170
M
É
M
o
I
R
E
S
Ce Miniíl:re ne manqua pas d'en clon-
1741·
ner avis
a
1~
Grande-Ducheífe, qui,
fe moquant de fes frayeurs , ne crut
rien de tout de qu'il diíoit la-deífus.
A
la fin ces a vis venus de plufieurs cotés'
&
mandés meme des pays étrangers'
commencerent
a
alarmer la Princeífe
Anne. Elle fe crut · enfin en danger,
mais elle ne fit aucune
démar~he
pour
l'éviter; ce qu'elle auroit pu faire d'au–
tant plus facilement
~
qu'Elifabeth , foit
par timidité , foit par indolence , lui
donna aífez de temps pour ro'tnpre tou–
tes fes mefures. Cette Princeífe éroit
bi'e.n déterminée a s'élever fur ' le trone ;
mais au lieu d'en hate.r l'exécution, elle
trouvoit toujours des prétextes pour
différer.
Sa derniere réfolution fut de ne rien
entreprendre avant le
6
J
anvier, vieux
fl:yle
~
qui efi le jour des Rois. Comme
ce jour-la tous les Régimens en garni–
fon
a
Petersbourg vont faire la parade
fur la glace de la N ewa, elle vouloit
fe mettre
a
la tete du Régiment de Breo–
hrafchensky pour haranguer les Sol–
dats ;
&
comme elle
y
avoit des gens
dévoués
a
fes intérets' elle efpéroit que