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DES

CONNOISSANCES HUMAI1VES.

Iv

on dill:ingue dans l'Entendement quatre opé–

rations principales,

l'

AppréhmjiolJ,

le

Jugement,

le

Raijmnement,

&

la

Méthode.

On peut rap–

poner

a

l'AppréhmjiolJ,

la

Dolflrins des Idées

ou

Per.·ceptions;

au

Jugement,

celle des

Pr'opo–

fitiom;

au

Rai(onnement

&

a

la Mé/hode,

ceHe

de l'

Induélioll

&

de la D émonjlration.

Mais dans

la

D émonjlration ,

ou 1'0n remonte de la chofe

a

démontrer aux premiers principes; ou l'on

dercend des premiers principes

a

la chofe

a

dé–

mOl1tl'er; d'ou nailT"ent l'

Analyfo

&

la

SYIlthefe .

L'AH

de R etenir

a deux branches, la

Scicn–

ce de

la

Mémoire' "lIme ,

&

la

Science des Sup–

plémens de la MélÍtoire.

La Mémoire que nous

avons conlidérée d'abord comme une faculté

purement paíIive ,

&

que nous conlidérons id

comme une puilT"ance aél:ive que la rai[on peue

pel'feétionner, eft ou

Natltrelle,

ou

Artificielle.

La

Mémoire natltretle

eft une affeétion des 01'–

ganes,

l'artificielle

conlifte dans la

Prél1otion

&

dans l'

Embleme;

la

P dl1otion

fans laquelle rien

en particulier n'eft prérent

a

I'efprit;

l'Em–

blbne

par leque1

l'

Imagina/ion

eft appellée au

[ecours de la Mémoire .

Les

R cpréfentations artificielles ,

font le

Sup–

plimen! de la Mémoire.

L'

E crittlre

eft une de

ces repré[entations; mais on [e rert en écri–

vant, ou des '

Caraéleres courallS,

ou de

Cara–

E/eres particuliers.

011

llppelle la colleétion des

premiers, l'

Alphabet;

les :lutres fe nomment

Chiffres;

d'ou nailT"ent les Arts de

lire, d'éeri–

re,

de

déchiffrer,

& la Sdence de

l'Ortogra-

~e.

.

L'Ar! de erran[mettre

fe dill:l'ibue en

$cience

de finjlrttment du Difcours,

&

en

Science des

qualitls du DifcollYS.

La Science de ¡'iní!:rument

du Di[cours s'appeHe

Grammaire

.

La Science

eles qualités du Di[cours,

R éthgriqfie.

La

Grammaire

re dií!:ribue en Science des

Signes ,

de la

Prononciation,

de la

Conjlruélion,

&;

de la

SyntlZxe.

Leá

Signes

font les [ons ani–

clllés; la

Prononciation

ou

Profodie,

l'Art de

les articuler; la

Syntaxe,

1.'

Art de les l\ppliquer

allX di fférentes vues de l'erprir; & la

Conflru–

élion,

la connoilT"ance de 1'0rdre qu'i ls doivent

al/oir daos le Di[cours, fondé fur l'u[age.& fur

la

réflexion. Mais il y a d'aucl'es Signes de

la

peniée que les rons articulés; ravoir le

Ge–

jle,

&

les

Caraéleres.

Les

Caraéleres

ront ou

idéaux ,

ou

biérog/ipbiques.

ou

héra/di'l/!cs, I–

déaux ,

tels que ceux des Indiens qui

roal"quent

chacun une idée, & qu'il fomt par con(équent

multiplier amant qu'il

y

a d'etres réels.

Hié–

rog/yphitJues ,

qui fout l'c:criture du Monde dans

[011 enfunce.

HérlZldiques ,

qui forment ce que

nous appellons la

$cience du E/afon.

C'eft auffi

a

l'

Art de tran[mettre ,

qu'il faut

rapporter

la

Critique,

la

Ptedagogique ,

& la

Phi–

lologie.

La

Critique,

qui rdliWI! dans les Au–

teurs les endroits corrompus, donne des édi–

rions,

&c.

La

Ptedagogique,

qui traite du choix

des Etudcs, & de la maniere d'enfeigner . La

Philologie,

qui s'occupe de la connoü[ance de

la Littérature univerfelle .

.

C'eí!:

a

l'

Art d'embeilir le Di{cours,

qu'il faut

rapporter la

Ferjificatioll.

ou fe

Méchanique de

la Poejie.

