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I

v

ILE

s

· Voyage: Mais comme

ils

virent qu'ils

n'auoient

aucune

raifon

de

l'en empefcher , ils refolurent

d'y

proceder

par

vne

autre

voye, qui

leur

fernbla la plus

a£fearee.

Ce

fuc,

que quelques–

vn~

d'encr·eux , ou par malice , ou par ignorance, efcriuirenc

a

Centeno, de

lcs

venir trouuer en la

v

tlle de

la

Plata, pour

y

conferer enfembleftar fon Voyage d.'Efpagne,

&

luy

recom-

-

mander cerraines affaires, afin d'en

toucher

vn mot

a

fa

Ma.

ie!l:e

Imperiale. Centeno ayant receu cette Leccre

~'apprefia

pour

s'en

aJler

a

fa

Ville:

Ce qui

ne

vint

pas

pluftofi

a la

cognoif–

fance

des lndiens

fes Su1ets, qu'ils

le

prierent tres- infiamrnent,

&

l'importunerenc mefme, de ne point pattir,

de

peur

qu,on

ne

le mit a more; ce qui ne feruit

qu'a

le faire hafter

dauaotage, afin

qu'il ne

femblaft s'arrefi:er aux Superftitions

&

aux

Sorcilege>

decesgens

la.

11 fut rec u

dans

la Ville auecque de grandes demon{hations.

de

ioye,

que

luy firent

fes faux

Amis,

qui defiroient de

l'y

voir

Mais quelques Soldats des principaux,

&

de ceux qui l'auoient

fuiuy , duranc les crauerfes que Franyois de

Oiruajal

luy don–

noit,

&

pareillement

dans les Batailles

de

Huarina,

&

de Sac–

fahuana,

l'eftant

alle

trouuer,

luy

dirent

fecrettement,

~(ils

euifenr

efte

bien

aife<;

qu'il ne

fuc

point venu

la,

pource

que

plu–

fieurs Indiens aduercis

d~

f

on arriuee,auoient dit

a

leurs

Maifl:res

qu'il

feroit

tue;

ParGles

qg~ils

auoient

prifes

a

mauuais

Augure,

quoy

qu'apres tout ils ne

fceu!fent

pas

quelle raifon

l'on auroit

de lu

y

ofter

la vie. DiegoCenteno

les remercia de leurs bons ad–

uis, & leur

die

au refte)

~1

n'efroit pas homme

a

~'amufer

aux

Predictions

des Indiens :qui

dans

la conuerfacion

des

Detnons,

ne pouuoient apprendre

que des

Impofl:ures,

&

des

Menfonges.

~oy

qu'il en fut neantmoins, ce dequoy on l'aduercit ne

fo

trouu2

que crop

veritable;

Car

quacre

iours a pres Con arriuee a

la

Ville,

ilfucinuice

a vn

Banquet

folemn I, qui :ut

caufe de

fa

perce,

en la

maifon d'vn

des principaux

Seignetars

du P

'is

dont

ie ne

veux

pas dire le

nom,

mais

racooterle

f.

ill:

en vra H1fio–

rien,

fans

deshonorer

ces gen

-la,

qui

font rous en

lieu,

u

cha–

cnn d,eux

aura

maintenant rendu

fon

compte.

D ns ce

mal–

heureux Fefl:in,ils donnerent

a

Diego Cenceno vn

certain

bou–

con d vne poifon

(i

mali

ne, qu'1l en mourut da

tr

is iours;

fans

que par

vomiifemen_t, par

conuulfions,

ny

pa aucres

fignes

femblables,

ii

parut

a~cunement

qu'il fut

empo~fi

nne.

Ce_een-:.