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494

SUB

~rantl foulagem~nt

a

In C3Valerie;

&

un général peut

rell:er beaucoup plus long-rems ddns

(on

camp . Quand

Ja

CdValerÍ~

el

remplic a'uue quantité de jeunes ChC–

V dUX,

on mee, lile [ervice le permet, cecee cavalc–

r ie

(ur des ruifteaux,

&

dans des prairies voiúncs

el

u lieu ot'l l'on veue aftembler l'armée, mais

a

cou–

verr eles infu lees de l'cnncmi . On

y

mee rous les che–

VJUX

ii

l'herbe plus ou moins long-tcms,

a

fin de

le~r

faire pcrdre la mauvai(c nourriture qu'ils peuvenr avotr

pm

pendane l'hiver . C'ell: le moyen de les rafraichir,

&

de les di(pófer

a

13

nourriture du verd, avant que

de les fatiguer . Cene phurc conferve beauaoup les

chevaux pendane la campagne .

ll

y

a une aurrc efpece de pacure qu'on donne

áux chevaux, quand on ell: en corps d'armée ; elle

Jerr

a

les rafralchir de la nourrirure des grains, qui

les échautfe trap ,

&

érargne les fourrages . On prend

ces

p~tures

le long des ruifteauY proche de l'armée,

&

m~

me dans les plaines fouragées , o?t

il

reviene de

perices

he~bes;

c'ell: toujours avec des gardes géné–

r ales de rour le camp ,

&

particulieres de chaque

corps, qu'on couvre ces phurcs, añn que les petits

partís des ennemis,

&

m~me

le gros , ne imi!fent

pas venir enlever les

chev~ux

lor(qu'ils pai!fent.

Le pain

1!11:

une

ji1b/f/la11,·~

indi(penfable dans une

am¡ée. La fourn iture s'en fa ir au pare des vivres;

&

elle ell: faite d'avance au-n10ins pour quarre jours ,

lorfqu'on le peur avec c001modité . Car (ouvent l'é–

Joignement des lieux, d'ot'l l'on cire le pain, ou la

marche d'une armée d'uo pays

~

l'aurre force le gé–

néral :\ en faire difiribuer pour lix jours,

&

meme

pour hlrir,

lor(qu'il prévoit qu'on en pourra coo–

fommer une partie dans le camp,

&

qu'on ell: obligé

d'envoyer

les caiftoos en avant pour rejoindre l'ar–

mée daos un no

u

veau camp .

Ma i~

on ne fait jamais

cette difiribation fans une néceffiré indi(penfable'

a

caufe que les (oldnts vendenr leur pain. On le cuit

da01 les villes les plus prochcs , paree que les fours

y

Ione en plus grande quanriré .

11

fe cuir aufti

a

l'ar–

mée ou on conll:ruit des fours, (urtout lor(que les

convais fnnc crop dilliciles; paree qu'une charrene

porte en flrine le triple de ce qu' un cai!fon porte

en vain .

On fournir auffi quelqucfois du bi(cuit au lieu de

p ain frais. L'ufage en ell

rr~~-urile ,

&

furrour dans

les

lon~ues

marcl1es au-rravers d'un pays ennemi . La

r arion a

2f

onces, felon quelques-tws, n'ell: pas af–

fez forre au commencemenr Je

la campngne .

La

t erre n'a encor.e produit aucuns légumes ;

&

le1 deux

premiers mois la ration dev roit peler deux

l ivre~.

Le

io ldnt en fouciendroit mieux

13

fatigue;

&

l'expé–

r iencc apprend que les jeunes toldaes meurent louvent

d' inar¡ition.

C'ell:

a

l'ineendant de l'armée

a

avqir une atten–

rion particuliere li1r le décail, la dill:riburion,

&

la

quancité de la viande.

11

s'y parte une infinité de fri–

poneries, done le malheur combe roujou rs fur le fol–

dar , -qui par-la fe trouve privé d'une

(ub/i.(la11u

né–

c e!faire. On donne pour ration de viande aux folda ts

u ne demi-livre. Ourre les vi:111des que les encrepre–

neurs fourni!fenc

d~ns

les armées , il

y

a encare une

g rande quanciré de boueheries parriculieres. On veil–

le

a

la fu reté des m1rch:tnds de l'armée'

&

de plus

a

leur garde , foic daos les marches , loit pour la pi–

tare uc leur befiinu ··.

