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LtVRB DE I.'HIST.
quifuíl bien pourueue,ou ils fe peuffent repai!l
:re.Onleur
dit qu•a dix foleils de
a
il y auoit vne fort bon
ne ville'
&
qu•ils la recognoiftroiét
a
Vll
autre grad fleuue,qui
:lU
piecl
d'icelle entroir dcdás cellui-cy. Suiuát ceO: adueruíTement
Gonzalle enuoia Oregliaoe
la
pour en apporter des viures,
o
u
que pour le moins ill'attédifi:
Ia.
Mais ils ne retourna,
ny
attédir,ains paífa cutre cóme nous auós recité en vn au·
tre lieu. Ce pendant Gonzalie chcmina toufrours fans far·
refi:er en aucú lieu endurát de grádiflimes rrauaux, &preífé
de famíne, aiant cuidé par pluíicurs fois fe noier en paífant
des fleuues qu•il rencótroit>
&
cfi:ant arriué au lieu, ou ces
deux grads flcuues fe ioingnoient fans veoir le brigantin,
auquel gifoit tonte leu.reíperance,
&
qui portoic tollt leur
bien,il péfa
luy
&
tous les Gens perdre tour eP.rendemét
&
deuenirfols,& infenfez,par ce qu'ils n•auoiét plus de pieds,
ny
de Íanté pour allcr plus auant, & auoient peur des che·
mins,
&
montagnes par o
u
ils auoient paífé, ou ils auoient
perdu
c~nquante
de leurs compagnons,
&
grád nombre de
leurs Indiens. En fin ils fe te(olurent de retourner
a
QE.ito
prenans vn autretChemin al'aduentqre, lequel,encor' qu•il
fue fafcheux
li
eft-cc neantmoins qu•il ne fe tronua point
fi
infupportable comme celuy qu•¡} auoiéc ja faiéL Ils em–
ploierent
i
aller,& reuenir vn an
&
demy,ils feircnt
12.00.
mil de chemin, ils endurerent des peines infinies, auec les
pluies cominues. Ils ne rrouuerent poim de fd en la
plus
grád pan des Iieux o
u
ils alleren t. Ils ne reuinrent pas.cent
:Dfpagnols de plus de deux ccns, qui
y
efl:oient allez, 11 ne
I'etourna ancun Indien de toas ceux qu'ilsauoient me–
nez, encor' moins retourna il aucun ehcual,
&
1es man–
gerent rous,mefme peu Pen faillut qu'ils ne
mangeren~
les
:Eípagnols, qui fe mouroíent, fuiuant la coufi:ume,qut eft
entre les peuples;de ce gr:md fleuue.
~andils
arriuerent
ou eftoicnt les
Efp~gnols il~
baiíoient Ja terre: ils entren–
rene
a
Q.Ej_to tOUS nuds aians les efpaulcs
&
les
pieds
tOU~
vlcerez, atin qu•on veid quels ils eftoient dcuenuz par ce
voiage, tcllernent c¡ue ceux mefme, qui encor' auoicnt des
c:ollets,bonncts,& foullicrs de cuir de cheure
a
la
fa~on
des
pafl:eurs' les auoient ofiez
a
leur entrée pour (e monftrer
ainú
tous nuds. Ils eftoient
fi
debiles,
{i
9digurez <]U'on
ne les pouuoit cognoifl:re,
&
auoiét l'eftornach
{i
gafté de