DES INDES.
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&:
aucuns fe les pcrcent routcs dcux ,
&
trauerfertt par les
trous ccrtaincs perites cannes de la longueur d'vne paulmc
&
demye.
rls
fe
pcr~cnt
auffi les fdfes& y pcndent de fem.:.
blablc cannes,qu'a leurs mamelles. Ce fonc gés
de
guerre,
&
les femmes trauaillcm fort.lls fe marient
au~c
vne (eule
femme, mai.s les medecins en ont deux,
&
plus fils
vcul~
lenr. I•Efpoux ny fes parens n'entrent point le premier an
de fes nopces au logis de fon beau-pere, ny ne luy donne
a
manger en
ra
rnaifon) ny ne parlent
a
lu
y'
ny ne le re–
gardent en face,encor'qu'on amen e de fa maifon l•efpou·
fe: il ne mange que ce qu•il
a
prins
a
la chaífe, ou ala pef–
che. Ils couchent par ccrC'montes dans vne
pe~u
fur vn
rnarelats.
~anda
Ieurs enfans, ils les nourrillent auec
&ra_ndes mignotifes'
&
{j
d'auenture ils viennent
a
mou–
nr,tls entrent en grande cholere,
&
fafcherie,
&
les encer–
rent auec grandes plainétes. Ce courroux
~
&
courment
~ure
vn an,
&
rous ceux de la ville pleurent troy foys le
tour, & durant que cefi an dure, les peres,
&
le parens ne
~e
lauent point. lls ne pleurent pomt les vieiilards quand
tls meurent. lis emerrent cous ccux, qui meurent, exce–
ptezles medecins, lefquels ils bruflent par
honn~ur,
& ce
pendanc que le corps bruOe
ils dan<;ent ,
&
chantent:
ilsJaiífe.ntconfommeE les os,&. en gardent la pouldre, la–
quelleles pareos,
&
la femmc du defunét b-oiuent au bout
<le l'an,
&
en outre pour memoire, ils fe decouppent.
la cure de ces medccins eíl: auec du feu) en fouflant la
pla~c.
Ils couppent le licu,gui cft incercift,
&
fuccent ce
qu•tl ont couppé, ilsgueriifent le malade par relle
fa~on,
&
ío~t
bien payez.Les Efpagnols cfians la il momut quel–
ques tncliens de douleur d'cílhomac,& croioit·on que ces
medecÍ!1S en fuifcnt caufe: maisils s'excuferér.autres mou
roient defroid,de faim,& des moufchesquiles mangeo1ét
tour vifs, par ce qu'ils alloient nuds: cela anima de re chef
les Eípagnols contre ces medecins,
&
les vouloient cucr,
mais ils fe conrenterent de kur
f.
lire rigourcux mande·
menr de penferles malades. Eux peur de la mort com–
mencerent
ay
pourueoir adiouO:as
a
leurs medccines des
oraiíons, & fignes de la croix,
&
ainfi ils guerirenr rous
ccux, qui tomboient cnlenr
mait1S,
ce qui leur fcit acque–
rir grand bruiél:
>
&
de medccins
Í~<!
uans.
Or
pour reue.