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l-11sToIRE DES GvERRES CIVlLES
1'4-4-
de cruaute contre eux
mefm~s,
par vne dil"igence qui leur
fut
nuifible, de crainte,qu'ils eurent que l'Ennemy
ne
les
talonnaft,
2uant
qu'1ls
fu!fent
a
l'autre
bord;
comme en effet,
ib
auoienc
grandc raifon de l'apprehender, le pa!fage efl:ant dangereux do
foy,
principalement
du
rant la
Guerre,&
en
vn
temps
ou
les
En.
nemis
n'efl:oient
pas loin; tellemenc que pour le deffi ndre auec
honneur,
com
me Fran
~ois
de
Caruaial
fe promertoit
de
le
faire,
il
faloit
iojndre
l'addrdTe
~la
facilite
qui s,1· rencontroit: Com..
me
au
contraire,celuy qui
entreprenoit
de
faire ce trajct,
y
trou.
uoit
plufieurs
obfl:acles,
a caufe
de
l7embarras
de
la
Riuiere,
&
de l"affiette du
I1ea, ou il
ya
de
part
&
d'autre des
coftaux firu–
des
,-&
ft
l0ngs,
que
1e
f
uis
tefm
in oculaire, qu' on fair
bien
pres
-de
deux
Iieues
de
chemin, rant
a
mooter
qua
defcendre,& pref–
que
toufiours
perpendjcula1remenr. Ce nefut
done
pas fans
fu..
jet
que Caruaial
fe
pla1gnit,
quand
011
Juy
refufa
cec
Employ,
apres
l'auoir
demande
auec
cane d'infiance;
1.1Y
fans
vne
grande
raifon auffi
qu,il
du: encr'autres
chafes;
~e
fa
bonne
Forcun~
lu
y
offcoit cette
occafion,
pour rttndre illufi:res
Ies
derniers
tours
de
fa
vie,
&
accom,plir fes
fouhait~
par l'enciere deffajte
defes
_ Ennemis; Carce
Capitaine,
comme
des
plus
experimentez
au
fail\: de
la
Guerre,
&
qui auoit veu
co ltes
l~s adu~nues
par ou
l'Ennerny
pouuoic enrrer,
ne
fe
vantoit
pas
d'vne
chofe qu'il ne
put
executer; Eftant bien certain
q~1,il
s,ouuriroic
vn chemin'
la
Vill:
ire,
par
quelqu,vn
de
ces
PaffJges, principalement
par
c;eluy de
Cottapompa,
qui efloicle plus rnauuais
~
&
le
plus
rude
de
tons.
·
La
moitie
de l'
Armee
dct
Prelident
palf'a
le
Pont,
auecque les
peines,
&
les diltgeBces que ie
viens
de rapporter. Les premiers
qui
~borderent
a
terre,
s'efianc mis par
~rdre
,
monterent
la
Colline
le
mieux
qu'ils
pure
r,
auecque
de!fein
d'en
gaigner
I'
eminence,
auanr que Jes
Ennemis 's:en p'1ffent fa1fir;
ce
qu'il-s
apprehendoie.ntFlus
qu'aucre chofe,
outre
qu'ils
voyoient
a!fi z
qu'en gaignant
ce
Pofre, ils
ouuroient
vn chemin a
coute
I'
Ar–
mee)
d'y
pouuoir
monter
auec affeurance:
n1ais
les
premi~rs
furent
bien a
peine
arriuez a
la
moirie
du
Cofl:au, que
Far vne
fau!fe alarme qui
fe
donna, fans
f<;auoir
d'ou
elle
vcenoir,
1ls
fe
trouuerent
fi
confus,
& ...
6
en
defordre,
que
plufieurs,
tant
des
gens
de
cheual, quede pied, mefme de
ceux
qui
n'auoient
p~s
~ncore
paffe
la Riuiere,
s'enfu'irent
qui
ja qui lat,_
comme
fi.
on
. les