O

o

pourvoit auffi

i1

b

ro

reté rles marchnnds de vio,

d'eau-de-vie ' de bicrrc'

&

d'autres

fi11!flfla11(6f'

a

caufc de la qu• nrin! des menus befoins donr ils foa–

lagenr les triJupes. On les oblige

a

fe joindre aux

convais , afin qvc lcur enlcvement par les parcis ¿o.

nemis n'apporrc

p:ts

la cherté dans l'armée.

(D.

J. )

SuBSlSTANCE

D~S

VIECES re

dit

dllllf

r

Artillerie

cl'unc cerraine fomme que le roí paye pour chaque

piece de canon

&

de mortier , que l'oo met en bat–

ceric dJns les fu:gcs.

11

y

a un prix fixé pour mettre

chnque piecc

~n

b:ttrerie,

&

un aurre pour

fajübji.f–

tance

chaquc ¡our .

Le roi paye orJinairement

300

livres pour chaque

p iece de canon mi le en batreric. Au liege de Phillf–

bourg en

17H ,

il

y

eur

8+

pieces de canon

de

'-4

en

h atrerie,

97

de

16, 2

de

u ,

& -t

de

S.

f1

a éré payé

300

livces pour ch,tque picce de

~

&

de

t6,

ii

l'eY–

ception de

1.¡

mi(es en batcerie dans l'ouvrage

i\

carne, qui onc été payées

liv.

&

10

liv.

pour

la

fobfijlnnu

pendant vingc-qoarre heures de cha–

cun~

de ces pieces.

11

a été

pa~•é

pour chaque piecc

de douze

&

de huir mifes en ba crerie

200

llv.

-

16

liv.

pour leur

fobftjlanu

auffi pendanr vingr-quarre

baures ,

SUB

Aprcs que les fui' néccftaires pour les batceries

[onr acquitré , le grand-mattre fJtC une réparcirion

du reveaant-bon, aux officiers

&

au · ouvroers qui

ont fervi aux batceries .

Voyez

les

mhnoiru

de S.

Remi.

(Q)

SUB TANCE, (

Pbilof.

Log. Miraph. )

c'ell: l'af–

fembllge de plulieurs qunlirés, done les unes fublif–

cene roujours entr'elles,

&

les autres peuvcnr

(e

1\!.–

plrer pour faire place

il

de nouvelles.

S

us ce point

de víle, ríen n'ell: ti limpie que l'idée de la

fubjlanu

done on a tlnt di(puré,

&

done oo dtfpucera encare ,

faos pouvoir rien dire de plus clair (ur fa ndture .

L'on veur donner un nom

il

cet a!l'emblage de

qualités; pour cela l'on néglige celles qui varient d'un

moment :\ l'aurre ; l'oo ne porte Ion attenrion que

fur les plus durables . Elles deviennent pour le com–

mun des hommes eftemielles

i\

l'~tre,

ou

plutt~t

3

l'aft emblage déligné lous le nom

g~néral

de

./ilbjllltl–

u,

&

l'on les appelle clles·mémes louven t ma l-:\-pro–

pos les

fobjlancu,

&

mieux les

Rttrihutr

~f!mtielr,

tandis qu.e les amres

qualir~s

qui varicnr, qu t peuvent

~ere

ou n'!tre pas dans cer affembla"e , ne font re–

gardées que comme des manieres d'lrrc que l'on ap–

pelle

modu .

Voyez

f11rtide

M o

o

ES •

Mais

les

Philofophes , ou ceux qui cherchenr

ii

tlonner un

fcns plus re!ferré aux mots , ayant remarqué que

parmi ces qUJiités durables de la

.fubjla11ce

il

y

en

a

de li effenrielles, qu'elles ne (e tépareor jamais,

&

qu'elles tone

m~me

li inhérentes que l'on oe peor en

concevoir la

l~p:tration,

fans compreodre que

l'~trc

en Ceroit oon-feulemeot ehaogé, mais entierement

détruir; ils onr ré(ervé le nom de

fobjla11c~ ,

il

déli·

gner l'

nffimblage

d.: ces qual irés premieres , effemiel–

femem inlt<parables;

&

quant aux aurres qui font

durables , rnais qui cepeodant peuve t !ere retran–

chées fans que les premieres loient aoé4nries, ils les

ont nommées

jiJbjla11cu modijUu .

