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DES INDES.

45

&:

aucuns fe les pcrcent routcs dcux ,

&

trauerfertt par les

trous ccrtaincs perites cannes de la longueur d'vne paulmc

&

demye.

rls

fe

pcr~cnt

auffi les fdfes& y pcndent de fem.:.

blablc cannes,qu'a leurs mamelles. Ce fonc gés

de

guerre,

&

les femmes trauaillcm fort.lls fe marient

au~c

vne (eule

femme, mai.s les medecins en ont deux,

&

plus fils

vcul~

lenr. I•Efpoux ny fes parens n'entrent point le premier an

de fes nopces au logis de fon beau-pere, ny ne luy donne

a

manger en

ra

rnaifon) ny ne parlent

a

lu

y'

ny ne le re–

gardent en face,encor'qu'on amen e de fa maifon l•efpou·

fe: il ne mange que ce qu•il

a

prins

a

la chaífe, ou ala pef–

che. Ils couchent par ccrC'montes dans vne

pe~u

fur vn

rnarelats.

~anda

Ieurs enfans, ils les nourrillent auec

&ra_ndes mignotifes'

&

{j

d'auenture ils viennent

a

mou–

nr,tls entrent en grande cholere,

&

fafcherie,

&

les encer–

rent auec grandes plainétes. Ce courroux

~

&

courment

~ure

vn an,

&

rous ceux de la ville pleurent troy foys le

tour, & durant que cefi an dure, les peres,

&

le parens ne

~e

lauent point. lls ne pleurent pomt les vieiilards quand

tls meurent. lis emerrent cous ccux, qui meurent, exce–

ptezles medecins, lefquels ils bruflent par

honn~ur,

& ce

pendanc q

ue le corps bruOe

ils dan<;ent ,

&

chantent:

ilsJaiífe.nt

confommeE les os,&. en gardent la pouldre, la–

q

uelleles pareos,

&

la femmc du defunét b-oiuent au bout

<le l'an,

&

en outre pour memoire, ils fe decouppent.

la cure de ces medccins eíl: auec du feu) en fouflant la

pla~c.

Ils couppent le licu,gui cft incercift,

&

fuccent ce

qu•tl ont couppé, ilsgueriifent le malade par relle

fa~on,

&

ío~t

bien payez.Les Efpagnols cfians la il momut quel–

ques tncliens de douleur d'cílhomac,& croioit·on que ces

medecÍ!1S en fuifcnt caufe: maisils s'excuferér.autres mou

roient defroid,de faim,& des moufchesquiles mangeo1ét

tour vifs, par ce qu'ils alloient nuds: cela anima de re chef

les Eípagnols contre ces medecins,

&

les vouloient cucr,

mais ils fe conrenterent de kur

f.

lire rigourcux mande·

menr de penferles malades. Eux peur de la mort com–

mencerent

ay

pourueoir adiouO:as

a

leurs medccines des

oraiíons, & fignes de la croix,

&

ainfi ils guerirenr rous

ccux, qui tomboient cnlenr

mait1S,

ce qui leur fcit acque–

rir grand bruiél:

>

&

de medccins

Í~<!

uans.

Or

pour reue.