GENJ!RALE
DE~·iNDES.
134.
uoir repeu aucunement. Le lendernain matin
il~
feirent v–
ne courfe par la campagne:Ils
trouuere.otaux baings,& au ·.
carnp d'Attabalipa cioq rnille femmes, Iefquelles encor•
qu'elles fu!fent trill:es,& melancho'licques,
íi
receurent
d–
les plaifir auec les chrdtiens. Ils .y rrouucrent encor' grand
nombre de bons pauillons,force habillemens.a leur vfage,·
&
vtenfiles de maifon,de graods vailfeaux d'argenr, & de
or,& autres pieces de mefme matiere, entre lefquelles y en
2uoit vne qui,felon gu'on di
él:,
pefoir deux. cens foixante
fept libures d'or. En fommc tour le rnefnage d' Attabalipa,
qui fut
la.
rrouué valloit cene mil!e ducars. Attabalipa de.,
uiot fort trill:e
a
cauíe de fa pri[on ' & rnefrnement voianr·
qu'on le voulloic enchainer. Il pria Pizarre de le voul'oir·
bien traiéter puis que la fortune voulloic qu'il fut tornbé
en rel defall:re: & cognoi1Iant
1'
auarice qui cornrnaodoit
a
ces Eípagnols,illeur diél: qu'illeur bailleroitpour fa ran–
s:on autant d'argent, & d'or en ceuure qu•il en fauldroit
pour couurir le plancher d'vne grande [ale, ou il eftoit
prifonnier, & voiant que les Eípagnols, gui eftoient pre–
fens tournoient leurvífage, illuy eftoit aduis qu'ils n.'en
-vouloient ríen q:oirc, & leut prorneit de rcchef de leur·
foun1ir en brief temps tant de vaií.feaux,
&
autres pie–
ces d•or
~
&
d•argent, qu:il en empliroit la fale iufques
a
telle haulceur que
Luy
meíme rnarcqua haulfant la
main le plus haule qu' peut,
&
feit rnarcqu·er
l
cefr~
haul–
teur vne 1igne tout au tiour de la fale, pourueu q.u'ils
nc rompiífent ny applatiífenr les vafes, qu'il feroit ap-·
porter iufques-
a
tant gu'il
y
en euft iufques
a
la marc-·
que. Pizarre le reconforta, & luy promeit ·gt!'il feroit
bien traié:té,
&
qu'ille metteroit en
liber~é
aulli tell: que .
ilauroit fourny la
ran~on
qu'il prornettoit" Sar
cefl~
at:
feurance
~ttaba!ipa
defpefcha de fes gens pour arne–
nC'r ,de diuers lieuJ< l'or, & l•argenc,
&
les
pria de re–
tourner incontinenc !'il deúroiem fa liberté. Anffi,
ces
lndiens
v~nrent
de toutes pares chargez d'or, &. d'arA
gent. Ma1s par ce que la [ale'eftoit grande , & les char–
ges petires, elle ne fe remplilfoit gueres, & encor' rnoins
fcmpJi{,foient les yeux de nos gens • non pas pom· le ·
peu d'or qu'ils voioienc, rnais par ce qu•illeur efl:oit ad–
uys qu'i,ls tardoient beaucoup
a
departir
cntr'em~
ces