Un exemple qui

indiqueroit roure

ld

gradarían dts qualités

d'unefi,b.f–

tatlc~,

lerviroic autTi

1

expliquer ce que l'on peur dire

de plus limpie fur ce fujec . Jettons les yeux

(ur

un

fleuve; nous verrons une Vdfie étendue d' eau qui

réli!\c, mais foiblernent, au toueher, qui ell: pu(an–

te , liquide, tran (parente , fans couleur, fans goOt,

fans odeur,

&

en mouvemenr . Si

tout-~-coup

ce corps

venoic

a

perdre fa tranfparence,

&

~

fe colorar d'un

gris (ale, ou d'un gris noir; pour un li léger charo–

gement , nous ne tui donnerioos pas un nouveau

norn, naos dirions feulemeQt que le fleuve fe trou–

ble, qu'il charie;

lar~ m~me

qu'il acquéreroit quel–

que gour, quelque odeur, ce feroit roujours un Heu–

ve .

Mais s' il venoit

a

perdre fon mouvement, :\

rell:er pour toujours en repos, ce changement nous

parolrroit plus coutidérable, paree qu'alors ce fleu–

ve devieodroit femblable

a

ces amas

a'e3~.

que l'on

nomme

lau

ou

ha11gs;

ce ne feroit plus uo fleuve,

mais feulement de l'eau, un lac . Si eo(uire la rlgueur

du ft·oid agi!foi t, nous ne lavons trop commenc, fur

cer amas d'eau,

&

luí faifoit perdre

(a

liquid•r~ ,

il

perdroic aulfL fon nom

d'~llu

&

deviendroir

flnce.

L'éré luivanr, expofée aux ardcurs du loleil, cecee

eau qu irteroic, pour

a

inri dire, fa pef.1nteur, elle s'é–

leveroit dans l'air en vapeur ; on ne la nommeroit

plus

ea11,

mais

vap~ur

,

brouillard ,

nuag~ .

Cepen Jnt

d3ns rous ces changemens elle a confervé fon

éten–

due,

cecee rélill:ance que le• Phylic•eos appclleot

im–

p;nétrabilitf;

~uffi

a-c·clle COUJOUrs été corps. Mais

ti

elle venoit

a

perdre cette érendue, cerre impéné–

trabilité, que lut refieroit-ill Rien du tour; car nous

ne cooeevons ni la pefanreur, ni

la 8u1diré, ni le

rnoovcment fans érendue

impénétrable. Aulli cette

dellru. inn de l'érendue

&

de l'impénécrabilité n'ar–

rive point; ces qualirés font tour autrcrnem durables

qu~

les aurres,

11

n'ell: aucune force dans la narure

qui pm!fe les produire ou les décruire,

e'

ell: p0ur–

quoi leur afte rnblage prcnd le nom propre de la

fob.f–

tance.

Le corps, c'ell:-a-dire l'écendne impénétrable

ell: une

fob//Jmce ;

mais la va eur, la _glace , l'eau,

le

fleuve rQnt ici des

ji1bjlanur moJifieer .

Remarquons dans cer exemJ'Ie que la gradatioo des

qualicés d'une

jubflanu;

q'!i fa ir que nous les regar–

dons cornme plus ou rnoms eftenuelles , ell:

roure

fon ée fur leur dépendance muruelle.

leí

un

fleuva

c'cll: de l'eau couranre; le cours de l'eau ne peur fe

concevoir que l'eau

elle-m~rne

n' exifie,

l'eau

cll

done comme la

fobflmu~

du fleu ve done le mouve–

meot ell: le mode. L'eau ell: un corps liquide, pefanr.

La liquidité,

la pefanreur ne peuvenr exitler fans

l'éceodue impénétrable . C'eil pourquoi le corp1 ell

ré~