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HrsTox-RE
DES
GvE.RREs
C1v1LEs
.
les
hommes,
pour voir s'il ne pourroit point encore
adioufl:er
quelques iours a ceux de
fa
vie,il pric la
fuicce ful'vn cheual cha–
fl:ain, appelle Bofcanillo, de, moycnne
taille,
qui auoit autres–
fois bien
crauaille,mais
qui
commen~oit
a vieilhr.Comme
donG
il
~'enfuyoit
ainli,
le
malheur voulut pour
luy,
qu'ayanc a
palfer
vn ruiffeau, dont
ii
yen a plufieurs en cette Campagne, le Che,,
ual voulutfe halter
d'y
defcendr~
d'vn petit tercre,qui auoit
fept
ou huilt pas de hauteur,
&
auta-nt de fond;
de
forte que
fa
pre–
cipitation caufee par fafuicce, attiraJa pcrte de Caruajal;
Cai
/ ne pouuant a caufedefonaage,
&
pourefl:re trop replec)s'ayder
foy-mefme)
ny
fon cheual,
il
f~
prit
a
Con
crin,
&
pour
s'y
atta.
cher rrop fort, penchant d\:rn
colle
plus
que
de l'autre,
ii
s'ab–
batit
fous
luy
dans l'eau, auecque cant de malheur, qu'il ne s'en
put
tirer,
pour
y
auoir
vne
cuiffe
excrememenc engagee
:
D'ou
il
aduint que
fes
gens qui s,enfuyoienr
comme
Juy,
l'ayanc
trouue
en
fi
pireux efl:at, furent bien--aifes de cette renconcre,
pour s>en feruir
a
fe
fauuer eux
mef
mes, en le faifantleur
Pri~
fonnier, &ainfi le
menerentau
Prefidenr.
DE CE QYI SE PA SSA ENTRE
FR.ANCOI~
de
[aruajal, 'Diego
enteno, @?le
Prefident
~
-
1u1-ec
l'8mprifonnement de autres
[apitain.e
'"
xxv
11.
V bruit qu'on
faifoit
de
toutes
parts,
que
Caruajal eftoic
pr
is,
&
qu'
on l 'amenoi
t,
les
gens de
Guerre
du prefident
accoururentauffi- toft
J
pour
voir
vn
Homme
fifameux: Et au
lieu
de
le confoler•en fon affiiCtion,
luy
fircnt
mille affronts,
iufques a
luy
rnettre au col des mefches
allumees, pour
les
faire
gliffer encre la chair,
&
la
chemife.
Comme on le
traitroit
ainfi~
il vid paifer
f
ortuitement le Capitaine
Diego
Centeno ,
qu1
a pres auoir mis dans
fa
Tente
Gons:alo
i>ic:arre,
foubs
la
g~rde
de fix
Soldacs
princip ox,
&
de fes Amis,
s'~n
retolilrnoit au
Camp; Mais comme
Caruajal
vid
qu>il
paffoit
outre fans le re...
garder
1
I'
appellant
tout
haut
>
Seiine r
Capit11ine
DtegfJ C
nteno,
~
1uy