N

ous omettrolls la diftribution de la

. Rhétorique dans fes différentes parties, parce

qu'il n'en découle ni Science, ni Art,

ú

ce

n'eí!: peut-etre la

Pantomime ,

·du Geí!:e; & du

Gefie

&

de la

V

oix,

la

Düta1ll{Jlion •

LA MORALE,

dont nous avons fait la fe–

conde panie de la

S,imce de Z'Hommc,

eft ou

générale

QU

particuliere.

Celle-ci fe dií!:ribue en

Jurifprtldencc NatM/"elle, OEcollomi'lue

&

Po/iti–

qlle.

La

Jllrifprlldenoe Natllrelle

cll

la Science

des devoirs de I'Homme feul;

I'OEconomiq/le,

la Science des devoirs de I'Homme en famil–

le; la

Politiq/lc

celle des devoirs de I'Homme

en fociété. Mais la

Morale

[eroit incomplette,

Ú

ces Traités n'étoient pl'écédés de cC!ui de

la

dalité dtl biell

&

dll mal moral;

de la

né6~IJi­

té de remptir fes devoirs,

d'etre

bon,

jI/lit,

ver–

IUcux,

&c.

c'eí!: l'objet de la

Morale générale.

Si l'on conlidere que les [ociétés ne ront pas

moins obligées d'etre vertuetúes que les parti–

culiers, 011 yerra naltre les devoits des locié–

tés, qu'on pounoit appeller

J llrifprudellce na·

turclle

d'une fociété;

OEconomi'llle

d'une rocié–

té;

Commcl'ce intérie/II', exteriélIY de tcrre

&

de

mer;

&

Politique d'une fociété .

IlI.

SGIENGE

DE

LA NATURE.NoU3 diftri–

buerons

la

Science de la Nature en

Phyji'lue

&

Mathé111atiqlle.

Nous tenonsencore cette dií!:ri–

bution de la réflexion & de notre penchant

i

généralirer. N ous avons pris par les [ens la

connoü[ance des Individus réels;

Soleil, L IIH!!,

Sirius,

&c.

Aí!:res;

Air, Feu, 'ferre, E au .

&c.

Elémens;

Plf/jes, Neiges , Gré/es , eronnerres,

&C.

Météores; & ainli du ¡-efte de I'Hlí!:oire na–

turelIe. Nous avons pl'is en meme tem' la con–

noilT"ance des abí!:raits,

coule/lr, fon, [avellr, o–

deur, denjité, rareté, chalellr , froid, molleffi,

dureté, fluidité , foJidité, roideur , é¡ajlicité, pe–

[antcur, légereté,

&c.

figure, diJlanee, mouv,–

mellt, repos, d/lrée, étendue , quantité, impéné–

trabilité.

N ous avons vu par la l'éflexion que de ces

abftraits, les uns convenoient

a

tous les indi–

vidus corporels, comme étendue, mouvement,

impénétrabiliré,

& c_

Nous en avons fait 1'0b–

jet de la

Phyfi'l/tt générale,

ou .

:;t~taphyliq~e

des corps; & ces memes propnetes conúde–

rées daos chaque individu en particulier, avec

les variérés qui les dií!:inguent, comme la

du–

reté,

le

rej[ort ,

la

jluidité,

&c. font l'objet de

la

Phyji'llle particuliere.

Une autre propriété plus générale des corps,

& que [upporent tomes les auues, favoir la

fJllantité,

a formé l'objet des Mathémati.ques .

On appelle

'l/lljntité

,!U

¡r,ra~de"rtout

ce qUI peut

e tre

augrncnte

&

dUlllnuc:.

La

qllantité,

obiet des

Mathémati'lues,

pou–

voit etre conlidérée, ou feule & indépendam–

ment des individus réels,

&

des individus ab–

il:raits dont on en renoit

la

connourance; ou

dans ces individus réels & abí!:iaits;

DU

dans

leurs effets recherchés d'apres des caufes réel;" ,

les ou [upposées; & cette feconde vue de

la

réflexion a diftribué les

Mathématiqlm

en

Ma–

thématiq/les purls, Mathémati'lues mixtes, Phy–

jico-mathématiques •

La

qltantité abjlraitc,

objet des Mathémati–

ques pures, eí!: ou

lIombrable,

ou

étendue.

La

q/lantité abjlrllite nombrable

eft devenue l'objet

de

l'

Arithmétiq/le;

&

la

quantité abjlraile éten–

dlte,

celui

~e

la

Géométrie.

L'Arithmétiqllc

re diftribue en

A rithméti'lu8

Ifumériqt/C

ou par

Cbiffres ,

& en

Algebre

ou

.d–

rithmétique Il11ivcrfelle par lelfres,

qui n'eí!: au–

tre chofe que le calcul des grandeurs en gé–

nérál, & dont les opérations ne [ont propre-

ment