

y chercne: d'au tre mxnere ! ni ima:–

goner un íu¡et 1nconnu qUJ ne fe prélenre ¡amais a

nous,

&

que nous voudrions fuppo fer étre le f.ou–

ticn de ces propriétés qui fe font connolrre. Qu'ell–

ce

en effer que l'enrendement? tinon l'ame

elle-m~me entdnt qu'elle con<;oir dininélemenr ;

&

la volonté

de l'ame, n'ell-ce

pas

l'ame

elle·m~me

contidérée en–

tanr qu'elle veur ? Done celui qui íair ce que e•en que

l'<'ntendemenr, la volonté, connolt l'eflence de l'am,;,.

D e mCme celui qui eonnolr l'étendne, la folidité

&

la force en géneral, connolt l'eflence du corps . Com–

menr íe pert'uader que le corps foit un

~ere

dilférent

de

{~s

propriétés, auquel l'étendue, la force , la ío –

lidité Íqient comme appliquées, qui le couvrenr , de

maniere qu'elles nous cachenr le íujen

•en-it pas

plus narurel, plus cenain que l'éreodue du corps n'efl:

aurre chofe que le corps contidéré par

~bnraétion

en–

cane qu

1

étend

u. & f~n

s

faire an ention

a

la fol idité .

a

la force ? Er

peur.on

íe tig urer un

~rre

étendu , fo–

lide,

&

capable d'agir, fans concevoir que

e

en un

corps? De ces d.:ux

jitlljl(Zn<'er

<¡u'il oou

foit permis

de nous éle

ver

:\

la

Jitbflanu

inlinie , premiere cau

fe

de toures les

(itbflan~u

créées, ou de rous le• erres .

Commenr pouvonHJous

la

o;onnoltrc que par fes at–

triburs? Qu'en-ce que Dieu que !'Erre néceffaire, ayanr

en lui

f~

propre exillence, éternel, immuable, infini–

ment parfait

1

Cet Erre confidéré fous comes ces qua–

lirés. cet aflemblage de perfeélions ell la

jitb{lallce

a

laquell~;

nous donnons le nom de

Die11 ,

&

donr l'ef–

fenc~

ne pem

~rre

connue, ni l'idée apper!iuc, qu'au–

ranr que nous avons celle de les attributs ou de fes

perfetlions.

M,ettons cependanr une réferve

a

ce que 110us avons

dit, que l'efl ence des

Jitbflanus

nous écoic connue.

Ce n'efl pas

i\

dire que nous connoillions

a

fond des

~tres,

tcls que

l'~me

&

le corps; car nous pouvons

pien conpoitre les qualités effenrielles,

&

ignorer en

meme rems les anrlbuts qui en découlent, tour com–

me nous pouyons

~res-bien

encendre un príncipe, fans

qu'il fui ve de-1:\ que nous

en

découvrions toures les

coni~quen<;es .

Le défdut de pénérration, d'attenrion ,

de réf!exion. ne permer pas que nous en:vifagions un

objer par

ro

utes les faces qu' il

~eut

av"ir, ni que

nou~

le comparion>

i\

cous oeult

avec

leíquels il

a

des rap–

porrs : ainti de ce que nous conororfl.ons ' en général

l'effence de-

!

ame

~

du corps ; bn ne dore pas en con–

dure que

hoú~

conr¡oi!fons lleflence de toutes les a–

mes

&

de roús les corps

en

pdrticulier. Ce qui fart

la différence, ce qui diningue !'une de

l'autr~,

c'efl

peur.~tr

quelque chofe de ti fin &>de fi délicar, qu'il

peor n.ouséehapper faoilemenr . Les efleoKes des corps

panic~liers

four hors de la porrée

•do~nos

fens,

&

nous ne, les dillínguons g uere q tie par des qualités

fenfibl e ; des·lors l'illufion s'en mele: nous perdons

de vue l'ell.eñce réelle,

&

nous fommes forcés :\ nou$

en tenir

a

l'ellenoe nominale. qui n•en que l'aflem–

blage des qualitésl fenti.bles aoque! noas •avons don–

né un nom ,

Voytz

le

ch. vj. duiJI. Iiv.

c!e

1

Ejfai jitr

t'

mtmde1Nent IJIIn;ain

de

M.

Loo

k

e,

&

ptujie11rs

autru

§§.

de cet 11Xcelle11t ouvragt-.

Je ne• [ais fi. le.peu q,ue nous avons dit des

!itbjlall–

ces

en

génér~l.

n'ell pas

ce-

qb'il y a de plus ti'mple

&

de plus

vrai

{ur un (újer que l'on co'uvre de

rénebre~

a

force de voulojr l'analyler . 'Cela méme ne futliroir–

il

pns pour faire ftlllcir la fau{[ecé de la définirion que

l'on a dondée

d~s

fobflancu ,

comíne

élant

ce

q11i efl

tll•foi,

&

con;u

p11r

foi-mbne,

ou done

tljd¿e n'a p_t1r

bt}Oi11

po11r

itre fomtée de

r

idée d'

autr

e chof

i

r

En

connolt-orr

mie~x

les.fobflances ?

Apperc;

oir.on

ici ]•u–

nion de l'idée d'erre avec celle d'indépenllance de rou–

~e

aurre chofe

1

Efl..on fundé

a

ajoccer

a

l'eflence de

1<1

fobflaJic

~ce qui

n'efl: point renfermé daos fon idée',

favoir, l'ex.i

flen.ce

en Cei

&

indépendante de fes artri–

huts ? Ce qui indique alfez que ceux qui venlenr btrir

un

fyneme (ur ce.principe,

&

ifoler

la./itbfttince

de fes

qualit~.

o'one d'aurre but que de confondre tour rous

J'idée d

1

une feule

.fobjlallet

11écefla1re, 9u1 nous efl:

&

nous

Cera

ro.ujours inconnoe, tant"qtl'on vondra la

"coniidéreD ~:comme

on

fimple fujet éxillanr fans fes

qua-