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'4.

L 1 V

It

E D E L• H 1 S

'I'-.

riche.ffes, tellemen

t

que plufieurs ennuíez de

telle

Ion~

gueur difoient qu•Attabalipa vfoit .d'aftuce prolongeant le

temps, afin de pouuoir ce pendant faire aífembler tant de

gens qu•ils fu!fent a!fez forts pour maífacrér

les

Chreíliens

o

u

pour le deliurer. Et fur ces propos aucuns furent d'ad·

uis qu•il eftoit meilleur le tuer,

&

mefme on dit que la def-

'fl!ls ils l'euílent aífommé n•eufr

eftéJe

refpett de Ferdinácl

Pizarre. Attabalipa, qui de fo.n cofté n'eftoit point

affeu..

ré,

fiinagina de peur ce que

les

autres pourpenfoient.

Et

pour ce:fie caufe il dit

a

Pizarre qu•il

n'y

auoit point d'oc–

cafion ql:l'il fufr mal content, encor'..mdins de l'accufer,at–

tendn que les villes de

~to,Paciacama,

&

de

Cuzco,de(..

quelles

il

failloit apporter

la

plus grand part de fa

ran~on,

eftoientfortloingtaines, & qu•ils ne fedtbuoient donner

peine, par ce que quand

a

luy

il

f•aífeuroit)

&

ainfi le de–

uoít-il croire, qu•il n•y auoit aucun, qui preífaO: plus

fa

delíurance que luy-mefme,

&

.Pil vouloit

r~auoir

cóme en

fon royaume

il

n'y auoit pas

vn'

qui raífemblaft que pour

luy apporter de

1'

or,&_del'argent,qu•il

y

enuoiall: par rout

filluy plaifoit,

&

mefme

a

Cuzco pourfaire diligenrerfes

gens d'auantage.

Et

cornme

il

voioit que noz Efpagnols,

qui

y

deuoient alterne fe

fioi~nt

point aux Indiens qu•on

leur bailloic pour les guider'

il

fe print

a

rire, difant

qu•ils

auoieut peur

&

fe deffioient de fa parolle , par ce

q

u

•il

froit prifonnier entre leurs mains

&

mefme

a

la cadene.

Noz gens .Pefmer.ueillerent de l'aífeurance de ce prifon–

nier, & eurent quafi honre de ce qü'il leur difoir tellement

que Ferdinand de Sotto,& Pierre de Vareo fe delibererent

a'y

aller plull:oll: tous deux rout feuls. Ainfi doncques {'en

allerent en

la

ville de Cuzco, qui eil:oit loing d•eux plus

de deux cens lieues.

Ils

fe faifoient poner dedans des por–

toires, &

allo~ent

comme ont accouil:umé de courir les

courriers, par ce que de certains lieux, en autre lieu ils cha·

geoient de poneurs, par relle fubtilité que mefme en cou–

rant'

la

portoire fe bailloit

a

ceux du lieu quila deuoient

porter fur leurs efpaules fans rarrell:er vn pas.C•ell:

la

lama

nicre, de laquelle vfent les feigneurs de ces pays quand ils

veulent aller de pays en autre en diligence. Ils rencomre–

rent

a

quelques iournées de

13.

Guafcar Yuga, que

~f­

quiz,& Calicuoima capitaines

d:Attab!itipa

amenoient pri·